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Madagascar : Entraide catholique et armes de guerres chinoises


Mgr Odon Razanakolona, archevêque d’Antananarivo, est le successeur de Mgr Gaëtan Razafindratandra parti à la retraite. Le général Marcel Ranjeva est un fervent catholique et sait toujours où va le vent… des changements

Haïlé Menkerios et Ban-Ki-moon, l’émissaire et le Sg de l’Onu

Depuis plus d’un mois, finis les tam-tam lorsqu’un membre du gouvernement du général Charles Rabemananjara fait un déplacement au nom du Map. Et tant pis pour la presse locale qui est lésée dans son devoir d’informer, et pour la population malgache brimée, dès lors, dans son droit fondamental à l’information. Mais la venue de l'émissaire de l'Onu, Haile Menkerios, peut s’expliquer par ce que j’appellerai l’entr’aide catholique dans ses œuvres. Quelle est donc la version officielle venue d’ailleurs, d’abord ?

20 minutes dans un salon de l’aéroport de Johannesbourg

JOHANNESBOURG — L'émissaire de l'Onu Haile Menkerios, qui accompagnait le Secrétaire général Ban Ki-moon dans sa tournée africaine, a été dépêché à Madagascar de manière impromptue jeudi. Deux ministres du gouvernement malgache sont venus réclamer leur aide aux responsables onusiens, alors qu'ils s'apprêtaient à quitter l'Afrique du Sud pour la Tanzanie. Le chef de la diplomatie malgache Marcel Ranjeva et son collègue de l'Economie, Ivohasina Razafimahefa, ont rencontré Ban Ki-moon pendant environ 20 minutes, jeudi [26 février 2009], dans un des salons VIP de l'aéroport. Une rencontre organisée la veille par téléphone avec l'Ethiopien Haile Menkerios, secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques, et émissaire de l'Onu dans la crise malgache. Juste avant de partir pour la Grande Ile, Menkerios a précisé s'attendre à y passer au moins une semaine. « Antananarivo veut également voir revenir dans le jeu les médiateurs des églises, qui ont jeté l'éponge à cause du blocage de la situation », a-t-il ajouté. (Source : Presse canadienne)

 

 

Mgr Odon Marie Arsène Razanakolona, successeur du Cardinal Gaëtan Razafindratandra (à gauche, coiffé d’un chapeau), depuis décembre 2005.

 

  • Entraide catholique

     

En réalité, ce n’est QUE le président du Ffkm, Mgr Odon Razanakolona, catholique romain qui s’est mis en retrait, estimant que les rencontres Ravalomanana/Rajoelina prenaient une tournure de face-à-face inutiles et stériles et aboutiraient à un massacre sans précédent « avec l’importation en masse d’armes de guerre » (déclarations entendues sur Rfi, ce vendredi 27 février 2009). Il a, cependant, fait appel à l’Onu pour venir servir de médiateur. Son message n’est donc pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Et, pour une fois, celle d’une personne qu’il faut à la place qu’il faut. Qui est le général Marcel Ranjeva ?

 

 

 

Ban-Ki-moon, Marcel Ranjeva et Ivohasina Razafimahefa

Né en 1944, Marcel Ranjeva est un Saint-Cyrien de la promotion 1965-1967 « Lieutenant-colonel Driant ». Il a été élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'honneur française le 15 juin 2006. De 1996 à 2002, il a été l’inamovible ministre de la Défense du président Didier Ratsiraka. Sentant le vent du changement tourner, il va se mettre au service du candidat Marc Ravalomanana, précisément au moment de la crise post-électorale de 2002. Depuis mai 2002, il est resté ministre, inamovile encore, du régime Ravalomanana. Actuellement il s’occupe des Affaires étrangères après Lila Ratsifandrihamanana nommée ailleurs… Il fait partie de la famille des grands nobles descendants de la royauté merina (« Andriana »). Aura-t-il suffisamment de nez cette fois-ci ?

 

Me Jacques Sylla, le fidèle entre les fidèles, devenu avocat du diable et rapporteur de la maison : « M. le président, ne venez pas, il y a des tas de gens là-bas ! ». Ce n’est pas très catholique pour un catholique baptisé

En fait, les gens en question étaient tout simplement les ministres de la Haute Autorité de la Transition et l’équipe de la Commune urbaine d’Antananarivo dirigée par Michèle Ratsivalaka. Mais de quoi ces dignitaires de ce régime Ravalomanana ont-ils peur réellement ? Du patron ou de leur propre conscience ?

