L'entrée Nord de la ville d'Andohan'Ilakaka
Décidément, on aura tout vu sous le règne du régime Hvm/Rajaonarimampianina ou l’incroyable devient une réalité au quotidien. Ainsi du cas d’Ilakaka où est exploité le saphir depuis trois décennies.
Le 08 décembre 2016, un policier et l'adjoint au Maire viennent démanteler et emmener avec eux 5 panneaux solaires de Radio Jupiter. Il faut rappeler qu'auparavant, l'électricité avait été coupé sans aucune explication sauf que la vérité dérange...
En 2016, notre confrère de Radio Jupiter Ilakaka, avait déjà dénoncé l’illégalité totale de l’exploitation de saphir à Ampandramitsivalana effectuée par la société Gondwana. Résultat? Il a été menacé de mort et a fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la part des autorités locales protégées par des gros bras venus de Fianarantsoa mais aussi par des gendarmes qui arrêtent tous ceux qui bougent.
Photos montrant la mise à sac du studio de radio Jupiter par des éléments des forces de l'ordre censés défendre les personnes et protéger leurs biens
Fernand Cello a du quitter Ilakaka précipitamment et laisser derrière lui tous ses biens. Lui, absent, radio Jupiter a été pillée et, depuis, ne fonctionne plus. Or, il s’agissait d’une station qui informait l’ensemble de la région avec des informations objectives. Ce qui n’a pas plus aux autorités locales.
Mais depuis que radio Jupiter a cessé d’émettre, la ville d’Ilakaka est devenue le théâtre d’attaques à mains armées journalières, sans que les forces de l’ordre, censées défendre les personnes et protéger les biens, n’interviennent… Quant au système judiciaire, c’est simple: ici, les innocents emplissent les prisons, les coupables font ce qu’ils veulent. Le Far-West, la loi du plus fort, en somme.
Photos prises lors de la première descente, avant la décision du ministre des Mines de suspendre les activités de la société Gondwana. Même sans comprendre le Malgache, il est évident que l'environnement est détérioré à Ampandramitsivalana, particulièrement le principal cours d'eau potable ensablé ainsi que les rizières aux alentours
Cependant, il faut dire que l’alerte donnée par Fernand Cello n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Surtout après le témoignage poignant d’une religieuse, ce qui est assez rare dans nos contrées. Et c’est là que les choses se sont précipitées. Début avril 2017. A la suite d’une intervention télévisée de Paolo Emilio Raholinarivo Sonolanavalona, Conseiller du Premier ministre Olivier Mahafaly, une première descente est effectuée, accompagnée de journalistes. Là -bas, l’interview d’une religieuse, effectuée à ce moment-là , est déterminante.Les témoignages de la vidéo ci-dessus ont été reccueillis le 27 avril 2017
Pour ces éminents représentants de L’État malgache, Paolo Emilio, le conseiller du Premier ministre sème des mensonges. C'était le 24 avril 2017, après la décision du ministre Zafilahy Ying Vah
Cependant encore, ayant vraiment pactisé avec le diable, voilà que des émissaires des autorités principales de la région, montent au créneau, sur les chaines audiovisuelles publiques, pour démentir et mentir comme des arracheurs de dents.
Pour eux, le conseiller et la religieuse sèment la discorde avec des mensonges. Face à cela, Paolo Emilio et Fernand Cello décident d’organiser un point de presse. Ce qui est fait le 26 avril 2017.
Entre-temps donc, le 21 avril 2017, le ministre des Mines sort un arrêté de suspension des activités de la société Gondwana, transmis au président de la république et à toutes les autorités locales de la région Ihorombe. Or, malgré cette décision signée du ministre Zafilahy Ying Vah, les activités n’ont pas cessé. Pire, la religieuse a fait l’objet de menace de la part des autorités locales qui, donc, ont envoyé par avion, les émissaires cités plus haut pour aller donner leur version des faits sur des chaines de télévision privées et publiques d’Antananarivo.
Le meilleur moyen de trouver la vérité est donc d’aller chercher les informations à leurs sources. A l’issue du point de presse du 26 avril 2017, une nouvelle descente est donc organisée pour accompagner Paolo Emilio muni d’un ordre de mission en bonne et due forme et encadré par un bataillon de militaires issu de la Primature. Chose étrange, seuls les journalistes de madagate.org sont allés sur les lieux. Contrairement à la première descente qui a vu plusieurs journalistes de plusieurs supports (radio, presse écrite, presse en ligne, télés). Passons. Mission: rapporter des photos et des vidéos sur la réalité qui prévaut réellement à Ilakaka APRES la décision de suspension des travaux.
Paolo Emilio chez le chef de District d'Ihosy
Le chef de région n’ayant pas été disponible pour recevoir la délégation, celle-ci est allée chez le chef de district d'Ihosy qui était présent, pour expliquer cette descente: aller une nouvelle fois dans la carrière d’Ampandramitsivalana pour constater de visu, caméra à l’appui donc, ce qui s’y passe réellement, après la décision de suspension signée par le ministre des Mines. Ce Chef de District a déclaré que «selon un rapport qui est lui est parvenu, tout est calme là -bas». Encore un truc à la Norbert Anandra, le ministre de la sécurité publique limogé illico presto dans l'affaire Antsakabary toujours en cours d'enquête...
