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Madagascar. 11.12.2010 - 11.12.2014. La IVème république a 4 ans

Andry et Mialy Rajoelina dans le Rova de Manjakamiadana, le 11 décembre 2010

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Jeannot Ramambazafy organise un exposition de photos sur la journée de ce 11 décembre 2010. Où et quand ? Dans la cour de Viva télévision et radio, le 11 décembre 2014 toute la journée, à Ambodivona Antananarivo

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PREMIERE REPUBLIQUE : 14 OCTOBRE 1958


La crise de mai 1958 entraîne la chute de la 4ème République française et l’investiture du Général Charles De Gaulle à la présidence du Conseil. La mise en place de la Constitution de la 5è République s’accompagne de la création de la Communauté Française. Lors de sa visite à Madagascar le 22 Août 1958, De Gaulle déclare : «Demain, vous serez de nouveau un Etat, un Etat indépendant mais dans la Communauté Française». Au Référendum du 28 septembre 1958, toutes les colonies françaises -sauf la Guinée de Sékou Touré-, disent « Oui » à la Communauté. La République malagasy est proclamée le 14 Octobre 1958 ; la loi d’annexion du 6 Août 1896 est abrogée le 15 Octobre 1958 et la Constitution de la Première République de Madagascar est adoptée le 29 Avril 1959. Le parti social-démocrate (PSD), créé par Philibert Tsirananan, est le parti gouvernemental. Le 13 mai 1972, les Forces républicains de sécurité (Frs) tirent sur des étudiants venus demander la libération de leurs pairs, devant l’hôtel de ville, avenue de l’indépendance. Ils avaient été arrêtés à l’université d’Antananarivo, dans le cadre de la grève estudiantine, réclamant la révision des accords de coopération avec la France, minimisée par le pouvoir. Cette tuerie entrainera la chute du président Tsiranana -pourtant réélu en janvier 1972 par plus de 98% des voix exprimées- qui remet alors les pleins pouvoirs au Général Gabriel Ramanantsoa. Trois ans plus tard, celui-ci remet les pleins pouvoirs au Colonel Richard Ratsimandrava qui sera assassiné le 11 février 1975

SECONDE REPUBLIQUE : 30 DECEMBRE 1975


A la mort du Colonel Ratsimandrava, Madagascar est dirigé par un Directoire militaire présidé par le Général Gilles Andriamahazo. Le 14 juin 1975, le Capitaine de corvette Didier Ratsiraka est nommé chef d’Etat et chef du gouvernement. Un Comité national de la révolution succède au Directoire militaire. La Grande Ile de l’océan Indien entame sa révolution socialiste. Le 21 décembre 1975, Didier Ratsiraka est maintenu au pouvoir à la suite d’un référendum par lequel les Malgaches approuvent la Charte de la Révolution socialiste et la nouvelle Constitution instituant la Deuxième République. La République démocratique de Madagascar (RDM) est proclamée le 30 décembre 1975 par Didier Ratsiraka qui crééra le parti« Antoko revolisionera » malagasy (Avant-garde de la Révolution malgache) ou Arema, en mars 1976. Jusqu’à la fin de cette seconde république, Didier Ratsiraka, devenu Amiral, aura été réélu à deux reprises (1982, 1989).

TROISIEME REPUBLIQUE : 19 août 1992


A la fin des années 80, le pouvoir de l’Amiral s’est retrouvé affaibli par les manifestations à répétition qui scandent l’abrogation de la Constitution socialiste de 1975. Regroupée au sein du « Comité des forces vives » (« Komitin’ny Hery Velona »), l’opposition décide de créer un gouvernement parallèle avec le Professeur Albert Zafy comme Premier ministre. Une grève générale illimitée paralyse alors tout le pays. Le summum de cette deuxième crise sera la « Grande marche de la liberté » (Diaben’ny Fahafahana »), le 10 août 1991. Lors de cette manifestation les forces de l’ordre ont fait feu sur la foule qui se dirigeait vers le Palais présidentiel d’Iavoloha. Le 31 octobre 1991, Madagascar entre dans une nouvelle période de transition qui va durer près de deux ans et qui sera dirigée par Zafy Albert. Le 19 août 1992, la nouvelle constitution qui instaure la Troisième République est adoptée par référendum et le Professeur Zafy en devient le premier Président le 10 février 1993. Empêché par les députés de l'Assemblée nationale, en septembre 1996, Zafy sera remplacé par le Premier ministre Norbert Lala Ratsirahonana, devenu Chef d'Etat et Chef de gouvernement, pour une période de transition très courte. L'Amiral Ratsiraka reviendra aux affaires en battant le Professeur Zafy au second tour de l'élection présidentielle anticipée qui a suivi.


