C’est fou, mais ce régime Hvm/Rajaonarimampianina a une drôle de manière d'écrire l'Histoire. Sur le site de la présidence de la république de Madagascar, vous lirez: «La visite du Roi Mohammed VI consacre le renouveau dans les relations entre le Maroc et Madagascar. Les deux pays ont été rapprochés par l’Histoire dans les années 1950. Dans l’élan de la lutte pour l’indépendance, Feu le Roi Mohammed V, grand-père du Souverain, avait été envoyé en exil avec sa famille en août 1953 par le pouvoir colonial français; d’abord en Corse puis à Madagascar, à partir de janvier 1954, dans la ville d’Antsirabe où il avait résidé à l’hôtel des Thermes pendant un peu plus de deux années. Ce n’est qu’en novembre 1955 que Feu le Roi Mohammed V a pu revenir, triomphalement, au Maroc qui allait alors recouvrer son indépendance en mars 1956 ». Nulle part il n'est écrit ce qui s'est passé et la cause réelle du retour triomphal du futur roi Mohammed V: le peuple marocain a lutté pour cette indépendance.
Que diable le président malgache peut-il raconter au roi du Maroc, lui qui passe son temps à effacer les dates historiques de son propre pays? Jusqu'à la date de la naissance de la IVème république malgache dont il est, pourtant, le premier président. Il raconte qu'il n'y a pas de pauvres à Madagascar, sans doute? Mais il suffit au souverain marocain d'aller sur Internet pour connaître les réalités malgaches vraies
Ce régime est totalement nul en Histoire. Et il est extrêmement pénible de voir un président, même élu, non patriote et anti-démocratique, au côté d’un des descendants du père de l’Indépendance marocaine. Un royaume qui se passe bien des «aides» du FMI et autres bailleurs de fonds «traditionnels». En passant, juste en passant, sachez que le Maroc ne fait pas partie du Comesa... En fait, le roi Mohammed VI, en arrivant à Madagascar, a fait d’une pierre deux coups: honorer les promesses de son grand-père à la population d’Antsirabe et participer au XVIème sommet de la Francophonie qui n’est pas sa priorité vu ce que la France à fait à son prédécesseur, le Roi Mohammed V. On peut, certes, pardonner, mais on ne peut oublier… Pour en revenir à Hery Rajaonarimampianina, n’ayant pas d’histoire, il passe son temps à faire à raconter des histoires et faire des histoires à son propre peuple plus que jamais en liberté provisoire permanente… Sa seule vraie et authentique biographie restera dans mes livres (ICI LE RECENT) et mes écrits et dans les archives de madagate.org
Portrait de celui qui était encore le Sultan Mohammed V
Pour étouffer le désir d’indépendance du Maroc sous protectorat, le sultan Mohammed V est expédié par la France en Corse, puis à Madagascar. Il est parti en victime du colonialisme et est revenu en héros de la nation. Extraits de la véritable histoire.
Le 20 août 1953, 22h07. Un DC3 atterrit sur l’aérodrome de Campo del Oro à Ajaccio. Le sultan Mohammed Ben Youssef est à son bord, le prince héritier l’accompagne, le reste de la famille et sa suite sont aussi du voyage. La famille royale a fait Rabat-Ajaccio à bord d’un avion qui accueille en temps ordinaire les parachutistes de l’armée française. Le sultan n’est pas en voyage d’agrément.
Ben Arafa, l'homme de la France colonisatrice
Il vient d’être destitué par la France. Les autorités coloniales installent sur le trône son cousin Ben Arafa, «un ectoplasme inventé dans les officines du protectorat», selon la formule de l’écrivain Jean Lacouture.
Quelques heures plus tôt, des engins blindés avaient encerclé son palais de Rabat. Le général Guillaume, résident général, venait réclamer son abdication, condition sine qua non, selon le protectorat, pour mettre fin aux revendications nationalistes ayant amené à des troubles. Mais le sultan Mohammed V refuse d’abdiquer. La sentence tombe alors: Le général Guillaume, pistolet à la main, lui annonce sa destitution et l’obligation de quitter le royaume, avec effet immédiat et départ sur le champ. Déjà , une limousine noire et huit cars de police l’attendent à l’extérieur du palais pour l’amener à l’aéroport militaire de Rabat.