Toutes les personnes citées, jusque-là, ont un point commun. Ce sont tous des catholiques pratiquant. Sauf Marc Ravalomanana, également inconnu de la noblesse antananarivienne. Sont aussi catholiques, ses deux prédécesseurs, le Professeur Zafy Albert et l’amiral Didier Ratsiraka. Lorsque l’on sait que les catholiques constituent une large frange des 40% de chrétiens qui se répartissent à travers 4 grandes églises, Ravalomanana, vice-président de la Fjkm (église protestante réformée) -acquise à sa cause perdue- n’a aucun intérêt de se les mettre à dos. Bien que, par rapport au Cardinal Gaëtan Razafindratandra qu’il a beaucoup chouchouté, il ne porte pas Mgr Odon Razanakolona en bonne odeur de sainteté. Mais il doit composer. Quel a donc été le « Deal » passé ? Car il y en a un, c’est certain. Et encore heureux que Me Jacques Sylla, devenu son chef de la sécurité (lire l’article l’Onu roule pour la transition, par ailleurs), soit aussi un fervent catholique. C’est cela que je nomme entraide catholique. Cependant, Andry Rajoelina, le jeune homme à abattre, lui, est également catholique. Et c’est comme çà que commencent les guerres de religion…

 

 

Praiministra Rainilaiarivony

 

Lors de la première guerre franco-malgache (1883-1885), les missionnaires jésuites français sont expulsés et de nombreux catholiques passent à la « religion de la reine », le protestantisme. Mais ils redeviendront catholiques après la guerre. Durant la seconde guerre (1894-1896), l’animisme est de retour (l’idole « Ikelimalaza » est la plus connue. Ce mot signifie littéralement petite mais célèbre), aussi bien chez les catholiques que chez les protestants. Ce mouvement deviendra insurrectionnel au début du protectorat français. Mais le catholicisme s'est ancré profondément dans la société de Tananarive (bourgeoisie, noblesse) : le procès en canonisation de Victoire Rasoamanarivo, bru du dernier Premier ministre malgache (« Praiministra »), Rainilaiarivony, l’a démontré.

  • Armes de guerre et permis de tuer

     

    Au centre, le vice-amiral Mamy Solofoniaina Ranaivoniarivo

    Et comme Ravalomanana n’est pas catholique de confession, en parallèle, il fait et va faire des choses pas très catholiques du tout, car après lui le déluge. Ainsi, dans le volet militaire et armes de guerre, qui commence à devenir son dada, il a trainé dans son sillage, lors de ces visites improvisées à Toamasina et Mahajanga, le 25 février 2009 : le nouveau ministre de la Défense nationale, le vice-amiral Mamy Solofoniaina Ranaivoniarivo ; le Chef d'état-major général de l'armée malagasy (Cemgam) ; le général Edmond Rasolomahandry ; le commandant de la gendarmerie nationale et le premier responsable de l'Etat-major mixte opérationnel national (Emmo/Nat), le général Gilbain Pily. A Mahajanga, le vice-amiral Mamy Solofoniaina Ranaivoniarivo s'est adressé aux officiers et sous-officiers militaires,en ces termes : « L'usage des bâtons est désormais délaissé. Nous sommes à l'heure des fusils d'assaut. L’utilisation de ces armes se fera dans la légalité ». Et c’est comme çà que l’on fabrique des lieutenants colonels Ancelin Assolant en grande quantité. Il s’agit de l’officier qui est incarcéré à vie à la prison de Tsiafahy, pour crimes contre l’humanité effectués lors des évènements de 2002. Si René Dumont avait prédit que l’Afrique mal est mal partie, dans les années 1960, en ce mois de février 2009, la Grande île de Madagascar est très mal barrée (ce mot vient de la barre d’un navire que tient un marin). Mais c’est normal puisque Marc Ravalomanana est un civil qui a réussi à se doter de tous les pouvoirs grâce à une constitution aussi bien trafiquée que la vraie fausse monnaie.

    Finis donc les bâtons. Permis de tuer pour ces Malgaches armés par les Chinois

     

    • Au fait, d’où vient toute cette quantité d’armes de guerre ?

