C’est clair : il apparaît que le président Marc Ravalomanana a reçu le message cinq sur cinq. Même s'il a déclaré n'avoir cure de "l'avertissement du peuple". Et, pour faire la part des choses sans plus attendre, il a invité le nouveau maire de la ville d’Antananarivo, Andry Nirina Rajoelina. Profil bas pour ses thuriféraires car, sans un grand nettoyage en profondeur, il y aura certainement quelques dépoussiérages au sein de son premier cercle, en matière de communication/information. En tout cas, pour ce 7e maire de la Capitale de Madagascar (après Stanislas Rakotonirina, Richard Andriamanjato, Rakotovao Andriantiana, Guy Willy Razanamasy, Marc Ravalomanana et Patrick Ramiaramanana), ce jeudi 20 décembre 2007 a été une journée extraordinaire !
 Voilà qui clouera définitivement le bec des oiseaux des idôlatres de tout acabit car le président de tous les Malgaches a réagi comme un… Président. Il a compris le danger. Ainsi, il a mis tous les maires -Tim ou non Tim- sur le même pied d’égalité, en matière de développement des communes. Car, après avoir reçu le premier magistrat d’Antananarivo, il a effectué un périple à Mahajanga et Antsiranana pour rencontrer les maires élus ou réélus. A son retour, il a même reçu le maire d’Ivato aéroport. A tous, il a prodigué les mêmes conseils et leur a assuré les mêmes appuis. Etat facilitateur donc et non Etat-Providence.
En ce qui concerne particulièrement la Capitale, le président a vraiment insisté pour qu’un audit soit fait au sein de la commune urbaine : « il ne faudrait pas que le nouveau maire hérite d’éventuelles gabegies en matière de gestion comptable. Que la transparence soit de mise. Le développement d’Antananarivo est l’affaire de nous tous. Il ne faut pas laisser le maire travailler tout seul ».
Et c’est dans cet ordre d’idée que, l’après-midi, le maire Andry Rajoelina a rencontré le Pds Hery Rafalimanana pour une passation de service de pure forme. En effet, aux journalistes, il a indiqué qu’il ne prendra pas encore les rênes de la commune tant que l’audit qu’il a déjà fait faire ne soit achevé. De toute façon, il a encore une semaine avant de commencer quoi que ce soit. Après avoir reçu la bénédiction de son prédécesseur provisoire, qui lui a donné du « Monsieur le maire », Andry Rajoelina a rencontré la presse. Il n’a pas manqué de signaler « un désordre total » et a déclaré mettre en œuvre toute une série de "constatations", des directeurs aux chefs de quartier.
 En matière d’information, comme le chante Jean Ferrat : « Faut-il pleurer, faut-il en rire, font-ils (les idôlatres et autres journaleux de service) envie ou bien pitié, je n’ai pas le cœur à le dire, on ne voit pas le temps passer ». En effet, alors que, durant la campagne électorale, le candidat Andry Tgv était quasiment interdit d’antenne sur les chaines Tvm (nationales) et Mbs (appartenant au président), ces deux chaînes n’ont fait que parler de lui, lors des JT et autres JR de ce jeudi 21 décembre. Rencontre avec le président, interview, passation de pure forme. Comme s’ils étaient obligés de faire du rattrapage. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Mais le temps perdu ne se rattrape plus, les gars ! Je suis persuadé que, demain vendredi 21 décembre, le maire Andry Tgv sera dans les colonnes des journaux « Le Quotidien » et « Ny Vaovaontsika » qui n’oseront pas écrire « Rencontre Kamikaze ». Aucune ironie de ma part mais la prochaine fois, il faut tourner sept fois sa souris sur le tapis avant d’écrire des insanités qui vous retombent forcément sur la figure. Tôt ou tard. Ici, c’est vraiment très tôt. Terminée la chasse gardée. « Nous vivons une démocratie effective », a rappelé le chef de l’Etat. Cela signifie qu’il a besoin de médias qui osent le critiquer et non pas passer leur temps à l’encenser à outrance en inventant n’importe quoi. Le président Ravalomanana a besoin de quelqu’un qui ose le rappeler à l’ordre et lui faire parvenir des informations conformes aux réalités qui prévalent.
Il est grand temps donc que les médias malgaches cessent de pratiquer l’autocensure qui n’aboutit jamais à rien car la liberté de presse et d’opinion est garantie par la Constitution. Tout réside dans l’art de présenter les choses. C’est tout. En tout cas, bravo monsieur le président ! A ce rythme tombant enfin dans le bon sens, je vais peut-être voter pour vous une troisième fois. On verra la suite. Pour l’heure, toute l’équipe de madagate.com vous souhaite, à vous et à votre famille, un Joyeux Noël 2007 et que cette trêve ne soit pas le calme avant la tempête. En tout cas, cet article clôture le dossier épais consacré à l’entrée sur la scène politique d’un jeune homme de 33 ans qui, indéniablement a déjà apporté un vent de renouveau dans les manières même de mettre ou démettre un dirigeant. Pas si nouveau que çà , en fait, car c’est le suffrage universel sans fraudes et en toute conscience. Jeudi 20 décembre 2007 ? Une journée vraiment extraordinaire !
Jeannot Ramambazafy
Journaliste
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