Rinah Rakotomanga et Hillary Rodham Clinton
“ All of us face hard choices in our lives; life is about making such choices. Our choices and how we handle them shape the people we become ", selon Hillary Rodham Clinton dans son livre détaillant son parcours, ses expériences en tant que femme, épouse, mère, Première dame, Sénatrice, candidate à l’élection Présidentielle, 67ème Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères des USA à côté de son adversaire lors des primaires démocrates le Président Barak Obama ! Avec un tel parcours, telles expériences, on ne peut qu’admirer le courage, l’abnégation, le caractère exceptionnel de cette femme exceptionnelle ! Et nous, notre pays, nos dirigeants, notre couple présidentiel et sa suite, leur entourage, ont-ils le même crans, ont-ils le même amour de notre chère patrie Madagascar, ou se cachent-ils juste derrière la devise républicaine: « Fitiavana-Tanindrazana-Fandrosoana » qui est devenue presque une banalité?
Tout le monde dans sa vie doit faire face à un choix difficile, un choix cornélien comme on dit en bon français : « Un choix qui oppose la raison ou l'honneur et les sentiments ! ». Le peuple a fait un choix difficile il y a un an ! Le peuple a choisi de mandater Sieur Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana pour les faire sortir des 5 années de crise, de l’adversité permanente, de l’insécurité grandissante, de l’incivisme quasi permanente, de la légèreté d’esprit des politiques, de la pauvreté, …; pour les amener vers un développement équitable et durable ! Mais qu’en est-il de ce mandat aujourd’hui, un an après ?
Hery Rajaonarimampianina a fait un choix difficile d’avoir accepté de se porter comme candidat par défaut d’Andry Rajoelina son Président d’antan. Et Andry Rajoelina a fait un choix Cornélien en désignant son ministre des Finances et du Budget de l’époque comme son successeur, malgré la présence des Hajo Andrianainarivelo et Camille Vital (les compagnons de route de la Transition) ou encore d’un Edgard Razafindravahy (le candidat de son propre parti TGV de l’époque) dans la course à la Présidentielle Malagasy. Et qu’en est-il de ce choix maintenant un an et demi après ? Malgré sa déconvenue et son éviction lors du congrès d’Andranomena en Avril 2013 et en dépit de la régularisation catastrophique de sa situation matrimoniale, de son changement de look et de son appui inconditionnel aux ténors du Congrès, Hery Rajaonarimampianina a changé d’avis et a choisi d’endosser le brassard n°3 en troquant son chapeau de technocrate en politicien hors pair en été 2013. Mais que diable lui est-il passé par la tête en acceptant une tâche aussi ardue avec laquelle il ne s’est pas du tout préparé ? De se porter candidat par défaut, sans programme, sans budget, sans staff et pas de lobby pour sa candidature ? Etait-ce une course au pouvoir à n’importe quel prix, autrement dit le pouvoir pour le pouvoir ? Mais par la magie du pouvoir d’Andry Rajoelina, Hery Rajaonarimampianina est bel et bien élu le Premier Président de la IVème République de Madagascar ! Mais qu’a-t-il fait de ces « Hard choices » ? Il en a fait les siens, quoi de plus normal ! Il a choisi d’outrepasser Andry Rajoelina et « sa famille politique » à qui il avait demandé une bénédiction le 25 janvier 2014, avec la plume d’Henri Rabary-Njaka ! Il a choisi d’oublier par quels moyens il y est arrivé ; il a choisi son «équipe» ; il a choisi de constituer un nouveau lobby ; il a choisi d’interpréter la loi à sa guise et il choisit de toujours faire campagne avec les éternelles promesses intenables. Mais est-ce un bon choix pour le peuple ? Car il ne faut jamais oublier qu’il est REDEVABLE vis-à-vis des 22 millions de Malagasy… ainsi que tous nos élus, bien que le mandat est aussi représentatif qu’impératif chez nous. « Le principe de redevabilité », je tiens à le redire, signifie que le Président et tous nos élus doivent rendre compte au peuple (mais NON et au grand JAMAIS à « son peuple ») qui lui ont prêté le pouvoir pour un moment ! C’est un prêt remboursable, mes chers amis élus, avec intérêts très élevés !
Tout porte à croire que tout le monde a fait un mauvais choix, aussi bien le Président lui-même, que le peuple, ainsi que ceux qui ont amené le Président à être à la tête d’un pays de 22millions d’habitants dans son unité et sa diversité.