       

    C’est du chinois. Cela signifie grenade lacrymogène

    Les Chinois sont les plus nombreux sur terre ; c’est leur langue qui est la plus parlée au monde. Leur territoire devenant trop exigu, ils ont inventé une autre forme de colonialisme : envahir lentement mais sûrement tous les secteurs économiques d’un pays pas trop regardant, comme Madagascar par exemple, et y déverser tous leurs produits piratés de seconde zone. Pas question, pour eux, de s’immiscer dans les affaires internes du pays où ils s’implantent. S’il y a des Chinatown partout dans les grandes monopoles du monde c’est qu’il y a eu (et il y a encore) des accords cachés de très très haut niveau. A Antananarivo, il y a le quartier de Behoririka et les Chinois y vivent en cercle fermé. Mais certains, sous prétexte de ne pas connaître la langue, s’adonnent à des débordements à caractère sexuel vite classés car « il y en l’argent ». Lors du formidable élan de solidarité de don de sang, à l’hôpital HJRA, toutes les communautés internationales étaient présentes. Sauf les Chinois. Et, on ne sait par quel paradoxe, ce sont des armes chinoises qui ont été importées récemment (environ 11 tonnes), pour que des Malgaches aillent réprimer d’autres Malgaches au nom de Marc Ravalomanana, du Map et du Sommet de l’Union africaine où toutes les infrastructures sont… chinoises, of course !

     

    Tenue complète et lance-grenades Made in China !

     

    Dans un certain pays ayant vécu le même contexte de guerre civile, je me souviens qu’il y a eu un antécédent : la communauté internationale a fait retourner ces armes en Chine. En fait donc, plus le temps avance, plus Ravalomanana entre cette stratégie de guerre civile, comme je l’ai déjà écrit auparavant. Le jeudi 25 février 2009, ces hommes en uniformes et équipés de matériels de guerre chinois ne se sont pas contentés d’éparpiller une foule non violente devant le stade de Mahamasina, à coups de grenades assourdissantes et lacrymogènes (chinoises évidemment), mais ont poursuivis, comme si c’était des ennemis jurés de la nation, des citoyens malgaches revendiquant leur droit et leur liberté d’opinion et de réunion, jusque dans les quartiers d’Anosibe, d’Ambohidahy, d’Ampefiloha. C’est-à-dire sur un rayon de plusieurs centaines de mètres.

     

    Assassinés le 7 février 2009, au nom d’une Constitution trafiquée qui n’a plus sa raison d’être

    A 15h30, ce 26 février 2009, des gens se sont porté témoins pour rapporter à la presse que, du côté du lac Anosy, il y a eu une discussion entre des éléments de ces forces armées. Certains de leurs membres ont refusé d’aller pourchasser les gens. L’un d’eau, un officier, a alors demandé de rendre l’argent. On savait que la corruption était un fléau dans la Grande île mais là, c’est tout simplement l’image même de la manière de gérer le pays de Marc Ravalomanana. On achète d’abord et quand ce n’est pas possible, on cherche le moyen d’emprisonner les sous-fifres, les robots aveuglés par quelques Ariary de plus, pour améliorer le quotidien. Ou plus exactement pour aller boire un coup au bar du coin, après avoir cassé des « rebelles oranges ». Certes, ce matériel militaire chinois, sûrement acquis en vrac, est censé être destiné à la sécurité de l’idée fixe du dictateur, à savoir : le fameux Sommet de l’Union africaine qu’il a eu le « courage » (« fahasahiana ») de mettre sur le tapis des négociations. Mais personne, ici, n’a été contre ce sommet. Mais pour Ravalomanana, il semble que cela soit de venu une question de vie ou de mort. Au fait, combien encore grâce aux Chinois qui en connaissent un bout en matière de répression. Remember les étudiants de la place de Tien Ah men et le peuple du Tibet, récemment.

    Il faut que le monde entier, une fois pour toutes, que c’est l’avenir de cette enfant malgache qui est en jeu. Un avenir meilleur qu’elle doit prendre entre ses mains, avec les richesses de son pays. Quel âge aura-t-elle en 2025 ? C’est pour elle que ses parents luttent actuellement. Parents que le régime Ravalomanana veut tout simplement assassiner massivement. Lui qui ne sera plus jamais au pouvoir en 2025. Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse. Et vous les thuriféraires Tim ? Serez-vous encore de ce monde cette année-là ? Marc Ravalomanana doit partir tant qu’il est encore temps.

     

    Jeannot Ramambazafy - Journaliste
  • Mis à jour ( Jeudi, 05 Mars 2009 16:18 )  
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