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C’est triste et malheureux de la part d’un homme qui prônait la Vérité et la Sainteté (« Fahamarinana sy Fahamasinana »), porté au pouvoir par un peuple avide de vrai changement, que de se rabaisser de la sorte. Certes, l’enjeu est énorme. Mais pour qui ? En tout cas, pas pour la population qui s’est sentie de plus en plus infantilisée. Pourquoi diantre ne pas avoir gardé sa place de président de tous les Malgaches ? Surtout après son magnifique discours, lors de la clôture du « Dialogue » qu’il a lui-même initié ? « (…) Soyez de vrais leaders, mais pas de faux leaders. Les vrais leaders aident les gens à faire face aux vrais problèmes. Les faux leaders cherchent à se faire remarquer au lieu d’aider leurs communautés ». Ah bon ? J’ajouterai alors : Les vrais leaders guident les gens mais ne les poussent pas dans le vide d’un développement de façade. Les faux leaders ne se targuent pas de les juger sur des réalisations que le président de tous les Malgaches lui apporté sur un plateau d’argent. Seuls les idiots peuvent se convaincre qu’en neuf mois, Hery Rafalimanana a réussi à pondre lui-même le projet « Espace vert » ; que c’est lui qui a trouvé les financements nécessaires pour embellir en deux temps trois mouvements l’avenue de l’Indépendance et tous les sites ayant accueillis les 7èmes jeux des îles de l’océan Indien. A d’autres. Ce fut une réussite aux yeux du monde. Mais entre Malgaches (Comité d’organisation et entreprises prestataires de services), il y a encore des milliards d'Ariary d’impayés.

Toujours dans son discours de clôture du 30 novembre 2007 à Iavoloha, Marc Ravalomanana a déclaré : « Politiciens, j’espère que vous tiriez des leçons des erreurs du passé ». Ah bon bis. Actuellement, dans le cadre de cette campagne électorale, j’ai la sale impression d’avoir fait un grand bond en arrière. Au bon vieux temps de l’Arema, parti unique au pouvoir. Ainsi, tirant vite des leçons des erreurs de son poulain (« Jugez-moi sur mes réalisations ! » était son slogan de départ), et dont la candidature était déjà très controversée au sein même du Tim, -actuel parti unique au pouvoir-, monsieur Ravalomanana, à cinq jours de la fin de la campagne, prend les choses en main. Il efface Guy Rajemison Rakotomaharo, président du Sénat, son ancien adjoint à la mairie de Tana et initialement directeur de campagne de M. Rafalimanana. Du coup, plus de slogan mais le logo du Tim est mis en exergue. Tous les discours du candidat du Tim donc de l’Etat, tourne autour de ce parti. Rien n’est authentique ni sincère. Il n’est que la voix de son maître. Si cela en était resté là, il n’y aurait rien à dire et redire. Hélas, mille fois hélas. Même les séides de l’Arema n’ont pas fait pire. En ce seul samedi 8 décembre 2007, le président Marc Ravalomanana a perdu de sa dignité.

Ce samedi 8 décembre donc, une grenade est lancée devant le QG de l’association Tgv à Ambodivona, vers 4h du matin. Heureusement, elle n’a pas explosé. Acte de pure inTIMidation ? Plutôt acte de terrorisme tout court. Autre évènement sans lien apparent mais qui pourrait avoir de son importance devant le tribunal de l’histoire quand je serai mort : ce même jour, vers 1h du matin, un cocktail molotov entraîne l’incendie d’un hangar de textile en zone franche à Andranomena. Du coup, 2.000 employés se retrouvent sur le sable. Qui est le premier à venir réconforter ces déjà chômeurs ? Hery Rafalimanana… Ce samedi est le jour du bouquet final pour ce dernier et Andry Tgv. Ce « bandy kely » s’est vu refusé le stade d’Alarobia au dernier moment, car la commune craignait pour le tartan posé par les Chinois. Il a du se rabattre sur le terrain d’Antsonjombe dépourvu de w.c. Quant à Hery Rafalimanana, la commune lui a accordé les yeux fermés le stade de Mahamasina. Tant pis pour la belle pelouse, l’heure est grave pour le Tim. Cela n’a pas suffi. Dès tôt le matin, des gros cars de ramassage ont sillonné les quartiers de la Capitale pour transporter gratuitement les gens vers Mahamasina, avec distribution de T-shirts et autres « kits de campagne ». Consigne a été donné aux transporteurs publics reliant Antsonjombe de ne pas travailler ce jour. Certains ont même reçu leur versement du jour en guise d’indemnités. D’autres ont tout de même travaillé mais ont refusé de transporter toute personne portant les couleurs (casquettes, bobs, T-shirts) aux couleurs de Tgv.

