Interviewé par le journal Le Monde, le 9 novembre 2013, le Président de la Transition, Andry Rajoelina (photo ci-dessus) a été clair, concernant sa manière de supporter le candidat Hery Rajaonarimampianina. Explicitement, il sous-entend que soutenir Hery Vaovao n’est pas se substituer à lui. Comme l’a fait Marc Ravalomanana durant toute la campagne du premier tour, à la TVM (télévision nationale) sous forme de spot, et dans les meetings, en direct via téléphone portable. Extraits de l’interview effectué par Sébastien Hervieu.
Le Monde : Robinson Jean Louis (21,10% des voix au premier tour) et Hery Rajaonarimampianina (15,93%) s'affronteront le 20 décembre. Contrairement au premier tour, allez-vous soutenir officiellement un candidat ?
Andry Rajoelina : Je ne pouvais pas soutenir officiellement un candidat au premier tour car ma mouvance avait plusieurs candidats. Je voulais qu'il y ait une égalité de chance. Mais dans la coulisse, j'ai soutenu Hery Rajaonarimampianina. J'ai donné des consignes. Mes ministres l'ont soutenu. Pour le second tour, c'est désormais clair : Hery Rajaonarimampianina est le candidat de la mouvance Rajoelina, le candidat de la révolution.
Le Monde : Peut-il gagner ?
Andry Rajoelina : On connaît désormais les forces des uns et des autres, et je suis assez fier et satisfait car la révolution, à Madagascar, s'est traduite dans les urnes. L'ancien président Marc Ravalomanana a fait campagne pour Robinson Jean Louis, et celui-ci a obtenu 21%.
De notre côté, nous avions dix candidats. Si on fait le calcul, nous arrivons à près de 55%. Le candidat que je soutiens sera le nouveau président de Madagascar.
Le Monde : Allez-vous faire campagne aux côtés de votre candidat ?
Andry Rajoelina : Je ne peux pas encore dévoiler notre stratégie, mais nous allons respecter la loi. Le code électoral malgache autorise l'utilisation de ma photo pendant la campagne. Je peux aussi assister à des meetings, mais je n'ai pas le droit d'y parler.
Le Monde : La feuille de route de sortie de crise n'exige-t-elle pas que le président malgache reste neutre pendant le processus électoral ?
Andry Rajoelina : Je ne comprends pas pourquoi la communauté internationale n'a pas interdit à l'ancien président Ravalomanana de parler en direct pendant les meetings de Robinson Jean Louis depuis l’Afrique du Sud.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy
Source: LE MONDE du 09.11.2013