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Marc Ravalomanana. Dindon d’une farce mise en scène par des perdants impénitents

Marc Ravalomanana, le 21janvier 2010, dans un jet allant d'Afrique du Sud vers Madagascar mais qui a du rebrousser chemin car l'avion avait été frappé d'une interdiction d'atterrir à Ivato Antananarivo, le pilote ayant reçu un NOTAM ("Notice to Airmen") à ce sujet

« En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». C’est un slogan publicitaire de 1976 sorti durant la crise pétrolière à l’époque. Les prix du brut avaient alors atteint des sommets. Cette phrase a une suite : « c’est notre richesse et notre façon de vivre qui est menacée ». Elle était adressée aux Français qui avaient alors le devoir de sauvegarder leur souveraineté « en faisant la chasse au gaspillage ». Et c’est ainsi que, le 26 mars 1976, la France a commencé à utiliser l’heure d’été (-1h sur Madagascar en mars) et l’heure d’hiver (-2h sur Madagascar en octobre) décidés par le Président Valéry Giscard d’Estaing.


A l’époque, je m’en souviens, car j’étais alors étudiant -non boursier de la révolution socialiste- à Paris, la majorité des Français considérait que cette mesure était « inutile ». Je me souviens aussi des propos du regretté Roger Gicquel (1933-2010), journaliste présentateur du journal de 20 h sur Tf1, qui avait déclaré : « Quand on essaye de m'explique le changement d'heure à moi, c'est un peu comme quand on veut me faire comprendre les liens de parenté entre la petite de la nièce de la tante Berthe et l'oncle du cousin Isidore qui s'était marié en seconde noce avec le troisième enfant né d'un troisième lit de la grand-mère du premier nommé...Je n'y comprends rien ».

Eh bien figurez-vous que cette mesure, qui devait être temporaire au départ, est toujours mise en pratique en cette année 2020, soit 46 ans après. Mieux : elle a été élargie dans toute l’Union européenne depuis 1988 ! Est-elle efficace ? La question n’est pas là. Il s’agissait tout simplement de démontrer qu’une mesure, aussi impopulaire soit-elle au début, résiste dans l’espace et dans le temps, lorsque le peuple souverain y voit des avantages pour lui, à mesure que ce temps avance. Passons.


Dans nos contrées de l’hémisphère Sud, les populations n’ont même pas le temps de vivre les effets de décisions aussi éphémères que les appellations non contrôlées –que j’avais déjà dénommé siglomanie- et les changements de logo à chaque changement de régime. Du gaspillage monumental rien qu’en cartes de visites et papier à en-tête… Les politiciens, dans leur dangereuse globalité, ne tiennent peu, ou pas du tout, compte de l’intérêt général une fois qu’ils parviennent au pouvoir. Toutes les promesses électorales restent au stade de promesses d’ivrogne. Et le parcours de nations, à l’image de Madagascar, est semblable aux attractions foraines dites « montagnes russes », allant de pays sous-développés en pays (PSD, pays où situation sanitaire et économique est très mauvaise) ; en pays en voie de développement (PVD qui désignent les pays moins développés que les pays du Nord) puis en pays moins avancés (PMA, pays moins développés socio-économiquement) pour finir en pays plus pauvres du monde et même en pays pauvres très endettés. Tellement endettés que les institutions de Bretton Woods –Banque mondiale et FMI- ont créé l’IPPTE (Initiative pays pauvres très endettés) pour « assister les pays les plus pauvres du monde en rendant leurs dettes internationales «soutenables» ». Ces bailleurs-là, ils ont des idées, il n’y a pas à dire… Après plus d’un demi-siècle de montagnes russes socio-politico-économiques, Madagascar, en 2019, figure parmi les 21 pays d’Afrique -sur une liste de 25- les plus pauvres du monde.


