**************************************
Rien de nouveau dans le discours du président Hery Rajaonarimampianina, à New Delhi, dans le cadre du IIIème Sommet Inde/Afrique. En fait, depuis le IVème Sommet de la COI à Moroni, tout n’est qu’intention, volonté mais d’actions que nenni. Sa vision porte même en 2050 et 2063 déjà . Mais qui peut jurer que nous serons tous là , à ces dates, pour jouir de ce développement malgache tant espéré ?
Mais que pouvait-il proposer de plus concret en l’état actuel d’un Madagascar mal gouverné sinon ingouvernable, à la merci du premier grand bailleur venu pour l’accaparer durablement ? Toutefois, ce discours de New Delhi est excellent pour les archives historiques. Pour que celles et ceux qui nous remplaceront sachent où il y a eu un clash… Pour comprendre enfin que l’actuel président malgache ne sait s’imposer que sur les plus faibles que lui. Henri Rabary-Njaka, qui se croyait fortiche, en est un…
Seulement, croyez-moi sur parole qu’en matière de partenariat gagnant-gagnant, ce sera encore un engagement de gagnant-perdant comme avec les importateurs chinois et indonésiens. Il y a un résumé à ce sujet sur le site présidentiel. Soyons un peu honnêtes: à part le café et les gousses de vanille, qu’est-ce que Madagascar peut exporter de plus consistant et qui allège, tant soit peu, la pauvreté généralisée? Façon personnelle de traduire un état de chose réelle, mais soyons plus concret. Ci-après un tableau que vous prendrez soin de traduire. A vous de juger, ensuite, si c'est vraiment un partenariat "gagnant-gagnant" et pour qui... Et ce n'est pas le gouvernement malgache qui publiera ce genre de chiffres, pour le public, un jour.
En fait, tout produit malgache en est toujours au stade artisanal et non industriel. Et aux Malgaches les petites friperies « made in ailleurs ». Enfin, bonne lecture de ce discours intégral. Mais avant tout, ci-après, un document réellement... historique. Aucun malgache n'a su que les trois derniers ministres avaient fait partie du voyage... C'est fait, avec photos à l'appui.
Jeannot Ramambazafy
*****************************************
Excellence Monsieur le Premier Ministre de la République de l’Inde,
Excellence, Monsieur le co-Président, Président en exercice de l’Union Africaine,
Honorables Madame et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernements,
Excellence Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Je voudrais remercier le Gouvernement et le peuple Indien pour l’accueil si bienveillant ainsi que les attentions dont nous faisons l’objet depuis notre arrivée à New Delhi.
En cette occasion où nous sommes réunis dans ce pays empreint d’Histoire, riche de sa Culture, terre de Démocratie, permettez-moi de me référer à une grande figure de l’Humanité, le MAHATMA GANDHI, qui a laissé un message d’une grande portée pour nous tous, je cite : « Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde ».
Dans ce monde en pleine mutation, ce message prend encore plus de sens et je suis convaincu que nous tous ici présents, nous avons la ferme détermination d’incarner chacun et ensemble ce changement qui alliera la Paix, la Démocratie et la Prospérité pour nos pays respectifs et le monde.
Monsieur le Premier Ministre,
Nous sommes convaincus, que le Sommet qui nous réunit aujourd’hui, restera surement gravé dans l’histoire. D’ailleurs, nous nous réjouissons de l’initiative de votre Gouvernement de l’avoir organisé en ce moment, si important pour le Monde. Moment si important, car, il y a quelques semaines à New-York, nous avons approuvé les objectifs de développement durables.
Ce sommet répond de manière concrète à l’esprit de cet agenda post-2015 ainsi que l’agenda 2063 de l’Union Africaine, auquel mon pays adhère totalement.
Nous arrivons à la troisième édition de ce Sommet. Bien que c’est la toute première participation de Madagascar, je voudrais vous dire aujourd’hui, que je me réjouis des réalisations tangibles, fruits des efforts entrepris dans le cadre de la mise en œuvre des différents plans d’actions adoptés depuis le 1er Sommet de 2008, notamment dans le domaine de la coopération économique et commerciale.
