A la suite de l’ultime ultimatum des bailleurs de fonds dont dépend quasi totalement le fonctionnement même de l’état malgache, un véritable consensus a été trouvé entre les quatre « mouvances » préfabriquées par la communauté internationale. Ainsi, durant les quelques mois qui vont venir, et jusqu’aux élections qui ramènera l’ordre constitutionnel, la période de transition à Madagascar sera dirigée par trois co-présidents. Une sorte de troïka style Sadc ?
Alors que l’on s’attendait encore à des marchandages de bas étage, l’intérêt supérieur de la nation a pris le dessus. Ainsi, un peu avant minuit, le 6 novembre, la composition de postes-clés a été arrêtée.
PRESIDENTS DE LA TRANSITION DE MADAGASCAR :
Dr Emmanuel RAKOTOVAHINY - Andry Nirina RAJOELINA – Fetison Rakoto ANDRIANIRINA
PREMIER MINISTREÂ :Â
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Eugène Régis MANGALAZA
L’accord a été signé quelques heures plus tard, ce samedi 7 novembre 2009. Pour ce qui concerne les membres du gouvernement, madagate préfère attendre qu’il soit complet. En effet, plus rien ne presse bien que l’heure est à présent au travail pour l’organisation de ces élections qui feront entrer le pays dans la IVè république. Et il y aura du pain sur la planche, rien que pour la révision de la constitution. Ce premier week-end de novembre sera, en quelque sorte, un répit. Mais encore une fois, faudra-t-il encore reculer pour mieux sauter ? Car la cohabitation ne sera pas des plus faciles et il persistera toujours des velléités à jouer les prolongations transitoires. Que ces dirigeants ne perdent pas de vue que Madagascar célèbrera les 50 ans du retour de l’indépendance du pays, après la colonisation française.
Quid aussi de la mise en pratique ? Car, comme d'habitude, chez les Malgaches plus particulièrement, cette solution va toujours amener son lot d'interprétations et il y aura encore plus de problèmes que d'autres solutions pour accélérer le processus de sortie de crise. Ce qui est sûr, c'est que les bailleurs de fonds vont débloquer les "aides" dont les générations malgaches présentes et future resteront ceux qui paieront la facture; car même la gratuité à un prix et en matière de finances et financements, le mot philanthropie n'existe pas.Â
Tiébilé Dramé
Pour le moment, laissons la parole à Tiébilé Dramé, du Groupe international de contact (GIC) représentant l’Onu :
«Les chefs de file des mouvances sont parvenus à un accord pour la mise en oeuvre de la charte de la transition malgache. Ils se sont entendus sur la direction des institutions de transition, y compris la présidence, et sur une clé de répartition au sein du gouvernement et des autres institutions. Il y a un président consensuel, deux co-présidents consensuels, un premier ministre de consensus et un gouvernement d'union nationale».
Jeannot Ramambazafy
7 novembre 2009 – 9h
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Premières réactions
Suite à l'accord signé à Addis Abeba cette nuit, l'Alliance MALAGASY DISPO tient à féliciter les chefs de file des quatre mouvances et en particulier SEM Andry Rajoelina.
Monsieur le président, vous avez montré une fois de plus votre amour pour la patrie en faisant passer en priorité l'intérêt supérieur de la nation.
Nous vous en remercions et nous vous sommes reconnaissant d'avoir fait tant de concessions. En effet, de toute l'histoire de notre pays, c'est la première fois qu'un président en exercice, porté au pouvoir par une nation toute entière, partage autant le pouvoir.
Nous réitérons notre attachement au renouvellement de la classe politique à Madagascar.
Paris, le 07 novembre 2009.
Les membres de l'Alliance MALAGASY DISPO