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Hery Rajaonarimampianina tourne (aussi) le dos aux soldats malgaches des deux grandes guerres

Le Président Hery Rajaonarimampianina à Tel-Aviv, le 6 juin 2014

Ben çà alors ! Effectivement, le nouveau président élu de Madagascar poursuit avec brio son art de la rupture dans la continuité. Lu dans Midi Madagasikara du 6 juin 2014 : « Contrairement à ce qu’on a appris auprès d’un proche du Chef de l’Etat, ce dernier ne va pas être présent aujourd’hui à la commémoration du 70è anniversaire du Débarquement allié en Normandie. En effet, le Président Hery Rajaonarimampianina n’a pas un don d’ubiquité puisqu’il effectue à compter de ce jour et jusqu’au 09 juin, une visite officielle en Israël ».


Il entend, sans doute, effacer la mémoire collective malgache et veut que l’Histoire de Madagascar commence le 25 janvier 2014. Par un plagiat… Le président nouveau a complètement oublié que des soldats malgaches ont combattu et sont morts dans les conflits mondiaux de 1914-1919 et 1939-1945 et non dans la guerre des 6 jours (1967) ou celle du Kippour (1973)… Ces soldats, c’était nos pères, nos grands-pères, nos arrières-grands-pères même qui sont morts pour cette France trop souvent ingrate. En tant que président élu, Hery Rajaonarimampianina, à défaut d'avoir été en Normandie, aurait du avoir la décence de rester à Madagascar, ne serait-ce qu’en signe de respect à la mémoire de ces Malgaches tombés pour la France, et des anciens combattants encore vivants au pays. Mais était-il invité pour cette commémoration ? Et pourquoi pas ? Là est aussi la question. En fait, aucun chef d'Etat africain n'a été invité. Très ingrate cette France de François Hollande, n'est-ce pas ?

En tout cas, c’est malheureux pour les générations de Malgache présentes et à venir que leur président n'ait pas assisté à ce devoir de mémoire mondial et qu'il n'accorde aucune attention aux survivants encore dans la Grande île. Car Hery Rajaonarimampianina n'est pas orphelin, aux dernières nouvelles... Par ailleurs, lorsqu’un dirigeant connait mal l’histoire de son propre pays (comme Marc Ravalomanana à propos du 29 mars 1947, lors de la venue de Jacques Chirac à Madagascar), il finit toujours très mal. Pour le moment, heureusement que madagate.com est là pour vous rappeler le rôle joué par ces soldats malgaches dans ces deux conflits mondiaux. Combien de survivants reste-t-il actuellement ? Quel est leur statut et leur vie, au seuil de leur mort ?

LES MALGACHES A LA GUERRE DE 1914-1918



LES MALGACHES A LA GUERRE DE 1939-1945



 

AUTRES RECITS

1914-1918


Pendant la Première Guerre mondiale, les tirailleurs malgaches servent entre 1915 et 1918 dans 21 bataillons d'étapes, chargés de missions logistiques. Trois de ces bataillons devinrent combattants, un seul étant engagé, le 12è bataillon de tirailleurs malgaches, qui compte de nombreux Comoriens dans ses rangs. Cette unité mise sur pied le 29 octobre 1916, est renforcée par des officiers et des sous-officiers du 41è RIC, anéanti et dissous en avril 1917 à la suite de très lourdes pertes subies au Moulin de Laffaux. Le 12è bataillon de tirailleurs malgaches obtient trois citations à l'ordre de l'armée (croix de guerre 1914-1918 avec trois palmes) et le port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.


Le haut-commandement juge très favorablement le comportement des tirailleurs du 12è BTM, au point de transformer l'unité le 20 août 1918 en 12è bataillon de chasseurs malgaches. Précisons que l'appellation « chasseurs » témoigne d’une très grande estime en faisant référence aux glorieux chasseurs à pied et alpins de l'armée française, troupes d'élite à la légendaire tenue bleue, que les Allemands redoutent et appellent les « diables bleus »... Et le 1er janvier 1919, à la suite de l'arrivée de renforts venant de Madagascar, le 12è bataillon de chasseurs malgaches devient le 1er régiment de chasseurs malgaches (Armée du Rhin). Il est dissous en 1921.


Le 41è régiment de tirailleurs coloniaux (41è RTC) est créé le 1er octobre 1923, en partie avec les anciens du 1er régiment de chasseurs malgaches. Le choix du numéro 41 s'explique aisément : c’est le rappel du 41è RIC qui avait contribué à renforcer le 12è BTM en 1917. Le 41è régiment de tirailleurs coloniaux est déclaré héritier des traditions du 12è bataillon de tirailleurs malgaches. Le régiment porte la fourragère obtenue par les tirailleurs malgaches. À l'époque, la filiation entre le 12è bataillon de tirailleurs malgaches et le 41è régiment de tirailleurs coloniaux est connue, donc reconnue. Quant à la filiation entre les 41è RIC et 41è RTC, elle semble reconnue officieusement par le choix du numéro 41. Mais elle n'est pas réglementaire.

