DISCOURS DU REPRESENTANT DE LA FAO
A MADAGASCAR, COMORES, MAURICE, SEYCHELLES
1er PRESS BRUNCH - 2015
Vendredi 06 février 2015 à 09h30
Salle 17 – Bureau de la FAO
Mesdames et Messieurs les Représentants des médias partenaires de développement,
Chers collègues de la FAO
Je vous souhaite la bienvenue au sein du Bureau de la Représentation de la FAO en cette matinée, à l’occasion du premier FAO PRESS BRUNCH de cette année 2015. A cet effet, je voudrais tout d’abord vous adresser mes sincères vœux pour l’année 2015 : que cette année puisse être meilleure que la précédente à tous les points de vue, et surtout dans le cadre de notre collaboration multiforme. Je tiens aussi à remercier tous ceux parmi vous qui ont depuis toujours entretenu des relations cordiales de travail avec la FAO, et en particulier durant les 18 derniers mois.
Je tiens également à vous remercier pour votre présence qui traduit tout l’intérêt que vous portez aux interventions de la FAO pour la préservation et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population des quatre pays dont ce Bureau a la charge : Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles.
Laissez-moi vous présenter les particularités de cette nouvelle année 2015 pour la FAO.
En premier lieu, l’année 2015 a été déclarée : Année internationale des sols, par l’Organisation des Nations Unies. Ceci a été décidé le 5 décembre dernier lors de l’Assemblée Générale des Nations Unies. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a été désignée pour mettre en œuvre les activités de l'Année internationale des sols 2015, dans le cadre du Partenariat mondial sur les sols et en collaboration avec les gouvernements de ses pays membres dont Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles.
Cette célébration vise à accroître la sensibilisation et la compréhension de l’importance des sols pour assurer la sécurité alimentaire et permettre à l’écosystème de remplir ses fonctions essentielles. Ainsi, nous attacherons une importance particulière aux objectifs suivants :
- Sensibiliser à l’importance cruciale des sols pour la vie humaine
- Instruire le public sur le rôle crucial que jouent les sols dans la sécurité alimentaire, l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets, les services écosystémiques essentiels, la réduction de la pauvreté et le développement durable
- Soutenir des politiques et des actions efficaces axées sur la gestion et la protection durables des ressources en sols
- Promouvoir l’investissement dans des activités de gestion durable des sols afin que les différents utilisateurs de terres et groupes de population puissent disposer de sols en bon état et entretenus
- Catalyser des initiatives en rapport avec le processus des objectifs de développement durable et le programme de développement pour l'après-2015
- Plaider en faveur d'un renforcement rapide des capacités de collecte d'information sur les sols et de surveillance à tous les niveaux (mondial, régional et national).
Sur ce point, nous sommes confiants que votre contribution renforcera la protection des sols dans le pays car n’oublions pas que sans des sols fertiles, plus rien ne pourra être produit et la vie des populations en sera affectée: je vous encourage à relayer, à votre tour, ce message auprès des populations pour qu’elles œuvrent à une gestion durable des sols.
En second lieu, je voudrais vous rappeler de manière très brève en quoi consistent les interventions de la FAO dans un pays comme Madagascar. La FAO est une Agence des Nations Unies spécialisée dont le mandat porte sur les questions Agricoles et Alimentaires, c’est-à -dire tout ce qui touche à la production et à la consommation d’aliments. Elle joue le rôle d'appui à la coordination des activités liées à cette thématique au niveau du pays, en travaillant avec tous les acteurs qui interviennent dans ce secteur, afin d'améliorer, de manière durable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
La FAO répond directement aux requêtes du Gouvernement à travers les Ministères en charge de l’Agriculture, l’Elevage, la Pêche, la Forêt, l’Environnement, le Foncier, etc. Et ces requêtes sont liées à des questions prioritaires qui ont été préalablement étudiées dans les documents Cadres de Programmation Pays. Ces documents cadres proposent déjà des projets d’études ou des projets à mettre en œuvre sur le terrain. La FAO dédie des fonds propres pour la mise en œuvre de ces projets, mais doit également mobiliser des ressources supplémentaires car les estimations dépassent les capacités financières de l’Organisation.
