A Madagascar, il y a donc Chinois et... Chinois ? (Visite de la société Mazava ICI)
Miracle mon ami ! Jean de Dieu Maharante -ancien gouverneur de l’Etat fédéré de Toliara, parti en exil en France après les évènements de 2002 ; revenu grâce à la révolution orange menée par le Maire Andry Rajoelina ; candidat élu député à Toliara grâce au même Andry Rajoelina ; devenu ministre de la Fonction publique et des Lois sociales en ne respectant pas la discipline d’un parti politique, ouf !- après une année à ce dernier poste, s’est enfin réveillé avec l’arrivée d’un Général à la tête du gouvernement malgache.
Son exploit ? Une descente -qui a déjà eu des tas de précédents-, dans une zone franche à Ambohibao. Et là , les téléspectateurs l’ont vu à la Tvm, il a constaté que les « pauvres » travailleurs malgaches se trouvaient dans une situation « d’esclavage moderne ». « Les normes et les lois ne sont pas respectées ». Ah bon ? Mais ce n’est pas un scoop, cela dure depuis la fin des années 1980. Et d’énoncer que ces pauvres bougres (hommes et femmes) n’ont pas de sécurité sociale, sont payés en-dessous du salaire minimum requis par la loi, travaillent dans des conditions insalubres incroyables. Et la dame à côté de lui ne faisait que hocher la tête pour confirmer.
On aurait applaudi à tout rompre en voyant cette scène d’un personnage respectueux des lois et qui prétend donner des leçons aux autres. Certes, les Chinois sont ce qu’ils sont : minimum de dépenses, maximum de bénéfices. Mais comme il parait que qui se ressemble s’assemble, Maharante Jean de Dieu est très mal placé pour convaincre. En effet, qui est le premier à ne pas respecte la loi, surtout la loi fondamentale à Madagascar ? En disant « Oui, mon Général », au Premier ministre Jean Ravelonarivo, Maharante Jean de Dieu n’est rien d’autre qu’un soldat aux ordres du désordre. Aussi, vous là -haut, donnez le bon exemple : respectez vous-mêmes la loi si vous voulez qu’on vous respecte et que les autres la respectent. A moins que pour vous, la loi il faut s’asseoir dessus ?
"Mon ami: tout doit être conforme à la Constitution. Nous sommes d'accord?"
Pour l'heure, on attend tous deux décisions: celle concernant cette zone franche d'Ambohibao et celle de la Haute Cour Constitutionnelle concernant la demande de contrôle de constitutionnalité à propos de la "nomination" du Général-Premier ministre-ami rotarien Jean Ravelonarivo.
Mais on sent déjà de très loin l'odeur du "deux poids, deux mesures". Il est à peu près certain que le président Jean Eric Rakotoarisoa a trouvé la "faille constitutionnelle". N'est-il pas professeur de droit constitutionnel ? A moins que...
Jeannot Ramambazafy – 03 février 2015