Ainsi, dans le cadre des mes recherches, je suis tombé sur un document qui va faire fléchir –du moins réfléchir- le citoyen Ravalomanana et ses compères. En effet, dans le calendrier de prévisions électorales de l’Union africaine, les élections présidentielles et parlementaires de Madagascar sont fixées au mois d’octobre 2010.
En jetant un regard sur ce tableau que vous pourrez télécharger à votre guise sur : http://www.africa-union.org/root/ua/index/index.htm qui va encore parler bêtement de Françafrique. En tout cas, même si ce ne sont que des prévisions, il s’agit d’un signal fort pour le devenir immédiat de la Grande île de l’océan Indien. Certains, les plus imbéciles vont encore hurler à l’ingérence de … l’Afrifrance. Mais que ce soit clair une fois pour toutes : les trois anciens présidents qui sont actuellement autour d’une table à Addis Abeba sont là , par la baguette magique des nouvelles dispositions de l’UA elle-même. Sinon, tout aurait été mis en jeu entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana.
Qu’on le veuille ou non, les Malgaches n’ont aucun atout en main, à partir où il a été découvert au monde entier, que le pays fonctionne à 70%, grâce aux bailleurs de fonds extérieurs. 20 millions de Malgaches ne peuvent mourir en même temps. Mais, comme a écrit le confrère Vanf de l’Express de Madagascar, la fierté et la souveraineté nationale ne nourrit pas son homme. Même si, à défaut de nourrir les Malgaches, « au moins on a la liberté d’expressions. Intermède à part, il est donc indéniable que tout sera fait pour que la transition consensuelle, inclusive et tout et tout soit officialisée à l’issue de sommet d’Addis-Abeba, le troisième du genre après les deux semi-échec de Maputo. Ainsi, le délai prévu, du 3 au 5 novembre, risque fort d’être dépassé car rentrés « bredouilles » signifiera regain des manifestations et les impacts négatifs qui s’en suivront, jusquà ce que l’armée ne prenne les choses en main. Il est tout à fait possible de faire l’économie de pertes humaines et d’un désastre économique dont le pays ne se relèvera des années durant et qui aboutira à une dépendance totale vis-à -vis des bailleurs extérieurs. Avec ce que cela comportera de braderies sur les richesses du pays. Allons-nous en arriver là  ? Non car la culture malgache reprendra le dessus, avec, certes, des « pressions » de la communauté internationale.
En fait, dans cette quatrième révolution après 1972, 1991 et 2002, tout est question de psychologie et d’amour propre. C’est pourquoi, je fais vous faire un portrait succinct des principaux acteurs de cette crise politique version 2009. L’important n’est plus de savoir qui va faire quoi, tous ont leurs hommes et femmes à proposer. L’important est qu’Andry Rajoelina, leader de la révolution orange conduit cette transition et combien de temps, les irréductibles personnages emplis d’orgueil vont-ils résister ? Ils ne sont en Iran chez marchands de tapis mais en Ethiopie, le pays du roi des rois, le Négus Haïlé Sélassié..
Didier Ignace RATSIRAKA
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Un dirigeant de belle prestance mais un peu imbu de sa personne
Il aura 73 ans (né le 4 novembre 1936). Il vient de l’Est du pays. Après des études à l’école navale de Brest, le capitaine de corvette Ratsiraka devient attaché militaire à l’ambassade de Madagascar en France (à Paris). Après les évènements du 13 mai 1972, il sera appelé par le Général Gabriel Ramanantsoa pour être ministre des Affaires étrangères. A son actif, la révision des accords de coopération franco-malgache, le retrait de la zone « Franc », le 4 juin 1973 ainsi que toutes les troupes françaises basées à Antsiranana (à partir du 1er septembre de la même année). Du point de vue économique, c’est la fin du quasi monopole des compagnies lyonnaise et marseillaise. A la suite de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava (à qui Ramanantsoa a donné les pleins pouvoirs, eux-mêmes reçus du président Philibert Tsiranana), le 11 février 1975, un directoire militaire est créé. Puis, sans aucune consultation populaire, sans vote au suffrage universel, le capitaine de frégate Didier Ratsiraka est propulsé à la tête du pays Le 15 juin 1975. Avec investiture et tout le tintouin. Il a en mains, la Charte de la révolution socialiste, le livre rouge (« Boky mena ») comme programme de société et un parti qui va de pair : l’Arema (Parti révolutionnaire de Madagascar). Le pays, qui se nommera RDM (Repoblika demokratikan’i Madagasikara), -seconde république- après un référendum populaire-, va se fermer petit à petit vis-à -vis du monde « capitaliste » et, malgré des travaux grandioses palpables (barrage d’Andekaleka, décentralisation des universités en province), la pauvreté montrera son visage. Ce, à travers le phénomène des gens de la rue (4’mis). Tourné résolument vers