Par la suite, les questions de filiation se compliquent avec la transformation, en 1925, du 41è RTC en 41è régiment de tirailleurs coloniaux de marche (41è RTCM). Puis, en 1926 avec la recréation d'un 41è régiment de tirailleurs malgaches (41è RTM), les régiments de tirailleurs ayant repris leur ancienne désignation par région de recrutement. Enfin, en 1933, le 41è régiment de tirailleurs malgaches se transforme en 41è régiment de mitrailleurs d'infanterie coloniale (41è RMIC). Le régiment est dissous en juillet 1940, après avoir subi de lourdes pertes en juin 1940, et avoir obtenu une citation à l'ordre de l'armée.

Source : Revue historique des armées

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1939-1945


178 000 Africains et Malgaches et 320 000 Maghrébins sont appelés en 1939-1940

Selon les chiffres du sous-secrétariat d’État aux Anciens combattants, 21.500 Africains et Malgaches, et 16.600 Maghrébins sont tués entre 1939 et 1945. Environ 25.000 Africains et Malgaches et 18.000 Algériens sont fait prisonniers et restent bloqués en métropole durant toute la durée de la guerre, d'abord dans des frontstalag allemands en France, puis transformés en « travailleurs libres », et enfin « recrutés » par l'organisation Todt pour construire des fortifications sur la côte méditerranéenne.

Source : histoire immigration

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Des tirailleurs malgaches à bord de l'"Océanien", en rade de Malte

Près de cinquante années plus tard, par transformation successive de différentes unités, l'armée française crée, le 1er août 1988, à la Guadeloupe (Pointe-à-Pitre), un bataillon d'infanterie de marine. Il détient un drapeau avec le chiffre 41, hérité des unités qui l'ont précédé. Le 41è BIMa est alors déclarée dépositaire des traditions du 41è régiment d'infanterie de marine, c'est-à-dire des traditions du 41è régiment d'infanterie coloniale, unité de réserve qui n'a existé que du 2 août 1914 au 30 avril 1917, et dont une partie des cadres avait renforcé le 12è bataillon de tirailleurs malgaches.

Mais le choix de cette filiation avec le 41è RIC exclut la filiation avec le 41è régiment de tirailleurs malgaches. En effet, dans l'armée française, la filiation se fait par le numéro. Mais on ne réalise jamais l'assimilation de toutes les unités ayant porté le même numéro. On ne mélange pas les traditions de deux unités ayant eu deux emblèmes distincts. Et l'on s'efforce de ne pas mélanger non plus les traditions des unités d'infanterie coloniale et celles des unités de tirailleurs indigènes. Dans ce cas précis, le respect des règles de gestion du patrimoine a pour conséquence l’oubli provisoire du souvenir des tirailleurs malgaches.


Tombe de Ralaingilo Jean Baptiste au Carré militaire du cimetière des Pins-Francs à Bordeaux-Caudéran. Mais y repose de leur dernier sommeil également : Rabemanantsoa, Ramaromanana, Randriapatsa, Rabemolaly, Ramamonjy Marcel et Rakoto

Parmi ces soldats malgaches, désormais disparus, un certain Ramalala. Il existe un proverbe malgache "maty vao Ra-Malala" (c'est lorsqu'une personne est décédée que l'on prend conscience qu'elle nous était chère)

En effet, les Anciens de l'unité, en particulier ceux qui ont fait la campagne de 1940, gardent la mémoire de la filiation avec les tirailleurs malgaches. Ils rédigent en 1984 une étude à l'attention de la hiérarchie. Ils demandent que le 41è BIMa renonce à la filiation avec le 41è RIC, et qu'il adopte en revanche la filiation avec le 41è régiment de mitrailleurs d'infanterie coloniale, c'est-à-dire avec l'unité de traditions des tirailleurs malgaches. En effet, cette filiation permettrait de relever dans l'armée française les traditions de l'unique bataillon malgache combattant. C’est chose faite en juin 1992. Le 41è bataillon d'infanterie de marine est déclaré « héritier du 41è régiment de mitrailleurs d'infanterie coloniale ».


Il s'agissait sûrement de trois frères car leur ressemblance est frappante


Les trois citations et la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918 méritées par les tirailleurs du 12è bataillon de tirailleurs malgaches sont donc à nouveau attribuées à un drapeau existant à l'ordre de bataille de l'armée française, et ce jusqu’à la dissolution du 41è BIMa en juillet 2012.

Source : Le patrimoine de tradition des troupes indigènes, Antoine Champeaux

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PROJET RAFIRINGA, "UNE FLEUR POUR MADAGASCAR"

182, Lycée français Tananarive

 


dossier de devoir de mémoire : Jeannot Ramambazafy – 7 juin 2014

Mis Ă  jour ( Dimanche, 08 Juin 2014 11:09 )  
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