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Madagascar. Amis touristes: attention au «flagrant délit de détention d’argent »!

Ce qui est arrivé au Député Lanto Rakotomanga (ICI) -pris uniquement aux yeux des textes et lois en vigueur- a créé un précédent qui risque faire des petits au détriment de « simples » personnes. Citoyens malgaches et, surtout, touristes étrangers, en cette période des grandes vacances, haute saison touristique.

En effet, le régime Rajaonarimpianina/Hvm crée ses propres lois et c’est ceux qui sont censés vous défendre qui vous accuseront de n’importe quoi, afin de vous soutirer des sous.

La dernière invention de ces séides d’un pouvoir en pleine décomposition ? Le « flagrant délit de détention d’argent ». Contrairement aux pays civilisés où vous pouvez être frappé du délit de vagabondage si vous n’avez pas un minimum d’argent sur vous, indiqué par la loi -en France c’était 20FF quand j’y étais étudiant-, à Madagascar donc, vous risquerez d’être accusé de ce « crime » qui, pourtant, ne figure nulle part dans aucun code pénal au monde. Sauf en Corée du Nord, peut-être ?

Le commissaire de la brigade criminelle et son bras armé (d'une kalachnikov), Solofo, faisant un "contrôle de routine"

Alors faites gaffe, dès votre arrivée à l’aéroport. Là, les espions fourmillent. N’allez surtout pas échanger une grosse somme car, vous allez être suivi, poursuivi et harcelé. Et si vous ne donnez pas satisfaction aux forces de l’ordre qui arrêteront le véhicule dans lequel vous êtes, pour « contrôle de routine », vous risquerez fort d’être accusé de blanchiment d’argent et ils trouveront toujours un « karana » de service pour en faire votre complice.

Ce système Hvm devient un cercle infernal dans la mesure où : si vous payez, vous n’en finirez pas de le faire, étant identifié. Et où que vous alliez sur l’île, il vous faudra casquer, car ils ont des moyens de communiquer entre eux pour « pister » chacun de vos déplacements ; si vous ne payez pas, vous serez arrêté et mis en garde à vue. Avant que votre ambassade vienne vous tirer de là, si elle daigne s’impliquer, vous subirez toutes les tortures morales possibles qui annihileront définitivement le charme de l’hospitalité malgache que vous aviez lu, auparavant, dans des encarts publicitaires.

Le grand Général Florens Rakotomahanina en personne, commandant de l'Etat-major Mixte Opérationnel Régional (Emmo-Reg) d'Analamanga, en plein "contrôle de routine" qui s'empressera de faire emporter deux cartons fermés sans aucune présence d'un huissier

Mais le pire vous attendra si des amis faisant partie de proches des dirigeants de la période transitoire viennent vous accueillir. Vous serez taxé de mercenaire venu perpétrer un coup d’état à l’encontre du vénéré président Rajaonarimampianina. Un « vendredi noir », car les samedis et mardis de la même couleur ont déjà été utilisés. Vous allez dire que je dramatise. A vous de voir étant donné que si l’immunité parlementaire ne veut plus rien dire à Madagascar, imaginez ce qui pourrait vous arriver à vous, simple étranger X. Je rappelle que, du temps de Didier Ratsiraka, au début des années 1980, j’ai fait l’objet d’une tracasserie comme pas possible.

C'est en ce lieu que j'ai été amené, au début des années 1980. De nos jours, c'est le siège du totalement inutile BIANCO (Bureau "indépendant" anti-corruption)

Au sortir d’un restaurant, j’ai été interpellé par des gars louches qui m’avaient amené à la « Piscine », à Ambohibao, le siège de la police politique, la DGID (Direction générale de l’investigation et de la documentation). Les murs ont rapporté ma conversation, avec des amis, comme étant « anti-révolutionnaire ». J’ai pu m’en sortir car même les officiers là-bas ont été étonnés de m’y voir. D’où l’importance de ne pas faire partie d’un parti politique et d’avoir des parents qui ne se sont jamais impliqués dans des histoires de politique politicienne.

