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Marc Ravalomanana : Bonne chance Antananarivo !

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"Bonne chance, mon garçon!", semble dire le président Ravalomanana pour parodier Michel Delpech

"Bonne chance Antananarivo!". Cette phrase, qui a complètement été écartée ou omise par l’ensemble des médias locaux, à l’exception de Madagascar Tribune, par le biais de Gilbert Rajoelisolo, son correspondant à Toamasina, et que j’ai parfaitement entendue à la télévision Mbs, est lourde de signification. Elle a été prononcée en français par un président de la république qui entend démontrer qu’il est encore le seul maître à bord, qu’il ne cède pas à la panique et qu’il est un dirigeant qui supporte les critiques car « Madagascar vit une vraie démocratie ». Mais, comme dirait le charpentier, il y a un défaut dans la cuirasse. Car « Bonne chance Antananarivo ! », prononcée le vendredi 14 décembre 2007 à Toamasina, est à la fois un terme ironique et sincère. Tout va dépendre du maire Andry Rajoelina. Mais au moment où je corrige une dernière fois les fautes de ce dossier, une information digne de foi et dont l'authenticité ne peut souffrir d'aucune contestation m'est parvenue : la caisse de la Commune urbaine d'Antananarivo a été vidée. Ainsi, des agents ne seront pas payés ce mois-ci et cela explique le non ramassage des ordures dans les rues et la gabegie qui prévaut. Que va faire le nouveau maire, face à ce coup bas qui est déjà consommé avant même son installation officielle à l'immeuble de Tsimbazaza le 20 décembre 2007 ? Horreur et damnation !

 

Le président Marc Ravalomanana accepte explicitement le verdict officieux des urnes, concernant la déconfiture totale du candidat Hery Rafalimanana qu’il a lui-même imposé malgré des ronchonnements au sein même du parti qu’il a fondé, il y a de çà six ans, alors qu’il allait se présenter aux présidentielles de décembre 2001. Le son Tim (« Tiako i Madagasikara ») est actuellement perçu comme un glas pour bon nombre de spéculateurs qui manquent beaucoup d’esprit d’analyse, n’ayant toujours pas compris de quel bois était fait M. Ravalomanana. Depuis cette période, on oublie souvent qu’il s’agit d’un homme « providentiel pour le sauvetage collectif des Malgaches», au même titre que le général Gabriel Ramanantsoa, le capitaine de frégate Didier Ignace Ratsiraka et le professeur Albert Zafy. Comme eux et comme l’a expliqué un vrai spécialiste : « Marc Ravalomanana s’est engagé dans une transaction entre la logique clientéliste, liée à sa capacité à investir et à produire, et une entreprise de resacralisation systématique du politique, illustrée par le slogan de sa campagne présidentielle : " Aza matahotra, minoa fotsiny / Ne craignez pas, croyez simplement " ».

Ayant donc perdu le « cœur » de la Grande île, il s’est tout de suite tourné vers le « poumon », en l’occurrence, le grand port de l’Est, Toamasina, porte ouverte à toutes les transactions commerciales et économiques très lucratives. En ayant bien pris le soin de vérifier que le Tim y était « gagnant ». Même si le score est moindre que celui engrangé à Antsiranana. En passant, voici les résultats encore officieux dans les cinq autres capitales de l’île :

Antsiranana I

Houssen Alibay - TIM : 64,18%

Karsandas Nordine - Indépendant : 15,04%

Mahajanga I

Rakotoarimanana Jean - TIM : 38,48%

Brunaud Jean de Dieu - Indépendant : 36,09%

Fianarantsoa I

Rabearison Andrianomenjanahary - TIM : 42,10%

Randrianiaina Fanomezantsoa - TIM : 40,48%

Toamasina

Docteur Rakotomanana Gervais - TIM : 52,57%

Maso José Michel - MTS : 47, 43%

Toliara I

Fiacre Hatimo - TIM : 57,14%

Jean Pierre - FITAFA : 42,86%

 

