COMMUNIQUE DE PRESSE
La République de Madagascar est redevable quant à l’effectivité du droit de ses citoyens à l’information[1] , avec comme seule limite l’atteinte à l'ordre public et aux bonnes mœurs. En effet, seule une population bien informée a la possibilité de participer véritablement dans les affaires publiques, de contribuer à la création de richesses sous toutes ses formes, et d’en jouir.
Toutes les catégories d’acteurs étatiques et non-étatiques ont le devoir de fournir des informations aux citoyens: Les informations d’archives sont fournies par les entités publiques et privées de documentation ou de stockage virtuel; La publication systématique des textes juridiques et politiques, des données statistiques, ainsi que des rapports d’audit administratif et financier constitue une des réalisations du principe de transparence et relève de l’obligation des institutions publiques; La transmission des informations sur les processus actuels est, particulièrement, du ressort du journaliste.
Mais  jusqu’ici, les différentes tentatives de règlementation et d’organisation pour l’effectivité du droit à l’information n’ont pas encore abouti:
-Des projets de Loi sur l’accès à l’information ont été successivement initiés par le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI) et ses partenaires depuis 2006: ces processus n’ont pas abouti à l’adoption par le Parlement, jusqu’à présent.
-Une Charte sur l’accès à l’information et au partage de connaissances a également été proposée par le CSI en 2013 : peu de signatures ont été enregistrées
-Des mesures et actions concrètes ont également été réalisées par divers acteurs (Ateliers - Politiques – Programmes)
En outre, le caractère actuel des informations les rend stratégiques pour les parties concernées qui ont parfois des intérêts contradictoires, ce qui rend la recherche et la diffusion des informations actuelles, délicate, fastidieuse, voire impossible, et ce pour diverses raisons.
-Les raisons sont en lien avec le cadre juridique : l’obligation de fournir l’information est ineffective; la protection des sources et la protection du journaliste ne sont pas assurées; la dépénalisation n’est toujours pas concrétisée;…
-Des considérations pratiques entrent également en jeu: du fait de l’insuffisance d’autonomie des structures, les agents de l’institution ne sont pas habilités à fournir l’information demandée en temps voulu, soit parce que les procédures ne le permettent pas, soit parce qu’il/elle n’a pas reçu la formation adéquate pour le faire;…
-La question se pose également concernant les capacités des acteurs à utiliser les acquis technologiques pour rendre fluide et systématique les échanges d’information.
La CONFERENCE : « LE DROIT DES JOURNALISTES A L’ACCES A L’INFORMATION » organisée conjointement par le Centre de Presse Malagasy, la Fédération Internationale des journalistes et la Friedrich-Ebert-Stiftung sera une occasion de rencontre entre les professionnels de l’information et des médias et leurs partenaires pour échanger les meilleures expériences pour l’accès des journalistes à l’information. Rendez-vous le Jeudi 14 avril 2016, au Toit de Tana, Hôtel Carlton, Antananarivo, de 8h30 à 12h30.
[1] Déclaration Universelle des droits Humains, 1948, art.19; Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, 1981, art.9-1; Déclaration de la Plateforme Africaine sur l’Accès à l’Information (APAI), 2011; Résolution 222 de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, Banjul, Gambie, 2012; Déclaration du Parlement Africain, Midrand, 2013; Constitution de la IVème République de Madagascar, 2010, art.11. «Tout individu a droit à l'information. L'information sous toutes ses formes n'est soumise à aucune contrainte préalable, sauf celle portant atteinte à l'ordre public et aux bonnes mœurs. La liberté d'information, quel que soit le support, est un droit. L'exercice de ce droit comporte des devoirs et des responsabilités, et est soumis à certaines formalités, conditions ou sanctions prévues par la loi, qui constituent des mesures nécessaires dans une société démocratique. Toute forme de censure est interdite. L'exercice de la profession de journaliste est organisé par la loi».