l’Est, plusieurs éléphants blancs et des investissements à outrance marqueront ses mandats, en plus de la nationalisation des grandes sociétés d’énergie et de commerce. L’Etat-providence mais policé ainsi que le parti unique se sont établis. En fait, toute l’économie aura été sous la coupe réglée de la Procoops (coopérative sensée être socialiste mais qui fut plutôt familial, une aïeule de Tiko de Ravalomanana, en quelque sorte). Adieu les importations « publiques » et vive les pénuries entrainant le marché noir (« risoriso ») en tous genres. Le Sénat disparait pour faire place au Conseil Supérieur de la révolution. Manandafy Rakotonirina (actuel « Premier ministre de Ravalomanana) en faisait partie. Ratsiraka sera « élu » deux fois de suite, en 1982 (contre Monja Roindefo, père de Monja Roindefo) et en 1989 (contre Marojama Razanabahiny, Monja Jaona et… Manandafy Rakotonirina). Il s’agissait alors de septennats, comme en France. Le mur de Berlin allant chuté, Didier Ratsiraka, devenu l’Amiral « rouge » fait un revirement à 180°. La censure est levée et le multipartisme est autorisé. Et les privatisations des sociétés qu’il a lui-même nationalisées sont à l’ordre du jour. Mais il faut dire que le FMI est arrivé à la rescousse avec son programme d’ajustements structurels qui mèneront le pays à d’endetter encore plus. Trop tard, les Forces Vives (« Hery velona ») sont déjà en sur le pied de guerre, avec un « messie » au chapeau de paille, le professeur Zafy Albert, pour faire « tomber les murs de Jéricho (« Handrodana ny mandan’i Jeriko »). Le 10 août 1990, Didier Ratsiraka (alias « Masoandro », dans la bande-son du film sur ce carnage) fait tirer sur la foule qui marchait sur le palais d’Iavoloha. C’est la première descente en enfer. Après des répressions suivies d’une grève générale totale de 8 mois, les accords du Panorama sont signés Le 31 octobre 1991. En passant, la constitution est révisée, « référendumée » et le mandat sera un quinquennat à partir de là . La troisième république, première partie va naître. Zafy Albert devient président d’une Haute Autorité de l’Etat. Jusqu’au 25 novembre 1992, date du premier tour des élections présidentielles anticipées. Ce n’est qu’au second tour, le 10 février 1993 que les électeurs voteront pour lui. Didier Ratsiraka part en exil en France pour la première fois. Le pouvoir Arema aura laissé un pays exsangue et très endetté. Rien n’aura été fait dans le domaine social Et il respectera le devoir de réserve. Pas comme un certain Marc Ravalomanana qui passe son temps à trop jacasser, en inventant d’énormes mensonges…
Zafy Albert – retour de Didier Ratsiraka
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Le professeur Zafy Albert est un personnage humble mais empli d'idées arrêtées
Il a 82 ans (né le 1er mai 1927). Il vient du Nord du pays. Lorsque le Général Gabriel Ramanantsoa a formé son gouvernement, il a été ministre de la Santé. Le ministre des Affaires étrangères ayant été Didier Ratsiraka et celui de l’Agriculture, un certain Emmanuel Rakotovahiny. Quel aura été le programme de société du professeur avec son parti Undd (Union nationale pour la démocratie et le développement) ? Nul ne le sait. Mais, se voulant plus libéral que Ratsiraka, et plus près du peuple, il sera célèbre par ses « Madaraids ». Autre « fait d’armes » : les financements parallèles qui finiront en eau de boudin. Sa popularité en pâtira. Comme nous étions au début d’une nouvelle république, la troisième du nom, dénommée Repoblikan’i Madagasikara, il y a eu une nouvelle constitution adoptée par référendum, dans laquelle il eut l’idée d’introduire l’empêchement présidentielle par les membres de l’Assemblée nationale. Il en fera « l’inauguration ». Après un réquisitoire fleuve contre son Premier ministre, Me Francisque Ravony, accusé d’avoir fait foirer les financements parallèle (5h de « mauvais mots » retransmis en direct à la radio et télé nationales), il organisa un référendum pouvant lui permettre de nommer lui-même le Premier ministre (élu par les parlementaires auparavant). Les Malgaches ayant toujours voté « Oui » à tous les référendums de l’histoire du pays), Me Ravony fut remercié et Emmanuel Rakotovahiny nommé. Mais celui-ci fera un objet d’une motion de censure par l’Assemblée nationale. Au final de cette tranche d’histoire contemporaine de Madagascar incroyable, c’est le président Zafy lui-même qui sera empêché par la même Assemblée, le 5 septembre 1996 par la Haute cour de justice (HCC). En attendant des élections anticipées, c’est Norbert Lala Ratsirahonana (ancien président de la HCC) qui fera office de chef d’état et de gouvernement. Le 3 novembre 1996, le peuple étant très versatile, Didier Ratsiraka (Arema) revient aux affaires, ayant battu Zafy Albert (Undd), Herizo Razafimahaleo (Leader Fanilo) et… Norbert Lala Ratsirahonana (Avi).
