17 mars 2009-17 mars 2017. Cela fait huit ans exactement que Marc Ravalomanana, avant de prendre la fuite pour l’Afrique australe, a dissous son gouvernement, et a remis ses pouvoirs à un « directoire militaire » monté de toutes pièces, contrairement aux dispositions de la Constitution de la IIIème république, qui stipulent que c'est le Président du Sénat qui assure l’intérim en cas de vacance du chef de l'Etat. Un flagrant acte anticonstitutionnel de la part des chefs des "légalistes". L’Histoire ne pouvant reposer sur des histoires inventées pour les yeux du vieux beau Marc, voici le devoir de mémoire de madagate.org à travers une vidéo reposant sur des faits ayant existé et qui constituent la seule et unique vérité. Le reste n'est que fanatisme et culte de la personnalité.
Les déclarations en malgache de Marc Ravalomanana, à la TVM, le matin du 17 mars 2009. Sa décision personnelle («hevitro samy irery») a fait mettre à la mode le mot «unilatéral»
Seconde vérité. Les raisons de la révolution orange que beaucoup persistent à appeler «coup d’Etat», alors qu’elle est le prélude des « printemps arabes ». Mais lorsqu’on est un pays anciennement colonisé, il faut croire qu’on est peu entendu… Beaucoup vont mourir idiots dans ce cas.
Les comptes de fait de Marc Ravalomanana
dossier rédigé le 25 janvier 2009
Panorama sur l’Empire Tiko ou Tikoland
Pourquoi cet article ?
Bailleurs de fonds, partenaires des pays amis, allez-vous encore longtemps être complice de ce président qui a tout raflé en l’espace de 7 ans ? Ce n’est pas à moi de prouver quoi que ce soit. C’est à lui de montrer et démontrer que ce qui suit n’est qu’un tissu de mensonges, du sensationnel, un « scoop » de la part d’un journaliste qui veut se faire un nom. Aza fady ! Mes aïeux ont lutté depuis bien avant l’arrivée du général Joseph Gallieni, du temps des « Menalamba », vers 1880. Et moi, je lutte depuis mai 1972 contre toutes les formes d’injustice, d’inéquité, de dilapidation des richesses malgaches par un groupe d’individus sans scrupules. Si le régime Arema de Didier Ratsiraka avait la fâcheuse manie de détourner les deniers et les aide publics, le régime Tim de Marc Ravalomanana vend jusqu’à la Terre-de-mes-Ancêtres ou littéralement « Tanindrazana ». Trêve de bavardages et écarquillez bien vos yeux.
Chassez le naturel, il revient au galop…
Entre 1996 et 2001, on ne sait pourquoi, le Premier ministre d’alors, Norbert Lala Ratsirahonana a octroyé une exonération douanière à la société Tiko. Sans cette exceptionnel « cadeau », Marc Ravalomanana aurait du payer 750 milliards fmg. Elu président, la société Tiko s’exonère toujours de droits de douanes et même d’impôts. Comment voulez-vous qu’il ne soit pas devenu milliardaire ? Ce n’est pas son salaire de président qui peut lui permettre de distribuer de l’argent comme s’il n’en avait pas bavé. Mais c’est logique, n’est-ce pas ?
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Mais pour en revenir un peu en 2001, saviez-vous que du temps de la vice-Primature de Pierrot Rajaonarivelo (ci-contre), la société Tiko n’a jamais payé ses impôts d’un montant de 250 milliards fmg, réclamés alors par le vice-Premier ministre ? Fait étrange, l’agence de la société Tiko, sise à Tanjombato, est victime d’un incendie qui a ravagé tous les dossiers s’étant trouvé dans le bureau de sa comptabilité. Plus aucun moyen de vérifier quoi que ce soit alors… Ceci explique sans doute le fait d’empêcher ce Pierrot de revenir pays ? Il ne faut plus s’étonner de rien.
Action…naire !
