TRADUCTION DU DISCOURS DU PRESIDENT DE LA TRANSITION
ANDRY RAJOELINA
Palais d’Etat d’Iavoloha, le 24 janvier 2014
Peuple Malagasy à travers toute l’île,
Vous tous qui êtes présents, ici,
Mesdames et Messieurs,
C’est avec le cœur empli d’amour que je visite vos foyers respectifs et que je vous salue, tous, sans exclusive, en ce grand jour.
Car la cérémonie d’aujourd’hui constituera un modèle du genre, et Madagascar sera pris en modèle par le continent africain. Elle restera également gravée dans l’Histoire même de la Grande île et de son peuple, car nous allons procéder à une passation tout ce qu’il y a de plus démocratique, comme je vous l’avais promis.
Pendant un peu moins de cinq ans, la Nation Malagasy a cheminé sur une route parsemée d’embûches. Mais, le but ultime de la période de Transition, restait l’organisation d’élections pour un retour à l’ordre constitutionnel.
Aujourd’hui, ce but a été atteint sans que les Malagasy ne soient tombés dans le piège de la confrontation physique, voire de la guerre civile. Cela constitue une grande fierté pour les Malagasy, et un immense honneur pour Madagascar. Nous avons pu faire face à toutes les difficultés en ayant revêtu la carapace du Courage, le casque de la Foi et le manteau de l’Union qui fait la force.
Mesdames et Messieurs,
Les élections ont été menées à leur terme, le peuple a choisi, et le premier Président de la Quatrième République a été élu ainsi que les Députés de Madagascar.
Aussi, je me tourne particulièrement vers vous, Monsieur le Président élu, Hery Rajaonarimampianina : je vous adresse ma bénédiction et vous souhaite plein succès dans la tâche qui vous incombe désormais. Elle ne sera pas une sinécure et de lourdes responsabilités vous attendent.
Les Malagasy aspirent au développement et ils méritent un avenir brillant.
Aussi, c’est notre chère Patrie toute entière qui souhaite une réussite totale pour que son peuple puisse avoir des lendemains meilleurs et parvienne à se développer selon nos souhaits partagés.
Je suis convaincu et persuadé, Monsieur le Président, que vous serez à l’écoute des besoins du peuple Malagasy. Et je garde l’assurance que vous ne décevrez pas toutes celles et tous ceux qui vous ont accordé leur confiance.
Puissent toutes les décisions que vous allez prendre, toujours reposer sur le Patrotisme et l’Intérêt de la Nation.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de m’adresser particulièrement aux illustres invités venus honorer de leur présence cette cérémonie qui revêt un cachet historique pour notre Nation.
Monsieur le Président Joachim Chissano, médiateur du GIC-M pour la SADC, nous n’oublierons jamais que vous étiez omniprésent dans la recherche de solutions pour sortir Madagascar de la crise.
Nous avons partagé avec vous tous les problèmes, tous les facteurs de blocages, et sans tergiversation, vous vous êtes attelé à chercher des solutions concertées avec nous, en restant toujours à notre écoute et en nous appuyant.
Ensemble, et avec vos proches collaborateurs, nous avons participé à des réunions qui nous ont pris tout notre temps, auxquelles nous avons consacré de nombreux jours, que ce soit à Maputo, Addis Abeba, Pretoria, Gaborone, Sandton, Dar Es Salam… Et même ici, à Madagascar.
Un adage dit: “C’est dans les temps de difficultés que nous reconnaissons nos vrais amis”. C’est donc sans ambage que vous pouvez être considérés comme de “vrais amis de Madagascar”. Pour nous, vous avez effectivement bu de l’eau du Manangareza et, désormais, vous ne pouvez plus être considéré comme un étranger dans notre île.
Monsieur Marius Fransman, Vice-Ministre Sud-africain des Affaires étrangères, Représentant le Président de la République d’Afrique du Sud : je vous adresse mes remerciements anticipés, pour bien vouloir transmettre à Monsieur le Président Jacob Zuma, ma reconnaissance et mes compliments car vous avez œuvré de concert avec nous, avec le Pouvoir Malagasy, dans la mise en route de la Feuille de route et de la mise en place de toutes les institutions de la Transition, qui nous ont amenés à une sortie de crise à travers les élections.
Monsieur le Ministre, vous êtes parmi ceux qui se sont engagés sans relâche, si je ne parle que de la réunion aux Seychelles ; de la nomination d’un Premier ministre d’Union nationale ; de la mise en place du Gouvernement ou encore des diverses institutions de la Transition.
Mais, il ne serait pas convenable, ici, d’ignorer le rôle et les efforts soutenus des Représentants de l’ONU et des Ambassadeurs, sans exclusive, accrédités et résidant à Madagascar, qui se sont unis avec nous pour résoudre les problèmes, et qui nous ont appuyé dans la réalisation des élections.
Au nom du Peuple Malagasy tout entier, je vous adresse mes sincères félicitations et toute ma gratitude pour tout ce que vous avez accompli, et pour votre présence en ces lieux, aujourd’hui.
Malagasy, mes compatriotes amis,
Durant la période de Transition, de jour comme de nuit, j’ai mis en œuvre tout ce qui était en mon pouvoir, en tant que premier dirigeant, pour défendre les intérêts de la Nation, pour protéger l’unité nationale, pour éviter la guerre civile et, surtout, pour veiller sur les intérêts des couches sociales fragiles.