Et boum ! Tout est de la faute du Président Andry Rajoelina ! Trop facile ce raccourci de pur style ravalomananien timesque. Car, malgré ces fort minables inventeurs d’histoires imaginaires pour plaire à leur idole déchue -mais aussi en dehors du règne idéologique trop long de l’Amiral Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002)-, la réelle descente aux enfers de la paupérisation de Madagascar a bel et bien commencé en 2002 avec, jusqu’en 2018, deux présidents élus, l’un voleur et menteur, l’autre aussi corrompu que corrupteur. J’ai nommé Marco le Huitième-qui-en-a (2002-2009) et Hery-le-Nouveau (2014-2018). Heureusement que j’ai déjà rédigé deux ouvrages à leur sujet en vente sur Amazon, pour la postérité.

Entre les règnes destructeurs de Ravalo et de Rajao, il y a eu la 6è période transitoire de 2009, dirigée par le Maire élu d’Antananarivo Andry Rajoelina. Les cinq précédentes transitions ont été : celle de 1972 dirigée par le Général Gabriel Ramanantsoa ; celle de 1975 menée par Colonel Richard Ratsimandrava puis le Général Gilles Andriamahazo ; celle de 1991 présidée par le Pr Zafy Albert et celle de 1996 menée par Norbert Lala Ratsirahonana. En 2018, Andry Rajoelina est élu Président de la République face à Marc Ravalomanana (ayant publiquement reconnu sa défaite) qui, par opportunistes et déchus interposés, dévoile une capacité de nuisance exceptionnelle pourtant ponctuée d’échecs cuisants lors des dernières élections. Election présidentielle de 2018 : perdue ; Elections législatives de 2019 : 16 députés élus sous l’étiquette de son parti Tim, sur 151 à l’Assemblée nationale ; élection communale à Antananarivo, Capitale de Madagascar : perdue. Le film «documentaire» «2009-2014, Return of a President after the coup in Madagascar», de la Suédoise Lotte Mik-Mayer, sorti le 18 mars 2017, n’a eu aucun impact sur l’électorat à Madagascar, malgré les prix prestigieux qu’il a obtenu -et obtient- depuis. Mauvaise idée politique mais juteux calcul commercial. Pour qui ?...

Face à ces désastres politiques, et pour ne pas plonger encore plus dans les entrailles d’un rejet populaire irréversible, Marc Ravalomanana qui s’auto-érige en leader des forces d’opposition (défense de rire) s’allie avec tous les messieurs Tourne-veste qui existent dans la Grande île de l’océan Indien, n’est et ne sera jamais un homme de parole qui respecte la parole donnée. Ramose demeurera, pour la postérité, un moulin à paroles et une créature aux idées prises à l’emporte-pièce mais qu’il s’obstine à vouloir réaliser.

En passant, que dit la loi n° 2011- 013 portant statut de l’opposition et des partis d’opposition ? Extraits. Article 3 : Tout parti de l’opposition reconnu par cette loi, comme tout parti politique, dispose d’un programme fondamental fixant son idéologie, d’un plan d’action régissant ses activités dans le cadre de la réalisation des décisions de son dernier congrès. Article 6, alinéa 1 et 2 : A défaut d’accord, le chef du groupe politique d’opposition ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages exprimés lors du vote est considéré comme Chef de l’opposition officiel. Si le Chef de l’opposition officiel n’est pas un parlementaire, il bénéficie d’office du statut de député et siège de droit au sein de l’Assemblée Nationale. NO COMMENT mais Ravalo s’est fait des idées AVANT les élections qu’il a toutes perdu.