Réagissant en opérateur économique qu’il reste, le président Ravalomanana ne perd pas le Nord mais privilégie l’Est pour des raisons… économiques placées sous le signe du développement rapide via le Map. Une ville (enfin) débarrassée machiavéliquement d’un maire qui, au bout du compte, n’a eu que le seul tort d’être le neveu de l’amiral Ratsiraka dont il porte d’ailleurs le nom. Le temps presse. Pour qui et surtout pourquoi, au fait ? Alors que le ver est bel et bien dans le fruit d’un parti présidentiel dont certains membres déballent honteusement leur linge sale en public, la réaction de Marc Ravalomanana est, somme toute logique, quand on connaît l’homme : « Nous sommes dans un vraie démocratie où le peuple a fait un choix qu’il faut respecter. Que le parti Tim fasse son introspection et tire des leçons de cette défaite ». Lorsque Saint Marc joue à Ponce Pilate au nom du Map. De toute façon les problèmes internes de leadership du Tim, qui va organiser un congrès national pour encore « analyser la situation », n’intéressent plus personne. Sauf ceux qui y ont des intérêts personnels. Cependant, le premier, seul et unique responsable de ce revers, c’est bien Marc Ravalomanana. Mais il semble que, pour un homme de sa catégorie, il est extrêmement difficile de reconnaître ses propres erreurs et il préfère laisser le temps au temps au lieu d’aller dans une grande colère publique, à 58 ans, et passer un coup d’aspirateur énergique qui, en effet, ne jouera jamais en sa faveur. Du coup, avec le charme et le bagout qui lui sied bien, il promet monts et merveilles à la ville, jusqu’à doter d’instruments de musique la gendarmerie et l’armée. Aux oubliettes les Renault 4L pour tous les Malgaches. Mais il est vrai que la musique adoucit les mœurs et c’est plus à portée de la bourse personnelle. Alors que les opposants d’Antananarivo se plaignent du mépris présidentiel à leur encontre, le président de tous les Malgaches organise, à la résidence de Toamasina, une table ronde avec le collectif des opposants, le candidat perdant en tête. Cette ouverture aussi subite qu’impensable quelques heures seulement auparavant indique que M. Ravalomanana est un sacré politicien. D’autres diront calculateur et je ne vois pas la différence.

Mais en bref, la ville de Toamasina va recevoir toute l’aide présidentielle et « Bonne chance Antananarivo ! ». Dans ce contexte, la concurrence engendrée par cette démarche présidentielle va entrainer un clivage tous azimuts certain et faire augmenter le nombre de mécontents au sein de son parti. Mais il n’en a cure et il ne va pas en rester là car il est certain que les autres villes sous commune Tim auront l’occasion d’entendre in vivo le même texte d’un scénario trop beau pour ne pas finir en un navet dont le titre est : « Que les meilleurs dépassent les actions du maire Andry Rajoelina ! ». Ce n’est pas qu’il en veut vraiment à ce « bandy kely » mais il a peur qu’Andry Tgv ne fasse plus et mieux que lui. Son respect se mue en hantise et crainte. Et pour bien se faire voir de l’opinion publique internationale –ha ce qu’il aime dire que le monde entier nous ou plutôt « le » considère comme « un exemple pour l’Afrique »-, il met en exergue l’égalité des chances pour tous les maires élus ou réélus, quelle que soit leur tendance. Ainsi, dans le cadre de la loi des finances 2008 qui est passée comme lettre à la poste, il a ordonné que la part du fond de développement local (FDL), réservée aux communes, soit débloquée avant le 21 janvier 2008. « Bonne chance Antananarivo ! ». Cela signifie que l’administration va appuyer la Capitale de Madagascar sous mandat Rajoelina mais avec le strict minimum. Actuellement déjà, alors la commune urbaine d’Antananarivo (CUA) vient à peine d’acquérir un matériel de ramassage d’ordures valant des milliards, reçu en grande pompe, les immondices s’amoncellent dans les rues de la ville bien que le Pds Rafalimanana soit encore à son poste. A-t-il reçu des ordres ? Fêtes de Noël et du nouvel an ne sont pas des excuses pour justifier aussi l’invasion sauvage et totale de tous les trottoirs par des centaines de marchands venus d’on-ne-sait-où. « Bonne chance Antananarivo ! », face à ce premier défi pour le maire Rajoelina et son équipe qui ont, pourtant déjà dit et redit qu'ils oeuvreront avec l'administration, les bailleurs de fond, ceux qui n'ont pas voté pour eux... Bref, tout le monde aptes et capables de développer vraiment la Capitale de Madagascar. On doit être sourd, aveugle et muet quelque part...


