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Abraham Lincoln joué par l’acteur Walter Huston dans le film « Abraham Lincoln »

A l’issue de sa 46e séance plénière, le 8 novembre 2007, l’Onu a décidé de célébrer le 15 septembre de chaque année, à compter de sa soixante-deuxième session, la Journée internationale de la démocratie, étant entendu que cette journée serait portée à l’attention de tous afin qu’elle puisse être célébrée à cette date.

A Madagascar, sûrement pour rattraper le temps perdu et faire des bouchées doubles, au lieu de s’adapter aux réalités et se ranger au côté d’un peuple qui a décidé d’en finir avec son énième dictateur en descendant dans la rue (1972, 1991, 2002, 2009) la communauté des intérêts internationaux a décidé de « célébrer ensemble une Semaine de la Démocratie avec le soutien du PNUD, de l’Union Européenne, de l’Ambassade de France, de l’Ambassade des Etats-Unis et de la Fondation Friedrich Ebert ».

L’Unicef et le ministère de la Justice ont organisé deux ateliers à Toliary et Fianarantsoa (5 et 7 mai 2010) pour rencontrer des jeunes de 13 à 19 ans issus de milieux différents.Ainsi, du 12 au 15 septembre 2011, le thème retenu pour la célébration est "Jeunesse et Démocratie". Il est dit que « les activités programmées permettront de se concentrer sur le rôle critique de la jeunesse dans la promotion de la démocratie et de la protection des acquis démocratiques à travers le monde ».Impliqués dans cette « Semaine de la démocratie » : le Réseau des jeunes OMD ; le Réseau des Clubs pour l’ONU ; le Réseau des Jeunes pour la Promotion de la Démocratie et la Politique ; le Conseil Régional de la Jeunesse d’Analamanga ; des Scouts ; l’Association Nova Stella ; l’Association Liberty 32 ; l’association Madagaslam ; l’association Hetsika Vonjy Aina ; Aide et Action et l’Institut Electoral pour une Démocratie . Tiens donc, çà existe alors ce genre d’entités dans ce pays pourtant considéré avec dédain par ces mêmes pays qui veulent imposer leur loi ? Surtout en matière de démocratie.

Alors, ici, je vais reprendre les termes même de la notion de la démocratie, inscrits dans cette résolution de l’Onu de ce 8 novembre 2007  (CLIQUEZ ICI):

La démocratie, le développement et le respect de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales sont interdépendants et se renforcent mutuellement ;

La démocratie est une valeur universelle qui suppose que les peuples choisissent leur propre système politique, économique, social et culturel, en exprimant librement leur volonté, et qu’ils aient voix au chapitre en ce qui concerne tous les aspects de leur existence ;

Si les démocraties ont des caractéristiques communes, il n’existe pas de modèle unique de démocratie et la démocratie n’est pas l’apanage d’un pays ou d’une région, et réaffirmant en outre que la souveraineté, le droit à l’autodétermination et l’intégrité territoriale doivent être dûment respectés.

Programme de cette semaine la démocratie à Madagascar

En lisant tout cela, je ne peux m’empêcher de rire en coin. La jeunesse américaine ou européenne ne sera jamais la même que la jeunesse malgache considérée, ici, comme un ensemble d’éternels attardés. Indirectement, on veut imposer les modèles US et UE. Tous ces diplomates ne seront jamais que de passage -ici-bas et à Madagascar-. Les jeunes Malgaches d’aujourd’hui seront des adultes demain, qui vivront et qui mourront dans la Grande île, laissant d’autres jeunes encore plus acculturés qu’eux. La semaine de la démocratie est devenue une foire ludique qui n’aura aucun impact sur les populations hors d’Antananarivo. Et j’attends impatiemment le feed back de cette semaine « démocratique ». A mon sens, il faut leur apprendre d’abord ce qu’est la citoyenneté, le respect des lois, la république. Que leur liberté s’arrête là où commence celle des autres. Ce sera un grand pas de fait vers la compréhension du terme « démocratie ».

ABRAHAM LINCOLN

Washington, 15 avril 1865. Ce matin, à 7h 22, Abraham Lincoln est mort. La veille, au théâtre Ford, le Président a été mortellement blessé d'une balle de revolver, tirée par un fanatique, partisan de la sécession (CLIQUEZ ICI)

De par sa définition même, la démocratie est le régime politique dans lequel le peuple est souverain. La formule d'Abraham Lincoln : la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », est l'une des définitions canoniques couramment reprise, ainsi qu'en témoigne son introduction dans la Constitution de 1958 de la Vème République française(celle qu’a copié-collé la Première république de Madagascar). Cette définition est proche du sens étymologique du terme démocratie, du grec ancien δημοκρατία/dēmokratía, « souveraineté du peuple », de δῆμοc/dêmos, « peuple » et κράτος /krátos, « pouvoir », « souveraineté »; le peuple renvoyant cependant à la notion plus restrictive de citoyens (la citoyenneté n'étant pas forcément donnée à toute la population).

