Madagascar Sénatoriales. Olivier Mahafaly: une histoire d’écuelle pour chiens ICI
Il dira ce qu’il voudra et m’emprisonnera si cela lui conviendra, mais ce troisième Premier ministre du filoha Hery, nommé de manière anticonstitutionnelle, par ignorance de l’Histoire politique de son pays, sera le premier responsable des futurs carnages et chasses aux sorcières prévisibles car il vient de défier le peuple malgache tout entier.
Dans sa prose sous forme de communiqué de presse pondu par le maléfique Harry Laurent Rahajason alias Rolly Mercia, il « oublie » tout simplement qu’il y a eu mort d’hommes le samedi 21 avril 2018 car des forces de répression ont été dépêchées pour empêcher à tout prix des députés de Madagascar, élus le même jour que le filoha Hery, le 20 décembre 2013, de faire leur rapport selon les lois en vigueur. Il pense vraiment que le peuple va en rester là . Hery Rajaonarimampianina durera-t-il plus longtemps, après son « mampitandrina », que Philibert Tsiranana et ses «tsak-tsak zato arivo!» (1972); que Didier Ratsiraka avec son «na hiodina im-7, im-77, im-777, tsy hiala aho!» (1991); que Marc Ravalomanana et son «tsapaha aloha ny herinareo vao mitsapa ny aty!» (2009)?
Et les morts, Môssieur le PM, çà leur apprendre à vivre? Tttsss...
En tout cas, malgré les déclarations des chefs militaires qui ont juré que la solution de cette crise post-électorale ne doit être que politique et non plus militaire avec ce que cela comporte de confrontations, donc de morts en perspective, Olivier Mahafaly qui ne tient pas sa parole non plus, après son intervention somnolente le soir même de ce 21 avril où il a prôné d’une voix, douce et méconnue, le dialogue. Car la phrase « Un constat qui a ainsi amené les autorités compétentes à renforcer davantage les mesures déjà prises pour que la Capitale, et la Nation en général, ne soient de nouveau confrontées à des actes de pillages et d’incendies » est un permis de tuer déguisé. Si les éléments de la Primature, le soir du 23 avril 2013, se sont rendus au ministère de l’Intérieur (dont le PM Mahafaly est aussi ministre) pour obliger le service financier de sortir la somme colossale de 43 milliards d’anciens francs malgaches, soit 8 milliards 600 millions ariary. Motif invoqué et inscrit sur les pièces comptables: « Subvention exceptionnelle communale ». No comment.
Mais il est quasi certain que ce pactole servira à payer des mercenaires civiles et/ou militaires locaux. Une pratique qui a fait des ravages en 2009 (des civils déguisés en éléments de l’Emmonat) et qui a permis à Marc Ravalomanana de résister durant trois mois.
Par ailleurs, ces futures tueries et autres incendies ont-elles eu, par hasard, la bénédiction de la communauté internationale ? La question se pose, en effet, car les représentants de plusieurs entités diplomatiques accrédités à Madagascar se sont rendus au palais d’Etat d’Iavoloha, hier en fin d’après-midi.
En attendant, et pour ma part, moi qui ai vécu et assisté et même participé en tant que citoyen à tous les carnages que Madagascar a traversé par la faute de dirigeants qui ont persisté vainement à s’accrocher à leur fauteuil, je m’adresse au Premier ministre Olivier Mahafaly en lui disant ceci : en faisant mine d’ignorer que c’est tout le peuple malgache qui veut la démission du président Hery Rajaonarimampianina, vous serez tenu pour premier et vrai responsable d’une situation que vous ne maîtriserez plus. Et il est clair que vous ignorez que la mentalité de l’actuelle génération de Malgaches, a changé. Les 21, 22, 23, 24 avril 2018, aucun magasin n’a été pillé ni incendié à Analakely. C’est donc vous qui, avec l’établissement de « zones rouges » là où vous voudrez (pratique utilisée aussi par les dictateurs fuyards), allez forcer les choses qui finiront par se retourner contre vous et les membres de votre gouvernement.
Le 21 avril 2018, ce ne fut qu’un aperçu du « fahatezaram-bahoaka »: résister plus de trois de trois heures aux gaz lacrymogènes, et asphyxiants. Et même aux balles réelles. Plaise à vous tous les futurs morts sur la conscience. Mais croyez la mauvaise expérience d’un journaliste otage des fédéralistes à Diégo, en ces moments où la bêtise humaine prend le pas sur la logique, ce n’est pas rigolo, c’est mortel. Bref, tout est téléphoné, la manœuvre est éventée. Reste le nombre de vies et d’infrastructures détruites pour assouvir quoi, au fait ?
Qui sème le vent, Môssieur, récolte la tempête ("Izay mifafy rivotra mijinja tadio")
C’est quoi une zone rouge ? C’est un espace considéré comme « sensible » dans lequel les éléments des forces de l’ordre peuvent, tuer impunément et sans être poursuivies, quiconque y pénètre. A présent, imaginez le nombre et la détermination de manifestants du samedi 21 avril, multipliés par trois contre même deux ou trois régiments armés jusqu’aux dents encerclés. Il parait que gouverner c’est prévoir. On verra, mais tout aurait pu être évité sans cette inextinguible soif de pouvoir. En tout cas, quoi qu'il arrive: NY HERY TSY MAHALEO NY FANAHY NA OVIANA NA OVIANA! Ce n'est plus qu'une question de temps, comme en Arménie, tout récemment. Après 10 jours sans morts, le président Serge Sarkissian a préféré démissionner. Comme le Zimbabwéen Robert Mugabe, comme le Sud-Africain Jacob Zuma, comme Ameenah Gurib-Fakim.
Hery Rajaonarimampianina finira par démissionner, mais avec des mains encore plus rougies pas le sang d'autres martyrs, s'il résiste, hélas.
Jeannot Ramambazafy – 24 avril 2018