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Seigneur, qu’est-ce que c’est que ci que çà ? La parfaite panoplie de la sorcellerie. Marc Ravalomanana voulait mettre tout Madagascar sous un envoûtement maléfique. Cela ne lui a pas été bénéfique car il a été démasqué. Publiquement en plus. Quelle honte pour les paroissiens de l’église Fjkm d’Imerikasinina, son village où il n’a pas intérêt à remettre les pieds.

Suspense jusqu’au bout mais l’attirail du parfait petit sorcier ne lui a pas porté chance, ni le chiffre 7 dans 17 (mars 2009) : Marc Ravalomanana, le petit laitier d’Imerikasinina, a été renié par ceux à qui il venait de remettre les pleins pouvoirs. Ils n’ont pas voulu vendre leur âme au diable. Les carottes sont cuites pour ce président qui a montré son véritable visage. A force de jouer avec le feu et les idoles, on se brûle. Ce fut vraiment le combat de la lumière et des ténèbres.

Norbert Lala Ratsirahonana

Le contre-Amiral Hyppolite qui a bluffé Ravalomanana, un peu molesté ce 17 mars 2009 à Antanimena. Mais il a bluffé jusqu’aux diplomates présents qui doivent se regretter leurs envolées lyriques légalistes et constitutionnelles désormais.

De ces discussions est sortie une autre ordonnance annihilant celle sortie par l’ex-président dictateur. Les trois points importants et décisifs de cette ordonnance sont les suivants :

Les co-signataires sont : le contre-Amiral Hyppolite Rarison Ramaroson, les Généraux Ranto Rabarison et Rivo Hanitra Razafindralambo. En prime, ce dernier a déclaré devant la presse que l’objectif était commun pour les militaires et le peuple malgache : mettre dehors Marc Ravalomanana.

Le « bouc » d’or de Ravalomanana, découvert dans le palais d’Ambohitsorohitra, le 17 mars 2009

Tel est donc pris qui croyait prendre. Comme je vous l’ai dit : on ne prononce pas impunément le nom de Dieu tout en pratiquant le culte du veau d’or. Certes, si l’on était au temps des rois et reines, il n’y aurait rien à redire car le « fanompoana sampy » (fétichisme et idôlatrie) était au goût de l’époque. Mais en cette année 2009 où la grande majorité des Malgaches sont des chrétiens, c’est tout simplement passible de l’excommuniation chez les catholiques. Et chez les protestants Fjkm ? Il y en a qui vont changer de paroisse d’ici peu… Toutes les idoles ravalomanananiennes ont été brûlées sur place. De quoi s’agit-il ? « Adorer le veau d’or » est une expression française qui signifie : avoir le culte de l’argent, des biens matériels et courtiser, flatter ceux qui sont riches (comme les bailleurs de fonds avec le Map, par exemple). Sur le plan symbolique, le veau d’or associé aux biens matériels, représente la tentation d’élever la richesse au rang de divinité à vénérer. L’origine de ce culte pas chrétien ni Fjkm remonte à Moïse dans l’Exode. Au moment où il est allé au sommet du mont Sinaï, attendre 40 jours que Dieu veuille bien lui donner les Tables de la Loi, les Hébreux qu'il avait conduits jusqu'au pied du mont s'impatientaient. Ils demandèrent alors à Aaron de leur fabriquer un dieu. Celui-ci ordonna alors aux femmes et enfants de donner leurs bijoux avec lesquels, une fois fondus, il coula un jeune taureau en or évoquant les dieux égyptiens Hathor (une vache) et Apis (un taureau). On retrouve cette histoire aussi bien dans le christianisme que dans le judaïsme et l’islam. Sur le mont Sinaï, Dieu avertit alors Moïse que son peuple s’est perverti et a commis un grand péché, et menace de l’exterminer. Mais Moïse obtint le pardon de Dieu en faisant massacrer 3.000 des coupables. Aïe, aïe, aïe. Dans sa colère, il a brisé les tables de la loi.

Grimaces en découvrant ce petit autel païen portable comme votre téléphone portable Petit récit

« Moïse prit le veau qu’ils avaient fabriqué, le brûla au feu, le moulut en poudre fine, et en saupoudra la surface de l’eau qu’il fit boire aux Israélites ». (Exode, XXXII, 20). Ainsi, l’Ancien Testament comme le Coran -« Nous le brûlerons et ensuite /nous disperserons ses cendres dans la mer ». (sourate XX, 97)- font le récit de sa destruction par le feu. Selon le récit de l’Exode, la colère de Moïse est si grande qu’il décide de punir les Hébreux ; il appelle à lui les fils de Lévi, qui n’ont pas participé au culte du veau, et les exhorte à tuer tous les idolâtres (« Il leur dit : Ainsi parle Yahvé, le Dieu d’Israël : ceignez chacun votre épée sur votre hanche, allez et venez dans le camp, de porte en porte, et tuez qui son frère, qui son ami, qui son proche». (Exode, XXXII, 27). Les hommes s’exécutent, et environ trois mille hommes sont tués dans la journée. Le lendemain, Moïse s’adresse à Yahvé pour lui demander de pardonner son peuple et de ne pas s’éloigner de lui ; c’est alors que Dieu, accédant à sa demande, l’invite à renouveler l’Alliance sur le mont Sinaï.