Nous comptons donc également sur vous pour accompagner notre volonté de mettre en œuvre tous ces projets spécifiquement adaptés aux contextes du pays, qu’il s’agisse de situations chroniques ou de situations d’urgence suite à des catastrophes. Tous les partenaires, y compris la société civile et les médias, doivent unir leurs forces pour que les projets soient réalisés au profit des populations les plus vulnérables.
En troisième lieu, je voudrais attirer votre attention sur la particularité de la lutte antiacridienne. En effet il s’agit d’une situation particulièrement grave touchant Madagascar. La lutte antiacridienne menée actuellement fait suite à une requête que le Gouvernement de Madagascar a adressée à la FAO pour solliciter « un appui technique et financier visant à mobiliser les ressources nécessaires auprès des partenaires et à assurer la coordination et l’exécution d’une réponse d’urgence à la crise acridienne, dont l’ampleur estimée dépasse les capacités nationales ». Il a résulté de cette demande un Programme de trois ans pour lutter contre l’invasion acridienne, préparé conjointement par le Ministère de l’Agriculture et la FAO. Ce Programme a pour objectif global la sauvegarde de la sécurité alimentaire des populations rurales de Madagascar ; il permettra aussi un retour à une situation acridienne calme, appelée « rémission ». Le budget total du Programme sur trois ans s’élève à 39,4 millions d’USD et 28,8 millions d’USD ont jusqu’ici pu être réunis. Ceci a permis une mise en œuvre réussie de la première campagne de lutte et d’amorcer la seconde campagne. Le Programme se trouve actuellement dans une situation financière alarmante, dans la mesure où les ressources encore disponibles ne permettront pas de poursuivre les opérations de la seconde campagne au-delà du mois prochain. Le Ministère de l’Agriculture et la FAO multiplient les efforts pour mobiliser l’intégralité des fonds requis pour mener à terme le Programme triennal. Pour la seconde campagne, le montant à mobiliser s’élève à 7 millions de dollars, et sans quoi le Programme devra s’interrompre dans quelques semaines, alors que les résultats de la première campagne, publiés officiellement en début de cette année témoignent de l’efficacité du programme.
La FAO appelle tous les partenaires financiers à se mobiliser afin que ces efforts n’aient pas été vains, que les investissements ne soient réduits à néant car une rechute de la situation est à craindre si jamais le Programme devait être interrompu. Ce risque inhérent au tarissement des fonds du Programme représente une véritable problématique. Lors de sa rencontre avec le Directeur Général de la FAO à Addis-Abeba le 30 janvier dernier, à l’occasion du Sommet de l’Union Africaine, le Président de la République de Madagascar a confirmé sa volonté de fournir les efforts nécessaires pour que le Programme de réponse à l’invasion acridienne prévue pour 3 ans se poursuit et puisse être mené à terme. Pour sa part, la FAO continuera à mettre à disposition l’expertise requise, autant nationale qu’internationale, pour que l’objectif d’une rémission et de la sauvegarde de la sécurité alimentaire nationale soit atteint.
Je ne terminerai pas mon propos sans attirer votre attention sur la présence très appréciée de notre collègue du Programme régional SMARTFISH qui est venue de Maurice spécialement pour ce Press Brunch. Elle va partager avec vous les fruits des efforts fournis par ce Programme dans le cadre de ses activités.
Nous espérons que ces sessions de FAO PRESS BRUNCH représentent pour vous des opportunités pour alimenter vos bases d’informations et pour mieux asseoir vos analyses sur les questions de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous aurons bien entendu d’autres occasions pour des échanges tout au long de l’année.
Je vous remercie de votre attentive Ă©coute.
Patrice Talla Takoukam,
Représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) pour les Comores, Madagascar, l'île et les Seychelles