Ainsi, la majorité des gens que vous voyez sur nos photos sont venus par leurs propres moyens. C’est-à-dire à pied. En fait, ils ne sont pas venus pour voir un concert musical gratuit mais pour entendre le discours d’Andry Tgv. Certains demanderont : y-a-t-il des preuves ? Je réponds : c’est à ces énergumènes de démontrer qu’ils n’ont rien fait de tout cela. Cependant, tout a été filmé et plusieurs personnes ont eu le courage de témoigner. Ce même samedi, alors que c’est strictement défendu par la loi (une juriste m’avait dit un jour que la loi, pour les gens au pouvoir, c’est fait pour s’asseoir dessus), Hery Rafalimanana est allé voir les avancements des travaux du marché communal d’Ambohimanarina qu’il entend absolument achever avant la fin de cette semaine. Bravo pour lui ! Au moins, il aura enfin réalisé quelque chose par lui-même. Côté marketing politique, c’est sans vergogne que certains abri-bus, surtout à Ambohimanarina, servent de rétro-projecteurs où l’on voit défiler des images futuristes. Le Tim entend faire du Grand Tana (un projet existant depuis l’Amiral Ratsiraka) un petit New York. Beaucoup seront morts d’arrêt cardiaque avant que n’aboutisse -si jamais il aboutit- ce projet qui défigurera à jamais l’authenticité, le cachet de ma ville natale. Dans cette atmosphère délétère, j’ai encore été confronté par des faits encore plus exaspérants. A Antsonjombe, ce samedi-là, des tas de gens m’ont supplié de ne pas montrer leurs photos sur madagate.com. Par peur de représailles, tout simplement au sein, de leur profession. Mais qu’est donc devenu ce pays où la liberté d’expression et d’opinion est bafouée ? Surtout en période électorale.

A force de contrainte physique et morale, les gens ont irrémédiablement fini par avoir peur d’eux-mêmes. Lors de la déclaration d’Andry Rajoelina, au Carlton le 3 novembre, on m’avait déjà téléphoné à des heures indues pour me supplier d’enlever des photos également. Il est clair que la présidence de la république malgache lit tous mes articles. Merci, mais je ne suis pas le genre à plier sous la moindre brise, mais j’ai enlevé des photos pour que ces gens là ne finissent pas en prison sinon ne deviennent chômeurs. Et que dire de ces prétendus journalistes que le directeur de campagne réunit pour leur dicter ses directives ? Je vais demander à Robert Ménard, de Reporters sans Frontières ce qu’il pense de ce genre de pression. Ces scribouillards n’osent même plus invoquer la clause de conscience tellement ils sont traumatisés. Pour ma part, fi de l’objectivité et de la neutralité. J’entends m’engager dans ce nouveau combat car mon pays est en danger d’aliénation. L’idéologie et l’endoctrinement sont de retour. Il faut réagir tant qu’il est temps. Je ne le fais pas pour les beaux yeux du couple Rajoelina (qui sont jeunes, riches et beaux en effet) mais parce qu’il incarne la jeunesse, l’alternance qu’exige toute démocratie digne de ce nom. J’avais 18 ans en 1972. Parce qu’on voulait que nos copains soient libérés du bagne de Nosy lava, le pouvoir, par Frs (Forces républicaines de sécurité) interposées, a tiré sur nous. Il avait signé sa déchéance. On connaît la suite. A chaque changement de dirigeants, un opportuniste, pour ne pas dire un messie pointe son nez. Ratsiraka, Zafy, Ravalomanana. On promet la lune à travers un projet bidon avant de créer un parti politique où se retrouvent tous les mathusalems des régimes précédents. Voilà comment çà marche jusqu’à aujourd’hui.

