Troisième rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Le Ffkm a demandé qu’aucune déclaration ne devait plus être faite par aucun des deux protagonistes.
C’est toujours au toujours à l’hôtel « Le HIntsy » d’Ambohimananmobla qu’ a eu lieu la troisième rencontre entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, ce mardi 24 février 2009. Dérouelement.
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C’est vers 15h moins le quart qu’Andry Rajoelina a pénétré dans l’enceinte de l’hôtel, suivi un quart d’heure plus tard par le cortège imposant de Marc Ravalomanana. Après une heure de rencontre complètement à huis clos. Les véhicules ayant amené les membres de la délégation d’Andry Rajoelina, le général Désire Ramakavelo et Ny Hasina Andriamanjato, sont sorties de l’enceinte vers 16h. Un quart d’heure plus tard, ce fut le tour des véhicules d’Ivohasina Razafimahefa, Me Jacques Sylla et Noël Rakotondramboa, membres de la délégation de Marc Ravalomanana, de faire de même.
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Mgr Odon Razanakolona
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Aux alentours de 17h, les membres du Ffkm ont effectué un point de presse en plein air, par la voix de son président, Mgr Odon Razanakolona : « La rencontre de ce jour s’est effectuée dans une atmosphère d’harmonie. Les deux parties se sont enfin penchées sérieusement sur les vrais problèmes. Messieurs Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se sont mis d’accord pour que les détails de la rencontre et des rencontres futures ne devront plus être dévoilés à la presse. Le Ffkm se chargera de faire des déclarations à la presse, à l’issue de chaque rencontre. Tout ce que je peux dire, pour cette troisième rencontre, c’est qu’aucune résolution n’ayant été prise ce jour, une autre rencontre aura lieu demain (mercredi 25 février 2009) ». Ainsi, c’est un silence radio qui s’est installé autour de ces face-à -face au sommet, contrairement au second où, à l’issue de la rencontre, les deux protagonistes avaient fait des déclarations à la presse. Ce que l’on peut dire c’est que ce silence radio aurait été imposé par le Ffkm qui n’a pas du tout apprécié les révélations d’Andry Rajoelina, la veille sur Viva radio et télévision.
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Jean Eric Rakotoarisoa
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Mais cela n’a pas empêché quelques personnalités à donner leur point de vue. Ainsi, d’abord, de Jean Eric Rakotoarisoa, vice-président de l’université d’Ankatso et spécialiste en droit constitutionnel :
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« Nous avons un certain nombre de schémas de sortie de crise qui circulent depuis deux semaines et la plupart vont vers la mis en place d’un régime de transition vers la IVè république. On parle de plus en plus d’un schéma de type Convention du 31 octobre 1991. C’est-à -dire qu’on adopterait, à peu près, les mêmes solutions pour la sortie de crise de 1991. Mais il faut que les différentes parties soient convaincues de cette nécessité là . Je pense, personnellement, que c’est le meilleur moyen de sortir de cette crise politique. Mais je pense aussi qu’il faudrait élargir la négociation, ne pas se limiter aux deux protagonistes, élargir donc la négociation, dans une deuxième phase, à toutes les entités, notamment les différentes régions du pays. Parce qu’il y a un sentiment d’exclusion de la part des gens qui habitent les régions côtières ».
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Le journaliste Heninkaja Rakotomanantsoa
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Ensuite, ce fut au tour d’Augustin Andriamananoro, porte-parole du gouvernement de la HAT de donner son point de vue sur Viva Télévision, sur le plateau du journaliste Hekinkaja Rakotomanantsoa. Extraits, en attendant la traduction intégrale de ce premier baptême de feu en public de M. Andriamananoro.
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« Andry Rajoelina est un président qui a un profond respect de la parole donnée et suivra à la lettre les consignes des « ray aman-dreny du Ffkm. Mais cela ne peut empêcher ses propres collaborateurs, les compagnons de combat et les spécialistes de donner leur avis. J’informe en passant, que, cet après-midi, le couple Mialy et Andry Rajoelina a rendu une visite des victimes de la tuerie du 7 février 2009, à l’hôpital HJRA. Il a apporté son soutien moral, matériel et financier aux quelque 40 blessés qui y suivent des soins, dont un homme a qui on a du couper la jambe droite. Pour en revenir à la rencontre, je dirai que le silence etst d’or. Il y a un temps pour se taire, un temps pour parler. Dans ce contexte, nous pouvons, vous pouvez apprécier la sagesse d’Andry Rajoelina que nous avons, vous avez choisi pour diriger cette lutte. Son respect de la parole donné, ici, repose aussi sur l’avis de la population malgache qui a accepté son silence. Cela reflète le type de démocratie que nous avons l’intention d’instaurer, à partir du gouvernement de transition. Cependant, il faut demeurer constamment vigilant. Pas seulement ici à Antananarivo mais à travers tout Madagascar. Car trop de rumeurs circulent, trop de mensonges sont semés partout, les pièges, les tueries. Ce sont les premiers ennemis que nous devons combattre. Par ailleurs, ceux qui prétendent diriger ce pays devront avoir la maturité politique pour comprendre qu’il s’agit d’ennemis communs à tous les Malgaches sans exclusive. Quelles que soient leur conviction politique. Que nous devons combattre main dans la main ».
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Jeannot Ramambazafy - Journaliste