Toutefois, cette définition reste susceptible d'interprétations différentes, aussi bien quant à la signification concrète de la souveraineté populaire que pour son application pratique - ce qui apparaît clairement au regard de la diversité des régimes politiques qui se sont revendiqués et qui se revendiquent comme démocratie. Ainsi, aujourd'hui encore, il n'existe pas de définition communément admise de ce qu'est ou doit être la démocratie.

De façon générale, un gouvernement est dit démocratique par opposition aux systèmes monarchiques d'une part, où le pouvoir est détenu par un seul, et d'autre part aux systèmes oligarchiques, où le pouvoir est détenu par un groupe restreint d'individus. Néanmoins, ces oppositions, héritées de la philosophie grecque (notamment de la classification d'Aristote, à ceci près que le gouvernement d'un seul était alors désigné comme tyrannique), sont aujourd'hui équivoques de par l'existence de monarchies parlementaires.

Karl Popper est Anglais d'origine autrichienne. Il est logicien, philosophe des sciences et de la connaissance. Parmi ses citations :

« Le développement de l'économie réelle n'a rien à voir avec la science économique. Bien qu'on les enseigne comme s'il s'agissait de mathématiques, les théories économiques n'ont jamais eu la moindre utilité pratique »

D'autre part, on peut aussi définir la démocratie par opposition à la dictature ou tyrannie, comme le propose Karl Popper, notamment dans son ouvrage « La société ouverte et ses ennemis ». Dans ce cas, une démocratie est un système dans lequel est instauré un « contrôle institutionnel des dirigeants ». Selon cette théorie, le peuple exerce une influence sur les actes de ses dirigeants et il a le pouvoir de se débarrasser des gouvernants sans effusion de sang. Il a le pouvoir de juger les actions politiques qui sont mise en œuvre. Ainsi la question politique traditionnelle « qui doit gouverner ? » ne permet pas de définir correctement la démocratie. En effet, une société ouverte donne au peuple, non pas la possibilité de gouverner (il est impossible que tous les individus d'un peuple donné gouvernent en même temps), mais la possibilité de contrôler et d'évincer ceux à qui on a délégué une responsabilité collective. Cette théorie "n'oblige nullement à tenir pour bonnes les décisions de la majorité" car ce qui importe ce sont les institutions et une tradition d'esprit critique. Ainsi le problème que tente de résoudre un régime démocratique consiste à trouver et à tester les institutions qui permettent d'éviter les abus de pouvoir. Donc l'important dans une démocratie n'est pas de savoir qui va gouverner (les capitalises, les ouvriers, les meilleurs, les plus sages...), mais de savoir comment on peut surveiller ou évincer les dirigeants sans avoir besoin de faire une révolution. (Source Wikipedia, encyclopédie libre)

PAR CONSEQUENT, UN PARLEMENT NE GARANTIT PAS LA DEMOCRATIE, MAIS IL NE PEUT Y AVOIR DE DEMOCRATIE SANS PARLEMENT

Le prince Elakovelo

Enfin, l’Onu n’a jamais parlé de semaine mais de journée de la démocratie « qui vise à la fois à célébrer la démocratie et à ne pas perdre de vue qu’il est tout aussi urgent aujourd’hui que par le passé de promouvoir la démocratie et de la protéger ». Ici, le thème immuable devrait être donc : « QUELLE DEMOCRATIE POUR MADAGASCAR ? ». Et faire parler les simples citoyens des régions. Là, il ne faudrait plus une semaine mais une décennie de la démocratie pour la Grande île de l’océan Indien. Car de nos jours, la démocratie est considérée, ici, comme le droit à la liberté d’expression consistant à parler pour le plaisir de parler. Bref, une démocratie participative dans la ruine de la nation et le rejet systématique du futur pour se cantonner à ressasser un passé peu reluisant avec les mêmes dirigeants qui n’ont pas laissé que de bons souvenirs. Lorsqu’on entend le prince Elakovelo dire à la TVM (chaine nationale) qu’il faudrait que ce soit le « Filoha hajaina » Didier Ratsiraka qui doit diriger la transition, alors là on comprend vraiment que la liberté d’expression n’est pas seulement un slogan sous ce régime de transition dirigé par Andry Rajoelina. Mais face à des politiciens de ce calibre, la majorité des jeunes, connaissant bien l’histoire politique de leur pays, seront dégoûtés au point de se détourner de toute participation dans la vie de leur nation.

Jeannot RAMAMBAZAFY - 15 septembre 2011