Car, à contre-courant des pratiques constitutionnelles des républiques dignes de ce nom, le président Ravalomanana a ordonné (oui !) au Premier ministre Charles Rabemananjara que le tribunal administratif, seule entité habilitée en la matière, prononce officiellement le résultat des élections du 12 décembre, le mercredi 19 décembre 2007. Le maire Andry Rajoelina sera alors en poste dans le bureau de Tsimbazaza dès le 20 décembre 2007, et aura une semaine pour effectuer la passation de service usuelle entre Hery Rafalimanana et lui. « Bonne chance Antananarivo ! ». Quelle va être la stratégie appliquée par la nouvelle équipe face à l’actuelle gabegie et en regard de la « trêve » des fêtes de fin d’année ? Aucun répit ne sera donné pour le TGV qui sera invité tout de suite, au milieu des 1.552 autres maires de toute la Grande île, à la gare d’Iavoloha, pour une séance de travail, le 4 janvier 2008, en marge de la présentation de vœux traditionnelle. Ordre du jour : mise en application de stratégies communes de développement, entre les communes et l’administration centrale. A l’issue du scrutin, il faut savoir que le conseil municipal de la ville d’Antananarivo sera composé de 36 membres TVG, 18 TIM et 01 Madagasikara Vaovao. Autant dire que les débats se heurteront toujours par un refus systématique de cette moitié qui, soit abusera de la mauvaise foi par unique esprit de contradiction, soit elle acceptera tout en émettant des réserves qu’elles ne manqueront pas de publier au sein de l’opinion publique, style « on a dit que ce n’était pas faisable mais… ». Cependant le mieux-être de la majorité qui a élu Andry Rajoelina devra primer. On commence à en avoir marre des Ponce Pilate. Mais « Bonne chance Antananarivo ! » a aussi une signification qui échappe à tous.

Si, au terme d’une année jonchée d’embûches de toutes sortes, le maire Rajoelina s’en sort bien, c’est le président en personne qui montera au créneau pour l’encenser. Je divague, diriez-vous ? Non ! Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina sont, avant tout, des autodidactes (allez voir un dictionnaire au lieu de me bassiner pour un manque de culture générale) qui ont réussi par eux-mêmes. En tant que tels, ils sont des hommes de défi qui ont un parcours identique, sans entrer dans les détails et qui savent très bien cacher leur jeu. Ils ont la même trempe, la même audacité mais sont souvent mal entourés dans le sens que leurs proches ont du mal à suivre les très courts délais entre les temps de réflexion, de décision et d’action. Ainsi, par exemple, au moment où il faut vraiment se tourner vers l’avenir immédiat, la télévision Viva, jusqu’à ce lundi 17 décembre, se complait à passer et repasser les scènes de la victoire du Tgv. Ce rythme n’est celui d’un train à grande vitesse et ils vont bientôt confondre vitesse et précipitation. L’euphorie a un temps, les gars ! A leur place, j’effectuerai des reportages de fond dans les quartiers de la ville et me mettrai en quête des solutions proposées par les riverains, au lieu de faire du nombrilisme béat qui me laisse pantois. Andry Tgv et son équipe ont été élus avec 63,32%, bravo et félicitations mais il est temps de se mettre sur les rails pour de bon et sans plus rien attendre de qui que ce soit. Car ils n’ont pas fait le bébé tous seuls, ils doivent l’admettre. L’administration, qui va faire semblant de l’aider dans la mesure de la loi en vigueur -très peu respectée- ne va pas leur faire de cadeaux. Citations bibliques ou non -Andry Rajoelina, durant sa campagne a utilisé la force de l’amour puisée dans le Cantique des Cantiques (8 :7), comme le Pr Zafy Albert a utilisé la destruction du Mur de Jéricho pour faire monter le pays en 1991- le monde des affaires est un monde de requins où la mauvaise foi, les coups bas et les calculs règnent en maître. Et çà, Marc Ravalomanana le sait, ayant été maire d’Antananarivo en 1999. Par ailleurs, le « Fanantenana vaovao » (nouvel espoir) est une phrase déjà utilisée par Didier Ratsiraka au moment où il allait virer vers le libéralisme, au début des années 1990. Andry Rajoelina l’ayant prononcé à Antsonjombe, le 8 décembre 2007, les rois de l’amalgame ne vont pas attendre longtemps pour le taxer d’avoir l’Arema, -et pourquoi pas Ratsiraka lui-même ?- derrière lui. Allez dans les forums vous verrez. C’est cela le sport, le hobby préféré des Malgaches d’ici et surtout d’ailleurs : scruter le moindre détail pour en faire des histoires à dormir debout. Car chez eux, c’est le paradis où ils ne manquent de rien. C’est à voir.

