Cheick Boucadry Traoré, surnommé « Bouga »
Après avoir été membre de la fédération de l'Afrique-occidentale française (A-OF) jusqu'en 1958 et fait partie de l'éphémère Fédération du Mali depuis quelques mois, le Mali, jadis connu sous le nom de Soudan français, proclame son indépendance le 22 septembre 1960. Le Soudan français connaît une évolution semblable à plusieurs autres pays d'Afrique. Il obtient une autonomie administrative relative en 1956 et se prononce en faveur de l'adhésion à la Communauté française en 1958. Le Soudan français et le Sénégal s'unissent en 1960 au sein de la Fédération du Mali. Lors de la proclamation d'indépendance, le 20 juin 1960, Léopold Sédar Senghor assure la présidence de l'Assemblée fédérale et Modibo Keita exerce la fonction de Premier ministre. Des différends politiques entraînent le retrait rapide du Sénégal de la fédération, laissant seul le Mali qui proclame son indépendance le 22 septembre 1960.
(Source: http://perspective.usherbrooke.ca)
MESSAGE INDEPENDANCE
Cet anniversaire de l’indépendance de notre pays est le premier que nous célébrons depuis la signature des accords d’Alger. Cependant, notre pays reste toujours instable malgré la signature de ces accords. L'impuissance des solutions proposées pour arrêter la crise pousse l'ensemble de notre peuple à réclamer un gouvernement qui soit prévisible, solide et transparent capable de trouver des solutions à la crise profonde qui touche notre pays et  à exiger l’union de la nation autour de la cause malienne.
Le gouvernement doit mener des actions visant à obtenir une adhésion forte des Maliens au projet qui doit être le leur. Ces actions doivent saluer et amplifier la fierté que les Maliens manifestent d'avoir des institutions réactives et efficaces à même de rendre des services aux citoyens.
Notre mission de vie à tous est de redresser le Mali, d’imposer un mode de gouvernance fondé sur l’intérêt des citoyens, de réinventer une économie qui sera au service de la société, et de doter le pays d'une armée forte et républicaine et des forces de sécurités modernes, capable de garantir l'intégrité territoriale.
Il nous faut sortir des sentiers battus et repenser les moyens de gérer notre action commune et de servir l'intérêt général. Il est certes urgent de résoudre les problèmes actuels ; mais il est plus important de trouver des solutions pérennes.
Il ne suffit plus seulement d'évoquer l'avenir, il faut dès à présent se mettre à le forger. Puisse ces événements être l'occasion pour l’ensemble des citoyens de renouveler notre engagement à l'égard de notre nation, et de ce que doit être notre mission.
L'indépendance est éphémère si elle ne devient pas l’essence de la souveraineté nationale. Nos pères ont fait de pénibles sacrifices pour que nous retrouvions notre indépendance. Notre génération doit sauvegarder cette souveraineté en posant des actes destinés à renforcer le sentiment de fierté nationale. Nous devons manifester la fierté que nous éprouvons à l’égard de notre histoire, de nos coutumes, et de notre existence en tant que nation malienne.
Nous vous demandons de continuer de faire de ce 22 septembre une date illustre que nous garderons ineffaçablement gravée dans nos cœurs, une date dont nous enseignerons avec fierté la signification à nos enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs enfants et à leurs petits-enfants l'histoire ancienne et riche en traditions de notre nation.
Que Dieu bénisse la Nation Malienne.
Cheick Boucadry Traore
Convergence Africaine pour le Renouveau (CARE)
La Démocratie dans l'Harmonie
Né à Kayes, Cheick Boucadry Traoré, surnommé « Bouga », est issu d'une famille d'hommes politiques mais ne s'implique que tardivement dans ce milieu. Il est le fils de l’ancien président, Moussa Traoré. Après ses études au Canada et aux Etats-Unis, il fonde en 1996 Tanex Corporation, une société d'ingénierie financière mandatée par le ministère d'Economie et de Finances et par le ministère de l'Administration territoriale. Cheick Boucadry Traoré conseille ainsi les politiques sans s'y investir directement.
Ce n'est qu'en 2010 qu'il fonde la Convergence africaine pour le renouveau (CARE). La formation politique souhaite œuvrer pour « la démarginalisation des populations rurales ; la démocratisation de la Santé, de l’éducation et de la connaissance, et du capital ; le renforcement des capacités ; le maintien de l’ordre public et la sécurité des personnes ; l’instauration de l’éducation et du droit civique ».
Question de Rfi posée en 2013, lorsque « Bouga » était candidat à l’élection présidentielle malienne, et valable pour Madagascar.
Rfi : Faut-il aussi un changement de la classe politique ?
Cheick Boucadry Traoré : Oui, bien sûr. Regardez, aujourd’hui nous sommes 27 candidats. Combien, parmi nous, ne sont pas des élus ? Ou bien des fonctionnaires qui se disent multimillionnaires et qui dépensent comme si l’argent poussait sur l’arbre? D’où sortent-ils ces sous? Eh bien, nous disons que ceux qui nous ont mis dans cette situation ne peuvent plus continuer à être des leaders au Mali. C’est pourquoi nous nous battons pour le changement, car nous avons besoin de leaders courageux et ambitieux. C’est ce qui manque, aujourd’hui, dans notre pays.
Dossier de Jeannot Ramambazafy - 21 septembre 2015