Hôtel Paon d’Or, premier étage. Les membres de la Troïka de la Sadc sortent de la salle. A gauche, au premier plan, Marius Fransman. Au centre, en cravate rougeâtre, Tomaz Augusto Salomao
Lors de son arrivée, à Ivato, l’après-midi du 15 septembre 2011, le Secrétaire exécutif de la SADC, Dr Tomaz Augusto Salomao n’a fait aucune déclaration à la presse. Ceci, sûrement pour éviter toutes les interprétations possibles et imaginables… Mais il a envoyé à toutes les parties prenantes un… mail d’excuse pour les désagréments causés par la mauvaise interprétation de l’amendement du point 20 de la feuille de route.
Le fronton de l’hôtel « Le Paon d’Or » sis en retrait de la route de l’aéroport international d’Ivato
En tout cas, voilà que, tard dans la soirée de ce 15 septembre, les représentants de la Troïka de la SADC ont décidé de rédiger une note explicative concernant l’amendement du point 20 que bon nombre de personnes disaient émanant du Dr Salomao, donc « nul et non avenu » selon les propres termes de Mamy Rakotoarivelo. Manque de bol pour lui, tout est subitement devenu clair. Ci-après cette note explicative traduite de l’anglais par les soins même des membres de la Troïka de la SADC présents à l’hôtel « Le Paon d’Or » d’Ivato.
Photo que j'ai prise en pur style paparazzi avec un puissant téléobjectif. On peut reconnaître les silhouettes de Marius Fransman, Leonardo Simao, Arvin Boollel, Gérard Lemaire et, de face, Callixte d'Offay
NOTE EXPLICATIVE SUR LE PARAGRAPHE 20 DE LA FEUILLE DE ROUTE
Dans le cadre du mandat donné par le Sommet de la SADC tenu à Sandton et réitéré à Luanda, les 17-18 Août 2011, la Troïka de la SADC propose le texte suivant pour le paragraphe 20 de la feuille de route :
La Haute Autorité de la Transition (HAT) devra permettre à tous les Citoyens Malgaches en exil pour des raisons politiques de rentrer à Madagascar sans conditions, y compris Monsieur Marc Ravalomanana. La HAT devra fournir la sécurité à tous les exilés malgaches rapatriés. La HAT devra développer et promulguer d’urgence les instruments juridiques nécessaires, y compris une loi d’amnistie, afin d’assurer la liberté politique de tous les citoyens Malgaches dans le processus inclusif de transition, débouchant sur la tenue d’élections libres, justes et crédibles.
La Troïka souhaite apporter l’interprétation suivante du terme « sans conditions » énoncé dans les décisions du Sommet de la SADC.
1. Les principes et valeurs de la SADC n’acceptent pas l’impunité. Le terme « sans condition » s’applique à la notion de liberté de rentrer à Madagascar pour tous les citoyens malgaches en exil pour des raisons politiques. Cela implique qu’aucune mesure administrative et politique ne devrait être appliquée pour restreindre ou empêcher leur liberté de rentrer au pays.
2. Ainsi, « sans conditions » ne suggère et n’implique pas les citoyens malgaches rapatriés une exonération de poursuites judiciaires ou pour des crimes allégués.
3. Les principes et les valeurs de la SADC reposent sur le respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté des Etats membres. La SADC reconnaît et respecte la compétence, la légitimité et l’indépendance des systèmes judiciaires de ses Etats membres. La SADC n’a pas le pouvoir de s’ingérer ou d’annuler quelque condamnation judiciaire par le tribunal national de tout Etat membre.
4. La SADC ne définit pas et ne détermine pas l’étendue et le contenu des lois d’amnistie des Etats membres. Il est du ressort des autorités compétentes de ses Etats membres de débattre et de s’accorder sur leurs lois d’amnistie en prenant compte des normes internationales applicables qui excluent de l’amnistie les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et les violations graves des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.
Facsimilé des signataires de cette note explicative claire comme de l’eau de roche. Sauf pour les fanatiques et gens de très mauvaise foi.
Omniprésents, Peter Mann, endimanché comme un paon, et Brian Currin, sans cravate au fond à droite. Air de « victoire » ou rire jaune de la part de ces mercenaires médiatique et juridique très chers payés par Marc Ravalomanana ? De dos, Manandafy Rakotonirina et son béret. A droite, Me Hanitra Razafimanantsoa qui n'a joué aucun rôle face à ces deux Blancs dont la présence incommode. Mais, comme toujours, les Malgaches préfèrent se taire et laisser faire...
Concernant la signature de la feuille de route, tout dépend des parties prenantes, selon Marius Fransman, vice-ministre des Relations internationales et de la Coopération d’Afrique du Sud. Quoi qu’il en soit, ce soir -comme prévu- ou demain, l’autre problème qui attend encore Madagascar, se rapporte sur l’application de cette feuille de route. Car les marchandages vont reprendre de plus bel de part et d’autre. Qui survivra verra…
Infos dernières : Hôtel Paon d'Or. La cérémonie de signature est en train de se faire avec toutes les parties prenantes sans exclusive. Il est 21h30, heure de Madagascar.
Jeannot RAMAMBAZAFY – Hôtel Paon d’Or, le 16 septembre 2011
Photos : Andry RAKOTONIRAINY