La Grande île de l’océan Indien sera-elle réellement et définitivement le centre de la pire des mauvaises gouvernances du monde? A-t-il oublié qu’en s’étant présenté comme candidat à la présidence de la république, le candidat n°3, Hery Rajaonarimampianina a accepté de devenir le personnage public numéro 1 de son pays? Ce qui implique, qu’ayant été choisi parmi d’autres candidats par le peuple souverain, pour un temps bien déterminé, il doit rendre compte à celui-ci dans la conduite des affaires du pays (principe de redevabilité) et que, donc, tout manquement à ses devoirs doit obligatoirement être connu des plus de 23 millions de Malgaches à présent.
Antandroy et zizanie
Malheureusement, deux ans après son accession au pouvoir, il se conduit comme s’il était le roi de Madagascar en ce troisième millénaire de l’information en temps réel qui ne permet pas d’inventer des histoires, photos à l’appui. Le samedi 5 mars 2016, c’est en utilisant le prétexte d’une rencontre avec les maires élus de la région Vakinankaratra, que le président Rajaonarimampianina a donné sa vision concernant l’affaire de la carrière d’Anjozorobe. En fait, c’est surtout à la communauté internationale qu’il s’est adressé, comme à son habitude depuis plus de 24 mois. Et il a carrément tout mélangé. Il a plus peur du gouvernement américain -qui «prêche dans le désert» ICI- que de son peuple et de Dieu lui-même.
« Je prends mes responsabilités et j’ai déjà commandité une commission d’enquêtes. Ce que je vous demande c’est de dire la vérité, et de montrer les vraies photos. Respectez les déclarations de la population et ne lui mentez pas. Ne créez pas la zizanie entre les Antandroy et le Président, c’est un faux problème. J’ai mis en place des infrastructures de base dans l’Androy, et d’autres veulent les empêcher. Il faut faire attention, car j’étais élu à 100% dans cette région. Le pays entier a besoin de paix et de sérénité. Et en tant que Président, je suis un « Raiamandreny » qui unit toute la population malgache ».
Voilà donc comment il dirige son pays. En « commanditant une commission d’enquête », il s’assied carrément sur le principe de la séparation des pouvoirs et viole directement la première phrase du préambule et l’article 163 de la constitution sur laquelle il a prêté serment, le 25 janvier 2014.
Préambule : LE PEUPLE SOUVERAIN
Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina qui n'aurait été qu'un obscure expert-comptable s'il n'avait été nommé ministre des Finances -poste qu'il gardera de 2009 à 2014!- par le premier. Cette trahison se paiera très cher tôt ou tard. Le peuple est, certes, versatile, mais jamais dupe. Il attend son heure... Le 20 décembre 2013, il incarnait le MAPAR et Andry Rajoelina Comment Hery Rajaonarimampianina, que j'ai côtoyé, avec qui j'ai discuté, peut-il mettre en doute un professionnalisme vieux de plus de 30 ans? Vous ne saurez jamais de quoi nous avons parlé alors ne parlez pas de ce que vous ignorez. Mais où est donc passé le ministre affable, poli, toujours à l'écoute des autres? Englouti par une armée d'arrivistes et de fossoyeurs de la nation. Anna Eleanor (1884-1962) fut l'épouse du Président Franklin Delano Roosevelt. Elle a été la Première dame des États-Unis du 4 mars 1933 au 12 avril 1945. Sur cette photo prise en 1949, elle tient un poster de la Déclaration des Droits de l'Homme rédigée en espagnol Je vous parie tout ce que vous voulez mais dans ce TGV, Hery Rajaonarimampianina n'avait pas pensé une seule fraction de seconde à se présenter à l'élection présidentielle de 2013. Il était focalisé par ses grands dossiers du moment. Et croyez-moi, il était au courant de tous les dossiers touchant les finances publiques... Il n'avait jamais été préparé à une carrière politique et encore moins à être un président de la république. "Je suis, avant tout, un technicien", était son leitmotiv. Oui, c'était un type bien, pieux, sincère et franc sans être maçon. Il ne l'est plus, à présent, et c'est horriblement malheureux pour le peuple malgache tout entier. Un peuple désormais privé de vie et donc de perspectives d'un avenir meilleur     Article 163.
La forme républicaine de l'État, le principe de l'intégrité du territoire national, le principe de la séparation des pouvoirs, le principe d'autonomie des collectivités territoriales décentralisées, la durée et le nombre du mandat du Président de la République, ne peuvent faire l'objet de révision. Les pouvoirs exceptionnels détenus par le Président de la République dans les circonstances exceptionnelles ou de trouble politique ne lui confèrent pas le droit de recourir à une révision constitutionnelle.
Le « Raiamandreny » et sa clique seront impitoyables
ne peut être à la fois juge et partie, devenant à la fois pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Et une affaire, somme toute, entre particuliers, devient une affaire d’état parce que Matthieu fils de Claudia, mainte fois cité, pas touche?
