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Madagascar - HAT : 4 ministères ont investis par la HAT !

 

Madagascar - HAT : 4 ministères ont investis par la HAT ! C’est fait ! Rien ne pourra jamais arrêter ni stopper une lutte populaire légitime, dans l’espace et dans le temps. Mëme si Marc Ravalomanana fait comme si de rien n’était. Car, comme le stipule la première phrase de la Constitution malgache : le peuple est souverain et a droit de retirer les pouvoirs à un dirigeant qui a failli à son devoir de le rendre plus heureux au fil du temps.

 

Mais avant de vous relater cette prise de 4 ministères par la Haute Autorité de la Transition ou HAT, et par respect de la chronologie de cette tranche de l’histoire des luttes pour les libertés à Madagascar, je vous emmène dans un flash back pour comprendre que le dictateur n’entend pas lâcher le morceau facilement. Il utilisera toutes les dernières « cartouches » en sa possession.

 

 

Andry Rajoelina, place du 13 mai, le 19 février 2009

 

Le Président de la Haute Autorité de la Transition (HAT) a réitéré ce qu’il avait déjà dit la veille à la TV Viva, mais avec plus de détails :

 

 

Andry Rajoelina sur le plateau de Viva Tv, le 18 février 2009

 

« On dit que l’armée malgache est l’armée du peuple. Cela qui signifie qu’elle a le devoir de protéger le peuple et ses biens et non pas les biens et la vie d’une seule personne. Aussi, je lui lance un appel car il est assez étrange de constater ce qui se passe actuellement à Madagascar. En effet, nous l’avons constaté de visu sur de nombreuses chaines télévisées locales, ce sont à présent des miliciens lourdement armés (fusils et grenades) qui sont utilisés pour défendre les ministères. Peut-on accepter l’existence même de cette milice dans le pays ? Il n’est inacceptable que des miliciens soient autorisés à tirer sur la foule. Aussi, policiers, gendarmes et militaires de l’Emmo/nat, ce n’est pas le peuple qu’il faut stopper devant les ministères mais ce sont ces miliciens qu’il faut arrêter et désarmer le plus vite possible. Le cas échéant, vous serez jugés comme complices de ces membres de gouvernement qui sont devenus minoritaires et qui sont détestés par le peuple. Vous serez jugés complice de M. Marc Ravalomanana.

 

 

Lianah Erisoa, journaliste animatrice de Viva Télévision

 

Il est donc important de mettre ces miliciens en état de nuire afin que les ministres de la transition puissent se mettre au travail dans leur ministère respectif. Il est de notoriété public que les ministres du gouvernement Rabemananjara ont déserté les lieux. Ne vaut-il pas mieux laisser les ministres de la transition travailler dans le département qui leur a été dévolu ? SI, aujourd’hui, vous ne réussissez pas à appréhender un seul de ces miliciens, que vous ne prenez pas vos responsabilités, le peuple vous rendra responsables de tous les troubles qui risqueront de survenir à compter d’aujourd’hui. Car depuis avant-hier, nous vus avons prévenu que les ministères sont bourrés de miliciens qui ont des bidons d’essence, des grenades. Il est prévu qu’aujourd’hui, lorsque les ministres entreront dans les ministères, ces miliciens incendieront et feront tout sauter. Mais la connaissance de ce danger n’entamera en rien la volonté des ministres de la transition pour sauver Madagascar.