Et c’est cet héritage que je lègue, à mon tour, à mes enfants et petits-enfants : nul besoin d’être au pouvoir, ou de vouloir y être, pour développer le pays. Pour en revenir au système qui prévaut actuellement à Madagascar, faites gaffe les gars ! Ce n’est pas vous qui attirerez des ennuis mais ce sont les ennuis qui viendront à vous. Une arme pourrait aussi subitement partie de vos bagages aussi… Et aucun recours possible, attention.


Moralité : vu, déjà le tarif des transports aériens qui coûte les yeux de la tête, en regard d’autres destinations ; vu que ce sont les personnes sensées faire appliquer la loi, qui la corrompent ; vu que même l’imprévisible peut devenir réalité : pour cette année 2015, évitez de venir à Madagascar. A priori, ce conseil est anti-patriotique mais n’allez pas dire après que vous n’avez pas été prévenus, avant d’atterrir en détention… préventive. Sans compter l’insécurité galopante, si l’on ne se réfère qu’à ce qui vient d’arriver à Befotaka dans le Sud (ICI).

Vous pourrez revenir l’année prochaine, lorsque tout rentrera dans l’ordre. Enfin, croisons les doigts. Pour les idiots des forums, qui se focalisent sur le montant d'un milliard (70.000 euros) du député, je rappelle que ce n'est pas le montant qui est mis en cause ici, mais la procédure, la démarche de ces éléments des forces de l'ordre semant le désordre total en corrompant les textes en vigueur.

Jeannot Ramambazafy – 12 juin 2015

*******************

LA LOI -TOTALEMENT INAPPLIQUEE DE NOS JOURS- SELON LA CONSTITUTION DE LA IVème REPUBLIQUE DE MADAGASCAR. A TITRE DE RAPPEL, NEANMOINS

 

Article 11.

Tout individu a droit à l'information. L'information sous toutes ses formes n'est soumise à aucune contrainte préalable, sauf celle portant atteinte à l'ordre public et aux bonnes mœurs.

La liberté d'information, quel que soit le support, est un droit. L'exercice de ce droit comporte des devoirs et des responsabilités, et est soumis à certaines formalités, conditions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires dans une société démocratique.

Toute forme de censure est interdite.

L'exercice de la profession de journaliste est organisé par la loi..

Article 12.

Tout ressortissant malagasy a le droit de quitter le territoire national et d'y rentrer dans les conditions fixées par loi.

Tout individu a le droit de circuler et de s'établir librement sur tout le territoire de la République dans le respect des droits d'autrui et des prescriptions de la loi.

Article 13.

Tout individu est assuré de l'inviolabilité de sa personne, de son domicile et du secret de sa correspondance.

Nulle perquisition ne peut avoir lieu qu'en vertu de la loi et sur ordre écrit de l'autorité judiciaire compétente, hormis le cas de flagrant délit.

Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi promulguée et publiée antérieurement à la commission de l'acte punissable.

Nul ne peut être puni deux fois pour le même fait.

La loi assure à tous le droit de se faire rendre justice et l'insuffisance des ressources ne saurait y faire obstacle.

L'État garantit la plénitude et l'inviolabilité des droits de la défense devant toutes les juridictions et à tous les stades de la procédure y compris celui de l'enquête préliminaire, au niveau de la police judiciaire ou du parquet.

Toute pression morale et/ou toute brutalité physique pour appréhender une personne ou la maintenir en détention sont interdites.

Tout prévenu ou accusé a droit à la présomption d'innocence jusqu'à ce que sa culpabilité soit établie par une décision de justice devenue définitive.

La détention préventive est une exception.

Article 73.

Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions.

Aucun député ne peut, pendant les sessions, être poursuivi et arrêté en matière criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit.

Aucun député ne peut, hors session, être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée, sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive.

Toute personne justifiant d'un intérêt peut saisir par écrit le bureau permanent de l'Assemblée nationale pour mettre en cause un député. Le bureau doit y apporter une réponse circonstanciée dans un délai de trois mois.

Mis à jour ( Vendredi, 12 Juin 2015 09:37 )  
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