Mais de l’autre côté, avec sa bande de branquignoles hétéroclites (les HVMTIM disent les mauvaises langues), Marc Ravalomanana va tenter -et tente encore- de créer des diversions assez tragi-comiques dans ce contexte de coronavirus toujours présent bien qu’affaibli dans le pays. Mais leurs actions ne sont qu’enfantillages et puérilité face à des Malagasy qui commencent à changer de mentalité vis-à-vis de cette manière plus qu’archaïquement anachronique mais constante des « gasy politocards » de faire de la « politique alimentaire égoïste » (Moi, ma villa, ma 4X4, ma famille et, enfin, le peuple). Quelles auront été les actions mémorables -à inscrire dans la case de l’Histoire sur ces sujets- que ces brailleurs des bas-fonds auront fait pour leurs compatriotes durant la pandémie de coronavirus 2020 et face au Kere qui sévit actuellement dans le Grand Sud de Madagascar ? Néant.

Par hantise de perdre encore, ils gueulent à qui veulent les entendre : « Nous allons boycotter les élections sénatoriales », parce que ceci parce que cela. A bien y voir, le ceci et le cela ne repose sur rien de bien concret mais sont guidés par la haine et la jalousie pures. Et ils s’y mettent à plusieurs pour tenter d’abattre un jeune président élu. Or, tous leurs coups sont tellement téléphonés qu’il est à se demander si, au final, Marc Ravalomanana ne restera pas, pour la postérité, le dindon d’une farce concoctée par des personnages peu intéressants mais très intéressés que sont les députés Tim, Fidèle Razara Pierre et Hanitra Razafimanantsoa qui, auparavant, ont déjà démontré, pourtant, leurs limites.

Pour comprendre le titre de cet article, sachez qu’au Moyen-âge (période entre l’An 476 à 1492), les «farces» étaient de courtes comédies dites «bouffonnes» et sociales qui mettaient en scène des pères crédules, bafoués par des fils irrespectueux. Ils étaient alors déguisés en dindons, devenant ainsi, au sens propre comme au figuré, les «dindons de la farce». Dernier scénario à corps perdu, par défi à l’autorité en place : ces descentes dans les grandes villes comme Mahajanga, Ambatondrazaka, Fianarantsoa et Antsirabe sous prétexte de « rapport oral d’activités à leurs électeurs » (« Fanaovana tatitra ho an’ny vahoaka »). Dans leur élan de fous prétendant connaître l’article 73 de la constitution de la IVè république du bout de leurs doigts, une possibilité s’offre, néanmoins, aux contribuables lucides,  dans son dernier paragraphe : « Toute personne justifiant d’un intérêt peut saisir par écrit le Bureau Permanent de l'Assemblée Nationale pour mettre en cause un député. Le Bureau doit y apporter une réponse circonstanciée dans un délai de trois mois ». On verra.


Ce qui est tangible, aussi sûr que certain, c’est que Marc Ravalomanana ira sur ses 71 ans le 12 décembre 2020. De quelle manière fêtera-t-il ce jour ? Tout dépendra de lui et de lui seul. Je rappellerai tout de même ce qui suit, qu’aucun inventeur d’histoires à dormir debout ne pourra jamais changer : le 12 décembre 2007, le jour des 58 ans de Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina est élu maire de la ville d’Antananarivo, avec 63,32 % des voix, face à Hery Rafalimanana, alors candidat du parti au pouvoir, TIM (« Tiako I Madagasikara »), pourtant parti favori car ayant utilisé tous les moyens de l’administration publique mis à sa disposition. Pour démontrer l’inconsistance des « mpanao politika gasy », je rappelle que ce même Hery Rafalimanana a été le candidat favori du parti Hvm du président Hery Rajaonarimampianina, lors des élections communales du 31 juillet 2015, gagnées par… Lalao Ravalomanana, épouse de celui qui dégringole dans une marche arrière sans freins ni fin.

Mais quel rapport tout cela a-t-il avec le slogan : « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées », vous vous demandez-vous maintenant ? Aucun, sinon que les menées subversifs de tous ces opposants qui ne s’opposent plus que pour le plaisir de s’opposer, en contradiction avec leurs convictions -s’ils en ont- démontrent qu’à Madagascar, les opposants n’ont ni pétrole et encore moins d’idées. Dans leur position de politocards de salon, en cette fin d’année 2020, ils veulent faire à la fois, en même temps, et de la même façon, les révolutions de 1972, 1975, 1991, 1996, 2002 et 2009. Sincèrement, je pense qu’ils manquent tous de culture et qu’ils devraient méditer sur ce qu’Albert Einstein, scientifique mondialement connu, a constaté, un jour : « C'est pure folie de faire sans arrêt la même chose et d'espérer un résultat différent ».


