Monsieur le Premier Ministre,
Madame le Ministre des Affaires Étrangères,
Excellences,
Honorables Invités,
Chers Amis,
Chers Compatriotes,
L’Allemagne et Madagascar sont liés par 133 années d’amitié par le Traité entre l’Empire Allemand et le Royaume de Madagascar qui fut signé à Berlin le 15 mai 1883. Depuis, le monde a bien changé. Quelques temps après, Madagascar avait perdu son indépendance pour ne la recouvrer que dans la deuxième moitié du 20ème siècle. L’Allemagne a provoqué deux guerres mondiales catastrophiques qu’elle a perdues pour ensuite, ensemble avec ses anciens ennemis qui sont aujourd’hui ses amis et partenaires, recouvrer la paix, et avec leur soutien, regagner son unité.
L’Allemagne et Madagascar sont unis dans le même désir de voir la Grande Ile se développer en un pays prospère, démocratique et de bonne gouvernance après toutes ses années de crise. L’Allemagne y consacre des efforts considérables en étroite coopération avec Madagascar et au sein de l’Union Européenne, en particulier avec nos amis français sur le plan politique et dans le cadre d’un grand nombre de programmes, de projets de développement et de mesures d’accompagnement, et cela en étroite coopération avec les autres bailleurs nationaux et internationaux. Depuis les élections parlementaires fin 2013 et les présidentielles, la présence de la Coopération Allemande s’est considérablement renforcée, le volume des accords et des services pour l’année 2015 s’élève à un total d’env. 64 millions d’euros. Le nombre des collègues de la GIZ à Madagascar était juste de 30 au début de l’année 2014 pour atteindre le sextuple avec env. 180 membres de personnel. La présentation de notre coopération au développement lors de la réception d’aujourd’hui démontre bien l’ampleur et l’envergure de notre engagement pour Madagascar en matière de politique de développement et sur le plan humanitaire. Le nombre des exposants a doublé par rapport à l’année dernière, il n’y aura bientôt plus assez de place dans le jardin de la résidence…
Au nom de ces nombreux acteurs engagés, je voudrais ici vous présenter deux nouveaux collègues responsables de la Coopération Allemande: Madame le Dr Petra Wagner, le nouveau Directeur résident a.i. du bureau de la GIZ „Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit“, et Monsieur Jens Busma, Chargé de Coopération à l‘Ambassade, qui renforceront notre présence bilatérale à Madagascar. Parallèlement, la Fondation Friedrich Ebert - FES, dirigée actuellement par Monsieur Marcus Schneider, et le Cercle Germano Malagasy – CGM/Goethe-Zentrum sous la direction efficace de Monsieur Eckehart Olszowski, épaulés par leurs nombreux collègues malgaches font un excellent travail depuis des décennies. J’aimerais en plus souligner nos relations étroites dans le domaine de la science et de la recherche, en particulier avec l’université d’Antananarivo, qui sont encadrées par notre lecteur de l’Office allemand d’échanges universitaires – DAAD, Madame Eliza Panagiotatou. Enfin, je vous présente Madame Claudia Fichtel, co-responsable de notre Centre de Primates dans la forêt de Kirindy près de Morondava et le co-responsable malgache, Monsieur le Dr. Rodin Rasoloarison.
Monsieur le Premier Ministre,
Madame le Ministre des Affaires étrangères,
Honorables invités,
Après les évènements virulents nationaux de la première moitié du 20ème siècle dont nous connaissons les retombées catastrophiques et traumatiques, la République fédérale d’Allemagne a consacré une grande partie de son énergie et de ses ressources considérables aux objectifs transnationaux, à la construction d’un monde pacifique et prospère et à la sauvegarde de la nature comme base de la vie humaine. Située en plein centre de l‘Europe, fermement liée et intégrée à l’Union Européenne, aujourd’hui et pour la première fois dans son histoire, l’Allemagne n’est entourée que d‘amis. L’œuvre pacifique de la réconciliation avec nos voisins et amis, la France en premier lieu, constitue un grand bonheur; le renoncement partiel à la souveraineté nationale au profit de la création de l’Union Européenne avec ses nombreuses institutions supranationales y compris un Parlement Européen, l‘abolition des frontières, la création d’un immense marché intérieur commun, et en dernier l’Euro comme monnaie unique, sont la base de stabilité et de prospérité pas seulement pour l’Allemagne mais pour toute l’Europe. Ne pas imposer ses objectifs et ses intérêts de façon unilatérale mais œuvrer pour l’équilibre dans l’intérêt de tous, la solidarité et le soutien des forts en faveur des faibles sont les signes distinctifs de la politique de l’Union Européenne dont l’Allemagne à fortiori a fait sienne.
