Le fait d’être simple citoyen a du bon, dans le sens que, contrairement à mes collègues journalistes « badgé(e)s » qui se situent statiquement au milieu des invités et du peuple, j’ai pu vivre une ambiance authentique, malgré la restreinte de mes mouvements. Mais cette ambiance là , on ne pourra la vivre qu’au milieu de ces milliers de Malgaches venus honorer leur Président élu au suffrage universel.
Normalement, ce stade municipal de Mahamasina a une capacité maximum de 32.000 personnes, or pelouse du terrain.Or, ce vendredi 19 janvier, ce sont bien plus de 45.000 individus qui se sont déplacés sans contrainte pour assister à cette investiture officielle, invitéscompris. Dans cette marée humaine, à aucun moment je n’ai senti un quelconque sentiment d’insécurité. Le moment était à la liesse générale.
Car, quoi que puissent déclamer les créatures mal dans leur propre peau, Marc Ravalomanana est béni de Dieu. Premier miracle, le vendredi 5 janvier 2007,à Iavaoloha, lors des présentations des vœux de nouvel an. Il avait plu à torrent sur la capitale avant et APRES ce premier vendredi. Second miracle, ce vendredi 19 janvier qui a été officiellement férié.
La veille encore, Dame pluie avait déversé des cordes jusque tard dans la nuit. Mais, au jour indiqué depuis longtemps, le soleil a été au rendez-vous. Cela dépasse la foi du simple mortel.c
Mais, d’un autre côté, la mauvaise foi a aussi été ressentie avec l’absence de neuf candidats empêchés par leur amour-propre qui va à l’encontre de la faculté de savoir perdre inhérente à tout homme politique qui se respecte.
Malheureusement pour eux, les quatre autres candidats étaient bel et bien présents dans les tribunes officiels. En passant, l'illustre inconnu Pasteur Jules Randrianjohary était bien là mais, aussi bien pour moi que pour les électeurs, il a compté pour du... beurre. Les quatre (vrais) candidats présents étaient donc : Elia Ravelomanantsoa et son époux Philippe, Manandafy Rakotonirina, Herizo Razafimahaleo et Ny Hasina Andriamanjato. Même le papa de ce dernier, le pasteur Richard Andriamanjato, considéré –il n’y a pas longtemps encore- comme le porte-parole de l’opposition (mais laquelle et pour s’opposer à quoi ?), était présent. Voilà pourquoi j’ai écrit le titre « Confirmations » au pluriel. Primo, pour Marc Ravalomanana, il s’agissait bien d’une confirmation officielle de son élection au premier tour, le 3 décembre 2006, avec plus de 54% des suffrages exprimés. Secundo, pour le peuple, que les autres candidats, jusqu’à ce jour, n’ont aucune cohérence dans leurs actes. Aussi, pour les prochaines élections à venir (communales, législatives…) le choix du peuple est déjà fait. Tertio, toujours pour le peuple, il a enfin compris que le développement du pays ne pourra jamais reposer sur la démagogie et sur le dénigrement bête et méchant à outrance. Et çà , même le candidat Herizo qui avait l’intention de vendre le jet « Air Force One » appartenant à l’Etat, l’a compris. D’où sa présence.
A présent, reste à savoir si ces quatre candidats voudront faire partie des futurs gouvernements si le Président fait appel à eux... En effet, selon la constitution, le Premier ministre Jacques Sylla a déposé la démission de toute son équipe, ce même 19 janvier. Quoi qu’il en soit, en matière de confirmation, je… confirme, ici, que le peuple malgache entame le second pas vers une mutation positive inexorable. Si… Mais l’avenir semble se présenter sous de bons auspices. En effet, lors de son premier discours officiel, Marc Ravalomanana a annoncé que le développement partira des quartiers (« fokontany »).
Voilà bien une perspective allant dans le bon sens. En effet, la première pauvreté à Madagascar, est relative aux mauvais comportements hérités de plus de deux décennies de « chacun pour soi et Dieu pour tous » doublés d’un Etat-providence qui n’était rien d’autre qu’un capitalisme éhonté et effréné d’hommes au pouvoir dont la devise était : « Moi et ma famille avant ma patrie ». Dès lors, quoi de plus normal que des mandats électifs à vie sur le dos d’un peuple infantilisé par des discours sans lendemains durables, d’où découle le »Peta-toko vita gasy » (société du rafistolage). Il est grand temps d’inculquer la notion de bien commun et d’appartenance nationale. Reste à savoir si -avec toutes ces tares et les futures velléités de vouloir toujours vivre au Moyen-âge, par simple esprit de contradiction-, cinq ans suffiront. Cette fois-ci, la balle du développement de Madagascar est vraiment dans le camp des Malgaches eux-mêmes. Pour l’heure, place au reportage photo. En passant, faute de n’avoir pas pris de badge, je n’ai pas pu assister à la réception qui s’est tenue au Palais d’Ambohitsorohitra, juste après l’investiture à Mahamasina. Mille excuses.
Dernière nouvelle. Dans le bulletin d’infos de la Rnm et de la Tvm, de ce samedi 20 janvier 2007 à 13h, c’est le Général de gendarmerie, Charles Rabemananjara, ministre de l’Intérieur et la Réforme agraire ou MIRA, qui succède à Jacques Sylla à la Primature. Effectivement, tout va très vite à Mada !… Par conséquent, à très bientôt, ici même, pour vous tenir au courant.
