9 décembre, Journée mondiale des Nations Unies lutte contre la corruption. Il faut dire qu’il y a peu de hasard sur terre. Il est de notoriété que ce régime Hvm/Rajaonarimampianina est en manque d’argent frais. C’est juste s’il est parvenu à payer les salaires des fonctionnaires et des retraités de novembre 2015. Heureusement que des bailleurs de fonds sont venus à la rescousse à titre « d’appui budgétaire », remboursable ou non.
IDA (Association Internationale de Développement). Suite à la requête du Gouvernement Malagasy, elle lui a octroyé un Prêt Budgétaire d’un montant de 39.400.000 DTS équivalant à 55.000.000.USD, soit 181.128.200.000 MGA, pour le financement de l’Opération de Politique de Développement de Résilience (OPDR) (Ndrl: de quoi s'agit-il exactement?). L’Accord de prêt y afférent a été négocié le 06 novembre 2015 et sa signature est prévue pour le 11 décembre 2015.
La France, selon une «convention» signée en novembre 2014, vient récemment de procéder au versement de la dernière tranche d’un montant de 10 millions d’euros, à titre d’appui budgétaire sur un total de 40 millions d’euros. La signature de ce versement est prévue dans le courant de cette semaine.
Ainsi, les membres de la CENI gagnent en un mois plus que ce que les travailleurs gagnent en une année. Est-ce normal dans un pays renommé pour sa pauvreté? Pourquoi pas un rapport de 6 mois contre un mois, sans compter les avantages encore plus exorbitants pour un minimum d'efforts physiques? Par ailleurs, pourquoi toucheront-ils cette somme alors qu'après les sénatoriales du 29 décembre 2015, normalement il n'y aura plus d'élections qu'en 2018?
Du coup, le salaire des membres de la nouvelle CENI (Commission électorale nationale indépendante) ont été discutés (imposés plutôt) en Conseil des ministres. No comment, mais cette CENI va suivre le même chemin que la HCC: tout sera conforme aux désirs du régime. De toute façon, que les candidats aux élections sénatoriales du 29 décembre 2015 ne se fassent pas trop d’illusion.
Mathématiquement, ils sont déjà perdants. Et ce régime va se prévaloir de la démocratie en tant que loi du plus grand nombre. Pour les simples d’esprit, tout cela va de soi: il faut bien les payer pour qu’ils ne soient pas corruptibles. Mais, à y réfléchir profondément, c’est le régime qui les corrompt avec ces salaires exorbitants, en regard de l’extrême pauvreté monétaire ambiante, Cela a un nom: trafic d’influence légalisé au plus haut niveau.
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire et ces gars de la nouvelle CENI sont donc payés pour ne rien faire, à part déclarer ce qu’on sait déjà : le coloriage de tout Madagascar en bleu Hvm. Car c’est encore en conseil des ministres du 21 octobre 2015, que le nombre de ces autres valets du peuple (« mpiasam-bahoaka ») de la IVème république malgache, a été divulgué. Les membres de ce Sénat seront 63 dont 2/3 élus au suffrage universel indirect et 1/3 nommés par le Président de la république. En nombres clairs, cela donne 42 élus (7 par province) et 21 nommés. La date des élections a été fixée au 29 décembre 2015. Donc, 21 acquis plus une vingtaine en poche (c’est le cas de le dire) et le parti Hvm aura enfin une majorité (politique) absolue et, peut-être, stable. Je ne peux m’empêcher de dire: et alors? Cela n’empêchera jamais sa chute brutale, un de ces quatre matins, miné de l’intérieur pour cause de très mauvaise répartition budgétaire. Au titre de la... justice immanente.
A titre d’information pure, le mandat des sénateurs de Madagascar est de cinq ans (articles 80 et 81 de la Constitution). Et, ici, encore une ambiguïté car il n’est écrit nulle part si ce mandat est renouvelable ou non. Enfin, contrairement au BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), la CENI ne figure pas dans l'organigramme de la présidence de Madagascar.
Jeannot Ramambazafy – 10 décembre 2015