Solofo Rasoarahona et le Prince Georges Kamamy. Photo prise à la villa « La Franchise », résidence du professeur Zafy Albert, en décembre 2013
Il a tout fait, jusqu’à quitter un travail stable à l’extérieur pour soutenir le candidat N°3 en 2013, dans sa région qui est la même que celle du docteur Kolo Roger, devenu Premier ministre. Il n’espérait pas pour autant, en retour, devenir un haut commis de cet état actuel de non-droit du régime Rajaonarimampianina. Cependant, vu son rang au sein de la société malgache, le président élu aurait pu avoir le minimum de marque de considération à son égard. Qui, « il » ?
Je veux parler du prince Area Tinahy Tsialia Georges Kamamy, authentique descendant direct de la royauté du Menabe, connu pour son « Fitampoha » (cérémonie sacrée de bain des reliques royales) qui attire des centaines de touristes lorsqu’il est tenu.
En fait, c’est surtout à travers lui que la mouvance Zafy Albert a soutenu Hery Rajaonarimampianina. Pour ces gens au pouvoir frappés d’une totale amnésie, il faut leur rappeler que, vers mi-décembre 2013, le prince Georges Kamamy -qui avait à ses côtés, Solofo Rasoarahona (jeté comme une vieille chaussette malgré ses 25 ans « d’amitié » avec l’expert comptable)-, avait annoncé son soutien sans condition au candidat n°3. C’était à la villa « La Franchise », à Alarobia Ivandry, résidence de l’ancien président Zafy Albert, dont il est le gendre. On peut donc comprendre l’absence du professeur à Iavoloha… Ne cherchez aucune autre explication. Et la "réconciliation nationale" devient gravement compromise par la propre faute de cet ancien ministre des Finances qui fanfaronne plus que de raison...
Deux années (2013 à 2015) sont passées mais c’est comme si le Prince du Menabe n’avait jamais existé aux yeux d’Hery Rajaonarimampianina et sa clique. Du coup, M. Kamamy est monté au créneau et a organisé un point de presse, ce dimanche 11 janvier 2015, à l’hôtel Ibis Ankorondrano, en début de soirée.
Elections présidentielles de 2013 à Madagascar. No comment ! Le Menabe, c'est en bas à gauche (en rose). En se mettant à dos les côtiers (habitants de la côte), Hery Rajaonarimampianina creuse sa tombe politique
« Miala tsiny anareo aho nampifidy io kandida io fa tena diso aho! ». Une phrase qui a retenti comme un coup de tonnerre lors d’une journée ensoleillée. Traduction : je m’excuse auprès de toutes celles et tous ceux que j’ai poussé à voter pour ce candidat. Pardonnez-moi, je me suis trompé. Voilà qui va refroidir certainement les fanfaronnades du président élu récemment qui, comme sa formation l’indique, n’est qu’un vil calculateur. Malgré son apparence d’éternel étudiant binoculeux.
Effectivement, le Prince Georges Kamamy n’a été vu nulle part (donc n’a pas été invité) aussi bien dans les déplacements présidentiels que lors de grands moments historiques de ce régime. Le message politique qui vient à l’esprit est tout à fait impitoyable : après avoir utilisé le côtier de service, Rajaonarimampianina l’a laissé tombé sans aucune considération. Mais le Prince Kamamy n’est pas le premier et ne sera pas le dernier allié que ce régime clanique va traiter comme un moins que rien, après lui avoir rendu un immense service.
Cette montée au créneau d’un haut dignitaire côtier, après la cérémonie de présentation de vœux du 09 janvier, permet d’affirmer que la situation politique n’est pas prête d’être stabilisée à Madagascar. Car, petit à petit, et sans être des princes de sang, beaucoup de côtiers font suivre le mouvement. Surtout que durant sa rencontre avec la presse, M. Kamamy a conclu : « Sahia mijoro miteny ny zavatra tsy mety fa ny firenena tsy azo atao kilalao ». Ce qui signifie : Il faut oser se lever pour dénoncer tous les travers de ce régime car la Patrie ne doit pas être considérée comme un jeu d’enfants.
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La maison de force de Tsiafahy à une vingtaine de km d'Antananarivo. Construite pour les criminels les plus dangereux, elle sera bientôt encombrée par tous ceux qui seront considérés comme des "ennemis du développement à la Rajaonarimampianina" alors ? Comme, du temps de Didier Ratsiraka, les personnes arrêtées par la DGID (police politique) car ennemis de la révolution ("Fahavalon'ny tolom-piavotana")
Qui a des soucis à se faire dans l’avenir immédiat, en démontrant un ostracisme préhistorique et cette ingratitude… « exceptionnelle » ? A moins d’envoyer tout le monde à la maison de force de Tsiahafy. L'Histoire ne s'invente pas et, surtout, ne doit pas être oubliée.
OSTRACISME. Mot venant du grec signifiant : peine de bannissement de la vie politique en vigueur dans l'Antiquité à Athènes, frappant un individu de la cité par décision des citoyens pour une durée maximale de dix ans.
Jeannot Ramambazafy – 11 janvier 2015