Le 12 février 2009, sur la place du 13 mai, Andry Rajoelina a fait des révélations qui alourdissent le déjà lourd passif de Marc Ravalomanana. Après avoir les mains rouges de sang, il est devenu un corrupteur de haut vol. S’il faut encore des preuves et des noms, ils seront révélés si cela s'avère utile et nécessaire.
« (…) Il y a des gens qui utilisent tous les moyens matériels et financiers pour tenter de rester à leur poste éternellement. Nous sommes tous témoins, ici, qu’il n’y a aucun argent à distribuer à tous les gens qui viennent sur cette place du 13 mai. C’est l’amour qui les pousse à venir. Ces gens profitent de la pauvreté des Malgaches. Malgaches qu’ils ont appauvris à dessein. Ils ont déclaré un développement rapide et durable pour Madagascar. Or, les réalités vraies sont la pauvreté rapide et durable qui mine la majorité des Malgaches actuellement. Ils disent que vous n’êtes pas le « vahoaka » (population). Mais ce combat se fait dans tout Madagascar car l’amour ne s’achètera jamais avec de l’argent. Hier, ce qui s’est passé, me fait rappeler ce qui s’est passé lors de la campagne électorale pour les municipales. Que s’était-il passé dans les deux cas ? Des gens ont été transportés par camions, par minibus. Hier, à Mahamasina, des centaines de gens ont reçu de l’argent pour y venir. Je ne leur jette pas la première pierre car ils font partie de ceux qui vivent au jour le jour, cherchant leur pitance sans penser au lendemain. Prenez cet argent car je sais que si votre présence a été physique, votre cœur bat à l’unisson avec le peuple malgache. Lors de la campagne électorale pour les municipales (Ndlr : décembre 2007), des gens ont été transportés de Manjakandriana, d’Ambatolampy, de Tanjombato, même des gens de « fokontany » (quartiers) divers. Hier mercredi, nous avons tous entendu à la radio le témoignage de nombreuses personnes qui ont été dupées. Car, jusqu’à présent, ils n’ont reçu que 1.000 ariary sur les 15.000 ariary promis au départ. Jusqu’à quand cette tromperie sur le petit peuple va-t-il durer ? Heureusement que la majorité des Malgaches sont conscients et refusent de se compromettre dans ce genre de corruption morbide, avilissante pour leurs auteurs même. Nous ne serons jamais corruptibles et corrompus par l’argent.
« Ici, j’ai une vérité à vous révéler, et je m’en excuse auprès de ma famille qui fait toujours l’objet d’un terrorisme inacceptable. Mais j’ai le devoir d’en informer le peuple malgache tout entier. Acceptez-vous que je vous révèle cette vérité ? La vérité est la suivante : des émissaires du président de la république ont été envoyés auprès des membres de ma famille… Je vous serai grée de garder le silence pour écouter ce qui suit. Gardons notre calme : des émissaires du président de la république ont dont été envoyés auprès des membres de ma famille. Ils leur ont dit : vous parents, vous sœurs d’Andry Rajoelina, dites-lui de partir, de s’enfuir du pays… Restons calme, cela s’est passé hier (Ndrl : mardi 10 février 2009) et restera gravé dans l’histoire. Dites-lui de partir car nous devons organiser le sommet de l’Union africaine au mois de juillet prochain ».
Cette information, il faut la faire parvenir à l’ivoirien Amara Essy, champion des missions loupées et actuel émissaire de l'Union africaine. Il faut se rappeler que, lors des évènements de 2002, il était à Madagascar pour une tentative d’aller vers un second tour. Peine perdue, malgré les accords dits de Dakar I et II. Ce vendredi 13 février 2009 (date dangereuse pour les superstitieux), il s’est retrouvé, au palais d’Iavoloha, face à ce candidat du « Premier tour dia vita » ! Il avait alors déclaré à la presse qu’il était là pour que le sommet de l’Union africaine se tienne bien à Madagascar, en juillet prochain et que le reste n’était qu’une affaire malgacho-malgache. Amara Essy va-t-il réussir sa mission, cette fois-ci ?
Revenons aux déclarations d’Andry Rajoelina
« Restons calme que je puisse vous expliquer clairement la suite, car nous avons, à présent, une vision nouvelle des choses. Lorsque ces émissaires sont venus auprès des membres de ma famille, ils ont déclaré qu’il y avait une somme de 10 milliards (anciens francs) pour vous, sa famille, et que veut en plus Andry Rajoelina ? Mais il serait préférable qu’il s’en aille ainsi nous ne le persécuterons pas. Les membres de ma famille, qui connaissent très bien mon caractère -ma mère qui m’a mis au monde, mon père qui m’a éduqué et mes sœurs qui sait comment je réagis-, leur ont répondu : tel que nous connaissons Andry, il s’est engagé dans ce combat pour la patrie et non pour une question d’argent. Les émissaires ont alors rétorqué : nous allons tout faire pour l’appréhender et vous ne saurez plus jamais s’il est mort ou en vie car vous ne le reverrez jamais. Faites-lui passer le message. Cette démarché basse et vile traduit une habitude de ce régime d’acheter, de corrompre les gens, et constitue une grave entrave au développement même du pays. Mais Andry Rajoelina ne sera jamais achetable et poursuivra cette lutte avec vous jusqu’au bout ! Aujourd’hui, j’ai été avisé qu’un tireur d’élite serait posté dans le restaurant Papangoo, là en face, pour me viser. Mais pas de panique, l’endroit a été vidé de toute présence et les fenêtres ont été fermées. Toutes ces menaces, ces actes de terrorisme et de corruption, bien au contraire, confortent ma volonté d’être présent, ici, parmi vous. Le peuple malgache n’est pas corruptible ! Certes, il a faim et c’est pourquoi nous devons trouver une solution à ce problème social. Ce matin, avant de quitter le pays, l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Haïlé Menkérios, est venu à mon domicile, me dire au revoir. Il a alors déclaré : Madagascar a l’avantage d’avoir un patriote jeune qui aime vraiment son pays ».
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« Mes derniers mots, aujourd’hui peuple malgache, sont les suivants : faire assassiner des Malgaches par des Malgaches ne sera jamais acceptable et accepté. Tous les coupables seront traduits en justice. Tôt ou tard. Enfin, ce matin lorsque le secrétaire d’Etat, Alain Joyandet et les membres de la COI sont venus me voir, ils m’ont demandé : Monsieur le président, quelle solution immédiate proposez-vous pour Madagascar ? Je leur ai répondu : le grand problème actuel est le monopole d’une seule société sur l’importation des produits de première nécessité, plus précisément. Aussi, nous comptons mettre très vite en place un système qui permet à tous les opérateurs économiques –malgaches et étrangers- d’entrer dans une concurrence saine. Tous a droit à sa part de soleil dans ce domaine. Cela entrainera une baisse indéniable des prix pour les consommateurs à Madagascar. Mesdames et Messieurs, c’est tout ce que je peux vous révéler car je suis tout de même lié au secret de certaines confidentialités. Je vous remercie de votre attention ».
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