Aucun de ces chefs d'Etat ou de gouvernement n'est un dieu descendu sur terre. Ils sont à la tête de leur pays respectif pour un temps déterminé
C’est fou ce que certaines très mauvaises langues sont capables de débiter pour attirer l’opinion publique malgache. A son arrivée à Rio de Janeiro, le 19 juin 2012, et pour cause de commodité (l’aéroport de Galeà o, Antonio Carlos Jobim est immense), le président Andry Rajoelina, comme tous les autres présidents d’ailleurs, a pris une navette reliant l’avion au salon d’honneur, avant de pénétrer dans la limousine faisant partie du cortège officielle qui a rejoint Rio de Janeiro (à près de deux heures de trajet).
La sortie de l'avion a donné directement à ce grand hall où tous, présidents compris, ont attendu leur autobus reepectif. Imaginez, un cortège avec motards et tout, venir accueillir le Président au pied de l'avion à Ivato...
A partir de cette information relayée par une vidéo, des échos nous sont parvenus de Madagascar, comme quoi : « Andry Rajoelina n’est pas une personnalité car à Rio il était véhiculé en autobus ». Il est évident que la pipelette de service n’était pas présente, ni à l’aéroport ni à Rio même. Elle ignore donc les réalités vraies sur le terrain (comme on dit), et se passe de tout recoupement. Certes, c’est formidable d’avoir l’esprit de critique. Encore faut-il ne pas prendre les Malgaches pour des cons tout court. Ce qui m’amène à mon propos réel.
Quel mal à aller en autobus, comme le commun des mortels ? Il est certain que cette pipelette et le colporteur de bas étage, roulent en voiture de luxe à Antananarivo
A Madagascar, en cette période de transition, la désinformation est reine. Tous les moyens sont bons pour médire sur Andry Rajoelina, devenu l’homme-alibi parfait pour toutes les bêtises du genre humain. Mais, déjà , les propos de cette pipelette mal baisée (il n’y a pas d’autres expressions, vraiment), démontrent que c’est elle-même qui tend à mettre Andry Rajoelina sur un piédestal. Elle dévoile son infériorité doublée d’une jalousie morbide de ne pas avoir fait le voyage au Brésil.
L'arrivée au salon d'honneur, après quelques minutes de trajet sur le tarmac de l'aéroport Galeao. Au fond, le bus ayant emmené le président du Mali
Qu’elle sache, pour sa gouverne, qu’Andry Rajoelina -et même tous les chefs d’état du monde-, ne sont pas des dieux. Ce sont des êtres humains comme vous, comme moi, avec les mêmes besoins, les mêmes soucis. Ils respirent le même air que nous ; ils vivront et mourront comme nous tous, un de ces quatre matins. Par ailleurs, le fait d’accepter d’emprunter un bus, démontre qu’Andry Rajoelina ne veut faire aucun clivage, et ne se prend pas pour un être supérieur. Cet état d’esprit a, d’ailleurs coûté très cher à Marc Ravalomanana qui s’est permis le luxe d’acheter un jet à 60 millions de dollars -avec l’argent de l’Etat- pour sa cour de 25 personnes uniquement. On connaît la suite : les bailleurs de fond, à cause de cet achat ayant mélangé intérêts privés et intérêts publics, ont coupé les vivres (institutionnels) pour Madagascar depuis décembre 2008.
Le Président Andry Rajoelina pénètre dans la salon d'honneur où il discutera avec ses pairs venus des 4 coins de la planète
Dans l’entourage d’Andry Rajoelina, une personne propage qu’il n’est pas content d'avoir pris le bus (« tsy faly ny filoha ») et que je l'ai montré en vidéo (CLIQUEZ ICI). La créature imbécile, auteur de cela, n’est rien d’autre qu’un lèche-cul. Le Président de la Transition de Madagascar devrait se méfier, comme la peste, de ce genre de personne de "confiance". Et si cela était vrai de vrai (on peut parler en rêvant parfois), le jeune chef d’état n’a aucun intérêt à le dévoiler en public. Par ailleurs, cela prouve que, d’un côté (les ennemis de l’intérieur) comme de l’autre (les ennemis déclarés), on a tendance à faire de lui une créature extra-terrestre que l’on ne peut pas approcher, avec qui on ne peut pas discuter. C’est l’enfermer dans une tour d’ivoire. Or, ce sont les mêmes couillons qui utilisent les mêmes arguments pour, après, dire exactement le contraire.
Les véhicules officielles qui ont formé le cortège vers Rio de Janeiro
Je ne suis pas là pour défendre Andry Rajoelina ni pour lui jeter des fleurs. Mais, pour moi, personnellement, il est une personne comme une autre, à la différence qu’il est devenu une personnalité, donc que l’on doit savoir respecter, en public surtout. Transition ou pas, il est l'un des symboles de la république, une personne morale (face à des créatures amorales). Aussi, non : Andry Rajoelina n’est pas un dieu. Seuls les jaloux et les intéressés veulent en faire un, pour mieux le couler par la suite. Vous connaissez Lalatiana Rakotondrazafy ? Non ? Alors écoutez des enregistrements de l’émission « Anao ny fitenena » du temps de radio viva, puis des enregistrements de la même émission, mais sur radio free fm. Ce sont les preuves irréfutables de mon propos. Mais que voulez-vous. Pour certains, la liberté d’expression est synonyme de liberté d’insulter qui l’on veut et d'inventer des histoires à dormir debout.
Le président Andry Rajoelina rejoint son véhicule officielle, entouré de gardes rapprochés brésiliens. Le cortège a emprunté une voie spécialement aménagée, Rio de Janeiro n'étant pas à l'abri des embouteillages
Voilà pourquoi trop de liberté tue la liberté, surtout lorsque les lois ont du mal à être appliquées. Mais il y a un temps à tout : un temps pour déconner et un temps pour payer les conneries qu’on débite à longueur de journée. Sur ce : à bon entendeur, salut !
Jeannot RAMAMBAZAFY, envoyé spécial au Brésil, Rio de Janeiro, le 23 juin 2012