Une fois au pouvoir, ce sera la porte ouverte à tous les abus financiers effectués sur le dos de la Nation même. Nation qui, rappelons-le, est composée du peuple. Ayant créé la société Alma pour Asa Là lana Malagasy ou Travaux routiers malgaches, tous les marchés de bitumage de la ville d’Antananarivo, dont le maire était Patrick Ramiaramana, lui sont carrément donnés car sans appels d’offres aucuns. Dans le courant de l’année 2002, la famille Ravalomanana s’associe au géant sud-africain Shoprite Holding Ltd (présent dans 17 pays d’Afrique) pour racheter au Monégasque Cyrille Juge, le supermarché « Prisunic » (Grand Magasin de Madagascar ou GMM S.A.) qui se trouvait place de l’Indépendance à Antaninarenina Antananarivo. Depuis, aussi facilement qu’un 4'mis (gens de la rue) monte son taudis en carton, il existe des Shoprite un peu partout. Le dernier en date étant celui situé sur la route de l’université. L’hôtel Hilton, plus exactement ses murs, devenu Hôtel Carlton le 2 novembre 2007, a été vendu par la société Henri Fraise et Fils à la société Tiko qui, extraordinaire, possède des actions à hauteur de 40% dans l’hôtel Colbert.
Le bulldozer Tiko
Les prestigieuses sociétés qui ont fait la fierté de la révolution socialistes sont passées entre les mains de la société Tiko. Il s’agit de: Somacodis, Sinpa, Sice. Cela, sans transparence et en totale violation de la loi et des conventions signées pourtant par l’État malgache. Pour bien ficeler les affaires, Marc Ravalomanana a fait appel à des cadres de Tiko pour les nommer directeurs financiers de ministère. Cela aide énormément dans l’achat de fournitures « tous azimuts » chez Magro pour Malagasy Grossiste (du groupe Tiko) sans la « contrainte » d’appels d’offres. Comment le peuple souverain pourrait-il savoir cela ? Car à Madagascar, Internet était encore un luxe à l'époque? Dans ce qui suit, il ne faut pas rester amnésique car c’est aux dirigeants de démontrer le contraire : des centaines de milliards de fmg en billets de banque usagés destinés à être brûlés, ont été « récupérés » pour étoffer les caisses de Tiko et du parti Tim au pouvoir. Vous savez, même les sorties nocturnes des sorcières ont des témoins… (« Ny mpamosavy mandeha alina aza misy mahita» proverbe malgache).
Histoire d’huile et de vaches
Concernant la fameuse détaxation de 2005 : la société Tiko Oil en a été une bénéficiaire exponentielle. Ainsi, si l’huile raffinée importée par ses concurrents était taxée de 20%, l’huile brute importée par Tiko Oil pour traitement sur place était donc exempte de toute taxe. Du coup, il n’est pas exagéré d’affirmer que le chiffre d’affaires de Tiko Oil a triplé le temps de la détaxation qui a été finalement abandonnée par la suite. Toutes ces actions vers le développement personnel rapide (et durable ?) sont discutées dans les couloirs du pouvoir. Mais personne n’ose en parler clairement. Mais non seulement les murs ont des oreilles, mais les mécontents jacassent… En 2005, l’État donc le Tim donc Tiko, a importé ces fameuses vaches hollandaises « be ronono » ou Holstein (prononcez «olchtahine»). Tous les agents du ministère de l’Élevage qui s’était dressé contre ce projet de développement rapide pour Tiko, ont été définitivement mis sur la touche. Et, comme par hasard, plus de la moitié de ces vaches haut de gamme -car à 1.500 euros par tête-, a été achetée par Tiko, of course. Mais l’autre moitié dépérit de dépaysement car quel « Malagasy Farmer » pourrait se payer ne serait-ce que la queue ? Des exemples de ce genre, indiquant comment marchent les affaires tikoesque par rapport aux affaires nationales réelles, il y en a des masses. Mais tout cela nous amène à l’Empire Tiko. Qu’est-ce ?
