Tiens, on en est donc au second Forum national urbain à Madagascar? Mais qu’est-ce qui a été fait depuis le premier? Personne ne semble en avoir donné un bilan mais tous se tournent vers le futur. Commentaires d’un simple citoyen rencontré du côté d’Anosy: « Ny lasa tsy vita akory fa ny ho avy asesika ihany » Faites-vous donc traduire. Rappels.
Le premier Forum National Urbain jamais organisé à Madagascar a été ouvert le 26 mars 2013, par le Président de la Transition, Andry Rajoelina. C’est cela qui fait la force des archives historiques (ICI), face à l’amnésie inhérente aux dirigeants malgaches actuels.
Il s'agissait d'une suite à l'atelier préparatif interrégional qui s'était tenu à Toamasina. Au menu des ces trois jours (26, 27, 28 mars 2013), les problèmes liés au plan d'urbanisme et au développement urbain puis les solutions y afférant. Il faut rappeler que le code de l'urbanisme en vigueur dans la Grande île de l'océan Indien remonte à 1963, soit... 52 ans déjà ! Depuis, la croissance démographique des grands centres urbains malgaches, a atteint les 3,2%.
L'objectif final de ce premier Forum était l’élaboration d'une politique nationale pour le développement urbain d'ici à 2016. Avec pour thème : «Andao hiaraka hampandroso ny Tanà nantsika» - «Développons ensemble nos villes», ce Forum était organisé par la vice-Primature chargée du Développement et de l'Aménagement du Territoire. Et, dans cette période transitoire, sans l’apport financier des bailleurs de fonds traditionnels, des hôpitaux, des logements sociaux, deux hôtels de ville (Antananarivo et Toamasina), le coliseum d’Antsonjombe et le stade de rugby des Makis à Andohatapenaka ont été construits. Il faut savoir rendre à César ce qui lui est du.
Concernant ce 2è Forum national urbain (19, 20, 21 octobre 2015), le thème est, sans version malgache : « Pour des villes Malagasy modernes, prospères er durables ». Ce qui est encore du stade d’énormément de conditions et de conditionnalités. Le régime Hvm/Rajaonarimampianina attend l’argent des bailleurs de fonds avant de passer à l’action.
Extraits du discours d’ouverture officiel du Premier ministre, Jean Ravelonarivo. Car si les paroles s’envolent, les écrits restent :
« (…) La vision de son Excellence, le Président de la république, est de construire une nation moderne et prospère dont les axes stratégiques sont inscrits sur le «Paik’ady natao Dinasa» ou PND, renforcé par le «Paritra malagasy zary Ohabolana» ou PMO, positionne le secteur urbain au centre des priorités d’ordre économique, social, environnemental et de bonne gouvernance. Le secteur urbain est un levier de productivité qui contribue au plus de 50% dans la croissance du PIB de notre pays. Actuellement, nous comptabilisons 172 communes urbaines et 172 centres urbains de plus de 10.000 habitants. Et il est projeté qu’en 2036 plus de la moitié de la population malgache sera urbaine. Le gouvernement veille, toutefois, à la complémentarité des actions de développement urbain et rural, afin de parvenir au développement équilibré, harmonieux et durable des 22 régions de Madagascar. Etant entendu que le secteur urbain figure parmi les maillons essentiels de la croissance inclusive. C’est dans cet élan que l’état malgache prépare déjà sa contribution à la conférence Habitat 3 qui se tiendra en octobre 2016 et qui permettra d’améliorer notre vision nationale, en complémentarité à celle du nouvel agenda urbain mondial.
Effectivement, Madagascar a accumulé beaucoup de retard ces 50 dernières années, en termes d’investissements urbains. Aujourd’hui, l’état malgache a mis en place deux fonds pour aborder ces préoccupations. D’une part, la mise en œuvre des projets d’urgence en infrastructures et équipements pour le redressement économique et social et, d’autre part, les projets à moyen et long terme pour la construction progressive des structures urbaines durables et le renforcement du tissu économique urbain (…). Les règles générales à l’urbanisme et à l’habitat, ont été déjà adoptées en conseil de gouvernement au mois de mai 2015. Tous ces efforts font appel à la collaboration multipartite et de tous nos partenaire bilatéraux, multilatéraux et à la mobilisation du partenariat public/privé et dont la loi sera adoptée, d’ici peu de temps, à l’Assemblée nationale, et demande le soutien à l’adhésion de chaque citoyen que nous sommes (…).
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes tous conscients que les centres urbains sont encore plusieurs défis à relever. Ce sont des milieux riches en opportunités (…). Aussi, je pose la question à tous nos participants, ici présents : comment seront les villes des enfants malgaches de demain ? Demain commence aujourd’hui, pour nos générations à venir. C’est sur ce nouveau registre que je déclare ouverte cette deuxième édition du Forum national urbain.
Je vous remercie de votre aimable attention ».
Ce second Forum national urbain, qui a le mérite d’avoir existé, s’achève ce jour. Si les résolutions prises ont déjà été énumérées par le Premier ministre, il ne reste plus que l’adoption de la loi déjà envisagée en 2013.
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 21 octobre 2015