Aussi, si Andry Tgv réussit aussi vite qu’il le dit, il y aura une sorte de « gentleman agreement » entre lui et le président Ravalomanana qui, pour l’instant va le laisser se débrouiller avec les moyens administratifs de bord. C'est-à-dire pratiquement très peu de choses.


Pour l’heure, la vraie valeur de la victoire d’Andry Tgv aura été d’avoir complètement changé les pratiques dans le renouvellement des dirigeants à Madagascar. Il faut, ici, le remercier dans sa volonté, avant toute chose, à inciter les gens à voter et aussi à faire en sorte que ces élections aient été faites en toute transparence. D’où prise de conscience et de responsabilité de tous les jeunes et moins jeunes des quartiers qui ont découvert et dénoncé des choses pas jolies-jolies du tout… A ce stade, le Tim n’a pas intérêt à déposer la moindre plainte et celles du Tgv devront être remisées dans le placard des mauvais souvenirs pour les ressortir en des moments critiques ultérieurs. Mais j’aimerai savoir ce qu’il est advenu des personnes qui ont tenté d’acheter le droit de vote avec une poignée de riz, dans mon propre quartier, en plus ! Je vous tiendrai au courant. A l’avenir, seul le suffrage universel sanctionnera ou réélira ces dirigeants. Surtout dans les provinces, face à la prise de responsabilité des habitants de la capitale, quant au suivi des élections où toutes les manigances ont donc été dévoilées en public. Ainsi, nos compatriotes des régions éloignées vont faire de même. Terminées les batailles rangées, l’avenir appartient vraiment aux jeunes d’aujourd’hui. Cependant, en ce moment même, les électeurs de Vatomandry, province de Toamasina, descendent dans la rue pour contester la victoire du candidat Tim face à un indépendant. Selon les PV, ce dernier aurait été vainqueur mais, arrivés au sein de l’administration, Tim évidemment, les pourcentages auraient été inversés. On attend la suite. Passons.