« Ne créez pas la zizanie entre les Antandroy et le Président, c’est un faux problème. J’ai mis en place des infrastructures de base dans l’Androy, et d’autres veulent les empêcher. Il faut faire attention, car j’étais élu à 100% dans cette région ». Qui sème la zizanie dans cette énième menace?
A qui fait-il allusion? Avant l’affaire de la carrière d’Ankaraoka Anjozorobe (dossier complet ICI), il y a eu la tuerie de Tsiroanomandidy réglée avec 72 millions d’ariary. Ce sont des Antandroy, eux-mêmes qui avaient demandé à ce qu’on leur rende le corps des membres de leur famille tués. Concernant la carrière, Mandignisoa, 29 ans, a disparu et ce sont toujours des Antandroy qui ont réclamé qu’on leur rende son corps. Par ailleurs, avoir été « élu à 100% » ne garantit rien du tout et ne peut permettre de se comporter comme un souverain. En Janvier 1972, le président Tsiranana a bien été élu à plus de 98% par le peuple malgache. Mais en Mai de la même année, il a du quitter le pouvoir, rejeté par le même peuple qui l’avait plébiscité. Alors? Il est grand temps de cesser d’infantiliser la population malgache de ce troisième millénaire.
« En tant que Président, je suis un « Raiamandreny » qui unit toute la population malgache ». Ah bon? Mais qui a créé la « zizanie » -et dans le Sud chez les Antandroy, qui plus est- en ayant déclaré: L’amour que vous nous portez est à 100%. Et nous osons affirmer qu’il n’y a rien à retirer, rien à ajouter. Voilà un individu a dirigé, un individu qui était au pouvoir, mais qu’a-t-il fait? Il n’a rien fait! Il n’a fait que se promener, amenant de l’argent, amenant de l’Eau Vive (Ndrl: merci pour la pub gratuite). Ce n’est pas ce dont a besoin cette région de l’Androy. On veut vous influencer. On s’empresse d’aller de l’avant pour courir après quelque chose pour laquelle il n’est nul besoin de courir. Mais nous serons impitoyables et nous nous lèverons ensemble pour empêcher cela, Mesdames et Messieurs ». Est-ce que cela unit tous les Malgaches?
Mahafaly Olivier et Béatrice Atallah
« Ce n’est pas la première fois que ma famille a été citée comme étant impliquée dans des affaires douteuses. L’entourage du président sert de bouc émissaire, pour aboutir vers ma personne. Respectez la vie privée de ma famille. La liberté de presse, je l’accepte, c’est dans la Constitution. Mais cela exige des responsabilités. Démontrez que vous avez des preuves. La Constitution accepte aussi l’opposition mais dans un environnement démocratique, tel les élections. La mauvaise pratique politicienne prend trop de place et il faut changer de mentalité pour développer le pays. N’entrainez pas la population dans des zizanies futiles et sachez discerner les vraies informations des fausses ».
Ce passage, n’en doutons plus, est adressé directement à la communauté internationale. Et ne doutons pas non plus que ce président est littéralement coincé par son entourage qu’il défend bec et ongles, un entourage qui le mène au doigt et à la baguette. Dans ces déclarations, cependant, il y a un aveu. La lecture est: oui, nous sommes coupable mais apportez les preuves! Le ministre de l’Intérieur Mahafaly Olivier a corrompu et menacé un grand électeur lors des élections sénatoriales de décembre 2014. On entend très bien sa voix et son histoire de 5 millions d’ariary (ICI). Mais ce n’est pas une preuve et il est toujours à son poste, ayant déjà eu un comportement infantile indigne d’un ministre (ICI) qui fait honte au gouvernement tout entier. La ministre des Affaires étrangères, Béatrice Atallah, elle, s’est arrogé le droit de prélever de grosses sommes sur le compte de la CENI-T (ICI) dont elle était présidente, les montants ont été publiés. Mais ce ne sont pas des preuves non plus. Et elle est toujours à son poste.
« La mauvaise pratique politicienne prend trop de place et il faut changer de mentalité pour développer le pays ». Ah bon? A qui fait-il allusion réellement? Depuis le début, avec sa manière de nommer le Premier ministre en faisant fi de l’article 54 de la Constitution (Article 54. Le Président de la République nomme le Premier ministre, présenté par le parti ou le groupe de partis majoritaire à l'Assemblée nationale), il ose dire çà ? Quid de la Haute Cour de Justice (Article 167. Afin de respecter le prescrit constitutionnel, le Président de la République, dans un délai de 12 mois à compter de son investiture, invite les Instances compétentes à désigner les membres qui composeront la Haute Cour de justice afin de procéder dès l'expiration de ce délai à l'installation de la Haute Cour de justice).