Au sein de la communauté européenne avec ses 27 états membres, l’Allemagne apporte une contribution de plus de 20% destinée e. a. aux états membres faibles dans le cadre interne et aux programmes de développement internationaux (FED de l’UE) qui s’élèvent à plus de 30 milliards Euro. Sur le plan international, L’Allemagne est depuis longtemps le troisième plus grand contributeur du Système des Nations Unies, e. a. aussi de la Banque Mondiale. De ce fait, l’Allemagne est non seulement très présente sur le plan bilatéral et dans le cadre de l’Union Européenne mais aussi sous le manteau des organisations et des bailleurs internationaux à Madagascar. Je voudrais ajouter que la Représentante résidente du Bureau de l’UNICEF, Madame Elke Wisch, et la Représentante résidente adjointe du PNUD, Madame Marie Dimond, sont de nationalité allemande, également le Représentant résident du FMI, Monsieur Patrick Imam.
Sur le plan régional, l’Allemagne prête un soutien considérable aux pays de la SADC aussi bien du côté bilatéral qu’à travers l’Union Européenne. La Commission de l’Océan Indien, est également soutenue à la hauteur de 80 % par l’Union Européenne. En 2015, l’Allemagne fut accueillie par l’ensemble des pays membres de l’Association de l’Océan Indien comme membre associé.
Monsieur le Premier Ministre,
Madame le Ministre des Affaires étrangères,
honorables invités,
Il est évident: nous ne vivons pas dans un monde idéal; pour se maintenir, l’Allemagne et « le modèle » de l’Europe doivent constamment relever de nouveaux défis qui mettent également à l’épreuve leur cohésion efficace : la crise en Ukraine, les grosses vagues de réfugiés venant du Proche-Orient, de l’Afrique du Nord et d’autres régions jusqu’en Asie centrale, et enfin le retrait de la Grande Bretagne de l’UE. A tout cela, Il n’y a pas de solutions parfaites et immédiates. Sur les questions humanitaires de la crise des réfugiés, l’Allemagne est toujours disposée à les recueillir dans un esprit de solidarité humaine. Permettez-moi ici de répéter ce que j’avais dit en ce lieu l’année dernière: Ni un pays à lui seul, ni même une aussi grande communauté comme celle de l'UE ne peuvent - et ce malgré leur bonne volonté - accueillir tous les réfugiés. En étroite coopération avec les pays amis et partenaires, l'Allemagne fait son possible pour recueillir et veiller à la survie de gens parlant une autre langue, ayant une autre culture, une autre croyance, et j’ajoute même : une mentalité différente.
Beaucoup considèrent l’Allemagne comme l’ancre fort et stabile de l’Europe. Soyez assurés: l’Allemagne est habituée à venir à bout de gros obstacles et continuera à mener à bien les tâches qui lui incombent - ensemble avec nos amis et partenaires européens, en premier la France (y incluse, bien sûr, la Grande Bretagne, même après le Brexit), nous trouverons des solutions et comme toujours, nous en sortirons plus forts.
Bien que ce soit la Journée de l’Unité Allemande aujourd’hui, permettez-moi de terminer par quelques mots sur Madagascar: les élections parlementaires de fin 2013 et l’élection du Président de la République reconnues par la communauté internationale, ont été pour l’Allemagne le signal clair et plein d’espoir pour la reprise de nos relations diplomatiques et la reprise de notre coopération au développement qui avait été fortement réduite après le putsch de 2009. Les élections communales dans tout le pays en juin 2015 ainsi que les sénatoriales fin décembre 2015 furent considérées comme une nouvelle étape importante pour la construction d’une démocratie effective à Madagascar. Permettez-moi de souligner : sans une bonne gouvernance, sans une justice et une administration qui respectent, appliquent et exécutent la loi et les règles, et sans un peuple ayant foi en la justice, la loi et leur application fiable, la démocratie est une coquille vide, dont la légitimité à la longue, est remise en question et à qui des acteurs importants et responsables sociaux risquent de refuser leur coopération.
Nous le savons tous: la voie qui mène au développement d‘une démocratie effective et d’une économie prospère après 4 ans de crise est complexe et fastidieuse. Notre fort souhait est d’accompagner Madagascar dans cette voie et d’apporter notre appui pour solutionner au mieux les grands défis du pays. Les hauts responsables sont bien conseillés d’écouter et de considérer la „voix du peuple“, pas seulement juste avant les élections, mais surtout dans le cadre des affaires courantes de la vie politique, économique et sociale.
Je vous remercie de votre aimable attention.