Pour ce qui est du Président Andry Rajoelina, les faits sont des preuves concrètes, quoi qu’on dise : oui il a eu et a des idées, et oui il en a réalisé quelques-unes en moins de deux ans au pouvoir. Fidèle Razara Pierre, député élu à Ambatondrazaka, est devenu si aveugle sur son propre passé et si aveuglé par une haine viscérale qu’il ignore sciemment les infrastructures réalisées ou en passe d’être achevés dans sa circonscription : le pont de Manaingazipo, reliant Ambatondrazaka à Amparafaravola sur la RN3A, rebaptisé Fihariana ; le bitumage de la bretelle reliant la RN44 à l’aérodrome ; le stade Rasolonjatovo à Ambatondrazaka qui a bénéficié de tribunes et d’un revêtement synthétique et, surtout la RN 44 dont l’avancement des travaux méritent un détour, rien que pour entendre si, au micro de sa radio AZ, le « député journaliste » tente vainement de cacher ce qui ne peut plus l’être. Sa bêtise qu’il croit être sa force ? Ne jamais reconnaître ses torts même si c’est les actions de développement du Président Rajoelina, sont aussi visibles que le nez au milieu de la figure.

Pour ce qui est de la « Solombavambahoaka » Hanitra Razafimanantsoa, elle ne se montre en public que pour défendre les intérêts propres de son idole déchue, Marc Ravalomanana. Depuis bientôt deux décennies, c’est toujours la même constance de l’échec. Des archives écrites et audiovisuelles le prouvent. Caressant le fil espoir de voir Ravalo nommé Premier ministre, en 2018, elle n’a pas hésité à se ranger au côté des députés Mapar, dans l’entité «73 députés pour le changement» contre le régime Hvm/Rajao. La tête qu’elle a eu lorsque ce fut Christian Ntsay qui a été nommé Premier ministre. Et il l’est toujours, d’ailleurs.


Trop de calculs tuent le calcul. Ces opposants de pacotille n’auront donc rien retenu de la triste et minable fin de l’expert-comptable : 8% et quelques au premier tour de l’élection présidentielle de 2018. Cessez de vous mettre des idées en tête, les gars ! Sachez, amis lecteurs avides de Savoir, que cette locution signifie que « l'on se laisse persuader de quelque chose par quelqu'un sans vraiment prendre de recul par rapport au sujet en question, comme si une idée arrivait directement dans la tête sans que l'on ne prenne le temps d'y réfléchir » (linternautefr). Cerise sur le gâteau : le 10 décembre 2019, de Paris, Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina publie un communiqué conjoint qui scelle l’amour fou entre eux. Marché de dupes et dupés surtout. Qui vivra verra, mais vous avez là, une idée scintillante prouvant qu’en politique, dans nos contrées, il n’y a ni amitié ni inimitié : il n’y a que des intérêts. Très éloignés de ceux du peuple, ne vous faites aucune illusion, aucune… idée.

Voilà, la boucle est bouclée. Mais il n’est jamais trop tard pour que ces lascars remettent leurs idées en place. C’est la Nation malagasy toute entière qui en bénéficiera. Non ou « andraso eo i Paoly » ? Pauvre Madagasikara habité de tant d’ignares trop bavards. Du gaspillage verbal menant à un infarctus certain.

Jeannot Ramambazafy - Egalement publié dans "La Gazette de la Grande île" du mercredi 18 novembre 2020



Mis à jour ( Mercredi, 18 Novembre 2020 17:07 )  
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