Alea jacta est ! Le président de la république au nom le plus long du monde est devenu un cavalier solitaire qui ira affronter une traversée du désert pas si éloignée que çà du volet « comptes à rendre ». Ce qui ne sera pas si étonnant que çà pour un expert-comptable formé au Canada où il n’a sûrement pas construit une cabane…
Dès sa mise hors-jeu du second tour de l’élection présidentielle de 2018, un immense vide a encerclé Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana. Plus pire même (çà ne se dit pas en français mais çà traduit réellement la situation) : l’ex-Première Dame, Voahangy née Randriamanana de Tsimbazaza n’a même pas daigné venir voter au côté de son démissionnaire d’époux le 19 décembre 2018. N’est-ce pas dans ce genre de moment que l’on a le plus besoin d’appui physique (et moral) ? Hélas pour Hery vaovao, même sa jeune moitié lui a fait défection. Alors, il n’est donc pas le grand homme décrit par la phrase du Premier ministre britannique Winston Churchill : « derrière un grand homme se cache une femme ».
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La réalité est que sa femme s’est cachée loin de la Grande île de l’océan Indien. Aux dernières nouvelles, elle se trouvait aux States avec sa fille Jennyfer. A Chicago, dans l’Illinois, si l’on se réfère à la photo postée sur Instagram mais qui a subitement disparu aussi depuis… Et on a la sale impression aussi que les « combattants » des premières heures de l’éphémère parti Hvm, sont spécialistes de la disparition physique aussi : Henry Rabary-Njaka, James Andrianalisoa, Rachidy Mohamed, Nicole Andrianarivoson, Herisoa Razanadrakoto… Mais surtout Jaobarison Randrianarivony qui, actuellement « placé » 3ème Dg de la Kraoma, fait de vilaines choses en ce moment même -avec Benjamina Ramanantsoa Ramarcel- pour forcer les travailleurs de cette société d’État à signer des engagements avec des Russes. Stop les gars ! Le pouvoir n’est plus entre vos mains, et même si Brieville est loin d’Antananarivo, tout se sait avec les Ntic, Internet et Facebook.
Mais Seigneur, comment le soldat Hery est-il tombé si bas ? A la tribune du stade de Mahamasina, le samedi 19 janvier 2019, jour de l’investiture du président élu Andry Rajoelina, il n’était vraiment pas dans son assiette. Vous aurez beau chercher dans les milliers de photos prises par une kyrielle de photographes, aucun des membres du bureau de ce parti Hvm n’y figure. Quoique, Henry Rabary-Njaka fait exception, étant encore ministre. Rivo Rakotovao, Président originel, a démissionné une fois « élu » Président du Sénat et désigné chef d’Etat par intérim à la suite de la démission du soldat Hery.
Je n’ai pas l’intention de le charger encore plus. Surtout que dans les annales de l’histoire politique de Madagascar, c’est bien la première fois que trois (oui) chefs d’état assistent, côte à côte, à l’avènement d’un président élu : Didier Ratsiraka, Norbert Ratsirahonana (intérimaire entre la Seconde et la troisième république), Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina. Ils auraient même pu être quatre si le Pr Zafy était encore vivant. Il a été représenté par son épouse, Thérèse Zafimahova.
Seulement un proverbe bien malagasy dit : « Ny nenina tsy mba roahina eo aloha, tahaka ny ondry, fa avy manaraka, tahaka ny alika » (Cousins 1871, Rajemisa 1985). La traduction littérale est : « Les regrets ne marchent pas en avant comme les brebis qu'on pousse devant soi, mais ils vous poursuivent comme les chiens le font ». Ce n’est pas la peine de demander au président démissionnaire s’il regrette : son comportement, sa manière de se donner une contenance en disent long. Pour simplifier, on pourrait mettre cette totale déconfiture (échec, défaite morale) sur le dos de collaborateurs profiteurs à outrance, mais ce serait trop facile. Le président de la république élu, c’était lui et lui seul durant ces cinq dernières années.
Lors de la passation de pouvoir entre lui et Andry Rajoelina, je ne peux être affirmatif en disant que ce dernier n’a fait qu’apposer un paraphe sur des documents. En dirigeant expérimenté, il va certainement ordonner des expertises et des audits de tous les contrats effectués sous le régime de son prédécesseur. Cela ne fera pas un pli, sinon pas la peine de parler d’impunité. Attention, il ne s’agira pas de vengeance personnelle mais il faut reconnaître que trop de deniers publics ont enrichis des personnages incompétents ; trop de corruption a fait de Madagascar un pays dirigé par des nuls et des incapables. Le seul et unique fautif demeure Hery Rajaonarimampianina que le peuple a sanctionné d’un 08,00% lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2018. Certains individus de son entourage ont bien essayé lutter contre cette fatalité à coups de 5.000 ariary donnés à des pauvres en tous genres (pauvres d’esprit et pauvres monétairement surtout) mais cela n’a mené Hery Rajaonarimampianina nulle part.
Mais bien que pourchassé par les regrets, il a tout de même eu le sursaut d’orgueil de circonstance : appeler au téléphone le vainqueur et le féliciter, puis assister à son investiture au côté de Didier Ignace Ratsiraka et de Marc Ravalomanana, ce dernier, ayant, de par sa seule présence, renié les Rolly Mercia, Fidèle Razara Pierre et autres Fernand Cello et Fenosoa Gasikara, de dangereux agitateurs qui ne perdent rien pour attendre…
Ainsi donc s’est achevé l’aventure présidentielle de Hery Rajaonarimampianina qui est reparti comme il est venu : seul, abandonné par son épouse, délaissé par des membres de son premier cercle dont certains ont vite fait de virer du bleu à l’orange, prenant tout le monde pour des couillons. Pas de çà les gars ! L’Histoire restera immuable et les faits demeureront têtus. Qui a contribué à ce que Madagascar devienne le 4ème pays le plus pauvre du monde ? Pas nous, crient les lémuriens de cette préhistorique Malagasy Lemuria ! Alors qui ? Qui m’a menti ?
Jeannot Ramambazafy - Article également publié dans "La Gazette de la Grande île" du 23 janvier 2019