A quel moment Marc lâchera-t-il Lalao? Plus jamais désormais. "La voix de son maître" ne veut plus rien dire ici. Désormais, ce sera "la voix de mon mari", mon mari a dit". Y-a-t-il encore des terrains à remblayer?
Antananarivo, 31 juillet 2015. Donc, Lalao Ravalomanana sera le prochain maire de la ville d’Antananarivo. Même si les résultats ne sont pas encore officiels. Lalatiana Rakotondrazafy n’a pas réussi son premier coup, mais elle n’a pas démérité et ce n’était qu’une étape. Rira bien qui rira le dernier dans la gestion de la Capitale de Madagascar, à partir de ce mois d’août 2015.
Mais le grand vainqueur de ces élections les plus minables que les Malgaches n’aient jamais vécu, demeure, quoi qu’on dise, l’abstention -volontaire ou non... Oui, certains claironneront : on s’en fout, elle a été élue. Même avec 35% de taux de participation. De toute façon, c’est Marc qui dirigera tout, s’occupera de tout, Lalao alias Neny ne sera jamais qu’une vitrine officielle.
Les regrets ne venant qu’après, connaissant l’homme, rira bien qui rira le dernier. En tout cas, dans les principales grandes villes de Madagascar, le fiasco est total pour le parti présidentiel Hvm. Hery Rajaonarimampianina ne va pas tarder à comprendre sa douleur de s’être allié à un homme retors à qui il a ouvert une fenêtre du pouvoir : « Je n’attendrais pas 2018 », avait-il annoncé lors de son mystérieux retour. A présent qu’il est l’époux d’une femme qui est maire de la Capitale, un opposant en puissance, je répète : rira bien qui rira le dernier.
Pas de panique, Lalatiana! Les Antananariviens n'ont rien compris des enjeux du développement. Les sentiments, la vie au jour le jour et la jalousie priment encore. Il ne faut pas cesser d'éduquer la jeune génération même si elle est de plus en plus acculturée. Ils doivent comprendre que c'est ici qu'ils vivent et qu'ils mourront et non ailleurs. Leurs enfants aussi. Je parle de celles et ceux -la grande majorité- qui n'auront jamais l'occasion de monter dans un avion durant toute leur vie.
Pour ce qui est du Futur, dans la globalité du volet politique, il ne faut jamais perdre de vue qu’Antananarivo ce n’est pas tout Madagascar. Les victoires du Mapar, dans les principales grandes villes, indiquent une fois de plus que ce président élu n’est qu’un usurpateur. Pour les idiots jubilatoires : oui, j’ai voté pour Lalatiana Rakotondrazafy. Et alors ? On ira tous au paradis avec Marc-Lalao Ravalomanana ? Pas si sûr que çà , les gars. Si certains Tananariviens (30%) sont fanatiquement masochistes, ce n’est pas de ma faute. Mais ce sont eux qui vont se retourner en premiers contre le couple Ravalomanana. Vous saurez bientôt pourquoi… Sans compter les 70% qui n’ont pas voté et qui adorent verser dans la désobéissance civile pour un rien.
La popularité d'Andry Rajoelina est-elle encore a démontrer? Chaque chose en son temps et la grande gloire n'est pas de ne jamais tomber mais de savoir se relever à chaque chute. C'est valable pour Lalatiana qu'il a soutenu
A Madagascar, la loi fait l’objet de consensus, si vous ne le saviez pas. L’Etat de droit, c’est encore de l’utopie dans nos contrées. Quant à la démocratie et le sens du bien commun, nous sommes encore au Moyen-âge, hélas. Lalatiana Rakotondrazafy n’a rien perdu, bien au contraire. A 35 ans, on a toute la vie (politique) devant soi. Elle doit redoubler ses efforts pour éduquer une population à l’esprit plus embrumée par la faim au ventre que jamais (« Rehefa noana ny kibo mivezivezy ny fanahy »), ignorant les regrets qui ne viennent qu’après pour blâmer (« Ny nenina aoriana foana handatsa »).
Cet homme ne mènera Madagascar nulle part. Pour l'Histoire, Hery Rajaonarimampianina restera le président élu par qui tous les scandales sont et vont encore arriver. Et malheur à celui par qui le scandale arrive!
Pour l’heure, l’abstention a donc gagné à Antananarivo. Mais la vie continue et le pays n’est pas du tout sorti de l’auberge du sous-développement stabilisé et de la vente à l’encan du pays tout entier. Le capitalisme occidental n’attendait que cet illogisme bien malgache pour poursuivre son pillage autorisé, avec l’aide un président élu qui n’a plus aucune légitimité populaire et encore moins une assise politique ferme. Ce, malgré toutes les conneries possibles et inimaginables perpétrées durant ces élections communales 2015 à verser dans les poubelles de l’histoire.
Jeannot Ramambazafy – 31 juillet 2015