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Andry Rajoelina au Carlton : conscientiser l’opinion publique

Décidément, il n’est pire que celui qui ne veut entendre sans pour autant être sourd. Ainsi de l’intervention de l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina, le 15 janvier 2015, au Carlton Anosy. « Tempête dans un verre d’eau », « coup d’épée dans l’eau » disent certains, « incitation à la révolte », disent d’autres. Pire encore : « Un putschiste n’a pas droit au chapitre ». Dans ce dernier cas, chapeau au « Dj » car à lui tout seul donc, il a réussi à faire fuir le puissant Marc Ravalomanana.

Arrêtez-vos conneries ! Je parle de ceux qui vivent, meurent et seront enterrés à Madagascar par leurs proches et non par des représentants de la Banque mondiale, du Fmi, de l’UE ou des ambassadeurs de France et des Etats Unis. Pour les autres qui mourront ailleurs, ils n’ont que cet esprit de clocher pour meubler le vide de leur propre vie qui n’a déjà aucun sens. Par ailleurs, si donc Andry Rajoelina est un putschiste, nous étudiants de 1972, journalistes de 1991, 2002 et 2009, nous sommes aussi des « coup-détaïstes » alors.


Non, depuis 1972, et même depuis le 1er avril 1971, des Malgaches se sentant brimés, oppressés, voulaient un changement dans la gestion des affaires de la Nation malgache. D’où cinq périodes de transition mais, à chaque fois, la déception était au rendez-vous. Car Ratsiraka, Zafy, Ravalomanana étaient de beaux parleurs qui ont réussi l’exploit de paupériser tout un peuple, avec la complicité intéressée de la Communauté internationale. Tous n’ont pas respecté la Constitution et tous l’ont même toilettée à leur guise. Et tous -SANS EXCEPTION- ont reçu leur "coup d'état" en récompense. Après la transition dirigée par Andry Rajoelina, une nouvelle Constitution a encore été acceptée par le peuple (referendum du 17 novembre 2010), car plus réaliste et plus "baliseuse" par rapport aux trois textes fondamentaux l’ayant précédé, si on prend la peine de la lire en totalité et en la comparant aux trois précédentes.


Après les résultats des élections de décembre 2013, Hery Rajaonarimampianina constituait un espoir de vrai(s) changement(s) pour Madagascar. Lui aussi a prêté serment sur cette constitution de la IVème république dont il est devenu le premier président. Comme Philibert Tsirana a été le premier président de la Ière république ; Didier Ratsiraka, le premier président de la IIème république et Zafy Albert, le premier président de la IIIème république.


Hélas, dix mille fois hélas : Hery Rajaonarimampianina, inamovible ministre des Finances de la dernière transition, a fait pire que tous ses prédécesseurs réunis, en une année seulement. Et, dans la nuit du 14 janvier 2015, il a franchi le Rubicon amenant à sa propre chute. Car, en n’ayant pas respecté pour la énième fois, depuis 2014, la constitution sur laquelle il a prêté serment, non seulement il est devenu un parjure mais, en plus, il est monté dans le train qui l’entrainera vers une chute incontournable.


Si c’est pour démontrer cela que j’irai croupir en prison, pas de problème : je plaide déjà coupable de dire la vérité. Celle qui blesse toujours car… vraie. Allons-y. Que dit le premier alinéa du fameux article 54 de la Constitution ? « Le Président de la République nomme le Premier Ministre, présenté par le parti ou le Groupe de Parti majoritaire à l’Assemblée Nationale ». C’est clair comme de l’eau de roche. Seulement voilà : Jean Eric Rakotoarisoa, le seul et unique responsable de ce désastre politique, est arrivé. C’est un spécialiste de l’interprétation constitutionnelle, se cachant sous le titre de « professeur de droit constitutionnel ». Récompense ? Il est, actuellement, le président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC).