Bonne gouvernance, développement rapide et durable, tout n’est que baratin. Ne croyez pas que je suis paranoïaque et que je confonds tout. Non, sans être Madame Soleil ni Elisabeth Teissier, l’avenir immédiat d’Antananarivo ne sera pas serein. En ayant voulu faire de cette campagne pour une élection de proximité -même si c’est Antananarivo- une affaire d’Etat sinon personnelle étant donné que Marc Ravalomanana, qui a choisi cette date, est né un 12 décembre-, le président a enclenché un mouvement irréversible de contestations qu’il aura du mal à éteindre. Il a réussi à diviser les habitants de la Capitale. Diviser pour mieux régner. La France, qui a retenu les leçons de l’histoire, reste dans l’expectative. Sinon pourquoi le nouvel ambassadeur, Gildas Le Lidec, n’a-t-il pas encore présenté ses lettres de créances ? Bien sûr, aucune puissance étrangère n’a le droit de venir s’immiscer dans cette affaire malgacho-malgache et, à la moindre incartade, Ravalomanana va brandir le carton rouge de la souveraineté nationale qui ne signifie strictement rien du tout, étant donné que son Map a besoin de beaucoup de sous. Il lui faut tout de même avoir l’honnêteté intellectuelle de dire aux Malgaches que les bailleurs de fonds, les pays amis et partenaires se fichent complètement de qui sera là ou pas. Ils apportent leur contribution à travers un programme qui tient la route pour le développement du pays. Prétendre qu’Andry Rajoelina, s’il est élu maire d’Antananarivo, empêchera son Map de tourner en rond, est un crime d’exclusion. Donc un crime contre l’humanité. Mais tous les imbéciles avalent l’asticot jusqu’à l’hameçon à Madagascar, dans l’espoir d’avoir qui un portefeuille de haut placé, qui des avantages qui n’assureront jamais l’avenir de leurs descendants.

Le cantique du Roi salomon ne suffit pas face à des gens qui cherchent à "gagner" à tout prix !

Cela dévoilé, que faut-il faire ? Déjà vous alerter, vous lecteurs du monde entier et aussi toutes les entités concernées par le respect des droits de l’homme et de la vraie démocratie. Pourquoi ? Parce que je ne crois pas que les plaintes et réclamations envoyées par l’association Tgv aux entités locales ont des chances d’être recevables. C’est pratiquement tout l’appareil de l’Etat qu’il a contre lui ! Par ailleurs, à quoi répond-il à toutes ces attaques indignes en ce Troisième Millénaire ? « Toute l’eau des océans ne suffirait pas à éteindre le feu de l’amour. Et toute l’eau des fleuves serait incapable de le noyer. Imaginons quelqu’un qui offrirait tous ses bien pour acheter l’amour ; il ne manquerait pas de recueillir le mépris ». (Cantiques du roi Salomon 8 :7). Andry Tgv n’aura pas été le seul à utiliser un verset biblique. A une époque, mais dans un autre contexte, le Pr Zafy Albert voulait abattre le « Mur de Jéricho » (lisez la Bible, çà fait du bien). Mais il aura fallu trois ans, après la tuerie du 10 août 1990 aux abords du palais d’Etat d’Iavoloha, pour abattre le régime Arema une première fois. Certes, l’amour de la ville natale, c’est très bien et beau mais ce qu’il faut aux jeunes électeurs contemporains, c’est un message fort, très influent et véridique qui les mobilisera effectivement. Je ne dis pas qu’Andry est naïf mais il a besoin de quelqu’un qui use de son droit d’expression pour être agressif, si lui ne veut pas utiliser ce langage lui-même. Car les Malgaches ont besoin d’un coup de massue verbal pour les réveiller et non pas toujours attendre un messie. Nous n’en sommes pas encore là -il s’agit de communales et non de présidendielles- mais l’Ecclésiate dit : « Engage-toi dans une affaire, même en courant des risques, un jour tu peux y trouver ton compte » (11 :1).

Anyah !

Personnellement, si j’étais à sa place, et sans prendre de gants -pourquoi d’ailleurs ?- j’haranguerai les jeunes comme ceci : la ville d’Antananarivo n’appartient pas au Tim pas plus qu’au maire qui n’est là que pour exécuter et réaliser des actions allant dans le mieux-être de la population ! Ce n’est ni un parti (unique en plus), ni une personne qu’on doit choisir mais un programme réaliste et réalisable pour améliorer palpablement le quotidien du grand nombre ! Jeunes Malgaches décidés, réveillez-vous ! Vous avez votre avenir entre vos mains ! Il ne s’agit pas de faire un coup d’Etat mais de changer les choses ! Vous devez faire l’histoire et ne plus la subir ! Dites-vous bien qu’un jour, vos descendants vous demanderont des comptes ! Le jeudi 6 décembre 2007, dans la cour du palais de la reine, entouré de nobles plutôt fatigués (« Andriana reraka »), Hery Rafalimanana a osé dire : « Je ne suis pas là par hasard, l’histoire est déjà écrite ! ». Non ! Ce n’est ni lui ni le Tim qu’il représente qui va faire l’histoire de votre ville ! Vous avez l’opportunité de choisir un jeune comme vous qui représente vraiment l’avenir, l’alternance, le renouveau d’une classe politique usée par la routine de tout accepter, même l’inacceptable ! Réveillez-vous car les regrets ne viennent qu’après ! Lorsque vous aurez mon âge, ce sera trop tard !