Corruption : l’exemple vient d’en haut
En 7 ans de pouvoir Marc Ravalomanana a réussi à atteindre deux extrêmes. D’un côté, un peuple qui se paupérise d’année en année, gavé de promesses et d’espoir perdus; de l’autre côté, une société agro-alimentaire dont le renom a dépassé les frontières de Madagascar. Au début donc, la société Tiko a été créée, mi-1980, grâce à l’appui financier de la Banque mondiale, à travers la Société financière internationale ou SFI et surtout la bienveillance du président Didier Ratsiraka qui s’en mord encore les doigts. Comme partenaires prestigieux de départ, il y avait Unilever et Tetra Laval, le roi de l’emballage (pack) mondial. Marc Ravalomanana est un homme pressé. Tellement pressé qu’il commet une infraction qui va finir par être une habitude. Mais en tant que détenteur de tous les pouvoirs, il ne sera plus jamais inquiété. Même que les bailleurs de fonds vont continuer de bayer (ou bailler) aux corneilles (prenez un dictionnaire si votre culture est moyenne). Ainsi, le 1er Septembre 1988, par ordre du Substitut du procureur de la république d’Antananarivo, Jacqueline Rakotomanga, le sieur Marc Ravalomanana a été placé sous mandat de dépôt à la maison central d’Antanimora sous le n°230-RP/88/TSE/130FAME/JR. Ce, pour corruption en tant que Directeur général de la société Tiko. Il avait corrompu financièrement Jérôme Rabotovao alors Directeur technique de la société Lalasoa -une laiterie de transformation du soja à Ambatolampy- lors de sa privatisation. Témoin de cette corruption : Régine Rakotondrabe alors Directeur général de la société Lalasoa.
TIKOLAND ou l’empire tous azimuts
En 7 ans donc (7 ans de malheur pour la majorité des Malgaches), la société Tiko est devenu un groupe, un empire économique très puissant. Il comprend, depuis: TIKO (tous les produits à base de lait, les jus de fruits, l’eau minérale); TIKO OIL PRODUCTS ou TOP (huile de tournesol, de soja…); TIKO AGRI (collecte de tout ce qui se fait en matière de… matières premières. Un champ très vaste…); TOAMASINA OIL PLANTS ou TOP II (tout le système de production d’huile alimentaire dont Tiko a l’entière monopole à Madagascar); IKO (tout ce qui glace); TIA (produits à base de lait plus raffinée comme la mousse au chocolat); TIKO FARM (tout ce qui a trait à l’élevage et ses dérivés: veaux, vaches, cochons, couvées en plus de la collecte de lait qui a conduit à la ruine des centaines de petits producteurs en milieu rural; FEED MILL (tout ce qui a trait à l’alimentation des animaux de ferme, particulièrement les provendes à base de maïs et manioc). Mais Marc Ravalomanana sait aussi qu’il maîtrise la diversification. Ainsi, dans le domaine de l’audiovisuel, il y a le groupe MBS (Radio et télévision qui émettent partout dans la Grande île, « à titre d’essai » depuis 6 ans), MADA RADIO (uniquement à Antananarivo alors pourquoi diable ce nom ?) et RADIO FAHAZAVANA (radio évangélique pour confesser ses péchés, sans doute…); dans la presse; il y a «LE QUOTIDIEN» et «NY VAOVAONTSIKA», plutôt feuilles de louange et de propagande que grand journalisme, à quelques rares exceptions. Pour les grandes surfaces, il y a les MAGRO ou Malagasy grossiste implantées, en majorité, sur des terrains étatiques parce qu’on peut tout se permettre quand on a tous les pouvoirs. Le MAGRO à Ankorondra a même un AUDITORIUM pour les réunions du parti Tim et même pour des spectacles à caractère culturel. Dans le domaine de l’impression, car çà marche! Il y a MBS IMPRIMERIE et BLUE PRINT. Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Et nous pouvons compter sur TIKO GROUP BTP (spécialisé dans la fabrication de produits pour BPT comme les agglomérés, les buses, la vitrerie, la peinture bref tout quoi!) ; ALMA pour Asa Lalà na Malagasy qui rafle tous les marchés juteux sans appel d’offres comme la réfection du terminal de taxi-brousse sur la route-digue, au lieu nommé « Fasan’ny Karana »; CCM pour Compagnie de construction malgasy (bureau d’études de génie civil, construction de routes (encore!), de barrages…).
Après avoir évincé sans état d’âme KOBAMA d’Edgard Razafindravahy, l’empire Tiko a créé MANA MADAGASCAR, une minoterie qui se trouve dans… l’enceinte même du port de Toamasina, ville bombardée subitement (après le revers du Tim face au Tgv d’Andry Rajoelina aux communales de décembre 2007) Capitale économique de la Grande île !
Des hangars pour jets privés
Pourquoi rester sur terre? Ainsi, il y les HANGARS TIKO pour jets privés et pour TIKO AIR (un ATR pour le moment, photo plus haut). Pour l’instant il en existe donc un mais un second est dans les airs (façon de parler) avec une commande chez Reidsteel aero UK. Puisque vous commencez à me traiter de menteur en disant que j’exagère, je vous donne le lien concernant ces hangars.