 

 

Le plateau de Viva Tv

 

Par ailleurs, Hier, à 2h du matin, un appel téléphonique m’a ait état de quelque chose qui était en train de se tramer. Cette personne est ensuite venue me voir pour m’apporter les documents que j’ai dans la main -qui seront distribués aux journalistes tout à l’heure. Avant de vous en dévoiler le contenu, je tiens à remercier des fonctionnaires de ministères et aussi de la présidence -à Ambohitsorohitra et à Iavoloha- qui se sentent ligotés, qui ont peur mais qui ont déjà choisi leur camp en m’apportant ces documents accablants. Je vous en lis un, en date du 18 février 2009 et émanant du directeur administratif et financier de la présidence de la république. Il s’agit d’une lettre portant le numéro 44/9/PRM/SGTP/DAF/ASP. Voici le contenu de cette lettre : « La présidence de la république vous prie de bien vouloir faire autoriser l’enlèvement immédiat pour 143 colis de 3.366 kilos selon FPA 131 88 42 10 82 en provenance de Shangaï, Chine. Cette marchandise servira de consommation interne, par conséquent ne sera pas vendue. La régularisation du dossier se fera ultérieurement. Ces colis, de 5t et plus de 6t en fait, contenaient des armes en très grande quantité. Pour quoi faire en ce moment de crise que traverse Madagascar ? Il est indéniable que ce régime aux abois est fermement décidé à faire parler la poudre pour casser ce combat pour les libertés d’un peuple aux mains nues. Aussi, je lance encore un appel à tous les officiers supérieurs qui ont été convoqués par Marc Ravalomanana à Iavoloha, pour qu’ils s’en retournent au sein du peuple d’où ils viennent et qu’ils confisquent ces armes importées de manière peu orthodoxe. Pour qu’elles ne soient pas utilisées pour encore tuer le peuple malgache. Depuis, plusieurs 4X4 sont allés récupérer ces colis à l’aéroport d’Ivato, hier. Il y a des témoins à profusion. La plupart de ces 4X4 ont été munis de plaques vertes (plaques diplomatiques) et escortés par des éléments armés jusque dans la ville d’Antananarivo qui est, par conséquent, inondée de 11 tonnes d’armes de guerre. En fait donc, ce régime entend utiliser tous les moyens les plus inhumains pour rester au pouvoir. A propos du fait que les journalistes se sont sentis écartés, hier, c’est pour une question de sécurité pour eux et pour une question de stratégie pour éviter les rumeurs et les frayeurs. Car, en fait, l’Emmo/nat n’a posé aucun problème à nous faire entrer. Cependant, ils nous avertis, en aparté donc, qu’il y avait des éléments cachés dans ces ministères. Il faudra donc rester vigilant dans la prise des ministères tout à l’heure.».

 

Personnellement, j’ai reçu un appel expliquant la sortie de ces colis dangereux. Le premier responsable à Ivato ayant été absent, les hommes chargés de l’enlèvement ont contraint sous les armes de militaires, un autre second responsable à signer le bon de sortie. Ce dernier, à présent, est harcelé de toutes parts et a peur pour lui-même et sa famille. Il est prêt à témoigner.

 

REUSSITE DE LA PRISE DE QUATRE MINISTERES

 

 

On dirait des soldats américains lors du débarquement en Normandie

 

Le peuple conscient en a marre de la dictature et des menteurs. Ravalomanana : dehors !

 

 

Nouveauté du jour : les épouses de militaires et de policiers étaient en première ligne, pour lutter pour la démocratie. D’où, sûrement, le refus de tirer dans le tas…

 

Malgré un dispositif imposant, la foule avance pouce par pouce

 

 

Nadine Ramaroson a mobilisé un camion tout entier pour assouvir la soif de ce peuple

 

 

Le personnel du ministère des Finances brandissant leur banderole (à droite)

 

 

Pourparlers entre le commandant en chef de l’Emmo/nat et le ministre des Postes et Télécommunications, Augustin Andriamanoro

 

 

Pourparlers entre Talbot Antonin (à gauche), directeur général de la police nommé par Ravalomanana, et le ministre de la Sécurité intérieur de la HAT

 

La joie de Benja, frère d’Herizo Razafimahaleo, ministre des Finances de la HAT

 

