Ambohijatovo, 25 janvier 2015. Animatrice-journaliste vedette de l’émission “L’Invité du Zoma” de Tv Plus Madagascar, Onitiana Realy a accepté sa nomination en tant que ministre de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme. Seule différence: à présent, elle a, désormais, le droit au drapeau national derrière elle ou à ses côtés. Il faut savoir aussi que, dans cette vie passagère, on a toujours le choix.
Il faut dire que, depuis le début de la période de Transition, elle avait caressé l'ambition d’être un acteur direct dans le développement de la nation. Indiquant explicitement que, tôt ou tard, elle allait bifurquer dans le monde de la politique. Avec le régime Rajaonarimampianina-Hvm, c’est fait, elle a franchi le Rubicon.
Lors de ses premières déclarations à la presse, elle a indiqué ne pas pouvoir encore dévoilé son programme. Car elle en a un. « Je préfère attendre les directives du Président de la République et du Premier ministre », a-t-elle dit. Cependant, elle a précisé que toutes ses actions reposeront sur les quatre piliers théoriques suivants : Bonne gouvernance – Transparence – Redevabilité – Obligation de résultat.
Entre exercer un métier qui a tendance à mettre les dirigeants sur la sellette avec des questions « gênantes » et l’exercice du pouvoir, il y a un gouffre énorme. Désormais, la consœur Onitiana Realy s’est mise sous les feux de la rampe, directement exposée par les critiques en tous genres. C’est le lot de tout personnage public.
Certes, elle est habituée à parler en public, voire s’imposer jusqu’à aller à l’impolitesse parfois. Mais être soi-même ministre, c’est une autre paire de manche. Imaginez une émission dans laquelle la journaliste Onitiana Realy questionne la ministre Onitiana Realy… En ce qui me concerne, personnellement, je vais adopter la démarche suivante : après cet album souvenir de cette journée mémorable du 26 janvier 2015, je n’écrirais plus sur elle, après avoir fait le tour des quatre piliers qu'elle a évoqué...
J’attendrais le moment où elle atteindra le point d’un autre choix. En effet, Onitiana est réputée avoir un fort ego de maîtresse-femme. En ayant accepté ce maroquin, aura-t-elle les coudées franches pour naviguer dans ce monde de requins ?
Si elle faillit à sa volonté manifeste d’aller de l’avant pour des raisons purement politiques -ceux auxquels elle sera confrontée à coup sûr- aura-t-elle la volonté de démissionner, au nom des quatre piliers sur lesquels son rôle de ministre repose ? Qui vivra, verra. Pour l’heure : Onitiana Realy, ministre ? Cela s’arrose !
Courage, ex-consœur ! Bonne chance, Madame la ministre !
Jeannot Ramambazafy – 27 janvier 2015