Dans cette troisième république, il y aura trois présidents élus successifs : Zafy Albert (1993-1996), Didier Ratsiraka (1996-2001) Marc Ravalomanana (2002-2009) qui a renié les accords de Dakar, en 2002, pour un second tour entre lui et Ratsiraka qui a fini par partir en exil en France pour une seconde fois...

QUATRIEME REPUBLIQUE : 11 DECEMBRE 2010


A partir de décembre 2008, la manière de gérer le pays par Marc Ravalomanana fait l’objet de critiques sévères de la part de la population puis d’opposants déclarés dont le maire de la ville d’Antananarivo, Andry Rajoelina qui avait battu le poulain du parti Tim (« Tiako i Madagasikara ») en décembre 2007. A partir de janvier 2009, la révolution orange menée par Andry Rajoelina débute, avec la fermeture de sa station de télévision Viva. Face à l’insensibilité de Marc Ravalomanana vis-à-vis des doléances populaires (révocation de certains ministres en premier lieu), le mouvement s’intensifie avec une répression aveugle de l’Emmonat encadré par des mercenaires étrangers. Le 07 février 2009, la garde présidentielle tire sans sommation sur une foule sans défense, devant le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra. Le 17 mars 2009 au matin, à télévision nationale malgache (TVM), Marc Ravalomanana annonce la dissolution de son gouvernement et remet les pleins pouvoirs à un Directoire militaire inexistant dans la Constitution de la IIIème république. Puis il disparait dans nature pour réapparaître au Swaziland, une semaine plus tard. Le soir même de ce 17 mars 2009, les officiers supérieurs désignés pour former ce Directoire militaire fantôme remettent ces pouvoirs à Andry Rajoelina, leader de la Révolution orange et qui dirigera la période de transition chargée d’organiser des élections initialement prévu en 2010, à partir du 25 mars 2009.

Seulement voilà : la Sadc n’a rien trouvé mieux que d’appeler les deux anciens présidents Ratsiraka et Zafy qui n’avaient rien à voir avec la révolution orange de 2009. S’ils avaient pu, ils auraient aussi ressuscité Tsiranana… Cette « participation » improbable a amené à l’africanisation en longueur de la crise avec, au final, une « réconciliation nationale » comme s’il y avait eu une guerre civile à Madagascar. Malgré cela, un referendum pour la Constitution de la IVème république est organisé le 17 novembre 2010. Le « Oui » l’emporte. Et le 11 décembre 2010, la IVème république de Madagascar est proclamée par le président de la transition, Andry Rajaoelina, au Palais d’Iavoloha. Il ne restait plus qu’à la mettre en pratique avec la mise en place de ses Institutions : présidents, parlementaires (députés et sénateurs) et chefs de l’administration décentralisée élus (Maires, Conseillers municipaux, Chefs de quartiers).


Hery Rajaonarimampianina, portrait officiel

Le 20 décembre 2013, Hery Rajaonarimampianina est élu, au second tour, premier président de la IVème république de Madagascar, avec 53,50% des voix exprimées. Il prête serment le 25 janvier 2014, dans un stade de Mahamasina à moitié rempli. Fait qui mérite d’être souligné car n’ayant jamais eu de précédent. Mais les choses n’ont été faites qu’à moitié en violant cette nouvelle Constitution. Pour la Haute cour de Justice, ce sera la même chose : pas de sénateurs, si elle est mise en place à temps (un an après l’investiture selon la Constitution de la IVè république) En tout cas, après même pas une année au pouvoir, Hery Rajaonarimampianina est devenu président malgache élu le plus impopulaire depuis plus d’une décennie. Ces quatre prédécesseurs (Tsiranana, Zafy, Ratsiraka et Ravalomanana) avaient été chassés du pouvoir après avoir tout de même achevé un mandat au moins…

Madagate.com vous présente en vidéos et en photos la célébration de la naissance de cette IVème république, il y a quatre ans déjà.

Dossier historique de Jeannot Ramambazafy

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Le nouvel hôtel de ville d'Antananarivo construit en deux ans

Un pays souverain, même s’il n’est pas encore tout à fait indépendant économiquement, n’a pas attendre les ordres d’autres pays, même s’ils sont industrialisés, donc riches, dans certains domaines précis. Je ne vais pas jouer les intellos théoriciens pour le démontrer. Allez voir les textes onusiens en matière de souveraineté nationale. Les Américains n’étaient pas là. Tant mieux car ce sont eux qui ont amené à la notion de terrorisme. Certaines puissances colonisatrices européennes ont fait la fine bouche. Ils le regretteront bien assez tôt. Les chefs de file des trois mouvances au pays n’étaient pas là. Le contraire aurait relevé du miracle, de toute manière.