L’appel du président de la HAT a-t-il été entendu ? Toujours est-il que dès 17h (heure locale), ce jeudi 19 février 2009, quatre ministères sis à Anosy Ampefiloha, celui de la sécurité intérieure, celui de l’Intérieur, celui de l’Education nationale et celui de l’Aménagement du territoire, ont pu être ouverts en présence de huissiers de justice. Cela, sans aucune effusion de sang. Les ministres du gouvernement de transition ont pu pénétrer dans leur bureau. Il était 18h30 lorsque ces prises de ministères se sont arrêtées. Elles se poursuivront le vendredi 20 février 2009. En attendant, des comités de vigilance de citoyens (« Andrimasom-pokonolona ») ont été établis pour garder ces ministères. Ainsi donc, Ravalomanana est désavoué une fois de plus. Mais il faut s’attendre à un ultime sursaut puisqu’il a beaucoup à perdre. En tout cas, pour la révolution orange, une bataille a été gagnée mais la guerre n’est guère terminée… A Toamasina, par exemple, des journalistes de TvPlus ont été molestés et blessés par les forces de l’ordre.

 

 

Le premier ministère a avoir été investi est celui, très stratégique, de la Sécurité intérieure. Ici, Organès Rakotomihantaharizaka assis dans le fauteuil ministériel
AU PALAIS D’ETAT D’IAVOLOHA, LE MEME JOUR

 

 

Le nouveau ministre de l’Intérieur, Rabenja Sehenoarisoa, nommé par Marc Ravalomanana, « noho ny fahamehana », ce même 19 février 2009. Il remplace le ministre Gervais R., récemment nommé, qui s’est déclaré « malade »…

 

Enfin, grande première dans le monde des médias à Madagascar : la Rnm (radio nationale malgache), dans son Journal parlé de 19h, a (enfin) parlé de cette prise de ministères. Sentant le basculement, Marc Ravalomanana a vite fait de nommer un nouveau ministre de l’Intérieur, comme si de rien n’était. Il s’agit de la seconde nomination au pied levé, en dix jours, après la démission de la ministre de la Défense. Ce jour-là aussi, tout le microcosme Tim (parlementaires surtout, ce qui est interdit par la constitution, quoi qu’ait dit Stanislas ce député qui a osé déclarer n’être pas né en 1972, donc ignorant l’histoire de son propre pays comme Ravalomanana qui avait déclaré n’être pas né en 1947) a défilé au palais d’Iavoloha. Il y a eu aussi les 4 chefs du Ffkm et la Troïka de la Sadc. Certains parlementaires Tim, dont encore Harinaivo Andrianantoandro qui avait parlé de « récréation » au début du mouvement, ont osé dire que le mouvement ne concernait que la ville d’Antananarivo. Pour ces menteurs impénitents, se battant pour une cause perdue, plus hypocrites que diplomates et piètres communicateurs, voici deux preuves visuelles irréfutables :

 

 

A Fianarantsoa, les forces de l’ordre battent des combattants de la liberté, lors d’un meeting, le 18 février

 

 

A Toamasina, voulant couvrir la manifestation orange, ce journaliste de TvPlus a été passé à tabac

 

Où allons-nous à ce rythme et au bout du compte ? Assurément vers un régime de transition sous le couvert d’une convention style Panorama 1991. Seulement, les termes devront être plus stricts et il faudra faire attention au(x) troisième(s) larron(s). Etablir cela, ce n’est pas de la tarte. En tout cas, si le dossier Madagascar, aux institutions de Bretton Woods, a été mis en suspens, les bailleurs de fonds financent les pourparlers qui se font actuellement en coulisse. Quoi qu’il en soit, il ne devra y avoir aucune immunité pour la tuerie du 7 février 2009. Les Malgaches en ont assez depuis la tuerie du 10 août 1991 où les responsables sont toujours libres comme l’air. Et le bout du tunnel est le suivant : Marc Ravalomanana, le problème de ce pays, doit partir. Où ? Déjà les rumeurs indiquent que sa famille est déjà au Canada. C’est fou ce qu’on raconte, hein ?

 

Jeannot Ramambazafy - Journaliste
 
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