Le Président de la République a fait ses choix des Premiers Ministres en interprétant à sa guise la Constitution avec laquelle il a prêté serment (dont acte il y a violation). Et le peuple ne peut qu’accepter et faire avec ce « HARD CHOICE » car comme « le fruit d’un viol dans un mariage » (un acte sans consentement mutuel), l’enfant est né et on ne peut pas le renier au risque de le condamner dès sa naissance et de créer une autre crise, à moins que le juge le place en orphelinat ou dans une famille adoptive ! Pensez-vous qu’Hillary Rodham Clinton n’a pas souffert de l’humiliation dans une Amérique puritaine qui a vu et entendu l’aveu et la demande de pardon de son Président de mari dans son affaire « Monicagate » ? Mais elle a fait face, elle n’a pas abandonné, elle est restée et elle est allée de l’avant sans trahir pour autant son mari, et elle s’est même présentée à la primaire de la présidentielle américaine au côté de son mari mais non d’un quelconque « Partenaire » ! Oui c’était un « Hard Choice » !
En conséquence, le peuple ne peut qu’avaler avec amertume la pilule d’une situation de fait tant bien que mal, tout en réclamant le respect de la loi et des règles de la République car la nature a horreur du vide. Et le Premier Ministre (le nouveau-né) n’est autre qu’une victime de son engagement militaire qui lui dicte « d’aller là où le pays a besoin de lui ! ». Mais aussi victime de son choix car il aurait pu choisir d’exiger auprès de son Chef, le respect strict de la loi et des règles pour sa nomination dans la règle de l’art car « Si vous rencontrez un groupe d’individus chaleureux, amicaux, qui vous acceptent immédiatement chez eux.., attention, c’est trop beau !», selon Jean Marc Roberts dans « Etranges affaires ». Ce n’est pas pour jouer au rabat-joie mais comment voulez-vous, Cher ami Monsieur le Premier Ministre, que les gens suivent vos directives et qu’il y aurait moins de corruption, qu’il y ait respect des règles et lois en vigueur etc… alors que votre nomination est « entachée d’irrégularités » ou, si vous voulez, « entachée de mal interprétation » ! Je ne fais que répéter ce qu’un grand Professeur-juriste constitutionnaliste, qui est devenu Président de l’éminente Institution HCC depuis, M Jean Eric Rakotoarisoa, a expliqué pendant 57 minutes lors de l’émission « Salangalanga » du groupe RTA le 30 janvier 2014, animé par les deux journalistes, Lova Rabary et Rafidiarisoa, il y a un an exactement ! (ICI).
Les nouveaux entrants comme les redoublants ou triplants du Gouvernement ont du faire aussi des « Hard Choices », car il n’est pas évident de demander l’éviction de son ancien patron et payer la chambre basse pour proposer un nouveau patron « assez rigoureux » pour les redoublants et triplants, et il est assez difficile pour les nouveaux entrants d’abandonner leurs postes pour un autre poste sans lendemain et sans visibilité ? Ils seront ministres pour combien de temps ? Comme disait l’ancien Premier Ministre Tantely Andrianarivo : nous sommes des ECD (Employé à Courte Durée) ici, alors mettez-vous en tête que nous avons des missions à accomplir et tôt ou tard on nous demandera des comptes ! Alors ce nouveau gouvernement né aussi « d’un viol » mérite-t-il notre compassion ? Diriez-vous que vous seriez moins pitoyables ? Diriez-vous que la rigueur des textes ne vous permet pas d’être réalistes et d’attendre sagement la décision de la Haute Cour Constitutionnelle? Je vous le dis: ils méritent notre clémence car ils ont du faire un choix cornélien d’entrer dans un gouvernement aussi contesté et décrié de partout ! J’ai lu toutes les discussions et réflexions concernant cette équipe remaniée avec un nouveau coach et je salue, au passage, le courage de mes ami(e)s qui l’ont intégré. Mais est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Vous ! Les nouveaux ! Vous allez courir pour « rattraper » les redoublants et triplants (en bien ou en mal, à vous de voir), mais sachez que dans une équipe, on évalue plus les moins performants que les excellents ! Le peuple attend de vous des résultats surprenants en un rien de temps, car vous avez un chantier titanesque! Communiquez et faites de la bonne communication et de la bonne action mais non le « Ady Gasy » car vous avez « du pain sur la planche », des « Hard Choices » à faire !
Rinah RAKOTOMANGA
29 janvier 2015
Proche collaboratrice de Hery Rajaonarimampianina dans le domaine de la Communication. Elle a été évincée grâce aux bons soins du Grand Maître Henry Rabary-Njaka devenu, à la fois : Directeur de Cabinet de la Présidence, Secrétaire général du parti HVM, PCA d’Air Madagascar. Rinah Rakotomanga avait proposé un discours pour l’investiture du 25 janvier 2014, à Mahamasina, mais Le même Henry Rabary-Njaka l’a rejeté pour le remplacer par le discours plagié qui a fait la risée du président élu, à travers le monde. A-t-il été sanctionné ? Non ! Henry Rabary-Njaka, telle une remorque soudée à un engin planant non identifié est toujours là.
Jeannot Ramambazafy