Certes, il n’est plus président de la république élu mais a fini comme un candidat déchu (08% !) à l’issue du premier tour d’une élection de trop pour lui, à force de gourmandise d’un pouvoir qu’il a parfaitement corrompu du haut en bas du tissu socio-économique de Madagascar. Ayant pris ses fonctions le 25 janvier 2014, avec un discours plagié sur celui du président Nicolas Sarkozy en son temps, Hery Rajaonarimampianina avait remis les grands plats de son intarissable faconde dans les petits plats de son manque absolu de personnalité (« tsy misy hazon-damosina »). C’était lors de son discours d’ouverture de la réunion du GIC-M (Groupe international de contact pour Madagascar comprenant : l’ONU, l’UA, le COMESA, la SADC et la COI), qui a été organisée au Centre de Conférence International d’Ivato, le 28 mars 2014.
Voici des extraits de ce discours qui figurera très longtemps comme un prototype d’une très mauvaise gouvernance cachée par une fausse volonté d’aller jusqu’au bout de ses mots. 2014-2019 ? Un régime si honteux qu’aucun candidat aux législatives de mai prochain n’a osé se présenter sous l’étiquette du parti Hvm (Hery Vaovao ho an’i Madagasikara) créé, parait-il, par Hery Rajaonarimampianina. C’est très dur, n’est-ce pas, que cette mort politique due à reniement total.
« (…) Le Président de la République est élu, les députés également. Il reste les élections territoriales qui devront avoir lieu cette année. Je ne voudrai pas parler de politique qui était auparavant votre rôle prépondérant. Je vous engage à avoir un regard tourné résolument vers l’avenir. Je voudrais vous parler économie et social de redressement. Vous le savez, la création d’emplois est la priorité de toutes nos priorités, tout comme la relance socioéconomique s’inscrit dans nos objectifs transversaux.
Néanmoins, demeure la nomination du Premier Ministre et la mise en place du gouvernement. Ce point est, certes, un problème malgacho-malgache mais des questions sont posées par l’opinion internationale. Je tenais donc à dire qu’il n’y a pas de retard, juste des négociations en cours, dictées par les circonstances. La Constitution consacre un pouvoir présidentiel important et précise que c’est le Président qui nomme le Premier Ministre présenté par le parti ou groupe de partis majoritaires. Or, cette notion de majorité qui est portant évidente pose problèmes en raison de débats et opinions qui dépassent le bon sens véhiculés par une minorité active.
En tant que Président de la République et ayant voulu être au-dessus de la mêlée, je suis d’abord resté à l’écart, mais néanmoins à l’écoute des uns et des autres. Beaucoup de monde, la société civile, le milieu politique, réfutent l’opinion qui dépasse le bon sens de la minorité citée plus haut. Il faut le dire, elle est gênante eu égard aux principes de stabilité et de réconciliation qui sont le socle de ma politique.
Quant à moi, ma détermination est sans faille. L’intérêt des 22 millions de malgaches constitue ma priorité absolue et certainement pas les avantages et intérêts d’une minorité qui, comme je l’avais dit lors de mon discours d’investiture, n’a pas encore compris que le changement est en marche et est inéluctable. Je prône le retour de l’autorité de l’État, un État de droit qui consacre enfin la bonne gouvernance qui a tant manqué depuis l’indépendance à mon pays, à notre pays, ce qui nous a valu ces années de crises cycliques.
Grâce à l’instauration de la bonne gouvernance, l’État de droit, nous pourrons prioriser le retour de la sécurité, assurer une justice impartiale, combattre avec sérénité la corruption. Ainsi, nous pourrons également nous atteler à nos priorités sociales : la santé pour les enfants et les femmes notamment ; économiques : la mise en place immédiate de la conférence des donateurs, la politique de création d’emploi ou encore les grands travaux dans nos activités fondamentales comme l’agriculture au sens large, le tourisme, les mines, les TIC, ceci pour permettre la mise en place dans ces secteurs d’un environnement des affaires propices à attirer les investissements ; énergétiques : pour que l’eau et l’électricité pour tous ne reste pas au stade du simple slogan ; environnementales, etc.
Et c’est, j’en suis convaincu, la raison fondamentale de votre présence encore à Madagascar et c’est pourquoi j’ai tenu à vous le dire dans le cadre de l’ouverture de votre conférence. Vous avez accompagné le peuple malagasy pour l’aider à sortir de la crise, vous êtes là dorénavant pour l’accompagner dans son développement, soyez-en remerciés. L’année 2014 a débuté sur un magnifique espoir pour les citoyens et citoyennes de Madagascar.
Les signes d’encouragement donnés par le monde entier sont réconfortants et nécessaires car ils nous confirment que nous sommes sur le bon chemin. Je vous demande ainsi solennellement de nous accompagner pour communiquer dans le monde entier que Madagascar est désormais tourné vers son avenir. Vous êtes aussi nos ambassadeurs aux différents endroits de la planète.
De la même façon, je vous demande aussi de dire à ceux qui veulent encore empêcher le changement que les temps ont changé et que vous serez impitoyables, tout comme nous, contre ceux qui seront contre la volonté du peuple. Car Madagascar se dirige, désormais, vers le cap qu’elle s’est fixée, à savoir : la voie de la croissance, du développement et de la paix sociale d’un peuple qui aspire à l‘amélioration de ses conditions de vie dans un environnement serein, stable et sécurisé.
Certes, la tâche ne sera pas facile au regard de ce qui nous attend ainsi que des difficultés et contraintes majeures que nous devons affronter. Beaucoup doit être fait et en même temps. Je voudrai vous faire part que cette responsabilité que j’assume est construite sur des exigences: l’exigence de rassembler les Malgaches ; l’exigence de respecter mes engagements ; l’exigence de vertus et qualités morales ; l’exigence de sécurité et de protection ; l’exigence d’autorité et d’ordre ; l’exigence de résultats ; l’exigence de justice et l’exigence de valeur. Ce ne sont pas de vains mots ni une simple rhétorique.
J’ai déjà commencé. J’ai déjà commencé à prendre des mesures concrètes pour éradiquer durablement la corruption, les trafics de tout genre et nul ne sera au-dessus de la loi. La culture de l’impunité est révolue. Notre cap exige aussi des Malgaches, un travail sur eux-mêmes et un changement de mentalité et de comportement. Cela se fera par le renforcement de l’instruction et du niveau d’éducation.
La santé des Malgaches et leur nutrition ne seront pas aussi négligées pour permettre l’épanouissement de nos ressources humaines. Le retour de la stabilité politique et de la bonne gouvernance qui s’instaure à Madagascar, constituent aussi un signal politique fort et visible en direction de la communauté internationale quant à l’accélération du processus de concrétisation du rêve de tout un peuple, vivre heureux (…) ».
En réalité, en moins de cinq années, Hery Rajaonarimampianina a réussi à faire du navire Gasikara un sous-marin plongé au rang de 5è pays le plus pauvre du monde. Il fallait le faire… Drôle de contraste avec les extraits ci-dessus, c’est certain. Aussi, mon titre « Prototype du beau parleur politique gasy » n’est et ne sera jamais… usurpé. Un exemple à ne jamais suivre. Au grand jamais et plus jamais « çà  »!
Jeannot Ramambazafy – Article également publié dans « La Gazette de la Grande île » du mercredi 10 avril 2019
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