Sûrement la future avenue Hery Rajaonarimampianina à Toliara...
Le parti Hvm au-dessus de la loi au nom d’Hery Rajaonarimampianina. Dès lors, et effectivement: La forteresse des tyrans est l'inertie du peuple. Par ailleurs, qu’est allé faire à Toliara le «Sefo Fokontany» de Tsiadana (route de l'université à Antananarivo), alors qu’il s’agissait d’assises provinciales et non nationales? Il est donc certain que d’autres «Sefo Fokontany» d’autres provinces ont été obligés d’y être présents, de peur d’être révoqués.
Il faut savoir qu’actuellement, à Madagascar, contre toute logique démocratique, ce sont les districts qui choisissent les chefs de quartier («Fokontany»). Exit les communes déjà prises de peur de ne pas se voir octroyer d’aides financières du pouvoir central. Ainsi donc, ce dimanche 18 juin 2017 est bel et bien devenu la fête des peurs…
Quoi qu’il en soit: Bonne Fête des Pères à tous les papas du monde entier!
Jeannot Ramambazafy – 18 juin 2017
Sans pragmatisme diplomatique et politique de la Communauté internationale, Madagascar subira encore une crise plus grave avant et après l'élection présidentielle de 2018. Et finalement, qui sera le Chef d’État crédible?
Faire attendre par les opposants et la population au nom de la dite démocratie, pour maintenir au pouvoir le Président de la République Hery Rajaonarimampianina, n'est pas une excuse valable.
La majorité de la population malgache est actuellement dans une situation lamentable, parce que, depuis sa fonction de ministre des finances (donc ça fait dix ans), les axes de mauvaises pratiques politiques du président par accident peuvent être énumérés succinctement comme suit:
- refus de démission malgré la non création de la Haute Cour de justice;
-interdiction de pétition citoyenne en vue de la mise en place de cette institution judiciaire;
- mise à l'écart des citoyens dans le contrôle des textes d'application des droits fondamentaux et l'élaboration des lois organiques, la démocratie représentative étant bafouée par une mentalité assujettie à l'argent roi;
- inexistence de droit public de l'économie et de droit public des affaires pour faire face à la mondialisation;
- aucun débat politique de fond sur la réforme des finances publiques (par exemple le rapport entre la politique budgétaire et l'équilibre de la balance des paiements) et sur l'établissement d'un système public de protection sociale;
- imprécision du système d'aide pour les districts, les régions, les communes, et pour les agriculteurs; absence de transparence sur la hausse des dépenses de l’État, sur les comptes d'affectation spéciale, sur les comptes spéciaux du trésor;
- pas un minimum de budget annexe pour l'agriculture; aucun consensus relatif à l'autonomie comptable et budgétaire de certains ministères et d'autres organismes (comme le ministère des postes et télécommunication);
- aucune volonté politique de transparence sur les recettes accidentelles en période de cyclones par exemple);
- pas de transparence sur la procédure de fonds de concours pour savoir clairement les sommes versées au pouvoir central par les régions districts et communes;
- pas d'aide aux paysans pour la régulation des marchés;
- pas d'ordre du jour annuel relatif à la négociation avec les syndicats pour débattre la politique salariale;
- aucune clause de sauvegarde, carence rendant inexistants les ajustements a postériori des salaires en cas d'inflation galopante;
- immobilisme politique ne voulant pas améliorer la démocratie parlementaire par la démocratie citoyenne, donc non dénonciation des artifices juridiques du parlementarisme représentatif se dissimulant dans un certain parlementarisme rationalisé maladroit et auréolé par un voile invisible;
- non conformité des lois organiques prises par voie d'ordonnance aux aspirations et aux priorités du peuple et surtout des coins de l'ile délaissés depuis des décennies;
- opacité des arrêtés de transfert et de virement de crédits;
- pression politique à la Cour des comptes;
- pas de pacte national de l'emploi;
- aucun contrôle rigoureux des décrets d'avance pris par le gouvernement et pas de transparence sur le régime juridique de ces décrets d'avance, sur les dépenses de l’État faites par le truchement des prélèvements sur le crédit global pour dépenses éventuelles;
- aucune vérification stricte des dépenses de l’État non inscrites malhonnêtement dans la loi de finances (par exemple les budgets dits extraordinaires);
- pas de compétence et de droit absolu de la cour des comptes de critiquer les conditions afférentes à la compensation et au transfert du budget annexe au budget général;
- aucun contrôle strict des comptes spéciaux du trésor par les parlementaires;
- aucune transparence sur le compte de commerce, sur le compte du règlement qui contient les opérations conclues avec les gouvernements étrangers, et sur la gestion des fonds d'approvisionnement, d'amortissement, de provision, etc.
Je ne peux pas tout mettre dans cet article, mais j'attire l'attention de mes compatriotes et de la Communauté internationale que les mauvaises manies politiques du pouvoir du Président Hery Rajaonarimampianina, responsable de l'extrême pauvreté à Madagascar, sont au nombre de deux cent cinquante deux au moins. Elles seront portées à la connaissance du public, si le président par hasard ne veut pas démissionner dans les prochaines semaines.
La patience et la tolérance ont le droit d'avoir des limites, parce que de telles omissions politiques de la part d'un Président de la République, de formation économiste et comptable, ne pourront en aucun cas être tolérées. De toute façon, un pouvoir qui truquera très probablement les résultats de l'élection, devra être dégagé de là par la population. Il ne faut plus attendre que les Malgaches deviennent des anthropophages pour désavouer un président embourbé dans l'insouciance, l'insensibilité, la voracité et la cupidité.
