Rassemblement des républicains (
L’élection présidentielle de 2010 que Gbagbo -Président sortant- avait repoussée six fois, s’est déroulée en deux tours (31 octobre et 28 novembre). Le 2 décembre 2010, Alassane Ouattara est proclamé 4è président de la Côte d’Ivoire, avec 54,10%. Or, le Conseil constitutionnel invalida les résultats dans les régions du nord du pays et annonça la réélection de Laurent Gbagbo avec 51,45%. Tous les deux prêtèrent serment le 4 décembre 2010.
Ce n’était pas à Antananarivo mais à Abdijan, le 19 novembre 2010
Or, si Gbagbo avait le soutien du Conseil constitutionnel, Ouattara, lui, avait l’appui de la Communauté internationale. Qui demanda le retrait du président sortant. Mais Gbagbo refusa de quitter son poste. De décembre 2010 à début avril 2011, la Côte d’Ivoire s’enfonça dans une guerre civile. Bilan : 3.000 morts. C’est le 11 avril 2011 que Gbagbo fut arrêté par les éléments armés de Ouattara dont l’investiture eut lieu à Yamoussoukro, le 21 mai 2011. En tout cas, Madagascar a battu le record car c'est « seulement » la troisième élection présidentielle en Côte d’Ivoire qui entraîna des conflits après celles de 1995 et 2000. Mais il y a eu un responsable présumé. En effet, le 5 décembre 2011, Laurent Gabgbo comparaît, pour la première fois, devant la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye. Ce mois de février 2013 est prévue la tenue de l’audience de confirmation des charges retenues contre lui…
Pour en revenir à Madagascar, aucun président ne s’est senti responsable des crises engendrées par leur chute. Et c’est pour éviter que la Grande île ne vive ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire que le président de la transition, Andry Rajoelina, a proposé -depuis 2009- l’organisation des législatives avant la présidentielle. « Cela permettra de mieux cerner les rapports de force existant et de permettre aux partis politiques de juger leur propre force respective pour l’élection présidentielle ».
Les candidats à la prochaine présidentielle malgache, qui se sont déjà déclarés : en haut, de g. à dr.: Pierrot Rajaonarivelo, Patrick Raharimanana, Avoko Rakotoarijaona, Guy Rajemison Rakotomaharo, Jean Lahiniriko. En bas, de g. à dr.: Laza Razafiarison, Monja Roindefo, Cohen Rivolala, Roland Ratsiraka, Sarah Georget Rabeharisoa. Et ce n'est sûrement pas fini...
A mon sens, au vu des candidats déjà déclarés et de leur nombre, le danger d’une « ivoirisation » est réel. En effet, la majorité de ces candidats n’a aucune base réelle dans les circonscriptions électorales. A vous de deviner la suite, dans un pays ou le retournement de veste est devenu une véritable manière de faire de la politique… C’est l’avenir de Madagascar qui est donc en jeu. Passer encore son temps à de dire du mal, les uns des autres, aborder des faux problèmes sur base de calculs d’intérêts personnels n’empêchera pas l’inéluctable : oui, les Malgaches iront aux élections. Mais quelles élections et ensuite ? Les regrets ne viennent qu’après et les morts ne ressuscitent jamais.
Jeannot Ramambazafy – 9 février 2013