Concernant Madagascar, sur un total de 194 projets financés par la Banque mondiale entre le 02 août 1966 et le 30 avril 2019 (155 ont été achevés ; 09 abandonnés, 23 en cours, 07 proposés), quatre le sont sous l’actuel régime dirigé par le Président Andry Rajoelina. Dans ce dossier, vous trouverez ces quatre projets sous forme de tableaux (mettez-vous un peu à l’anglais, svp) ainsi qu’un récapitulatif des engagements financiers de la Banque mondiale à Madagascar sur la période 2015-2019. Il n’est point besoin d’être expert pour comprendre que, jusqu’ici, la transparence n’a jamais été le fort des dirigeants passés. Le Président Rajoelina veut un changement drastique dans tous les domaines, pour faire émerger la Grande île à la vitesse Tgv. Soit. Mais, il faut que son équipe apprenne aussi à effectuer des séances d’IEC -Information-Education-Communication- auprès des bénéficiaires (la population malagasy) sur ce que je montre et démontre dans ce dossier, en termes simples et accessibles à tous et non à travers des phrases et mots techniques très soporifiques et trop mystérieux pour être honnêtes.
L’objet de ce dossier n’est pas de montrer aux lecteurs le mécanisme des financements de la Banque mondiale qui sont des prêts, donc des dettes avec taux d’intérêts. Non, je le ferai si et lorsque cela s’avèrera utile. Mais ce que je veux révéler, ici, c’est surtout quand ont été prêtées toutes ces centaines de millions de dollars, afin d’avoir un repère au moment de ce qui est appelé, dans ce contexte de financements, « date de clôture ». Voici déjà un survol sur Madagascar vu par la Banque mondiale, en date du 04 mars 2019, qui pourrait justifier la nécessité de ces financements de la part des bailleurs de fonds dits traditionnels. Curieux comme adjectif mais bon, je ne l’ai pas inventé…
Madagascar
Contexte politique
Ayant quitté le pouvoir en septembre 2018, pour se représenter aux élections présidentielles de novembre 2018, conformément à la Constitution, le président Hery Rajaonarimampianina a été battu au premier tour par deux anciens chefs d'État, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina. Avec 55,66% de voix au second tour, ce dernier a remporté les élections et pris ses fonctions le 19 janvier 2019. Andry Rajoelina a reconduit le Premier ministre, Christian Ntsay à la tête du gouvernement composé de 22 membres. De nouvelles élections législatives sont attendues courant 2019.
 Situation économique La croissance du PIB a accéléré entre 2013 et 2017, passant de 2,3% à environ 4,2%, pour s’établir à 5% en 2018. Les petites industries et entreprises du secteur privé ont stimulé l’économie malgache. Les exportations de biens et services dans les zones franches économiques réalisent également de bonnes performances. Au court de la période récente, le fort dynamisme de l’investissement public tire également la croissance du secteur de la construction dans les zones urbaines. En conséquence, les principaux moteurs de croissance sont concentrés dans les secteurs de l’industrie et des services, qui profitent largement à la population urbaine, tandis que la population rurale continue d’exercer des activités agricoles exclues de la reprise économique. En effet, entre 2014 et 2017, le secteur agricole s'est contracté en moyenne de 0,8% par an. Or, dans un pays où près de 80% de la population exerce une activité agricole, cela indique que la croissance économique de ces dernières années n’a pas eu de répercussions positives sur les conditions de vie de la population rurale. Projetée à 5,4% en 2019, la croissance devrait rester dynamique. La politique monétaire devrait continuer de se concentrer sur le contrôle de l'inflation, estimée à 6,4% en 2019 et projetée à 5,4 et 6,0%, en moyenne entre 2020 et 2022. À moyen terme, les dépenses publiques devraient aussi se stabiliser, avec une réduction de la part des dépenses courantes et une augmentation des dépenses d’investissement. Malgré ces projections assez positives, il est essentiel de donner la priorité à une croissance plus inclusive pour réduire les fortes inégalités et la pauvreté. D’autant que les projections actuelles suggèrent une baisse de la proportion de la population malgache vivant sous le seuil de pauvreté. En effet, l’incidence de pauvreté, basée sur un seuil de 1,90 dollar par jour et par parité de pouvoir d’achat, devrait baisser de 75% à 73% entre 2018 et 2020. Il est donc important de maintenir cette tendance. Par ailleurs, l'augmentation des recettes fiscales et la réduction des transferts aux entreprises publiques peu performantes permettraient de débloquer davantage de ressources pour la fourniture des services publics d’éducation, de santé, et d’infrastructures en milieu rural.