« Bonne chance Antananarivo ! ». Andry Rajoelina se targue d’être un spécialiste de la communication. Attention, il y a une grande nuance entre communication, publicité et information. C’est cet « oubli » qui a entraîné la chute des prédécesseurs de Marc Ravalomanana. Didier Ratsiraka a été très mal informé des énormes moyens qui ont permis au maire (Ravalomanana et son association Tiako Iarivo devenu le parti Tiako i Madagasikara ou Tim) d’alors d’aller collecter les PV en hélicoptère à travers tout le pays. Zafy Albert a continué à faire ses Madaraids car certains de ses conseillers lui avaient dit que rien ne se passera (« Tsy misy rà ao Andriamatoa Filoha »). Or, à 6h, le matin de son empêchement, nous, journalistes, avions déjà en mains le communiqué annonçant sa déchéance ! Idem pour Marc Ravalomanana très mal informé des moyens à portée de main d’Andry Rajoelina pour mener une campagne très persuasive, à travers une campagne d’information très bien orchestrée à la limite de la manipulation de certains. Mais la fin justifie les moyens, n’est-ce pas ? Aussi, il ne faudrait pas que la CUA se mette aussi à pondre des communiqués de presse comme le fait l’inamovible ministre des Postes, de la communication et télécommunications, Bruno Andriatavison, après chaque conseil de gouvernement. Ces communiqués publiés en encarts payants et énoncés laconiquement à la télévision nationale n’indiquent et surtout n’apportent strictement rien du tout au développement du peuple. Ayant travaillé, en 2005, au sein du département Services informatiques (DSI) de la CUA, j’ai pu constater que les informations n’y circulent pas du tout, malgré une équipe de jeunes efficace et compétente mais bloquée par « des ordres venus d’en haut » et des chefs plus royalistes que le roi. Ils n’avaient même pas accès à Internet et il leur fallait faire la navette avec une clé Usb entre leurs ordinateurs et celui du directeur, seul connecté au réseau. Un comble ! Tout se décidait en comité très restreint, selon les directives du parti au pouvoir. A mon sens, le maire devra absolument développer un réseau intranet qui reliera le siège de Tsimbazaza à toutes les directions et tous les arrondissements et, à terme, tous les « fokontany » ou quartiers. Voilà la priorité des priorités. Car le vrai problème du peuple réside dans le comportement très négatif et « personnel » des chefs de quartier qui asservissent plus qu’ils ne servent. Malheureusement, ces chefs, selon l’actuelle loi en vigueur, ne sont pas élus mais désignés par le Chef de dstrict selon des critères qui m’échappent complètement. Mais ils sont tous membres du parti Tim. Cependant, les trois jours de formation budgétivore organisée à Iavoloha, n’auront été d’aucune utilité. Il s’agissait d’un artifice destiné aux bailleurs de fonds pour leur démontrer que l’Etat malgache mettait effectivement le Map en pratique. Aussi, ne pas considérer l’importance de la bonne circulation des informations parce qu’on est expert en communication amènera à d’horribles convenues. Car, le propre de ces dirigeants « providentiels », en plus d’être autodidactes, est de vouloir ne pas faire comme leurs prédécesseurs alors que, dans la pratique à terme, ils font exactement la même chose et même pire. Mais en ce moment, autour d’Andry Rajoelina, avec ce matraquage qui va finir par énerver les gens, il s’agit plus d’incompétence que d’un seul excès de zèle. Ok, pour les remerciements aux Antananariviens mais Stop pour ces scènes de victoire sans retenue. Cela se nomme harcèlement audiovisuel. Un problème à résoudre à la vitesse grand V. Mais pour en revenir à ces fameux Chefs de fokontany, l'article 5 alinéa 4 du décret 2007/151, à propos des fokontany, stipule que "le mandat des membres des comités de fokontany expire avec l'élection d'un nouveau maire". Logiquement donc, la mission de ces chefs de fokontany désignés n'a plus sa raison d'être. Sur ce volet, il y a de l'espoir étant donné que, durant sa campagne, Andry Rajoelina et son équipe ont déclaré que "l'installation des chefs de fokontany sera légitimée". En clair, ils seront élus par les habitants des quartiers. Excellente chose mais pourra-t-elle être mise en pratique, vis-à-vis d'une administration qui va passer son temps à rendre la vie dure à ce maire qui dérange pour des raisons d'amour-propre pur et dur ? Nous verrons.