Cet article ne dit pas : Le Président de la République nomme le Premier Ministre, présenté par les députés majoritaires à l’Assemblée Nationale. Et encore. Ce n’est pas parce qu’ils se sont rassemblés grâce aux mallettes magiques que, constitutionnellement, ils représentent la majorité. Combien y-a-t-il de députés de Madagascar ? 151 ni plus ni moins, qui ont été élus sous des étiquettes bien distinctes. Et le jour du scrutin, le 20 décembre 2013, le Pmp (plateforme pour la majorité présidentielle) et le parti Hvm n’existaient pas. Par quelle magie, alors, il existe actuellement des députés Hvm et une groupe Pmp à l’Assemblée de Tsimbazaza ? Parce que c’est conforme à la constitution, grâce aux bons offices de Jean Eric Rakotoarisoa, l’actuel fossoyeur de l’Etat de droit à Madagascar.


Le 13 janvier 2015, des députés de cette Pmp et de ce Hvm sont allés au palais d’état d’Ambohitsorohitra, pour remettre au Directeur de Cabinet de la présidence, une liste de 14 noms de premiers ministrables, "signée par… 118 députés", dixit Me Hanitra Razafimanantsoa, élue sous l’étiquette « mouvance Ravalomanana » ! D’où sortent-ils ceux-là si l’on se réfère au principe du mandat impératif édicté par l’article 72 de la même constitution violée ? Que dit cet article 72 dans sa totalité ?

Article 72. « Durant son mandat, le député ne peut, sous peine de déchéance, changer de groupe politique pour adhérer à un nouveau groupe, autre que celui au nom duquel il s'est fait élire.

En cas d'infraction à l'alinéa précédent, la sanction est la déchéance qui est prononcée par la Haute Cour constitutionnelle.

Le député élu sans appartenance à un parti peut adhérer au groupe parlementaire de son choix au sein de l'Assemblée.

La déchéance d'un député peut également être prononcée par la Haute Cour constitutionnelle s'il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire.

Le régime de déchéance et les règles d'éthique et de déontologie sont déterminés par la loi sur les partis politiques et les réglementations en matière de financement des partis politiques ».

Malheureusement pour le peuple malgache qui avait arrêté son choix -et qui est devenu complètement écœuré-, il n’y a rien à attendre de la HCC en matière de déchéance, tant que Jean Eric Rakotoarisoa en est le président. Là est la vérité à ce sujet. Porter plainte ne sert plus à rien à Madagascar. Lisez un peu la loi sur la Haute Cour de Justice (HCJ), vous allez vomir tellement c'est horrible, atroce (Analyse de Sahondra Rabenarivo ICI). Et lorsque le peuple n’a plus confiance en sa justice, on connait tous les revers sanglants de la justice populaire.

De g. à dr.: Christine Razanamahasoa (MAPAR), Sarah Georget (PARTI VERT), Hajo Andrianainarivalo (VPM-MMM), Jean-Louis Robinson (AVANA/ARD), Camille Vital (HIARAKA ISIKA)

Le 14 janvier 2015, l’Alliance MAPAR-VPM-MMM, PARTI VERT, AVANA/ARD, HIARAKA ISIKA, s’est levé pour dénoncer cette aberration constitutionnelle. Demandant une rencontre avec le président Hery Rajaonarimampianina pour en discuter. Quelle a été la réaction de ce dernier ? La désignation, le même jour à 23h 30, de Jean Ravelonarivo qu’il venait récemment de promouvoir au rang de Général de brigade. Un illustre inconnu pour les électeurs du 20 décembre 2013. Et à la réponse de savoir de quel parti est issu ce successeur de Kolo Roger, la réponse est : du parti Rotary.