Marc Ravalomanana
Personnage très décevant vers la fin. Sa fin. Ici, on a la sale impression qu'il dit : après moi le déluge !
Au fil de son mandat, la popularité « retrouvée » de l’Amiral va diminuer comme peau de chagrin. Il semble vouloir faire un rattrapage sur son exil français. Que faut-il retenir de ce dernier mandat ? Peu de bonnes choses sinon que ces enfants ont grandi et avaient le pouvoir de donner des ordres aux membres du gouvernement. Le parti Arema devient parti du renouveau pour Madagascar (« Fanantenana vaovao ») et la mainmise de Sophie et Xavier Ratsiraka sur tout un pan de l’économie sera impunie. A l’époque, le pouvoir se permettra même le luxe de racketter une route nationale parce que la famille a importé un vieux pont flottant d’Ukraine, installé à Ivoloina, à proximité de la ville de Toamasina. Pour se rattraper dans le volet social, Didier Ratsiraka promet la construction de 20.000 logements. Très vite dit mais jamais fait. Pour la première fois, dans l’histoire de Madagascar, l’ordre constitutionnel sera respecté. La révolte gronde mais, le peuple attend son heure et un nouveau messie. Il viendra de l’est de la capitale, un village dénommé Imerinkasinina. C’est Marc Ravalomanana, 60 ans (né le 12 décembre 1949) actuellement. Inconnu du microcosme politique, il fera son entrée en se portant candidat à la mairie de la Capitale. A l’époque, travaillant pour Madagascar Tribune, j’avais parlé de campagne sur les chapeaux de roues. C’était en 1999. Son profil de jeune premier avait séduit la population tananarivienne, ses yaourts et son slogan association « Tiako Iarivo » (J’aime la ville des Mille). Il représentait l’idéal du Malgache moyen, la réusssite par soi-même (« self-made-man » mais avec l’appui de la Banque mondiale tout de même). Déclic ! Voilà le nouveau messie que le peuple attendait. Ayant flairé le moment comme propice, à l’image d’un trader qui fait une OPA, il s’annonce candidat aux présidentielles de décembre 2001, au sortir de l’église de son village, en août. La grande erreur, pour un homme qui a fait une école de guerre comme Didier Ratsiraka, c’est d’avoir sous-estimé la puissance financière de ce maire plutôt anglophone. Lors de la campagne électorale, malgré toutes les misères que l’Amiral lui aura fait subir, Ravalomanana tint bon et pu se présenter avec son association agrandi en « Tiako i Madagasikara » (J’aime Madagascar), à l’échelle du pays et un slogan biblique tiré de saint… Marc : croyez simplement (« Mino fotsiny ihany »). Son réseau de distribution de produits laitiers fut pour grand’chose dans les coins les plus reculés de la Grande île. Je passerai sur cette pénible affaire de « Premier tour dia vita », mais le fait est là  : passant outre les accords de Dakar I puis de Dakar II, fort du soutien du peuple, Ravalomanana s’autoproclama président le 22 février 2002. Qu’est-ce qu’il n’aura pas fait comme promesses ! Une Renault 4 et un frigo pour chaque foyer… Le peuple est simple et l’a pris au mot.