 

 

Par ailleurs, pour l’année 2008, la CUA doit laisser au vestiaire, momentanément (cela s'appelle "stand-by") ses projets de constructions d’infrastructures modernes pour se concentrer sur les moyens effectifs et efficaces pour approvisionner les gens en eau potable. C’est-à-dire la majorité des citadins. Car l’eau c’est la vie. Cela réalisé, le reste coulera de source… Cependant, entre la théorie et la pratique, Tgv ou pas, il y a la prédominance d’une mauvaise mentalité humaine due à l’habitude d’attendre les ordres qui brisent toute volonté et esprit d’initiative. La ville appartient aux habitants qui y vivent mais qui l’ont oublié à force d’avoir été sous le joug d’un parti unique. Si Andry Rajoelina l’a parfaitement compris, il surmontera toutes les épreuves qui l’attendent. Sinon, je dirais aussi « Bonne chance Antananarivo ! ». Par ailleurs, à tous ceux qui me félicitent personnellement parce qu’il paraît que je serai directeur de communication ou que j’aurai une bonne place au sein de l’équipe Tgv (les Malgaches sont champions du monde des supputations gratuites teintées d'un puritanisme clownesque), je leur réponds qu’ils n’auront jamais compris la démarche d’un combattant face à l’oppression. Non, je n’ai pas demandé et ne demanderai jamais un quelconque fauteuil au maire Rajoelina. Sinon, en suivant cette logique, j’aurai déjà été haut cadre permanent au sein du groupe Viva, non ? En tant qu’habitant de la Capitale qui a voté pour lui, doublé d’être journaliste, je serai son garde-fou et votre premier informateur pour tout ce qui va ou ne va pas dans ma ville natale. Tout s’achète, dit-on. Je ne sais pas pour vous, mais mon âme n’a jamais été à vendre. Depuis le PSD en passant par l’AREMA jusqu’au TIM. Mais attention, toute peine mérite salaire. Je sais, par expérience de l’histoire, que le TGV va finir par être un parti politique dans tout le pays. Mais encore une fois, la suite dépendra de la population elle-même et de l’eau que le Tim mettra dans le moulin de sa propre bêtise. En tout cas, c’est une toute autre histoire. Et puis, la jeunesse malgache s’est enfin réveillée et croyez-moi qu’elle va s’impliquer à fond dans les affaires qui font tourner leur pays, à Antananarivo plus particulièrement. Une page de l’histoire de Madagascar est définitivement tournée, sans l’aide des dinosaures de la politique qui arriveront très difficilement à faire d’Andry Tgv leur nouveau cheval de Troie. C’est trop facile de faire le commentateur sportif après le match. Tous avaient les bras croisés durant la campagne. Sauf le Mfm et le Grad Iloafo qui ont perdu à jamais leur crédibilité pour avoir roulé pour le candidat Tim. Pour l’heure : au boulot ! Je ne sais même pas si j’irai à Iavoloha le 4 janvier 2008. Car j’ai horreur de ce genre de théâtre institutionnel. Mais on verra car j’ai le devoir de vous informer, n’est-ce pas ? Et puis le président Ravalomanana est un dirigeant qui supporte les critiques constructives. Il l’a dit et répété : « Les dirigeants qui ne supportent pas les critiques ne devraient pas diriger » (« Ny mpitondra tsy mahatanty tsikera dia tokony tsy hitondra »). Mais il ne bougera pas le moindre petit orteil pour limoger "ceux qui n’ont pas eu de bons résultats", comme il prévient sans cesse. Car il sait que c’est la curée au sein du Tim où les membres s’élimineront d’eux-mêmes. « Bonne chance Antananarivo ! ». Qui... Viva verra !


Mais au moment où je corrige une dernière fois les fautes de ce dossier, une information digne de foi et dont l'authenticité ne peut souffrir d'aucune contestation m'est parvenue : la caisse de la Commune urbaine d'Antananarivo a été vidée. Ainsi, des agents ne seront pas payés ce mois-ci et cela explique le non ramassage des ordures dans les rues et la gabegie qui prévaut. Que va faire le nouveau maire, face à ce coup bas qui est déjà consommé avant même son installation officielle à l'immeuble de Tsimbazaza le 20 décembre 2007 ? Horreur et damnation !

Jeannot Ramambazafy

Journaliste

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Mis Ă  jour ( Lundi, 18 AoĂ»t 2008 09:40 )  
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