Incendié le 13 mai 1972, il aura fallu attendre 38 ans de promesses vaines, de la part de trois présidents successifs pour qu’il renaisse de ses cendres. Tel le phœnix. Il a été inauguré ce 11 décembre 2010 par Andry Rajoelina, Président de la Transition de Madagascar. En deux ans, ce bébé de deux ans APRES 1972 a accompli ce que trois présidents très forts en démagogie n’ont pu faire. Mais suis-je bête ?! C’est çà la démagogie : promettre 20.000 logements, n’en construire aucun et parler de 35.000 logements après (Exploit de Didier Ratsiraka). La démagogie c’est enrichir les pauvres et leur voler leurs terres et accaparer tout ce qui marche  dans le secteur de l’économie (Exploit de Marc Ravalomanana). A présent ils vont finir par être premiers ex-æquo dans cette course à dire qu’ils vont revenir au pays alors que l’un rumine sa vengeance en Afrique et que l’autre broie du noir en France. Il est effectivement difficile, à un âgé avancé (71 ans pour le marin de carrrière et 61 ans -le 12 décembre- pour le laitier d’Imerikasinina), de se défaire des sales habitudes. Qu’importe, le peuple malgache de 2010 a décidé de prendre son destin en mains. Précisément le 17 novembre en votant pour le "Oui" au référendum de la IVè république de Madagascar.

Ce 11 décembre 2010, en fait, ce fut une quadruple célébration : les 400 ans de la ville d’Antananarivo, Capitale de Madagascar ; les 50 ans du retour de l’Indépendance (pour le moment pas tout à fait acquise) ; l’inauguration de l’hôtel de ville d’Antananarivo; l'avènement de la IVè République de Madagascar. Concernant l'hôtel de ville en particulier, j’avais 18 ans le 13 mai 1972 et je peux témoigner que l’incendie n’était pas voulu. Des membres des Forces Républicaines de Sécurité s’y étaient, n’ayant plus de renfort alors que toute la population les avait encerclés car ils avaient tiré sans sommation sur nous, étudiants. Ils ont laissé plusieurs morts sur le carreau. L’idée nous est alors venue de les enfumer pour les faire sortir car ils étaient toujours armés de mitraillettes. Nous avons donc lancé des chiffons allumés dans cette intention. Certains sont sortis pour se rendre d’autres sont restés à l’intérieur… Malheureusement le feu s’est propagé. Et comme les pompiers n’avaient plus de camions-citernes, également incendiés dans le feu de la révolte, tout l’hôtel de ville a cramé. Il fumait encore le 14 mai 1972.


Vue nocturne avec le bassin chorégraphique et ses jets d'eaux en couleur

Actuellement donc, un nouvel hôtel de ville trône sur l’ex-future place du-13 mai où toutes les révolutions malgaches ont commencé.


Il est tout à fait identique à la maquette que le maire Andry Rajoelina avait présentée au public en 2008. Pour la postérité, et transparence oblige, voici tous les détails techniques de ce nouveau « Lapan’ny Tanànan’Antananarivo » :

Gros Å“uvres

Début des travaux : 06 octobre 2008

Livraison : Décembre 2009

Seconds Å“uvres

Début des travaux ; 19 avril 2010

Réception technique : à partir du 06 décembre 2010

Inauguration officielle : 11 décembre 2010

Quelques chiffres

10.000 m3 : emprise du projet comprenant les bâtiments, le bassin chorégraphique, l’esplanade, les espaces verts.

5.000 m3 : Surface totale construite comprenant le bâtiment principal et les annexes.

2.200 m3 : Volume dé béton utilisé

15.000 m3 : Volume de terre déplacée (Démolition, excavation, remblais).

15.300 m3 : Surface de peinture appliquée (intérieure, extérieure, décorative).

102 : Nombre de salles dans le bâtiment principal.

400 : Nombre de points lumineux.

30.000 ml : Longueur de fils électriques utilisés.

+800 : Nombre de femmes et d’hommes ayant travaillé sur le chantier.

2.865.000 : Nombre d’heures de travail sur le chantier.

Budget : 10.553.957.505 d'anciens francs malgaches.



A présent, ci-après les vidéos et les albums de photos dédiés à la proclamation de la IVème république malgache et cette ré-inauguration de l’hôtel de ville du 11 décembre 2010. Une journée exceptionnelle dans l’Histoire des républiques de Madagascar.

Reportages de Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Vendredi, 13 Décembre 2019 07:48 )  
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