Enfin, concernant la liberté de presse -droit fondamental- et cette histoire de vraies et fausses informations, il est complètement à côté de la plaque. Qui, dès le début de son mandat, a fait emprisonner deux journalistes pour avoir publié une lettre de lecteur (ICI), leur journal n’ayant été qu’un support? Qui se permet, aujourd’hui de m’insulter et d’insulter une profession sans laquelle il n’aurait été qu’un obscur expert comptable comptant l’argent des autres? Ne croyez pas qu’il s’agit d’une attaque personnelle. Qui d’entre vous -ceux qui passent leur vie pratiquer le culte de la personnalité- l’a côtoyé plus que moi, avant qu’il ne soit élu président de la république. La preuve est sur les photos ci-dessus. Le 20 décembre 2013, j’ai voté et fait voté pour lui parce qu’il incarnait le MAPAR et Andry Rajoelina comme d’autres ont voté Jean Louis Robinson ayant incarné le TIM et le couple Ravalomanana.
« Andriamanitra tsy andrinao, andrinay foana »
En tant que citoyen et faisant partie du peuple malgache, journaliste de surcroit, c’est mon droit fondamental le plus strict de le critiquer et de lui demander des comptes. Personnage public, il n’a pas le droit de revendiquer une vie privée. Sa liberté s’arrête là où commence la mienne, sinon c’est franchement priver le peuple malgache de vie. Quant à sa famille, c’est sa famille et non lui en personne. Elle justiciable comme tous les citoyens malgaches. Elle n’a droit à aucune immunité. Déjà , dans quel pays dit démocratique, une « première dame » possède-t-elle un « Cabinet »? Il n’existe aucun rôle dévolu à la (seconde) femme du président de la république dans la constitution malgache, dans les affaires de l’Etat. Comment ose-t-il mettre en doute mon professionnalisme dans un métier que je pratique depuis plus de 30 ans, depuis la seconde république? Il croit être unique et « éternel » comme certains personnages de son entourage qui étaient déjà dans les allées du pouvoir Ratsiraka et qu’il se croit obligé de mettre à son service, n’ayant dans ses propres rangs que des amateurs qui usent et abusent de son nom pour s’enrichir sans aucune honte? Mais ce sont ceux-là même qui le jetteront comme une savate usée à l’heure de la colère divine. Car c’est ce qu’invoque actuellement les 90% des Malgaches face aux armes dont les baïonnettes ne sont as intelligentes du tout: « Andriamanitra tsy andrinao, andrinay foana ».
Dernière rumeur
Par ailleurs, je vais frapper les esprits (plus exactement ceux de son entourage malsain): il y a information et rumeur. Ici, j’informe sur une rumeur précise. Où est le mal? Voici la dernière, entendue sur la place du marché d'Analakely jusqu'à Ambohidratrimo et Mahitsy. « Le ministre Ulrich Andriantiana aurait eu une liaison avec Voahangy X ». Une phrase entendue partout et colportée de bouche à oreille avec une vitesse Grand V. Il y aurait même pire mais j'en reste là . Gros menteurs devant le Seigneur sont ceux qui prétendent ne pas en avoir eu écho. Il n’y a rien à recouper, rien à démontrer, c’est dans l’air du temps de ce week-end. Et on va me convoquer pour « propagation de fausse nouvelle et diffamation » ou le président va aussi commanditer une commission d'enquête à ce sujet? Il faudra alors convoquer des centaines de milliers de personnes aussi alors! Si ce n’est qu’une rumeur (très persistante) -d’où sort-elle?- laissez pisser les gars. Mais l’homme de la rue a vite fait un lien avec le limogeage d’Eliane Raveloson et de Liva Rabarioela (ICI). Et comme on le dit si bien en malgache: "Ny vy tsy mikitrana irery" (le métal ne résonne pas tout seul ou il n'y a pas de fumée sans feu). Depuis tout ce temps que je répète que dans les palais présidentiels les murs ont des oreilles et que les ennemis -les vrais- viennent toujours de l'intérieur, de ceux qu'ont côtoie. Il semble que mes avertissements glissent comme la pluie sur le plumage d'un eider. Mais il faut dire aussi que genre de rumeur est le résultat d’un manque total de transparence de la part des dirigeants malgaches actuels. Il y a des « directeurs » payés à ne rien foutre, qui attendent des ordres qui, parfois, ne viendront jamais -sauf les contre-ordres au cas où il y aurait un esprit d'initiative caché quelque part-, et pour lesquels tout est bleu… Hvm. Jusqu'à ce qu'ils reçoivent des bleus dont ils ne se relèveront pas.
Si la vie sur terre s’arrête avec la mort inéluctable, il y a aussi des limites à tout pouvoir. Pourquoi emporter des mensonges grossiers dans sa tombe, une fois privé de vie? Ils ne connaissent donc pas l’affaire de Bill Clinton, président des Etats Unis d’Amérique -personnage publique et homme le plus puissant de la planète-, et de Monica Lewinsky, ancienne stagiaire de la Maison Blanche, qui a fait le tour de la planète? Cela a commencé par une rumeur avant d’être rendue publique de manière officielle. 10 ans, après par Clinton lui-même (ICI).
Jeannot Ramambazafy – 06 mars 2016
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