A 53 ans, mes huit petits-enfants sont fiers de moi. Avant d’en avoir définitivement fini avec l’alcoolisme, je me suis battu contre la mainmise européenne sur l’économie malgache en 1972 ; j’ai été pris en otage par les fédéralistes, à Diego, en 1991 ; j’ai été traité de lèche-bottes de Ravalomanana pour avoir écrit l’ouvrage « Chronostory 2002 » qui raconte ce qui s’est passé en ce temps-là. Maintenant on me traite d’opposant parce que j’appuie la candidature d’Andry Rajoelina ! Lorsque les thuriféraires Tim (anciens Arema, anciens Psd) et les scribouillards n’ont pas eu une vie aussi palpitante que la mienne, forcément qu’ils racontent des histoires à dormir debout. Au fait, où était Rafalimanana en 2002 ? Personne ne l’a aperçu au milieu de la foule durant les heures de privation qui ont permis à son actuel directeur de campagne de devenir président. A peine son second mandat achevé, celui qui oublie ce peuple qui l’a mis où il est, toilette la Constitution à son avantage et dissout l’Assemblée nationale où actuellement tous les députés sont Tim.

Guy Rajemison Rakotomaharo, le directeur de campagne écarté. Il n'a vraiment aucun ennemi et je lui donnerai le bon Dieu sans confession. Qui me dit qu'il n'ira pas voter Andry Tgv à l'abri de l'isoloir ?

Des députés élus à 25% de la totalité de la population de Madagascar. Du coup, il peut se permettre de reporter les communales de Sainte Marie, Nosy Be et Fort-Dauphin pour une histoire de cabinets. Bientôt, une grenade va atterrir dans ma cour. Au moins, on saura d’où vient le coup. Mes descendants poursuivront mon combat contre toutes les formes d’oppression. Les prochains jours me font craindre le pire. Si le pouvoir reporte cette élection à Tana, les jeunes ne vont jamais l’accepter. Si l’écart est trop grand entre Andry Tgv et Hery Tim, les jeunes ne vont pas l’accepter non plus. Car, malgré les velléités de donner des cartes truffées d’erreur, malgré les éventuelles listes additives, tous les chiffres des PV seront notés à la main et scrupuleusement entrés dans un logiciel spécial. Ces jeunes vont demander une confrontation de leur propre listing calqué sur ces PV. Du déjà vécu... Car, à la Coupole, je suis sûr qu’ils ont l’Eprom, un truc pour frauder massivement. Cet Eprom, ni vu ni connu permet de remplacer la liste officiel par une liste pré-établie à l'avantage du candidat Tim. Il est quasi assuré que le pouvoir fera tout pour qu’il ne gagne pas haut la main. Lors des présidentielles de 2006, la panne de courant de plus d’une demi-journée n’a jamais été le fait du hasard. Gouverner étant prévoir, comment est-ce possible, qu’en plein décompte électoral, un ministère aussi stratégique et important que celui de l’Intérieur n’ait pas été équipé de groupe électrogène ?

"L'Américain", ancien maire d'Alasora qui, normalement devrait affronter Andry Tgv sur TvPlus, ce lundi 10 décembre, le candidat du Tim s'étant dérobé

Aussi, chers lecteurs du monde entier, en tant que citoyen et journaliste engagé, j’ai le droit et le devoir de vous informer qu’Antananarivo sera une ville chaude, chaude, chaude d’ici peu. Vous savez maintenant pourquoi. Merci de me saluer pour mon « courage » mais au lieu de rester ébahis, agissez de votre côté, en usant du droit d’ingérence cher à Bernard Kouchner.

Thiera Bruno

C’est l’avenir de mon pays qui est hypothéqué par un homme qui, en ayant perdu de sa dignité, déçoit énormément. Alors que j’ai voté pour lui en 2001 et en 2006. L’espoir fait vraiment vivre les imbéciles. Moi en premier. Quant à mon style, sachez que ce que vit les gens à Tana, ce n’est pas un… roman. Et je ne vais pas me présenter au Goncourt ni au prix Pulitzer.

Non ma fille ! Il ne faut pas se laisser in.TIMider par un appareil photo !

Nary, Malala du groupe 'Zay et votre serviteur

Jeannot Ramambazafy