Évidemment, la Communauté internationale est mieux placée pour savoir que des coups d'état successifs, accompagnés d'élections qualifiées, à tort, d’être démocratiques, ont une grande responsabilité sur ce dénuement excessif de bon nombre de Malgaches. Cette minable situation a pour corollaire le pillage de divers tombeaux dans toute l'île, l'effritement des valeurs malgaches. Après 57 ans d'indépendance, certains compatriotes pensent malheureusement y gagner leur vie.
Certainement, les Malgaches sont dans l'indignation totale, mais celle-ci ne constitue ni le régime durable d'une politique ni celui d'une philosophie politique. En effet, on ne doit pas déconstruire entièrement l'indignation, sans rien en garder qui put nourrir la réflexion, et à désigner l'objectif même d'une amélioration du monde.
Presque les dirigeants des quatre républiques ont brillé par le déni des droits fondamentaux sous ses diverses formes (ancienne et nouvelle).
L'individualisme provoqué par l'acceptation et le parachutage aveugles de l'ultralibéralisme, fait voler en éclat le fihavanana malgache, une valeur morale de cohésion et de solidarité, chère aux ressortissants de l'ile.
Force est de constater que la disqualification de certains candidats et l'obligation de résidence dans le pays pendant au moins six mois avant l'élection présidentielle n'ont pas donné une amélioration de la gouvernance. D'ailleurs, nous n'avons plus le droit de raisonner au neuvième siècle, parce que la technologie moderne nous permet de connaître, toutes les secondes, les réalités dans le monde entier.
Plusieurs compatriotes pataugent dans cette situation de précarité du genre jamais-vu, car les candidats résidents permanents dans le pays, soit ignorent ce qui se cache derrière l'économie de marché imposée; soit ils épousent à l'aveuglette le capitalisme de connivence sans penser à revendiquer, au moins, un capitalisme social ou une économie sociale et solidaire de marché.
De plus :
- ils n'ont aucun réflexe politique de faire un effort de réflexion originale sur les synergies possibles entre la libéralisation des échanges et la garantie des droits fondamentaux;
- autant dire, ils n'ont aucune méthode judicieuse pour établir un lien entre la libéralisation des échanges et la protection des droits fondamentaux;
- leur mutisme se fait remarquer face à une remise en question intéressée de la construction pyramidale du droit autour du rôle central de L’État;
- alors même que l'Etat de droit dégénère en droit réseau; parallèlement, les dérives tyranniques du pouvoir vont de pair avec un retour d'une certaine forme de loi salique qui écarte les personnes talentueuses;
- sûrement, le jus cogens social n'est pas de leur goût;
- le patrimoine juridique de l'Humanité est maintes fois bafoué;
- le respect accidentel de clause de conditionnalité démocratique n'est lié qu'à de fausses raisons de diplomatie économique.
En outre, l'Histoire nous a appris que certains organismes donateurs ont mal choisi leur candidat à l'élection présidentielle, ou ils sont eux-mêmes corrupteurs de ce dernier. Dans cette dernière hypothèse, le virement de l'aide au développement au fond à objectif spécial est très éloquent.
Tout cela est pour rappeler à la Communauté internationale qu'une confiance teintée de myopie théorique, placée jusqu'ici dans une démarche descendante, est une des causes majeures des injustices paroxystiques dont sont victimes tant de Malgaches. Avant le prochain scrutin présidentiel, Madagascar a impérativement besoin d'un véritable débat démocratique pour pousser toutes les Forces vives de la Nation à élaborer un contrat civique avec le peuple. Il s'agit la d'une réflexion, venant s'engrener sur la réalité des motivations de l'agir politique. Sinon le pays sombrera dans une crise à effets dévastateurs aux plans politique, économique, social. En tout cas, le temps de la force civilisatrice de l'hypocrisie entretenue habilement par des mains invisibles, est révolu.
Je ne veux pas désigner ici le nom du futur candidat crédible à la prochaine élection présidentielle, mais je tiens à rappeler aux citoyens malgaches les propos respectifs de Nicolas Machiavel et d’Étienne de La Boétie: La forteresse des tyrans est l'inertie du peuple; ils sont puissants parce que nous nous mettons à genoux.
Nos concitoyens doivent se souvenir de Monsieur Bemalilo qui avait failli être éventré par les cornes d'un taureau furieux et qui, depuis, se méfie de tout animal cornu (à prendre bien sûr au sens figuré). A la limite, n'hésitez pas à mettre en exergue qu'être non affairiste et non marchand ne sont pas synonymes d'inutiles.
Bref, il sera du devoir des électeurs et de la Communauté internationale de bien voir un candidat animé par une bonne volonté politique de repenser le développement adéquat aux réalités du pays et d'assurer la stabilité de ce dernier bénéfique pour les investisseurs nationaux et étrangers.
J'espère que la Communauté internationale reconnaît volontiers que le cosmopolitisme contemporain est présent dans l'orbite des théorisations de la justice globale. Autrement dit, elle aura un choix bien délibéré et éclairé, qui est celui du pragmatisme diplomatique et politique; l'irréaliste critère de Bon Élève des années 1980- 1990 ayant échoué dans tous les pays pauvres. Donc, vive le gagnant-gagnant.
Louis de Mon Désir Razafisambatra
17 juin 2017