J’ai déployé tout ce qui était possible pour transmettre notre idéologie et nos valeurs ancestrales ainsi que toutes les projections pouvant permettre à notre chère île de se développer.
Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous tous, et de vous révéler le constat immuable suivant : la seule et unique chose qui doit surpasser la soif du pouvoir, repose sur le Patriotisme, le Peuple Malagasy et Madagascar.
C’est cette ligne de conduite qui m’a guidé, qui a dicté tout ce que j’ai accompli et tout ce que je pourrais accomplir encore.
Peuple Malagasy, j’ose affirmer que sans votre confiance, votre patience et, surtout, votre soutien, la période de Transition, n’aurait jamais pu arriver à son terme.
Et c’est pourquoi, je me tourne vers vous, Amis Malagasy, pour vous remercier spécialement car, votre patience et la confiance que vous m’avez porté ont été, pour moi, le meilleur et le plus sincère des gages que avez pu m’offrir.
Cela restera éternellement gravé dans mon esprit et dans mon cœur. Car la confiance est la chose la plus merveilleuse que vous m’avez offert, Amis compatriotes malagasy. Recevez toute ma gratitude, toute ma reconnaissance, tous mes sincères remerciements !
Mesdames et Messieurs,
A compter d’ajourd’hui, une nouvelle page s’ouvre pour Madagascar : je vais quitter ma fonction de Président de la Transition.
A partir de demain, mon lieu de travail et mes responsabilités ne seront plus les mêmes car je redeviendrai un simple citoyen.
Mais rappelez-vous, Malagasy mes Amis: où que je sois, je serai toujours près de vous. N’ayez crainte, gardez confiance : je défendrais toujours la lutte que nous avons mené ensemble, ainsi que sa philosophie qui nous a fait nous lever.
Je ressens que nombre d’entre vous garde l’espoir et la confiance en moi. Ne soyez pas attristés et portez votre vision au plus loin. C’est Madagascar que nous devons considérer et notre regard doit se tourner vers l’avenir. Les liens qui nous unissent ne se dénoueront jamais, au grand jamais.
Je tiens à vous rappeler encore que c’est le Patriotisme qui m’a poussé à prendre des responsabilités au sein de la Nation. C’est ce Patriotisme qui m’a introduit dans ce Palais, et c’est ce même Patriotisme qui emplit mon cœur et mon esprit, en ce moment où je vais quitter ce Palais.
Durant ces dernières années, au sein de/et pour la Nation, beaucoup de discours ont été entendus. Mais seules les actions nous jugent tous, en particulier les dirigeants.
Nous avons érigé, nous avons construit, nous avons laissé un héritage pour les générations à venir. Nous avons organisé les élections dans un climat paisible. Aussi, je peux affirmer que nous avons su relever le défi et notre objectif a été atteint.
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Je vous réitère, ici, mes remerciements et toute ma gratitude, à vous qui, sans trêve ni relâche, avez permis l’organisation et la réalisation des élections qui se sont tenues dans la Nation.
Je m’adresse, à présent, aux Institutions et à tous les responsables qui ont œuvré de concert au sein de la Transition
Bien que nous ayons vécu et traversé des moments d’incertitude, nous avons su nous écouter et nous entendre mutuellement, pour être sur le même diapason. Bien que nous n’ayons pas eu la même idéologie, ni la même vision et encore moins la même mouvance politique, c’est ensemble que nous avons pris des décisions allant dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Nous nous trouvons à la croisée du chemin, chacun suivra sa route, car cela fait partie de la vie. Mais je ne saurai pas partir sans remercier de tout cœur, ni exprimer ma reconnaissance à vous, Chefs d’institution et Membres du gouvernement d’Union nationale, sans exclusive.
Ici, j’adresse toute ma gratitude et mes profonds remerciements à toutes celles et tous ceux qui ont travaillé avec moi, jusqu’en cette fin de la Transition. Je reconnais que nous avons vécu des moments pénibles et nous avons souvent été mis en face de situations dures.
J’adresse spécialement mes félicitations aux membres de l’Armée et à ceux des Forces de l’ordre: vous avez toujours montré votre courage et votre détermination dans l’accomplissement des devoirs et la prise de responsabilités qui vous incombaient.
Et je remercie aussi tous mes Ami(e)s qui ne m’ont jamais laissé seul face aux défis à relever.
Ici, il y a des Amis que j’aimerai remercier tout spécialement, car ils étaient omniprésents durant toute la période de Transition, aussi bien dans les moments difficiles que dans les moments d’accalmie, pour me réconforter et me soutenir. Il s’agit de mon épouse, Mialy, et de nos trois enfants, Arena, Ilontsoa, et Andrialy. Merci à vous quatre, du fond de mon cœur.
Sur ce, je vous dis “Au revoir”, Peuple malagasy ! Et je vous demande, à vous tous, de toujours porter en prières notre chère Nation.
Que la volonté de Dieu soit faite pour Madagascar pays bien-aimé !
Mesdames et Messieurs, merci de votre aimable attention.
Traduit libre de Jeannot RAMAMBAZAFY