Constitution de la IVe République de Madagascar.
Article 48.
La passation officielle du pouvoir se fait entre le Président sortant et le Président nouvellement élu.
Avant son entrée en fonction le Président de la République, en audience solennelle de la Haute Cour constitutionnelle, devant la Nation, et en présence du Gouvernement, de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la Cour suprême, prête le serment suivant:
“Eto anatrehan'Andriamanitra Andriananahary sy ny Firenena ary ny Vahoaka, mianiana aho fa hanantanteraka an - tsakany sy an - davany ary amim -pahamarinana ny andraikitra lehibe maha - Filohan'ny Firenena Malagasy ahy. Mianiana aho fa hampiasa ny fahefana natolotra ahy ary hanokana ny heriko rehetra hiarovana sy hanamafisana ny firaisam- pirenena sy ny zon'olombelona. Mianiana aho fa hanaja sy hitandrina toy ny anakandriamaso ny Lalàmpanorenana sy ny lalàmpanjakana, hikatsaka hatrany ny soa ho an'ny Vahoaka malagasy tsy ankanavaka”.
Devant Dieu, la Nation et le peuple, je fais le serment de respect la Constitution et les lois en vigueur comme la prunelle de mes yeux et de toujours chercher le bien-être du peuple malgache sans exception.
Le monde entier sait ce qu’il en est suivi. Sauf, hélas les Malgaches des régions, désinformés par des médias publics (Tvm et Rnm) qui escamotent les réalités, allant de non-dits à mensonges grossiers. Elle est belle la IVème république sous Hery Rajaonarimampianina. C’est à partir du moment où il a violé le prescrit constitutionnel inscrit noir sur blanc dans l’article 54 de la Constitution qu’il s’est retrouvé dans une situation politique instable, créant artificiellement à l’Assemblée nationale, une majorité présidentielle à coups de mallettes bourrées d’argent en liquide.
Kolo Roger, Jean Ravelonarivo, Olivier Mahafaly. Trois Premiers ministre en l'espace de deux ans et quelques mois. Un record du genre dans une république de président élu malgache. Mais c'est le désordre constitutionnel qui domine
Depuis, trois Premiers ministres ont été choisis de manière anticonstitutionnelle. Le dernier en date, ministre de l’Intérieur depuis tout ce temps -il cumule ce poste en même temps que celui de la Primature- est un corrupteur avéré. Cela est prouvé ICI. Mais personne n’a rien dit, ne dit toujours rien. Même sur la manière dont il a succédé à Jean Ravelonarivo. Personne, jusqu’ici, n’est allé devant la HCC pour demander si la nomination d’Olivier Mahafaly est conforme à la Constitution. Certes, son président, Jean Eric Rakotoarisoa trouvera toujours une parade. Cependant, c’est cette inertie collective qui et la plus condamnable.
A l’approche du 1er mai 2016, ce régime a, pour la énième fois, démontré sa faiblesse. Et sa force ne repose plus que sur les gendarmes, une entité émanant de la colonisation française, qui est en voie de disparition en Suisse. Il y a bien une raison à cela… Le bras armé de la dictature rajaonarimampienne se nomme Florens Rakotomahanina, politiquement promu général à la vitesse grand «V». Ainsi, la gendarmerie nationale malgache est devenue l’armée du pouvoir d’où émanent tous les ordres. Terminé l’application de la devise «Ho an’ny tanindrazana» (pour la patrie). Le régime Hvm/Rajaonarimampianina, voyant des coups d’état partout, vient, pour la énième fois, de violer la constitution et un principe universellement reconnu: empêcher de célébrer librement le 1er mai 2016!
Le grand rendez-vous de porté universelle a été déplacé au stade d'Alarobia, éloigné du centre-ville. mais de quoi a donc si peur Hery Rajaonarimampianina et sa clique?
Du coup, les ordres du préfet de police de la ville d’Antananarivo sont devenus encore plus « légaux » que ceux de la mairesse Lalao Ravalomanana, et au-dessus du prescrit constitutionnel lui-même. Article 10. Les libertés d'opinion et d'expression, de communication, de presse, d'association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont garanties à tous.
Article 31. L'Etat reconnaît le droit de tout travailleur de défendre ses intérêts par l'action syndicale et en particulier par la liberté de fonder un syndicat. L'adhésion à un syndicat est libre.
Une autre histoire que celle de Me William Bourdon, également avocat de Transparency International et président de l'association Sherpa...
Ne nous étonnons donc pas si la désobéissance civile va poser des problèmes allant s’aggravant pour ce régime qui a construit lui-même son sentier de sa déchéance. Pour l’heure la grande manifestation prévue sur la place de la démocratie (mot qui n’a plus aucun sens à Madagascar) a été déplacée au stade d’Alarobia. Cela ne fait rien, le mot d’ordre restant: prolétaires de tous les pays, unissons-nous! Pauvre, pauvre pays dirigé par un président par hasard qui a crevé lui-même la prunelle de ses yeux.
Jeannot Ramambazafy – 30 avril 2016