C’est : http://www.reidsteel.aero/francais/recent/tiko_hangar.htm
Abattoir et Boeing 737-700
L’abattoir d’Antananarivo
En octobre 2008, l’empire contre-attaque en acquérant très -trop- facilement l’abattoir de la route digue à Antananarivo. Pour inaugurer les travaux de réhabilitation, il est venu en hélicoptère sans aucun journaliste. Donc, pas de photos récentes. Puis, sans se soucier des problèmes socio-économiques et environnementaux que cela créera, il fait procéder à un remblayage impitoyable des environs jusqu’à Andohatapenaka, en expropriant les gens alentours avec l'argent de la région Analamanga et en ayant le culot de dire: « Raha mbola misy tany ho totofana any dia mbola ho totofako »: s'il y a encore des terrains à remblayer, je les remblayerai. Enfin, pour couronner le tout, au nom de la République de Madagascar, Marc Ravalomanana fait acheter par son ministre des Finances, un des Boeing des studios Walt Disney, pour la «modique» somme de 60 millions de dollars. Encore un hic, étant donné que personne ne peut expliquer clairement d’où est sorti cet argent. Mais jusqu’où ira cette soif? Jusqu’à TIKO MINERALS, TIKO BUS, TIKO MARINE… Si cela n’existe déjà . Et le MAP (Madagascar Action Plan) dans tout çà ? Un attrape-bailleurs de fonds? En tout cas, Le FMI et la Banque mondiale ont suspendu leurs aides en décembre 2008, attendant des éclaircissement sur l'achar de ce Boeing dénommé « Air force One II » , justement.
La finalité est dans l’évangile selon Saint… Marc
Marc Ravalomanana, vice-Président de la Fjkm (Eglise protestante réformée de Madagascar) devrait pourtant être au courant ce qui suit : Ce n'est peut-être pas impossible, mais il est en tout cas difficile aux riches de devenir citoyens du royaume de Dieu. C'est dans la Bible : « Jésus, regardant autour de lui, dit à Ses disciples : « Qu'il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le royaume de Dieu !» Les disciples furent étonnés de ce que Jésus parlait ainsi. Et, reprenant, Il leur dit : « Mes enfants, qu'il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses d'entrer dans le royaume de Dieu ! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu » Marc 10.23-25 (SEG). Et en plus, il se prénomme Marc !
Coupable d’écrire la vérité
Ainsi donc, vous savez, à présent, que le développement rapide et durable est réellement vécu à Madagascar. Qu’est-ce donc qui empêche les autres Malgaches de faire pareil ? Là est la question… capitale. Pour tous ces faits très obscurs, un jour ou l’autre Marc Ravalomanana aura à rendre des… comptes. Ce qui est malheureux, c’est que nombre de membres du parti Tim croient avoir affaire à un ange. Ils ignorent que le monde des affaires -comme celui du showbusiness- est un monde de requins sans pitié. Enfin quoi aussi: on ne dirige pas une Nation à coups d’ordonnances ou comme si c’était sa propre usine. D’où le nom de Tikoland appliqué à l’ensemble de Madagascar. En attendant (quoi, au fait ? La bassesse de m’arrêter ?) j’ai le cœur et l’esprit soulagé et je pourrais aller être jugé en plaidant coupable d’avoir écrit la vérité. Rien que la vérité, Madame la Juge! Enfin, de toutes manières, Marc Ravalomanana n’avait-il pas dit aux journalistes de dire la vérité ? (« Lazao ny tena marina »).
Jeannot Ramambazafy -Journaliste - www.madagate.org
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Suivant à peu de choses près -mais en pire- le même schéma, qu'adviendra-t-il de l'actuel président Hery Rajaonarimampianina? Certes, il ne possède pas de sociétés commerciales mais a le chic de vendre son pays à travers des histoires de 3P et de projets présidentiels. Il finira très mal. Quand et comment? Dieu ne me l'a pas dit mais Il lui réserve un truc... spécial sans être divin. Et au moment où il s'y attendra le moins. Pour l'heure, la majorité des Malgaches murmure en eux: vivement 2018. Mais que va-t-il se passer cette année-là ?