Cette note positive est caractérisée par la diversification des flux commerciaux, grâce notamment au Régime indien de franchise de droit et de préférence tarifaire en faveur des pays africains.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
En cette troisième édition, l’Inde et l’Afrique renforcent une fois de plus les liens de fraternité et de solidarité qui les unissent. A travers ce Forum, nous nous engageons à relever ensemble les défis de développement auxquels nos pays font face.
Nous disposons certes d’atouts considérables, mais sans une bonne méthode et une organisation efficace, nos efforts resteront vains.
Il est donc fondamental de souligner, que la participation des Etats au processus de conception des programmes à entreprendre, revêt une importance capitale. Nos Etats sont les principaux acteurs de ce Forum, c’est pourquoi nous devons leur permettre une appropriation accentuée des programmes.
En outre, nous soutenons la mise en place d’un nouveau mécanisme de suivi des programmes. Ce mécanisme doit nous permettre de distinguer les projets de coopération au niveau bilatéral et ceux, fruits du Sommet Inde-Afrique.
Il pourrait inclure la participation du secteur privé et de la société civile. Ces exigences structurelles sont d’ailleurs conformes à la dynamique actuellement engagées en termes de coopération au développement.
Je voudrais aussi insister, sur le rôle déterminant et crucial que la Commission de l’Union Africaine a à jouer, car nous avons besoin d’une coordination efficace.
Je reste persuadé qu’une planification plus concertée en impliquant davantage tous les pays, ainsi qu’un système de coordination et de suivi plus formels et plus inclusifs, ne peuvent qu’optimiser nos actions communes.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Concernant les relations entre l’Inde et Madagascar en particulier, je pourrai remonter à 160 millions d’années passées lorsque le continent africain et le sous-continent indien, parties du Gondwana à cette époque, se sont séparés en laissant entre eux une île: Madagascar. Dans notre vision de ce Forum, Madagascar devient le pont naturel, historique entre l’Inde et l’Afrique.
L’Inde et l’Afrique gagnerait aujourd’hui à aligner les objectifs et les programmes de leur coopération aux spécificités régionales. Nous pouvons par exemple unir nos efforts dans le développement de l’économie bleue-océanique. La question de la sécurité maritime est vitale pour tous, pour des raisons alimentaires, pour des raisons environnementales, pour des raisons énergétiques, pour des raisons stratégiques, de paix et de sécurité, etc.
L’Union Africaine a adopté la Stratégie AIM 2050 (Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans -horizon 2050) afin de faire face au défi de la Gouvernance maritime. La mise en œuvre de cette stratégie nécessite la mutualisation de nos moyens.
Madagascar a un emplacement géographique central au sein de l’Océan Indien. Je tiens donc à annoncer que nous sommes prêts à apporter notre contribution à travers la mise en place, à Madagascar, d’un Centre de fusion d’information maritime, qui aura un mandat régional.
Parallèlement, nous lançons aussi plusieurs projets visant à assurer la sécurité alimentaire par le développement de l’agriculture, et faire de Madagascar le Grenier de l’Océan Indien.
Des projets dans l’énergie, les infrastructures, l’éducation, la santé et les nouvelles technologies sont ainsi engagés. Nous invitons les investisseurs indiens à profiter de ces opportunités dans un partenariat gagnant-gagnant.
Nous sommes convaincus que le déploiement d’une technologie toujours plus innovante dans nos pays optimisera les résultats que nous obtiendrons.
Nous comptons d’ailleurs très prochainement nous doter d’un « Centre sur les applications géo-informatiques pour le développement rural (CGARD) ». Cette plateforme technologique spatiale appliquée à l’observation de la Terre permettra, en effet, aux Autorités malagasy de disposer de données fiables, qui seront exploitées pour son développement socio-économique dans les domaines de l’agriculture, des mines, de la pêche, du foncier, etc.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Si nous voulons réussir, les transformations doivent se faire de manière participative.
Nous sommes convaincus que ce Forum constitue une opportunité Pour prendre les bonnes décisions, et d’assurer qu’elles vont dans le sens d’un meilleur échange, d’un meilleur partenariat et d’un meilleur développement.
L’Inde est une terre idéale pour cela.
Je vous remercie de votre aimable attention.
