Une réunion des journalistes malgaches initiée par le CJD ou Club des Journalistes Doyens a permis de réunir la somme de 58.600 ariary destinés aux trois journalistes blessés dans l’exercice de leur fonction.
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Jeannot Ramambazafy, Dany Be Rakotoseheno, Moks Razafindramiandra
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C’était le mercredi 25 mars 2009 à la Tranompokonolona d’Analakely qui eu lieu cette réunion. Trois membres du CJD de Madagascar était présents : Daniel « Dany Be » Rakotoseheno, reporteur d’images, Moks Razafindramiandra et « Dada » Georges Rakotondrasoava.
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Heritiana (Rta) et « Dada » Georges Rakotondrasoava
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En fait, ce fut d’abord une mise au point sur la nécessité de bien maîtriser ce dur métier de journaliste, surtout en temps de crise. Dada Georges a été clair : « Nous faisons un métier délicat car nous mettons en avant des idées. Malheureusement, cela semble être devenus des idéaux qui tendent à nous diviser. Le premier principe est donc de laver notre linge sale en famille et éviter, dorénavant de médire de nos consœurs et confrères sur la place publique. Particulièrement à la radio et à la télévision. Que chacun de nous y réfléchisse profondément. Notre rôle est d’informer mais aussi d’éduquer toutes les composantes de notre nation. Il faut mériter d’être considéré comme le quatrième pouvoir car de nombreuses personnes jubilent lorsque notre division est flagrante. Notre travail est sacré pour le patriotisme même ».
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L’intervention de Jeannot Ramambazafy
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Effectivement, durant cette crise qui n’est pas tout à fait achevée, certains journalistes ont tendance à se mettre à la place des politiciens, voulant jouer à fond la notion de « faiseur d’opinion ». Personnellement, je suis intervenu en rappelant qu’un journaliste professionnel l’est jusqu’à sa mort, tandis que les dirigeants, du chef de quartier au président de la république, ne seront jamais que de passage. Il importe de ne pas être étiqueté, ce qui est l’image même de l’objectivité. Car, à Madagascar, existe encore des « journalistes » Arema, Tim, Tgv. Certes, chaque citoyen a le droit d’avoir sa tendance personnelle mais que cela ne se reflète pas dans ses écrits. Personnellement encore, me plaçant en temps que journaliste d’archives, je me mets toujours du côté du grand nombre. Ceux qui l’ignorent penseraient donc que je suis le roi du retourne-veste et que j’ai été, tour à tour, journaliste Psd, journaliste Arema, journaliste Tim et, à présent, journaliste Tgv. Tant pis pour eux car mes écrits franchiront l’espace et le temps. Ce qui leur permettra de mieux comprendre ma démarche.Â
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Durant cette crise, deux « tendances », aussi extrémistes les unes que les autres se dégagent encore : les Tim et le Tgv. Néanmoins, les premiers à travers Radio Mada (qui n’a eu aucun représentant durant cette réunion) a versé dans le fanatisme et l’appel au meurtre. Ce qui condamnable par toutes les législations en vigueur dans le monde. Or, elle est devenue Radio Mada International. Et, vu l’engagement profond dans lequel ses « journalistes » se sont engagés, vis-à -vis de Marc Ravalomanana, un rappel à l’ordre sera insuffisant. Concernant le groupe Viva, il faudrait aussi y mettre un « holà ! » car il a tendance a faire comme le groupe Mbs. Mais ce verrouillage a été corrigé il y a peu de temps. Quelles ont alors été les résolutions du jour ? Pas grand’chose étant donné que sur 1001 journalistes inscrits à l’Ordre des journalistes de Madagascar, à peine 70 étaient présents. Mais d’un commun accord, il s’avère urgent de revoir le Code de communication qui git dans un tiroir depuis 12 ans, de l’actualiser et de sortir effectivement son décret d’application. Point important dans ce texte : plus de délit de presse ni d’emprisonnement de journaliste mais appel au système d’amende en cas de litige porté devant un tribunal. Car jusqu’à aujourd’hui, il n’existe aucun organe de sanction pour les journalistes à Madagascar.
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Ernest et Heritiana
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Dans le domaine de la réconciliation journalistique, il a été décidé de venir en aide aux trois journalistes blessés durant cette crise. Il s’agit de Kelly, photographe de Midi Madagasikara , qui a eu la clavicule brisée le 7 février 2009 devant le palais d’Ambohitsorohitra ; Christian Rivo, alors rédacteur en chef de Tribune papier, et Yves de Gazetiko salement tabassés devant le stade de Mahamasina. Lors d e la quête, la somme de 58.600 Ariary a été réunie qui sera partagée entre ces trois confrères. La remise se fera, le samedi 27 mars 2009 au domicile respectif de ces derniers. Enfin, pour en revenir aux problèmes qui minent le métier, des… « Assises nationales » devront aussi être organisées avec la participation du maximum de journalistes exerçant sur l’ensemble du territoire. Pour l’heure, le CJD organiser, le 3 mai prochain -journée internationale de la presse- une exposition de photos et des débats, au CITE Ambatonakanga. On y parlera sûrement aussi du renouvellement du bureau de l’OJM (Ordre des Journalistes de Madagascar)…
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Jeannot RAMAMBAZAFY – Journaliste
Photos : Andry Rakotonirainy