Ce n’est que le 6 mai 2002, après un décompte nébuleux et une proclamation officielle de la HCC qu’il deviendra président officielle. En juin, Didier Ratsiraka et sa famille partent pour un second exil en France. La communauté internationale, pourtant, ne reconnaîtra Ravalomanana qu’en 2004, dans son entièreté. Durant ce premier mandat, période pour se faire la main, il réalisa certaines de ses promesses, comme des routes. Mais encore une fois, le volet social commença à être négliger Il supprima même le ministère de la population. Suivant les traces de Ratsiraka et son livre rouge, il monta de toutes pièces le Madagascar action plan qui n’est rien d’autre qu’un document cadre de politique comme les autres pays qu’exige les institutions de Bretton Woods. Mais le charme opéra car son discours campagnard direct tranchait avec le savoir-faire de l’érudit Didier Ratsiraka qui voulait embarquer le pays dans une république humaniste et écologique.Nous, Malgaches, l’avons échappé bel, après plus de vingt ans de révolution socialiste stérile. Une fois la période d’essai achevée, Marc Ravalomanana va amorcer sa dérive vers l’autocratie. Surtout qu’il a été réélu (avec ma voix encore une fois), en décembre 2006. Et, à partir de là , il va changer du tout au tout. En mauvaise gestion du pays qu’il a toujours considéré comme son entreprise personnelle. En décembre 2007, dans la course à la mairie d’Antananarivo, le poulain de son parti Tim est battu à plate couture par un jeune, très jeune qui a préféré entrer dans la politique plutôt que de subir le diktat d’un pouvoir qui entent tout se permettre. Cela, malgré tout l’appareil étatique mis à la disposition de Rafalimanana Hery. Ce fut un signal fort pour Ravalomanana qui, comme Ratsiraka en son temps, a sous-estimé Andry Rajoelina. Et surtout le peuple qui attendait un autre messie depuis un an. Mais il refusait les dinosaures et ont préféré attendre le moment propice. Il faut se rappeler aussi que Zafy Albert a été un malheureux candidat aux présidentielles de décembre 2001. dépité, il créera l'entité CRN (Commission de réconciliation nationale) et il défendra farouchement cette idée de réconciliation nationale. Comme Ratsiraka, Zafy n'a jamais accepté Ravalomanana comme président. Même lorsque celui-ci a été réélu de manière pas très net, en 2006. L'électricité fut subitement coupée durant une journée, lors du comptage ayant eu lieu à la coupole du ministère de l'Intérieur. Et même pas un groupe de secours !
Andry Nirina Rajoelina
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L'image de la jeunesse, de l'avenir. Un héros pour des millions de Malgaches de Madagascar
Que les Gtt et compagnie écrivent ce qu’ils veulent mais Andry Rajoelina représente l’avenir, le grand chambardement vers plus de justice, d’équité et de valeurs morales. Il représente l’image d’un héros pour des millions de jeunes Malgaches de Madagascar et non pas pour une poignée de Gtt qui ignorent jusqu’à la langue de leurs ancêtres. Il a 35 ans (né le mai 1974). Egalement « self-made-man », le P-Dg de la société d’impression numérique Injet (bientôt 10 ans d’existence) ne demandait rien que de travailler dans les meilleurs conditions. Mais l’empire Tiko, qui voulait œuvrer dans tout ce qui est lucratif, lui avait mis des bâtons dans les roues. Comme de nombreux opérateurs économiques qui, eux, ont préféré « obtempérer » : la société Trois frères (huile alimentaire), les Papeteries de Madagascar, Kobama (farine), Jeannot Andrianjafy dit le quartz (ressources minières)… Durant une année entière, l’état Tim-Tiko va lui en faire baver. Je ne vais pas revenir sur çà . Des tas de preuves et de documents resteront pour la postérité. Fin 2008, en ayant fait fermer la télévision Viva, appartenant à Andry Rajoelina, Ravalomanana a, lui-même, signé l’arrêt brutal de son mandat. En janvier 2009, le peuple malgache, comme en 1972, comme en 1991, comme en 2002, se trouva un autre messie capable de mettre bas ce Marc Ravalomanana qui s’était transformé en dictateur négligeant le quotidien du peuple, en accaparant tout ce qu’il y avait à accaparer (biens meubles et immeubles publics et/ou privés) et en n’écoutant plus que lui-même. Sans entrer dans les détails, les historiens s’en chargeront. Et ils ne devront jamais escamoter la tuerie du 7 février 2009, devant le palais d'Amnohitsorohitra, ni la répression aveugle des membres de l'Emmonat qui ont fait fi de la franchise universitaire, tuant des étudiants jusque dans leur chambre. Voilà les hommes qui sont censés s’asseoir autour d’une même table à Addis-Abeba.