C’est vers 15h que le DC3 décolle du Maroc pour arriver à Ajaccio sept heures plus tard. Sur le tarmac, le préfet de Corse et un détachement de gendarmes mobiles l’attendent, prêts à lui rendre les honneurs. Témoignage de Jean-Emile Vigié, haut fonctionnaire du ministère français de l’Intérieur, chargé de coordonner de l’arrivée du sultan en Corse, dans ses mémoires : « Mohammed V, craignant qu’il s’agisse d’un peloton d’exécution, refusa de descendre de l’avion (…) Il n’aurait accepté de débarquer qu’après que toutes les garanties lui aient été données».
Mohammed V est l’hôte du préfet une quinzaine de jours. Mais le haut fonctionnaire se fait du souci. En effet, la présence du sultan destitué et de sa nombreuse suite fait désordre au palais Lantivy qui abrite les locaux de la préfecture. Qui plus est, le préfet est «très inquiet du problème du règlement des frais importants qui en résultaient», rapporte Jean-Emile Vigié. Il sollicite et obtient l’autorisation de l’installer dans l’arrière-pays corse. Le cortège du sultan parcourt alors une centaine de kilomètres sur une route de montagne, tout en lacets, et arrive à Zonza, un endroit loin du reste du monde. Là , Mohammed V découvre l’endroit où il devra désormais loger avec sa famille et sa suite: l’hôtel du Mouflon d’Or.
Les premiers temps, le service est assuré gracieusement par des membres du personnel de l’hôtel Crillon. Le palace parisien a voulu faire un petit geste commercial pour le sultan qui y avait ses habitudes avant son exil. Mais ni la solennité des dîners en famille, ni les serveurs tirés à quatre épingles du Crillon ne peuvent masquer la réalité. L’ex-sultan est bel et bien un prisonnier. Les fenêtres de l’hôtel sont éclairées la nuit par de puissants projecteurs pour contrer toute tentative de fuite et perturbant, du coup, le sommeil de Mohammed V et de sa suite.
Inscription en souvenir du passage de la famille souveraine marocaine exilée sur l'île rousse
Les exilés souffrant de plus en plus du froid, les autorités françaises décident de les transférer dans la ville de l’île Rousse où le climat est plus clément. Mohammed V y passe trois mois, vivant quasiment reclus à l’hôtel Napoléon Bonaparte. Amaigri, soucieux, déprimé. Le comte Clauzel, qui connaît bien le sultan en tant que conseiller chérifien, découvre un autre homme lorsqu’il lui rend visite. Il est porteur d’un message qui n’est pas fait pour remonter le moral du sultan. En effet, le conseiller chérifien l’informe que le gouvernement français a décidé de le transférer à Madagascar. Le Maroc est en pleine ébullition depuis l’envoi en exil de Mohammed V. La France, qui craint un coup de force des nationalistes, considère que la Corse est encore trop proche du Maroc. Il est impossible d’empêcher les exilés de communiquer avec les indépendantistes marocains, voire avec ceux des autres pays d’Afrique du Nord où le combat antifrançais est commun.
Les autorités françaises se méfient tout particulièrement du prince héritier Moulay Hassan (qui deviendra le roi Hassan II du Maroc) qui, selon une note des services de renseignements français: « entretiendrait une correspondance suivie avec les leaders de l’Istiqlal (PI: en arabe: Øزب الإستقلال, en français: «Parti de l'indépendance») par l’intermédiaire d’une boîte postale pas ordinaire: une courtisane qu’il rencontrerait dans une maison», ajoute la note. Les autorités françaises craignent aussi «une tentative de la Ligue Arabe de faire évader Moulay Hassan pour l’installer à Tanger (zone internationale à l’époque) afin qu’il forme un gouvernement de résistance». Par ailleurs, le général Franco a pris position en faveur du sultan déchu. Un soutien qui entre en ligne de compte dans la décision de l’éloigner.