 Contexte social  Madagascar a pris du retard sur plusieurs indicateurs de développement. Un enfant sur deux (de moins de 5 ans) souffre d’un retard de croissance et il s’agit du cinquième pays au monde avec le plus grand nombre d’enfants non scolarisés. Par ailleurs, le taux d'accès à l’électricité est seulement de 13%, soit l’un des plus bas de la planète. En 2018, Madagascar a légèrement amélioré son indice de développement humain (IDH) de 0,512 à 0,519, mesuré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le pays a cependant reculé de trois rangs dans le classement mondial, passant de la 158ème à la 161ème place.
Least-Cost Electricity Access Development Project  Concernant le plus gros financement du début de l’ère Rajoelina, il doit certainement intéresser nos lecteurs -et tous les Malagasy- au plus haut point. Il s’agit du projet de développement à moindre coût de l’accès aux services électriques (LEAD - Least-Cost Electricity Access Development Project) d’un montant de 150 millions de dollars américains. Point de vue de hauts cadres de la Banque mondiale.  Pour Coralie Gevers, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar, le projet LEAD « contribuera à l'objectif du gouvernement de doubler l'accès à l'électricité dans le pays d'ici 2023 grâce à des investissements efficaces au moindre coût, tant dans les solutions de réseau que hors réseau, ainsi qu’à l'objectif de rationaliser davantage la gouvernance du secteur dans le but d'accroître les investissements du secteur privé dans l'accès à l'électricité ». Par ailleurs, LEAD financera des investissements rentables dans l'extension et la densification du réseau à l'aide d'outils de planification de pointe et de technologies à faible coût, afin de maximiser le nombre de nouveaux raccordements par dollar dépensé. Avec sa composante hors réseau, LEAD créera l’un des plus importants fonds de développement de marché en Afrique subsaharienne pour inciter les entreprises du secteur privé et les institutions financières à accélérer l’extension du marché de la technologie solaire hors réseau. Grâce à la conception des composantes « réseau et hors réseau » qui se renforcent mutuellement, le projet devrait électrifier au moins 1,7 million de personnes, dont 10 000 entreprises et 750 centres de santé.
 Pour Jan Kappen, chef de l’équipe de la Banque mondiale pour l’opération,« LEAD utilisera de manière stratégique des technologies révolutionnaires, notamment l'imagerie par satellite et l'analyse géospatiale, afin de hiérarchiser les zones d'extension du réseau, ainsi que des systèmes domestiques solaires de qualité certifiés dotés d'une technologie de batterie avancée pour atteindre les ménages pauvres dans des zones éloignées beaucoup plus rapidement et à moindre coût que toute solution basée sur le réseau. En outre, le projet encouragera l'innovation « Fin Tech » malgache en développant l'utilisation de systèmes de paiement mobiles pour canaliser les crédits à la consommation pour les kits solaires hors réseau vers les ménages pauvres en dehors du système bancaire formel ». La communication, la vraie, c’est tout cela. Le reste n’est qu’interprétations et vues d’esprit, bonnes ou mauvaises selon le camp politique dans lequel on se trouve. En tout cas, force est constater que la non transparence ne vient pas de la Banque mondiale accusée de tous les maux qui appauvrissent un pays. Il faut reconnaître et lui reconnaître cela. La paupérisation d’un pays émane de dirigeants qui détournent ces financements à leurs propres profits en « oubliant », de manière paradoxale, qu’il faut toujours s’acquitter de ses dettes (qui n’en a pas ?) pour… s’enrichir. Là était le drame jusqu’ici. Et jusqu’ici encore, l’équipe autour du Président Andry Rajoelina tourne en rond, n’a aucune initiative IEC -pour expliquer l’IEM, par exemple- mais va de confusion en « qui s’excuse s’accuse » et accuse toujours les « autres » avec la méthode « cépamafôte ». Du nerf, les gars ! Cinq ans, çà passe aussi à la vitesse Tgv ! Jeannot Ramambazafy Sources : Banque mondiale  Â
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