Le candidat-président du TGV, Edgard Razafindravahy, et son épouse Rindra
Entendons-nous bien dès ici: ce n'est pas le Président de la Transition, Andry Rajoelina, qui a choisi Edgard Razafindravahy. Non, il a été élu par vote des membres du parti TGV («Tanora malaGasy Vonona»), face au Général Camille Vital, ancien Premier ministre et au ministre des Finances et du Budget, Hery Rajaonarimampianina.
D'ailleurs, ce dernier -ainsi que le Président Rajoelina durant les 2 jours du congrès à Andranomena-, était absent lors de la cérémonie de clôture du premier Congrès du parti TGV (les 5 et 6 avril 2013, au parc Futura d'Andranomena). Je n'ai jamais été un oiseau de mauvais augure, c'est la loi de la démocratie, à travers une élection. Mais, j'ai comme l'impression qu'il s'agit d'un choix peu judicieux à l'échelle nationale et très loin de la logique socio et géo politique pure. Mais comme on dit: qui vivra verra... En tout cas, ne me traitez jamais de «merinophobe» car je suis merina moi-même, né à Antananarivo. Ce dont je suis sûr c'est que la bataille va faire rage et la victoire n'est pas acquise. Et, à partir de maintenant, concernant cette élection présidentielle, je fais comme Ponce Pilate: je m'en lave les mains pour ne pas avoir à m'en mordre les doigts. Non pas qu'Edgard Razafindravahy n'est pas compétent ni qu'il s'agit d'une affaire personnelle, mais parce que l'Edgard n'a pas eu beaucoup de temps pour s'imposer et se faire connaître des Malgaches des 4 coins de cette Grande île de 590.000 km². Et puis déjà , en pleine révolution Orange, à la moindre alerte (affaire KOBAMA), il a préféré prendre la poudre d'escampette face au régime Ravalomanana, alors que d'autres ont été sur tous les fronts...
Mais dans le domaine de l'information, j'ai le devoir de vous faire connaître Edgard Razafindravahy. A noter que ce candidat-président issu du parti TGV devient d'office le Secrétaire général de ce parti. Alea jacta est...
Edgard Razafindravahy Marie Noë, qui n'a pas encore la cinquantaine, est un «Ingahindriana» d'Ambohimalaza. Il a fait des études à l’Ecole Sacré-Cœur d’Antanimena (ESCA), après un passage au Collège Saint-Michel d'Amparibe.
Il a décroché son baccalauréat, dans la série C, au Lycée Privée d’Assomption à Bordeaux. Il est également titulaire d'un DEUG A2 en Mathématiques et Physiques de l’Université de Bordeaux. Enfin, il est certifié en Gestion d’Entreprise et en Marketing de l’Ecole de Commerce ISSEC/ESSEC de Paris.
De retour à Madagascar en 1986, il se spécialise dans le commerce de céréales, particulièrement le paddy: collecte, usinage et distribution. Puis, il se forme dans le domaine de l’agroalimentaire en ayant participé à des conférences aux U.S.A. Et en Europe.
En 1993, il devient le Président du groupe Prey (boulangerie Mouf'Rey, imprimerie Ecoprim, groupe Sitram, minoterie Kobama). Il rachète aussi le quotidien L'Express de Madagascar, fondé par feu Herizo Razafimahaleo (fondateur du parti Leader Fanilo) et qui, depuis, a fait des petits, en collaboration avec le groupe mauricien La Sentinelle: «Ao Raha», L'Hebdo de Madagascar, Mada Businesse Journal. Enfin, il rachète également le groupe RTA et Radio Antsiva.
Dans le domaine de la politique, Edgard Razafindravahy est co-fondateur de l'association «Hetsika Avaradrano» dont le Président était le candidat de la fausse courte échelle, Hajo Andrianainarivelo... En tout cas, le candidat Razafindravahy a une dent contre Marc Ravalomanana qui, après avoir accaparé la KOBAMA -pour la remplacer par Tiko Mana (sise dans l'enceinte même du port de Toamasina)- l'a obligé à aller s'exiler un temps à l'île Maurice.
Durant la révolution Orange, et selon l’arrêté municipal n°5 832/ 2009, du 7 août 2009, il succède à Michèle Ratsivalaka, en tant que nouveau Président de la Délégation spéciale (PDS) de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA). Enfin, ce 6 avril 2013, c'est lui que les membres du parti TGV choisissent pour être leur candidat à l'élection présidentielle du 24 juillet prochain.
Bon courage. Mais çà craint pour l'avenir même d'Andry Rajoelina qui, il faut bien l'avouer, a pris un train de retard à trop vouloir tergiverser. A croire qu'il n'a pas été capable de prévenir la fourberie de certains politiciens de son entourage... Il s'est littéralement laissé dépasser par les évènements. Il avait tout de même son mot à dire -même en coulisses-, étant le fondateur. Franchement, il risque de le payer au prix fort, le candidat élu par le parti TGV ayant des années de retard pour se faire connaître de tout Madagascar, face à des concurrents assez retors jusqu'à jouer la carte ethnique contre lui... Sans parler de Madame Abstention. Encore une révolution pour rien alors ?...
Jeannot Ramambazafy – 6 avril 2013