Mohammed V fait part de son indignation au comte Clauzel, lui expliquant ne pas vouloir faire les frais des bisbilles coloniales entre la France et l’Espagne. Il refuse d’être traité «comme un simple bétail (…) L’enverrait-on au pôle sud la prochaine fois que la France aurait à se plaindre de l’Espagne ?». Presque, à vrai dire. Les autorités françaises avaient songé à l’expédier de l’autre côté de la terre : à Tahiti. Mais la France s’est heurtée sur l’impossibilité d’une île. Cela lui serait revenu trop cher et on n’a pas trouvé de résidence assez spacieuse au pays des Vahinés pour loger l’ex-sultan et sa smala.
«DC-4 militaire indicatif FRAFA venant de Brazzaville sur Tananarive 28 ou 29 janvier transporte ex-sultan et suite…». C’est par ce message que le haut commissaire à Madagascar, Robert Bargues, annonce l’arrivée du sultan déchu et de sa famille sur la «Grande île». Après un périple de 7.000 km et deux escales, l’avion transportant Mohammed V, ses deux fils, sa deuxième femme enceinte de six mois et ses huit concubines, atterrit finalement le 28 janvier 1954 en matinée à l’aéroport de Tananarive, ville transit à partir de laquelle la famille royale rejoindra sa destination finale, Antsirabe.
Un thé est servi à l’aérogare (Arivonimamo), le temps de souffler un peu avant l’ultime étape d’Antsirabe. Là -bas, c’est tout un dispositif qui se met en place pour héberger l’exilé et sa suite. Le centre militaire où il doit être logé est vidé de ses occupants, généralement des retraités militaires venus profiter des bienfaits de cette ville thermale connue pour ses eaux bicarbonatées et sodiques. L’hôte royal est « choyé », titre en Une un journal malgache: la vaisselle en porcelaine du camp militaire est remplacée par de l’argenterie. On y installe aussi des tapis en laine et des réfrigérateurs, tandis que du personnel malgache, arrivé en renfort, pour s’occuper de la cuisine.
L’accueil est froid. Si Mohammed Ben Youssef avait encore un doute quant à son statut en Corse, Madagascar clarifie les choses. Aucun honneur n’est rendu à l’ex-sultan, comme l’appellent désormais les officiels français. La consigne du haut commissaire Bargues est claire: «le souverain doit être placé sous surveillance stricte police et garde éventuellement troupe sans communication avec l’extérieur» (sic). Fatigué par le long voyage, Mohammed V n’est pas au bout de ses peines. Son fils aîné a une fièvre de cheval. Le futur médecin du palais royal, François Cléret, qui n’est alors que simple médecin de la garnison malgache, diagnostique chez le patient un cas d’angine aiguë. Il lui administre, sous le regard inquiet de son père, de la pénicilline.
Moulay Hassan se remet de sa fièvre, mais Mohammed V s’inquiète toujours pour le reste de la famille, sa première épouse Abla et ses trois filles qui doivent le rejoindre sur l’île prochainement. Il trouve l’endroit «trop exigu» et «inadéquat» pour héberger tant de monde. Il demande alors à ce qu’on lui trouve un autre endroit. Les Français lui proposent de s’établir à l’hôtel des Thermes (construit dès 1897). Le sultan donne son accord pour cette solution qui deviendra définitive. Le confort est assuré: un mois de travaux aura été nécessaire pour que le sultan et les 35 personnes de sa suite puissent vivre décemment à l’hôtel des Thermes. Une vingtaine de domestiques malgaches et comoriens, encadrés par un intendant et un maître d’hôtel européens, s’occupent de la suite du sultan. Des véhicules en nombre suffisant sont mis à leur disposition pour les déplacements.
