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En fait, il n’a pas dévié d’un iota de son discours du samedi 3 novembre dernier à l’hôtel Carlton d’Anosy, quant à sa volonté et son engagement en tant que jeune malgache décidé à faire bouger les choses dans la Capitale de Madagascar. « Cette date-là sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de ma vie car j’ai pris là une très grande décision poussé par la volonté et le talent que Dieu m’a donné pour aider ma famille, mon entourage et mes concitoyens. Cela ne s’est jamais fait par des paroles mais par des actions. Je ne peux pas vous définir ce sentiment profondément ancré en moi mais, avec les vœux de ma famille et de mon épouse, il m’a donné le courage d’aller plus en avant pour accomplir d’autres actions qui doivent être immédiates.

On dit souvent que les jeunes seront l’avenir du pays. Mais quand ? Les jeunes d’aujourd’hui sont déjà responsables et c’est ici et maintenant qu’ils doivent forger leur avenir et non attendre les calendes grecques ni les infantiliser encore plus. Moi-même je suis jeune et je suis certains qu’ils sont très nombreux ceux qui ont des idées pour avancer et participer à leur propre développement et, par synergie, à celui du pays. Cependant les facteurs de blocage sont encore plus forts que leur simple volonté à agir. Alors, je dis qu’il est temps de nous donner la main, de nous entraider. L’heure n’est plus à la tergiversation. L’occasion vous est donnée à travers cette élection, afin de faire entendre votre voix, notre voix ! En grand nombre sont les Tgv (Jeunes malgaches décidés) comme nous qui ont le savoir-faire, la volonté de le mettre en pratique afin de développer le grand nombre. Mais au lieu de les aider, on cherche plutôt à les asservir, à les laisser dans leur condition misérable actuelle ».

Bon, je m’arrêterai là pour le moment car je ne voudrais pas qu’Andry Tgv soit accusé de faire une campagne électorale avant l’heure, à cause d’un excès de zèle de ma part. Car, en ce moment même, rien n’est encore acquis, pour ce qui est de sa candidature au poste de maire de la commune urbaine d’Antananarivo. En effet, tous les candidats, ils sont quatre à présent, avec un certain Jonah Andrianarivo Andrianasolo du « Zaikabe Merina », une association de la dynastie merina) à voir déposé leur dossier à la Commission administrative de vérification et d'enregistrement des candidatures (Cavec) au stade couvert de Mahamasina. Comme le disent les textes en la matière, il leur faudra attendre cinq jours avant de recevoir le récépissé officiel qui peut permettra enfin de poursuivre la route. Or, d’ici au 12 novembre, tout peut arriver dans un pays comme Madagascar où les tenants du pouvoir s’arrogent tous les pouvoirs. Et, bizarrement, c’est ce 12 novembre qui est la date de clôture de dépôt de candidature…

Quels sont les motifs de rejet d’un dossier de candidature ? Selon un expert : être déchu de ses droits civiques et politiques ; ne pas être en règle avec le fisc ; avoir déposé un dossier incomplet. Dans ce dernier cas, le domaine est très très vaste. Si, par inadvertance, ce qui serait plus stupéfiant qu’étonnant, un candidat est dans ce cas, il aura 48 heures, après les cinq jours légaux, pour saisir la chambre administrative. Et là, ce sera trop tard vu que la date-butoir est le 12 novembre. Le pouvoir actuel osera-t-il s’abaisser à faire ce genre d’entourloupette à un des candidats ? Il ne faut jurer de rien. Alea jacta est (le sort en est jeté) mais… Quoi qu’il en soit, nous avons eu le temps de faire un min-sondage et Andry Tgv est le favori spontané de la jeunesse malgache de la Capitale. Un jeune homme de 19 ans, qui a tenu à garder l’anonymat, a même avancé un argument qui tient la route. « Vous savez, avec cette mainmise du parti Tim, c’est la pensée unique comme s’il pouvait à lui tout seul, développer le pays. Je me tourne vers Hery Rafalimanana, leur candidat et je dis que nous, jeunes, ne sommes pas dupes. En effet, il se targue de le juger sur ce qu’il a réalisé. Mais en réalité, il n’a fait que poursuivre le travail du maire Patrick Ramiaramanana, nommé alors ministre de l’Energie. Dans notre logique d’étudiant, çà aurait du être M. Edouard, l‘adjoint de M. Ramiaramanana qui aurait du le remplacer, en attendant cette élection du 12 décembre donc. M. Rafalimanana n’a pas été élu. Il était le Dg de Magro (une puissante entité de Tikoland) à Antananarivo et c’est le président Ravalomanana qui l’a nommé Pds. Pour nous, jeunes c’est déjà un abus de pouvoir déjà vu, comme du temps du Psd (parti du président Tsiranana), comme du temps de l’Arema (parti de l’Amiral Ratsiraka). Nous on veut un véritable changement, un maire neuf et jeune comme nous et qui a réussi. Il ne risquera pas de détourner de l’argent ».