La carrière d'Ampandramitsivalana, se situe à quelque 6 km à l'Est de la rivière Ilakaka
Or, une fois sur place, une surprise désagréable attendait cette délégation ordonnée par la Primature de Madagascar.
Au centre, avec un chapeau et armé d'un fusil, Manahira connu de tous pour être le chef de cette bande de jeunes payée par la société Gondwana Gems Sarl. Une milice qui se permet tout sans que les autorités locales ne lèvent le petit doigt
Paolo Emilio et des militaires de la Primature bloqués. Que faire?
Mieux vaut aller négocier
En effet, des civils armés, encadrés par des éléments de la gendarmerie venus de Sakaraha (pourquoi?) l’attendaient de pied ferme. Ils n’obéissaient qu’à un certain Dg des Mines et avaient pour ordre d’empêcher d’entrer quiconque se présentait et, surtout, ces «usurpateurs». Le no man’s land est de 150 mètres. Passé cela, ils étaient réellement prêts à tirer.
Ce Manahira nargue réellement le pouvoir central, sûr d'une impunité garantie, sans doute...
Malgré l’ordre de mission, rien n’y fit. Aucune possibilité de pénétrer dans la carrière, donc aucun moyen de vérifier les dires et propos des émissaires qui sont montés à Antananarivo.
Manahira et sa troupe ne veulent rien entendre. C'est un vrai camouflet pour la délégation de la Primature de Madagascar
Quoi qu’il en soit, cela prouve que quelque chose de répréhensible se trame là -bas. La délégation a du se replier vers le centre d’Ilakaka pour éviter un affrontement qui aurait certainement causé mort d’hommes. Et, pour des raisons de sécurité évidentes, la mission était prévue rester jusqu’au 30 avril, il a été décidé de rentrer immédiatement sur Antananarivo, sans s’attarder en chemin. Et la menace était réelle.
VIDÉO DE PAOLO EMILIO A ANDOHANILAKAKA ICI
Avant de partir, Paolo Emilio a insisté pour rencontrer les habitants, leur expliquer que le ministère a fait suspendre les travaux de Gondwana, qu’il était revenu pour démontrer le contraire et que, eux, pouvaient raconter la vérité devant la caméra du journaliste présent. En l’occurrence celui de madagate.org
En réalité, les travaux n’ont jamais cessé, et se sont même amplifiés. Tous les détails de cette descente du terrain le 27 avril 2017, sont consignés dans les trois vidéos réalisées là -bas. Ce sont les preuves irréfutables qui démontrent que si, déjà , l’état de droit n’existe pas à Madagascar, l’État tout court et son gouvernement de combat sont ridiculisés par des autorités locales défendant leurs intérêts personnels étant financés par une puissance financière étrangère. Cela a un nom: haute trahison.
Madagascar, c’est un pays de 580.000 km² plus grand que la France, la Belgique et les Pays-Bas réunis. Ilakaka est accessible par route. Mais imaginez ce qui se passe dans des régions où n’existe aucun réseau routier. C’est le pillage systématique des richesses du pays, avec la complicité d’autorités locales égoïstes, inconscientes pour l’avenir des générations malgaches à venir qui hériteront d’un désert stérile.
Mahafaly Olivier Solonandrasana a été nommé Premier ministre, le 10 avril 2016, par le Président Hery Rajaonarimampianina. Le toujours ministre de l'Intérieur avait alors parlé de "gouvernement de combat". Mais combat contre qui, contre quoi exactement?
Que va décider le Premier ministre de combat? Soit, il effectue lui-même une descente avec des éléments consistant pour empêcher cette bande de mercenaires de riposter et constate de visu les réalités dans cette carrière trop bien protégée illégalement; soit il ne fait rien mais renie et limoge le conseiller Paolo Emilio. Dans ce cas, nous serons tous prévenus. Mais nous ne saurons pas encore qui est au-dessus de lui pour le mettre, lui, aussi, en plein dedans une haute trahison envers son pays et son peuple auquel il est plus que recevable étant le chef du pouvoir exécutif.
En tout cas, la Communauté internationale, elle, a déjà son idée, mais elle laissera les Malgaches s’entretuer au nom de la souveraineté. Bravo! Mais Madagascar est en deuil permanent depuis l’année 2014.
Dans le JT de Tv Plus Madagascar de ce 1er mai 2017 (extraits ci-dessus), il a été annoncé par le ministère des Mines, que l'exploitation effectuée par la société Gondwana était illégale. Par conséquent, ses activités ont été suspendues et son matériel confisqué. Les séquences de ce reportage datant d'avant la descente du photographe-vidéaste de madagate.org et de la délégation de la Primature menée par Paolo Emilio, permettez-moi d'avoir des doutes, au vu et vécu de ce qui s'est passé sur place le 27 avril dernier, vidéo à l'appui. Pourquoi Manahira et sa bande ont-ils empêché la délégation de la Primature de pénétrer dans la carrière? Une troisième descente plus "musclée" s'impose, Monsieur le Premier ministre.
Un dossier de Jeannot Ramambazafy et Harilala Randrianarison
www.madagate.org