Et le sultan déchu commence à prendre ses petites habitudes dans cet univers prêtant plus à la neurasthénie qu’à la jovialité. Pour casser la routine, il se rend parfois dans la Capitale, Tananarive, en excursion pour la journée. Vêtu d’un complet gris, nu-tête, les yeux masqués par des lunettes sombres, le souverain consulte son opticien, fait du shopping et mange dans un restaurant de la ville. Mais il demeure toujours mélancolique. Il se compare à Abdelkrim Khattabi, cet autre exilé célèbre, et se considère surtout moins chanceux que ses oncles chérifiens, Moulay Hafid, qui finit ses jours à Enghien, à deux pas de Paris, Moulay Abdelaziz à Tanger ou encore au Bey de Tunis, qui a eu droit à un château en France comme résidence.
Après quelques mois, «la djellaba du sultan est maintenant familière» pour la population locale. Il est devenu un élément du décor que les autochtones ont l’habitude de croiser le long des grandes avenues menant de l’hôtel des Thermes au centre ville, au marché et aux gargotes des commerçants où il effectue des achats réguliers pour sa famille. Mohammed V arpente souvent ces artères à pied, sa présence n’étonne plus personne, même si l’immense majorité des Malgaches ignore qui il est. Beaucoup pensent qu’il s’agit du «Négus ou du roi Farouk», signale le journaliste Ignace Dalle.
Sur l’île, à majorité chrétienne, la seule chose qui excite encore la curiosité des habitants, c’est le nombre de femmes du souverain. Il promène tous les soirs sa ribambelle féminine, «par petites fournées», note le journaliste Max Jalade. Elles restent un mystère pour la population locale qui, de tout le séjour du sultan, ne verra jamais leurs visages. Les femmes du harem avaient débarqué de l’avion toutes vêtues de la même gandoura grise et portant le même sac de voyage. Rien pour les distinguer les unes des autres, si ce n’est un voile de couleur différente masquant leurs minois. Près de deux ans plus tard, au retour d’exil, le harem du sultan embarquera dans le même anonymat. «Celles que nul n’a le droit de regarder s’avancent en file indienne. Sur la liste des passagers, elles seront numérotées de 1 à 23 et deviendront autant de "Madame X"», décrit Max Jalade.
«Elles s’engouffrent dans la cabine, relevant les pans de leur djellaba, découvrant de hauts talons et des chevilles gainées de soie», ajoute le journaliste qui, aux premières loges, verra un tout petit bout de chair du «harem». Moins toutefois qu’une cartomancienne d’origine libanaise installée à Madagascar. Elle sera la seule, en dehors du sérail royal, à voir le visage des femmes du harem, qui la consultent régulièrement pour savoir si elles resteront dans les bonnes grâces de leur maître. En dehors des concubines du sultan, la voyante dit aussi la bonne aventure aux princes et aux princesses qui lui rendent visite chaque semaine.
Au bout de 21 mois loin du Maroc, Mohammed V voit enfin le bout du tunnel. Les négociations entre les nationalistes et la France sont presque achevées. Son exil devait mettre fin aux troubles au Maroc. Or, ce fut tout le contraire, il a été à l’origine de deux années de violences. C’est que les nationalistes marocains, Istiqlal en tête, ont bien fait leur boulot auprès du peuple marocain, au point que la lutte pour l’indépendance et l’image du roi libérateur sont devenus consubstantiels. En effet, le pays plonge dans le chaos.
Le 1er novembre 1954, l’Algérie s’embrase à son tour. Pour la première fois, les autorités françaises envisagent de lâcher du lest au Maroc et en Tunisie pour se concentrer sur l’Algérie, qu’il n’est pas question une seconde d’abandonner. Du moins le croient-elles. La formation d’une armée de libération dans le Rif renforce l’inquiétude des autorités. Des négociations entre les dirigeants nationalistes (Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka notamment) et Edgar Faure, le président du Conseil, ont lieu en vue du retour du sultan au Maroc Car le rétablissement sur le trône de Mohammed V est inévitable. Le sultan le sait et, tout comme son entourage, n’attend plus que l’annonce de la date de son retour.
