« Toute l'eau des océans ne suffirait pas à éteindre le feu de l'Amour. Et toute l'eau des fleuves serait incapable de le noyer. Imaginons quelqu'un qui offrirait tous ses biens pour acheter l'amour : il ne manquerait pas de recueillir le mépris » (Cantiques des Cantiques : 8 : 7)
HJRA Antananarivo : formidable élan de solidarité spontané !
Ce dimanche 8 février 2009, l’hôpital Joseph Ravohangy Andrianavalona a été le théâtre d’un évènement exceptionnel. Un reportage de Jeannot Ramambazafy.
Parce que le régime Ravalomanana a toujours le bras long, jusqu’à pouvoir bloquer le site madagate et la boîte mail personnelle de l'auteur de ce reportage. Mais les informations passeront !
Des scouts, dès l’entrée. Ils vont faire plus qu’une B.A.
Des jeunes de la communauté française à Madagascar
Arrivé dès 9h du matin, je constate une effervescence inhabituelle une fois le portail d’entrée franchi. Que se passe-t-il ? Il s’agissait de personnes, toutes catégories sociales et nationalités confondues, venues donner leur sang aux centaines de victimes de la tuerie du 7 février 2009 ; Et c’est là aussi qu’a pu être recueillis des chiffres officiels, auprès du mouvement léonin local (Antananarivo Analamanga et Antananarivo Manjakamiadana) qui mérite son slogan : We serve ». Mais le GMUR, une Ong médical d’urgence, créée par la communauté indo-pakistanaise n’est pas en reste.
Mme Bakoly Rakotomalala du Lion’s Club Analamanga, au micro de notre confrère Mathias de Rfo Réunion
M. Hossanaly Michel, premier responsable de l’Ong GMUR
Deux membres du Lion’s Club Antananarivo Manjakamiadana…
Deux membres de l’Ong GMUR
Concernant d’abord les chiffres, il y a eu 150 blessés graves par balles ; 40 morts et plus de 100 blessés « légers ». Il ne s’agit que de l’HJRA car il y a eu aussi des victimes transportées à l’hôpital militaire (HOMI) de Soavinandriana et l’hôpital Joseph Raseta de Befelatà nana. Par ailleurs, une visite à la morgue s’était imposée. L’horreur ! C’est en ces moments-là que le métier de journaliste est assez « délicat ». Aussi, si certaines photos choqueront, il s’agit de la vérité nue : Marc Ravalomanana a les mains tâchées du sang de ses compatriotes, par commandos mercenaires importés. Combien de temps résistera-t-il et quelles seront les prochaines victimes de cette lutte pour les libertés, toutes les libertés ?
Enfin, je n’ai pas l’habitude de me plaindre mais les menaces à mon encontre se font de plus en plus persistantes. Si jamais il m’arrive quoi que ce soit, le principal responsable sera l’ensemble de tout ce régime Tim. Mot que plus personne n’ose prononcer à Antananarivo. Aux dernières nouvelles, Marc Ravalomanana serait du côté de Belo-sur-mer, à proximité de Morondava (sud-ouest de Madagascar). Comme les frontières malgaches sont des passoires et comme dans les films de commandos, il est certain que les assassins ont du quitter la Grande île via un bateau. Bailleurs de fonds, pays « amis » : c’est le temps pour vous de vous manifester. Sinon, combien de morts vous faut-il pour condamner ces crimes contre l’humanité, quels qu’en soient les motifs ? Marc Ravalomanana veut des informations vraies ? Il les aura. Et qu’il n’aille pas se vanter d’avoir mobiliser ces braves gens. Ceux-ci sont venus spontanément, dans la logique du « Fihavanana », la solidarité bien malgache. Fait à noter : il n’y a pratiquement pas eu de membres de la communauté chinoise. Etrange…
Notre consoeur Laurence de Rfo réunion qui va interviewer la jolie dame du Lion’s Club
L’endroit où se situe la morgue est souligné en rouge, à droite. Attention, les photos qui suivent vont vous choquer !
Mme Michèle Ratsivalaka, au centre, actuelle dirigeante de la Commune urbaine d’Antananarivo qui organise une veillée funèbre au stade couvert de Mahamasina
En jaune, le Général Ferdinand Razakarimanana, ancien chef de la province d’Antananarivo
Famille qui a été spoliée de leurs terres et qui ont perdu un proche ce samedi 7 février 2009
La communauté indo-pakistanaise a offert des tissus pour les linceuls (« lamba mena »). Aucune trace des Chinois…
Ils ont même offert des cercueils
On peut, certes, tuer tous ces gens. Mais personne ne pourra jamais tuer un idéal !
Un reportage de : Jeannot Ramambazafy, journaliste (Dimanche 8 février 2009)