Pour certains, totalement soumis, « esclavagés » à outrance, étant donné que tous les présidents ont violé la constitution, il faut laisser faire. Ben dites donc, avec cet état d’esprit, je me demande franchement ce que ces gens-là font et feront de leur passage terrestre. Le plus atroce, dans cette histoire de violation de constitution qui date donc depuis Didier Ratsiraka, c'est que la Communauté internationale ne dit mot (donc consent), au nom de la bienfaitrice souveraineté nationale. Et elle restera bras croisés trop heureuse d’avoir un président pantin qui ne regarde pas trop sur les exploitations minières et l’appartenance des îles éparses à Madagascar selon l’Onu elle-même. Et puis, n’a-t-il pas été élu « démocratiquement » ? Ce qui a été reconnu par les nombreuses missions d’observation des élections, trop heureuses d’être venues en vacances pour se « dépayser ».


C’est sur tout cela que le président de la dernière transition malgache a voulu conscientiser le peuple malgache, vraiment mal éclairé par des intellectuels égoïstes et idiots qui n'ont rien fait de bien concret pour le développement de leur pays, sur quatre générations. A Madagascar, l'obscurantisme est devenu une tare héréditaire... Quant à la Communauté internationale, comment peut-elle ne pas être au courant de ces dérives totalitaires, à cause d’une incapacité et d'une incompétence flagrante au plus haut sommet de l’état malgache ? C’est impossible ! Rien qu’en matière de statistiques sur le pays, la CIA ("Central Intelligence Agency") actualise périodiquement les derniers changements. Il faudra attendre combien d’arrestations arbitraires, combien de morts inutiles pour qu’elle se manifeste au nom du plus grand nombre ? Alors « Tempête dans un verre d’eau », « coup d’épée dans l’eau ? Non, avertissement de la dernière chance pour ce président qui semble ne plus être maître de lui-même. Car ce n’est plus Andry Rajoelina seul qui s’implique mais quatre autres leaders de grandes formations politiques qui ont derrière eux des millions de Malgaches auxquels le message suivant est adressé : sachez défendre votre choix, c’est votre droit. Mais sachez aussi que le premier ennemi des Malgaches, c’est un Malgache comme lui. Surtout celui qui est facilement corruptible car sans même penser à son propre lendemain.

Question pour un champion: d'où sort Jean Ravelonarivo ? Du parti Rotary ! Bref, des charlots plus que des charlies... Quel idée aussi, pour le président Rajaonarimampianina, d'avoir pris deux décisions coup sur coup (démission forcée de Kolo Roger et désignation de son copain rotarien) à l'approche de l'heure du crime ! A 22h30 pour le docteur et à 23h30 pour le général. Il y a, comme qui dirait, de la sorcellerie dans l'air. Non ?

En résumé, le temps perdu ne se rattrapant jamais, au rythme où vont les choses, des millions de gens seront déjà morts, avant même que Madagascar ne redresse la tête. Mais cela ne signifie pas qu’il faut rester les bras croisés. Hery Rajaonarimampianina et sa clique seraient-ils des immortels par la grâce du Rotary International ? Qui vivra verra. Enfin, pour les descendants des imbéciles d’aujourd’hui, il est impératif de laisser des archives. Pour les empêcher de dire que cela n’a jamais existé. Un homme peut et doit mourir d’une manière ou d’une autre.


Mais les idées demeurent, elles, éternelles. Comme la chanson qui conscientise de Daniel Balavoine, décédé au Mali lors du Paris-Dakar de 1986 : « La vie ne m’apprend rien » dont le refrain est :

Mais je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là
Les lois ne font plus les hommes
Mais quelques hommes font la loi
Et je n'peux pas, je n'sais pas
Et je reste planté là

Moralité : mieux vaut être conscientisé que con tout court… Car c'est pour la vie !

AUTRES PHOTOS DE CE 15 JANVIER 2015 AU CARLTON ANOSY

Jeannot Ramambazafy - Photos Harilala Randrianarison – 16 janvier 2015

Mis à jour ( Vendredi, 16 Janvier 2015 16:09 )  
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