La bonne nouvelle finit par tomber. Le voyage du retour est fixé au 28 octobre, le jour de l’anniversaire de la naissance du prophète. Mohammed V y voit un signe du destin: «Mon exil se termine le jour du Mouloud. C’est le jour de l’Aïd que j’ai quitté mon pays. Cette coïncidence ne s’explique que par la grâce de Dieu», déclare-t-il à Max Jalade. Mais les voies du seigneur sont impénétrables. Du fait d'une météorologie capricieuse, le vol est repoussé de deux jours, le temps aussi pour le sultan de faire ses adieux à ses «amis» et fournisseurs malgaches. Il a aussi le temps d’accomplir la prière du vendredi, la dernière sur la terre malgache, et de célébrer la fête du Mouloud avec la population musulmane d’Antsirabe. «Le sultan laissera à la population le souvenir d’un homme respectable, courtois et pieux», note Ignace Dalle.
La princesse Lalla Amina, née à Antsirabe le 8 avril 1954 (à dr. sur les épaules de son père), décédée à Rabat le 16 août 2012 -VIDÉO DE SES OBSÈQUES ICI-
Impossible de remballer toutes les affaires de la famille dans une soute d’avion, une bonne partie des bagages reste donc à Antsirabe. Les jouets de la petite princesse Lalla Amina, née à Antsirabe le 8 avril 1954, trois mois après l’arrivée de la famille à Madagascar, sont distribués aux enfants des domestiques, et les machines à coudre des femmes du sultan sont données à la ville pour les lépreux. Moulay Hassan, très porté sur la lecture durant ses deux années d’exil, fait don de sa bibliothèque à la Fondation des vieux coloniaux, ne gardant que deux ouvrages. Mais pas n’importe lesquels: «Les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand» et… la Bible.
Le Jour-J arrive enfin. Le 30 octobre 1955 au petit matin, après un dernier regard sur l’hôtel des Thermes, Mohammed V s’engouffre à bord d’une grosse Ford conduite par son fils aîné Moulay Hassan. Sur la route, le cortège royal est salué tous les 100 mètres par des gardes malgaches. A l’aéroport, le sultan a droit cette fois aux honneurs, rendus par «12 soldats en short et bandes molletières, portant des fusils Lebel avec baïonnettes au canon», raconte Hassan II dans «La Mémoire d’un Roi». Le contraste avec l’arrivée en prisonnier déprimé est frappant. Le 31 octobre 1955, il arrive en France où il rencontre Antoine Pinay, ministre des Affaires étrangères. À l’issue de leur entretien, une déclaration commune est rendue publique: le Maroc va retrouver sa souveraineté et devenir «un État démocratique à monarchie constitutionnelle».
Au Maroc, c’est tout un peuple qui fête le retour de son roi. Le 16 novembre 1955, Mohammed V débarque à l’aéroport de Rabat. À l’extérieur, une véritable marée humaine l’attend. Des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants venus des quatre coins du pays. Le souverain prend place dans une limousine découverte et le cortège s’ébranle en direction du palais. Debout, il salue la foule énorme assemblée tout au long du parcours. L’émotion est à son comble. À l’évidence, ni le temps ni l’éloignement n’ont eu raison des liens qui unissent le peuple marocain à la dynastie alaouite. Mohammed V n’a jamais cessé de régner dans le cœur de ses sujets.
Deux jours plus tard, le 18 novembre 1955, cent mille personnes sont présentes lors du discours du Trône. «Nous nous réjouissons de pouvoir annoncer la fin du régime de tutelle et du protectorat et l’avènement d’une ère de liberté et d’indépendance», déclare le roi. Sidi Mohammed, ou Sidi Mohammed ben Youssef, né le 10 août 1909 à Fès, est le sultan de l'Empire chérifien et, à la suite de l'indépendance de l'État retrouvée en 1956, le roi du Maroc sous le nom de Mohammed V.
CONSÉQUENCES SUR LE CONTINENT AFRICAIN
Tout naturellement, le dénouement de ce que l'on avait appelé «l’affaire marocaine» va créer un précédent. Madagascar qui avait apporté tout le soutien moral nécessaire au Maroc, accède, dans la foulée à l’indépendance en juin 1960. Il est alors, l’un des premiers pays à gagner son indépendance dans cette zone de l’océan indien.
