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Bealanàna ou le «Soamahamanina lavitr’andriana». Grand dossier des journalistes du MLE

Un drame socio-écologique sous l’œil complice des autorités. Le cas de Soamahamanina n’est nullement isolé car il semble bien qu’il s’agit de la partie émergée d’un gigantesque iceberg d’un système d’État de non-droit généralisé. La population de Bealanàna, bourgade située à 70 km de la Capitale, en opposant une farouche résistance à l’exploitation aurifère d’une société chinoise sur la Terres-de-leurs-Ancêtres (Tanindrazana), et en même temps terre nourricière, a suscité des vocations pour d’autres population dans des contrées lointaines où l’on observe la même situation, avec pratiquement les mêmes ingrédients.

* Bientôt en ligne la vidéo du reportage sur place, sous-titrée en français

La piste en retrait de 8km de la route nationale 32bis, menant au campement des Chinois

Le campement identique à celui de Soamahamanina

A savoir une exploitation minière à grande échelle impliquant des Chinois, ayant reçu la bénédiction (sinon le soutien) d’autorités à différents niveaux, mais à laquelle une grande partie des habitants sont hostiles. Et pour cause: si les conséquences socio-écologiques, rien que de visu, sont dramatiques, les contreparties pour la localité concernée sont insignifiantes, pour ne pas dire nulles. A ceci s’ajoute le halo de mystères que les exploitants déploient sur leurs activités, lequel accentue encore plus la suspicion des riverains. Bealànana, district situé dans la Région Sofia, fait partie de ces pans de territoire sacrifiés par les dirigeants actuels pour des intérêts flous, sinon douteux.

De quelle région, de quelle province de Chine viennent ces gens qui se comportent comme de nouveaux consquitadors avalisés par un régime corrompu? Comment et sous quel statut sont-ils arrivés à Madagascar?

Partagé entre la révolte et la résignation, tant le rapport de forces semble être en leur défaveur, en désespoir de cause, les habitants de Bealànana n’avaient plus d’autre alternative que d’alerter le Mouvement pour la Liberté d’Expression (MLE) afin de faire valoir que leur cas mérite autant d’égard, sinon plus, que celui de la désormais tristement célèbre Soamahamanina. D’emblée, la délégation de journalistes qui s’est rendue sur le terrain, pour y mener des investigations, fut frappée par le gigantisme dont les Chinois font montre dans leur entreprise. Preuve que, pour ces derniers, le jeu en vaut largement la chandelle. Ce qui, on le verra, ne sera pas à la mesure des «contreparties» qu’ils ont offertes jusqu’ici.

Lentement mais inexorablement la verdure sera englouti par ces monticules de terre stérilisant

Selon les villageois ayant servi de guides aux journalistes, le site d’exploitation s’étend jusqu’à 250 km² pour couvrir pas moins de dix collines à perte de vue. Autant d’espaces qui servaient  de pacage pour le bétail mais qui, suite aux excavations effectuées pour les besoins de l’exploitation, se révèlent être des pièges mortels pour les zébus dont plusieurs dizaines, depuis le début des opérations des Chinois, se sont tués en y tombant.

Pollution irréversible des cours d'eau qui donnent la vie

L’autre grave atteinte à l’espace vital de la population est la pollution de l’eau de la rivière arrosant la zone en raison non seulement des rejets des résidus d’exploitation de la carrière mais aussi, selon les témoignages, des agissements des exploitants miniers qui s’en servent comme… lieu d’aisance.

Des ordres de mission en guise d’autorisation officielle


Un autre point commun avec ce qui s’est passé à Soamahamanina est que les exploitants chinois ont déjà en mains un permis d’exploitation. C’est, semble-t-il, l’unique document dont  peuvent se prévaloir ces derniers puisque, à ce jour, ils ne justifient ni  d’un permis environnemental, encore moins du moindre procès-verbal retraçant une quelconque consultation publique impliquant la population du site d’implantation. Or, même en l’état actuel du Code minier, il s’agit de deux procédures obligatoires avant d’entamer toute exploitation. Anecdote révoltante: pour impressionner les autorités locales afin de s’assurer de leur docilité, les Chinois indélicats leur ont présenté des… ordres de mission émanant de leur propre société en guise d’autorisation officielle.


Les seules «contreparties» qui, au moment de cette investigation, ont été octroyées aux habitants de la localité d’implantation sont, en tout et pour tout, des kits scolaires pour les élèves du primaire et un mur d’une soixantaine de centimètres ceinturant le terrain vague qui sert de terrain de football au village et dont le coût est (sur)estimé à 10 millions d’anciens francs. Des «dons» que la population accepte, bon gré mal gré, tout en affichant la crainte que le pire reste à venir. En effet, si bon nombre de villageois ont manifesté leur ferme détermination à s’opposer coûte que coûte à cette exploitation de bauxite par les Chinois, certains d’entre eux affichent une certaine résignation, persuadés qu’il n’y a plus rien à faire puisque tel en a décidé le «fanjakana».

Engins de destruction environnementale plutôt que de développement rural

Comme à Soamahamanina, la double question qui se pose est de savoir qui a touché combien de la part de ces Chinois pour fermer les yeux sur ce qui, au final, n’est qu’une  exploitation sauvage sous le vernis d’une légalité puant le camembert.

A suivre…

Les journalistes au sein du Mouvement pour la Liberté d’Expression - MLE

28.10.2016

Mis à jour ( Vendredi, 28 Octobre 2016 18:08 )  
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