African Revolution est une chaine youtube créée début août 2017. Sa raison d’être repose sur la phrase: «L’Afrique, le continent le plus riche du monde, est aujourd’hui sous-développé, avec une population très pauvre». Sa toute première vidéo s’intitule: «Qui sont ceux qui foutent la merde en Afrique?». Partant du fait que les paroles s’envolent et que les écrits, eux, restent, j’ai décidé, pour vous, amis lecteurs assidus, de prendre le temps de transcrire les commentaires de cette vidéo contenant des dessins en couleurs, faits en direct, et des photos de certains… concernés et même cons cernés.
La chute (mot prémonitoire) rejoint indéniablement le récent article de Rfi en ligne intitulé: «Madagascar: le président veut réformer la constitution, la société civile refuse». Vous allez voir: écouter c’est bien, mais lire et pouvoir relire immédiatement c’est mieux.
Qui sont ceux qui foutent la merde en Afrique? Les premières personnes à foutre la merde en Afrique, ce sont les présidents africains. Eh oui! Ce sont eux les premiers à créer les conditions d’instabilité économique, politique et sociale. Mais la majorité des Africains pensent que ce sont les Blancs. Quand on parle des Blancs, on indexe, évidemment, les anciens colonisateurs et leurs alliés, et en tête desquels la France. Mmmm, trop facile. Est-ce les Blancs qui ont tué Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Laurent Désiré Kabila…? Certains diront que l’Occident a commandité plusieurs assassinats. Oui, mais les exécutions ont été accomplis par les Africains ou avec leur accord. C’est le cas de Kadhafi dont l’acte de décès a été signé par plusieurs Chefs d’État africains.
Voyez-vous: il faut toujours un Africain pour laisser entrer le loup dans l’enclos. En plus, çà ne s’arrête pas là . Avec toutes les ressources qui gisent sur les terres africaines, plusieurs millions d’Africains vivent sous le seuil de pauvreté. Les présidents, eux, par contre, vivent comme des rois, s’offrant des voyages, des maisons et des voitures de luxe. Car, en plus de l’argent des contribuables qui, bizarrement, leur appartient, les entreprises extractives étrangères leur versent directement des revenus issus de leurs activités. Pendant ce temps, le peuple n’a même pas droit à de l’eau potable. Une dernière chose: le pouvoir leur monte tellement à la tête qu’ils sont prêts à tout pour le conserver. Même à tirer sur le peuple s’il le faut.
Parmi eux, il y a ceux qui modifient la constitution pour faire sauter le verrou de la limitation de mandats; ceux qui arrivent au pouvoir en se déclarant démocrates et progressistes mais ne se soucient pas d’insérer une clause de limitation de mandats dans la constitution; et ceux qui s’arrangent à ne pas organiser les élections à la fin de leur dernier mandat et se donnent du temps pour mettre en place des stratégies de conservation de pouvoir. Tant que les démocraties africanisées seront acceptées par la communauté africaine, il sera difficile de penser à un développement du continent.
Transcrit de la vidéo d’African Revolution
Port-Louis, 11 mars 2016. Signature d’un Mémorandum pour l’établissement d’une Zone Économique Spéciale à Fort-Dauphin
Concernant particulièrement Madagascar, en parlant d’«Africain pour laisser entrer le loup dans l’enclos» -hormis les exploitations sauvages effectuées par des Chinois venus d’on-ne-sait-où dans pratiquement tout Madagascar-, il y a cette histoire de Zones économiques spéciales ou ZES qui doit nous interpeler. Certes, lorsqu’un gouvernement veut créer une ZES, c’est dans le but d’attirer les investissements étrangers et de permettre la création d'emplois aux nationaux. Mais cessons de rêver les gars! Dans la réalité et la pratique, une ZES est un espace délimité administrativement, dans lequel la législation économique nationale ne s'applique pas. La plupart sont des zones qui bénéficient de dérogations de droits de douane ou de fiscalité et où les marchandises entrent et sortent librement. Et les Malgaches vont réellement connaître et vivre ce que signifie être étranger dans son propre pays sur la terre des ses ancêtres.
Pour votre culture personnelle, sachez que la première ZES a été installée à Shannon, en Irlande, en… 1959. La Chine, elle, a débuté dans ce domaine depuis les années 1980. La plus renommée des ZES, là -bas, se situe à Shenzhen dans la périphérie de Hongkong. Mais peut-on comparer Fort-Dauphin à Hong Kong? Enfin, sachez que, malgré leur popularité, les ZES constituent souvent des échecs. L'Inde a des centaines de ZES qui n'ont jamais décollé, y compris plus de 60 dans l'État du Maharashtra. Alors? On revient à la case: «Car, en plus de l’argent des contribuables qui, bizarrement, leur appartient, les entreprises extractives étrangères leur versent directement des revenus issus de leurs activités». Qui verse -et versera encore- combien à qui? En attendant une hypothétique réponse, admirez plutôt, à Antananarivo, les 4X4 et villas de ces Malgaches parvenus au pouvoir actuellement. Plus de nommés (choisis au sein des coquins et copains) que d’élus…
Jeannot Ramambazafy
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