Depuis cette époque, de puissants liens sentimentaux existent entre le Maroc et Madagascar que ni le temps ni la distance ne peuvent altérer.
Riche de son expérience dans sa lutte pour l’indépendance, le Maroc, porté par l'aura de S.M. Mohammed V, était devenu un appui moral et matériel de poids aux mouvements de libération, à travers l’Afrique. Nos frères algériens en savent quelque chose.
Parmi ses efforts en vue de garantir un développement harmonieux du continent, celui qui devrait doter l'Afrique d’institutions fortes et crédibles n’est pas le moindre. Le Roi Mohammed V avait réuni, en 1961 à Casablanca, le Groupe africain qui porte le nom de cette ville. Kwame Nkrumah pour le Ghana, Jamal Abdel Nasser pour l’Egypte, Ferhat Abbas pour l’Algérie, Modibo Keita pour le Mali, Sékou Touré pour la Guinée, ainsi que le représentant du roi Idris pour la Libye, entouraient le roi Mohammed V pour jeter les premiers jalons de la construction de l’Unité africaine.
Le Roi Mohammed V décède le 26 février 1961 à Rabat. Son fils, el-Hassan ben Mohammed el-Alaoui, lui succède et sera le roi du Maroc pendant 38 ans, de 1961 à 1999, sous le nom de Hassan II.
Le Roi Hassan II suivi de son fil, futur Roi Mohammed VI
Le 23 juillet 1999, le Roi Hassan II succombe à une longue maladie, deux semaines après avoir fêté ses 70 ans. C’est son fils Sidi Mohammed, en tant que prince héritier, qui lui succèdera sous le nom de Mohammed VI, en hommage à son grand-père, à partir du 30 juillet 1999. Tous les deux avaient accompagné le Roi Mohammed V dans leur exil à Antsirabe. En ce qui concerne cette ville, l’actuel roi du Maroc, y sera le 22 novembre 2016 pour signer un protocole d’accord avec la Commune urbaine d’Antsirabe. Il porte sur la construction, à Ambohimanarivo, de nouvelles infrastructures communautaires, financées par la Fondation Mohamed VI: un centre de formation pouvant accueillir 1.000 jeunes et un nouvel hôpital d’une capacité de 70 lits. Coût des travaux: 26 millions d’euros.
Place Mohammed V, dans le 5è arrondissement de Paris, France, inaugurée en décembre 2002 par le roi Mohammed VI et le président Jacques Chirac (VIDÉO ICI)
Que Hery Rajaonarimampianina ne rêve surtout pas: malgré toutes les distinctions honorifiques qu'on lui attribué déjà et qu'on lui attribuera, il n'y aura jamais de place à son nom à Paris, comme il n'y en a jamais eu au nom de Philibert Tsiranana, premier président de la première république de Madagascar (de 1959 à 1972, décédé en 1978), réputé pourtant être le "Père de l'Indépendance" malgache...
Survol du Maroc actuel en quelques chiffres
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TOURISME. Première puissance touristique d’Afrique avec un total de 12 millions de visiteurs en 2015 devançant l’Égypte (9,7 millions) et l’Afrique du Sud ( 9,6 millions) pour un total de 277.000 lits dont 65.000 pour la seule ville de Marrakech, hôte de la récente réunion COP 22 sur le climat.
DOMAINE DU TRAVAIL. Le Maroc est un pays où le Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti) est le plus élevé d’Afrique avec 265 USD (870.000 ariary) contre 175 USD pour l’Afrique du Sud et 165 USD pour l’Algérie.
DOMAINE SOCIAL. Le taux de pauvreté y est estimé à 9% pour une population totale de 34 millions d’habitants. Ce, malgré un taux d’analphabétisme de 32% allant diminuant d’année en année.
NTIC. Le Maroc figure dans le peloton de tête des nouvelles technologies de l’information et de la communication avec 20 millions d’utilisateurs d’internet pour 14 millions d’abonnés, avec un parc de 45 millions de téléphones mobiles, 03 millions de téléphones fixes.
Dossier de Jeannot Ramambazafy
Sources: habitants d’Antsirabe - telquel.ma - Jeune Afrique