7 février 2009. Une photo moins atroce pour se souvenir encore et toujours

Pour Marc Ravalomanana, la vengeance divine ne s’arrêtera pas là car il y aura aussi le dossier à transmettre à la Cour pénale internationale pour crime contre l’humanité voire génocide. En effet, cette « crise » malgache qui a duré trois mois aura fait plus de 150 morts dans tout Madagascar.

Certes, cet article aura pris du retard car la déclaration conjointe a été effectuée à 21h30 (heure locale), suivie de la signature de l’ordonnance. Communauté internationale, UE, UA et tous les défenseurs de la légalité, que voulez-vous encore ? Le peuple malgache appuyé par des militaires à la baïonnette intelligente a démontré son autodétermination. Quelle excuse plate allez-vous encore inventer ?

Le jusqu’au-boutiste vice-Amiral Mamy Ranaivoniarivo

Rappelez-vous aussi que, dans la confusion de son « arrestation », le contre-amiral Hyppolite Rarison Ramaroson a vraiment dit la vérité, lorsqu’il a déclaré à la presse nationale et internationale (Antanimena, le 17 mars 2009) : « « Il n’y aura pas de directoire militaire ». Eh oui, ayant semé le bordel jusqu’au bout de la langue, Marc Ravalomanana a encore commis une erreur qu’aucun homme d’Etat digne de ce nom n’aurait commis. Moralité : tout n’est corruptible et achetable en ce bas monde. Pauvre, pauvre vice-Amiral Mamy Ranaivoniarivo, faux démissionnaire de son poste de ministre de la Défense.

Le Président de la HAT, Andry Rajoelina, sur TvPlus Madagascar

Allez, la vie continue. Après l’euphorie, place au travail et attention : les journalistes sont et seront là pour que cette période de transition suive effectivement le programme prévu. A savoir :

Ce sont des petits travaux d’Hercule, au milieu de lutte de tous les Messieurs tourne-veste qui ne font pas tarder à se pointer, ainsi que les opportunistes qui sont en train, déjà, de tirer des plans sur la comète. A tous ceux-là, il faudra que l’équipe de la transition démontre qu’il ne s’agissait pas, comme par le passé, de remplacer un dirigeant par un autre. C’est tout le système pourri qu’il faut changer dans le respect de la Culture bien malgache.

Pour certains zélateurs de premier ordre sinon patentés, un rappel à l’ordre énergique : arrêtez déjà d’appeler Andry Rajoelina : « Filoham-pirenena » ou Président de la république. Il est président de la Haute Autorité de Transition est a déjà déclaré orbi et urbi, via Rfi, qu’il ne se présentera pas aux futures élections présidentielles. Même si le peuple le lui demande (on peut toujours changer un âge par jugement supplétif). Sinon, ce n’était pas la peine d’avoir lutter si c’est pour garder la même mentalité que les précédents dirigeants depuis 1960.

7 février 2009. Une heure plus tard, je me casse la figure face à des manifestants qui rebroussent chemin devant le palais d’Amnohitsorohitra. Un panneau de publicité me sauve des balles mais la caméra en a pris un sérieux coup.

Par ailleurs, ne commencez pas non plus à faire comme Didier Ratsiraka avec les « journalistes étrangers qui ont contribué à la victoire malgache» (dixit Rambo). Cette lutte n’aurait jamais décollé sans le professionnalisme de mes confrères malgaches, c’est tout, moi y compris (je vais encore alimenter les forums pour ne pas être modeste mais ils n’ont plus rien à se mettre sous la dent maintenant que Ravalomanana est kaput !). Ne jetons pas la pierre aux « confrères » des journaux « Le Quotidien » et de « Ny Vaovaontsika » qui ont défendu jusqu’au bout un homme et son pouvoir maléfique. « Soa lavo hahay mamindra ». Tiens, en matière de medias en passant, il est prioritaire de fermer cette radio Mada qui incite à la haine et au terrorisme urbain. Quelques détails ? Les animateurs de cette station appartenant à Ravalomanana n’ont pas trouvé mieux que de révéler comment fabriquer et utiliser un cocktail molotov et où les balancer… Leur descendance est plus qu’à plaindre. C’est puni par toutes les législations du monde et passible d’emprisonnement.

Ce n’est pas de l’intox

Une lutte avec le peuple et pour le peuple

Revenons à nos moutons (et pas à nos veaux d’or). Il faut, certes, faire confiance à ce jeune homme qui inspire à la fois admiration et jalousie, mais c’est de son entourage qu’il faut se méfier. Car si tout un chacun voudra s’attribuer la « victoire », je répondrai NON ! Cette lutte a été faite et remportée par le peuple et pour le peuple. Aussi attention et faites plus attention au volet social de la vie de tous les Malgaches. De mon côté, pas de panique, Dieu m’a bipé pour me dire que je vivrai assez longtemps pour mettre au pas les récalcitrants et constater de visu les grands changements vers le développement réel. Ou un autre naufrage mais restons optimistes. Madagascar vient de tourner une page de son histoire. Une autre commence et demain sera un autre jour.

Couverture non définitive de mon futur best seller… (Personne ne vous forcera à l’acheter)

Dans la foulée, je lance un appel aux personnes intéressées par la publication de mon livre qui va relater la chute de Marc Ravalomanana, du 22 février 2002 au 17 mars 2009. Si vous voulez qu’il soit édité en nombre et très vite, contactez-moi : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

Voilà, la vie continue mais l’histoire reste. Que chacun se rappelle qui a fait quoi et pourquoi et qu’il s’attende à sa punition -ou sa récompense- selon ce qu’il a écrit, dit ou fait.