Voilà l’atmosphère qui prévaut autour du Tanora MalaGasy Vavao, l’association créée par Andry Rajoelina. Et, effectivement, c’est la ruée au Quartier général à Ambodivona, pour adhérer au comité de soutien de ce candidat. De quoi faire frémir le Tim et son poulain. Mais ce parti présidentiel au pouvoir ira-t-il jusqu’à la vilénie ? Tout le monde attend avec impatience le délai de cinq jours. Entre-temps, Nasolo-Valiavo Andriamihaja, alias VANF, chroniqueur du journal « L’Express de Madagascar, vint de manifester son intention de se porter candidat. Pour l’heure il n’est pas encore passé à la Cavec. S’il y passe, il sera donc le cinquième candidat après Andry Rajoelina (association Tgv), Marc Ramiarinjatovo (association Madagascar Vaovao), Jonah Andrianarivo Andrianasolo (association Zaikabe Merina) et Vanf donc qui n’a pas précisé son émanation. Rappelons que la campagne électorale débutera le 27 novembre 2007 s’il n’y a aucun changement. Car la date limite de dépôt avait déjà été repoussée d'une semaine. Je vous l’ai dit et le redis : à Madagascar, lorsqu’on est au pouvoir, on s’arroge tous les pouvoirs pour rester en place, sans que personne ne bronche du côté du pouvoir judiciaire qui n’a, d’ailleurs et ne sera jamais indépendant dans nos contrées.

Pour détendre l’atmosphère, voici des photos inédites de la présentation du candidat Andry Rajoelina. C’était le samedi 3 novembre 2007 à l’hôtel Carlton.

Une arrivée digne d'un Chef d'Etat. Andry Tgv n'a pas le culte de la personnalité mais cultive très bien sa personne. On dirait une authentique gravure de mode

A gauche, les parents de Andry Tgv, à droite le couple Elia et Philippe Ravelomanantsoa

Quelques séquences à la tribune (de l'histoire)

Quelques vues sur la salle archi-comble

Lorsque Andry Rajoelina fit sa déclaration solennelle, des centaines de paillettes jaillirent du plafond

Après une descente digne d'un acteur hollywoodien, le candidat Andry Tgv alla rejoindre son épouse Mialy pour apprécier le spectacle qui s'ensuivit

Après le spectacle, le buffet et des entretiens et poignées de main chaleureuses

Mais, une troupe de Hira Gasy était omniprésente

Souvenir impérissable : la photo du couple Andry et Mialy Rajoelina avec leurs parents respectifs

Mialy et Andry : un couple heureux et comblé, y a pas à dire !

Mais ce n'est pas terminé. Le dimanche suivant, 4 novembre 2007, ils ont assisté à la grande messe catholique qui a réunie 22.000 fidèles au stade municipal de Mahamasina. Celle qui aurait due être retransmise en direct mais qui ne l'a pas été, pour une question de zèle. De retour au pays, le président Marc Ravalomanana a déclaré que cette messe aurait due être transmise, surtout que les catholiques avaient déjà payé les droits. Le grand responsable de cette erreur énorme -en l'occurence le ministre de tutelle- restera-t-il impuni ou c'est encore les petits qui vont payer les pots cassés (c'est-à-dire le directeur de la Tvm) ? Je vous tiendrais au courant.