Mais d’emblée, ce 3 novembre au Sheraton de la Capitale éthiopienne, le président démissionnaire a montré son vrai visage de manipulateur à qui il ne faut jamais faire confiance. Première exigence : que le sommet se déroule ailleurs qu’à l’hôtel Sheraton. Vœu exaucé : il aura lieu au siège de l’UA, même si, du 3 au 5 novembre aussi, doit s’y tenir la réunion des experts sur le Statut de Rome de la Cour Pénale Internationale. Seconde exigence : il a quitté la salle, lors de la séance préliminaire, arguant qu’il ne discutera pas avec les trois chefs de file, tant que Joachim Chissano, ancien président mozambicain, représentant la Sdac (entité économique à vocation régionale et non continentale), ne sera pas présent. Jean Ping, Président de la Commission de l’UA, a du déployer tout son art de la diplomatie avec cet homme de l’enfer. Mais jusqu’à quel point, étant donné que c’est un incorruptible. A l’heure où je rédige ce dossier, les travaux, prévus débuter à 15h (heure local), débuteraient vers 22h30. En tout cas, personne n’a cure de ce qui va se dire. Tout le monde attend ce qui va être décidé définitivement. La jeunesse est le pilier de l’avenir.
Pour démontrer qu’Andry Rajoelina a l’étoffe d’un homme d’état, voici ce qu’il a déclaré, ce 3 novembre à Addis-Abeba, au nom de sa mouvance :
« Addis-Abeba est une tournée décisive pour la résolution de la crise politique à Madagascar.
La mouvance Andry Rajoelina est déterminée à poursuivre toutes les démarches pour une issue de crise au nom de l’intérêt supérieur de la Nation.
Selon les accords signés le 06 octobre 2009, le but de cette réunion est de continuer la mise en œuvre de la Charte de Maputo.
La mouvance Andry Rajoelina exige de chaque mouvance une vision orientée vers le début du changement, au nom de la lutte et aspirations populaire.
Les débats devront donc se reposer indiscutablement sur :
-Le caractère inviolable de la Charte de Maputo
-Le respect de la Charte des valeurs
-Le plein respect des accords du 06 Octobre à Antananarivo
Pour la mouvance Andry Rajoelina, les chefs de files ont le devoir de réussir les partages des responsabilités au sein du gouvernement d’Unité Nationale ; le dit gouvernement devant être capable d’honorer sa première obligation qu’est la préparation de l’avènement de la quatrième république.
La mouvance Andry Rajoelina a fait suffisamment de concession, et refuse catégoriquement qu’un seul homme prenne le peuple en otage.
La mouvance Andry Rajoelina condamne toutes manœuvres dilatoires visant à réduire les intérêts de la nation à une gestion des intérêts personnels ; ainsi que les actions de déstabilisation stériles visant à troubler l’ordre public.
Pour que le patriotisme ne reste pas un vain mot, nous exhortons tous les acteurs de regarder en arrière, faire un bilan rapide du passé et se mettre au service de la nation qui a tant besoin d’hommes et de femmes intègres, compétentes, consciencieux et responsables.
La période transitoire n’est pas une opportunité pour une revanche politique, elle n’est pas une finalité, elle en appelle à toutes personnes prêtes à agir pour rétablir l’orthodoxie et l’éthique dans la gestion des affaires nationales ».
Combien de temps encore, le citoyen Ravalomanana va-t-il se comporter en homme irresponsable, face au monde entier et au peuple malgache dont le sort est le dernier de ses soucis, en regard de son orgueil inhumain ? Comptons les heures, l’Union africaine n’est pas l’Assemblée nationale malgache.
Réunion conjointe du Conseil de paix et sécurité de l’Union africaine et du Conseil de sécurité des Nations unies, Addis-Abeba, Ethiopie – 16 mai 2009 (source : africa-union.org). Ils ne vont pas être patients éternellement. Jean Ping, ici, en complet croisé gris
De toute façon Jean Ping, a été clair et limpide, toujours ce 3 novembre 2009 au Sheraton d'Addis-Abeba, face aux quatre chefs de file :
« La situation actuelle à Madagascar est caractérisée par une lassitude quasi-générale ressentie légitimement au niveau de la population. La responsabilité des uns et des autres, devant l'Histoire, est pleinement engagée, et aucune considération particulière, aussi légitime fût-elle, ne saurait valoir devant la primauté indiscutable de l'intérêt général »
En plus, il y va de la notoriété de l’UA et, au nom de cet intérêt général, elle ne va pas se laisser longtemps tirer par le bout du nez par un personnage qui s’est découvert dans toute sa capacité de nuisance.
RFI : LE JEU DANGEREUX DE RAVALOMANANA, par Grégoire Pourtier (liens ci-dessous pour TELECHARGEMENT)
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – 3 novembre 2009