Des fidèles parmi les fidèles

La photo qui ne paraîtra nulle part ailleurs, sauf sur madagate.com : à gauche, des membres du gouvernement mais aussi le couple Hery Rafalimanana, candidat officiel du Tim à la mairie d'Antananarivo, assis à la droite de Madame Sylla sur ce cliché historique

Bain de foule à la sortie avec encore des membres du gouvernement. Vive la foi qui rassemble !

Mercredi 7 novembre 2007, au Quartier général d'Ambodivona, après avoir déposé le dossier à la Cavec. La taille réelle des security men donne une idée de la grandeur des posters de Andry Tgv

Aux dernières nouvelles, Vanf, notre collègue chroniqueur à l'Express de Madagascar aurait déposé son dossier à la Cavec. Ce qui porterait à cinq le nombre de candidats en lice pour le poste de maire de la Ville-des-Mille. Mais ce n'est pas officiellement confirmé. Par ailleurs, certaines personnes qui ont assisté à cette cérémonie du 3 novembre 2007 nous ont transmis des faits qui, pour ma part, ne m'étonnent plus, depuis la première république du Psd. En effet, ils ont été convoqués par la tendance Tim et sérieusement intimidés parce qu'ils étaient présents ce jour-là. Pire, ils ont été menacés de révocation de leur travail s'ils ne soutiennent pas le candidat Tim. J'appelle cela du terrorisme. Le problème est que le mal est fait car ces personnes n'oseront pas (encore) témoigner. Or, dans ce cas de figure, c'est la seule chose à faire. De toute façon, nous serons toujours seuls dans l'isoloir mais ce genre de tracasseries sont horripilantes et indignes d'un pays qui prétend être démocratique et qui clame orbi et urbi la bonne gouvernance... Et, en toute honnêteté, je me demande où est cette liberté d'opinion garantie par la Constitution malgache ? Personnellement, j'ai reçu quelques coups de téléphone en numéro caché mais c'est le lot du journaliste d'investigations. Ce n'est pas pire que les lettres de menace reçues en 1991 à Diego où j'ai fini par être effectivement pris en otage par les fédéralistes de Coutiti. Enfin, sachez que tout est retraçable. Si je le veux et de manière légale. Vous connaissez l'affaire du Watergate, je présume ? "Iray ny fahavaloko, iray ny namako. Zato ny fahavaloko, zato ny namako". Le nombre de mes amis est égal sinon supérieur au nombre de mes ennemis. Adeptes de la pensées unique, héritiers du pouvoir absolu ("Tsy refesi-mandidy"), vous me connaissez alors faites-vous connaître aussi car ce genre d'actions terni l'image même du président Marc Ravalomanana, fondateur du Tim qui n'a que faire d'individus veules et lâches qui prétendent agir en son nom. A moins que vous ne songiez sérieusement à devenir les hommes les plus riches du cimetière. En clair : de votre vivant, vous ne profiterez jamais personnellement des "récompenses matérielles" acquises par ce genre d'exploits. Révisez votre Histoire et soyez vigilants contre le coup de boomerang.

Quant à mes amis, ne vous inquiétez pas trop pour moi. J'ai déjà pris quelques dispositions au cas où car un homme averti en vaut deux. Pour ça, je remercie mes propres détracteurs car sans leurs actions, rien ne se serait su. En 1991, mon premier défenseur avait été le président Ratsiraka qui a levé la censure dès 1989 et qui a donné des ordres pour me faire libérer. Cette fois-ci, mon premier défenseur est le président Marc Ravalomanana qui déteste ce genre d'individus qui cherchent à le poignarder sournoisement dans son dos. Et croyez-moi ou non mais il me connaît comme je le connais dans sa manière de penser et de réagir. Aussi terrorisez, terrorisez il en restera toujours quelque chose.

Jeannot Ramambazafy

Journaliste

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